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3,26

sur 726 notes
Prodigieux et délectable

Dans un style marqué à la fois par des tournures de phrases et un vocabulaire typique du XIXe siècle, Umberto Eco nous offre de vivre, à travers les yeux de Simon Simonini, faussaire de son état, cette période à la fois fascinante et complexe, véritable charnière dans l'histoire de l'Europe. Autant le dire tout de suite, cet ouvrage ne plaira pas ou peu à ceux qui n'ont pas une connaissance, ne serai-ce que superficielle, de l'histoire de cette période qui aura vu les nombreux changements politiques en France, les intrigues internationales ou l'unification de l'Italie. Cette dernière est d'ailleurs particulièrement bien retranscrite, l'auteur nous permettant de vivre de l'intérieur l'expédition de Garibaldi entre autres épisodes. Dans un va et vient savamment orchestré entre la vie du héros, personnage fictif qui est en réalité la synthèse de plusieurs personnages ayant réellement existé, et à qui il arrive moult péripéties et la Grande Histoire, Umberto Eco parvient à nous maintenir le suspense jusqu'au bout tout en déroulant une véritable fresque historique. Sans doute difficile d'accès pour certains lecteurs tant compte tenu du style adopté que de l'érudition extrême dont le volume fait preuve, le Cimetière de Prague n'en demeure pas moins un oeuvre magistrale et très plaisante.
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Pour ceux qui lisent l'anglais, voici un excellent article sur Eco dans The Guardian:
http://www.guardian.co.uk/books/2011/nov/27/umberto-eco-people-tired-simple-things?intcmp=239

et
http://www.guardian.co.uk/books/2011/nov/27/prague-cemetery-umberto-eco?intcmp=239.

J'ai naturellement beaucoup apprécié, mais Eco est un de mes écrivains contemporains préférés, car il est aussi beaucoup plus qu'un écrivain, c'est aussi un philosophe et un linguiste et son expression est forcément très précise, ce que j'apprécie
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Le roman addictif par excellence, dans lequel Ecco nous fait partager sa culture immense et ses facéties. Il faut se méfier de tout et de tous dans ce livre, y compris de ce qu'on y lit : le narrateur est un menteur pathologique et introduit des erreurs dans son journal intime pour perdre le lecteur. Cela n'est pas sans rappeler La Reprise de Robbe-Grillet.
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Je suis une grande fan d'Umberto Eco et c'est un vrai plaisir de relire ses écrits, où le moindre mot est pesé et posé là, finement.
Le cimetière de Prague, c'est l'histoire dans L Histoire, une réflexion intelligente sur notre esprit et notre besoin de croire en tout. Une pépite.
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C'est une critique d'une asiatique.

Cette oeuvre raconte de la procès d'inventer la protocole de Sion, en même temps, comment était écrite elle-même.

L'histoire écoule du dix-neuvième siècle à la veille de la Première Guerre mondiale: le Risorgimento, la Commune de Paris, l'affaire Dreyfus, etc. Eco coude des faits historiques et de nombreux livres et documents réels avec le fil appelé « faux ». Ce fil est constitué de nombreuses personnes aussi réelles à l'exception du personnage principal Simone Simonini. Lui, il a une double personnage, l'un faussaire lui-même et l'autre abbé appelé Dalla Piccola. C'est-à-dire que cet oeuvre même peut être considérée comme un « faux ». Si vous remontez dans le temps et rédigez un document du passé, ce serait la découverte d'un document qui a écrit la « vérité ». C'est un travail qui est à la merci des gens qui en ont profité. En outre Eco en profite lui aussi.

L'auteur dit: Nous lisons les romans policiers comme un simple divertissement et nous oublions facilement ce que nous avons lu. Mais lorsque l'on nous dit ce que nous avons lu comme s'il s'agissait d'un fait historique, nous avons le sentiment qu'il est en quelque sorte familier et nous le considérons comme une preuve de nos propres affirmations.

Comme le montre cette description, la fiction laisse parfois une impression plus forte sur le lecteur que la non-fiction et a le pouvoir de lui faire croire qu'il s'agit d'un vrai fait. Ce roman sur cette horreur est aussi terrifiant.

Dès le début, les journaux intimes du protagoniste qui méprise non seulement les juifs mais presque tous nous laisse prendre aux mêmes sentiments. Cependant,on peut voir l'essence d'Echo dans quelques phrases de l'ironie comique qu'il intercepte parfois. Les racistes font la même chose avec ceux qu'ils catégorisent et méprisent ou un allemand fait ce que Simonini pense que les juifs auront fait.


La connaissance de l'histoire européenne de cette période est absolument nécessaire. Il y a pleins de détails que l'on se demande « Est-ce que l'on en a besoin pour arriver à destination? ». Si vous en manquez comme moi, cherchez tous les mots, tous les événements et tous les gens inconnus avec la carte de l'Europe correspondant à cette période exacte à la main. Cela doit être trop dur à lire pour ceux qui ne ressentent pas de poussé d'adrénaline et qui ne trouvent pas le plaisir en cette démarche. Elle mérite de connaître l'importance que diverses personnes considèrent qu'un événement leur convient et que les faits historiques peuvent être déformés de la manière qu'elles jugent appropriée.

Je suis satisfait d'avoir beaucoup appris les liens des faits historiques, des cultures, des religions et du contexte émotionnel entre les groupes ethniques européens.
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grand!
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Très déroutant de par la narration d'un personnage abject. Mais très fin et profond, sur fond de faits historiques réels et documentés, explicitant la naissance de la théorie du complot. Humour noir grinçant parfois jouissif.
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Un roman dans la lignée du Pendule de Foucault, que l'on pourrait même qualifier de doppelganger, tant il reprend le même thème, mais avec une facette sombre. Là ou le Pendule nous amène, à travers des personnages attachants sur la piste ubuesque d'un complt, le Cimetière nous place intimement au sein d'un complot. Avec des personnages dans différentes teintes de gris. Il y a, comme toujours chez Umberto Eco, la truculence liée au fait de jouer sur les anecdotes d'époque pour rendre plus mordant, et amusant, certains passages. Un roman que je conseille toutefois aux amateurs d'Eco.
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Daumier, mon ami Simoni traduit par jean Noël Schiffano c'est le 4 eme livre d'Eco que je lis. d'indéfinissables boites pyrogravées, quelques daguerréotypes de tétralogies antiquailleuses. Des laissez - passer. le franchissement d'une deuxième porte. Il aurait pénétré
dans un vaste salon bien reliés en maroquin avec un narghilé turc, avec des fresques mythologiques représentant les muses de l'histoire. le narrateur ne sait pas qui est le héros de l'histoire. Moi les juifs, j'en ai rêvé chaque nuit pendant des années et du docteur autrichien ou allemand. La bromidrose est typique de l'allemand. Ils se remplissent la bouche de GEIST, esprit de la cervoise. Peut on épouser une moinesse? Aucun allemand ne sait jamais ce qu'il veut dire. Mon grand - pere m'a obligé à l'apprendre. Ils s'enfilent dans la gargamelle avec les doigts
des spaghettis. Les jésuites sont des francs-maçons en jupon.
Des astroquets ou on va boirel l'hypnotisms fonction utérine comme Charcot. Tu avais une extravasation.
segrege pour ne pas être poignarde le vieux de la montagne. Les mouvements carbonari. Babette d'Interlaken. Les bicerins de Dumas devenu. jeune cagot. On jouait à la mourre. Ashurbanipal Joseph Balsmo ex Caliaustro avait un naturel bon et .généreux. Oublions le mont tonnerre comme le
disait Dalla Piccola. Vivre dans la via Barbaroux. Parmesan, risotto. Ce pisacane. Turin
la bourbe transparente de la tortue. Que pense un végétarien abstinent? marmottent des ecclésiastiques peccamineux. Jaunet maçonnique des hommes de sacs et de cordes. la nitrocellulose irait mieux. Tous des produits instables. le kahal, je l'estramaconne. Capiston! Un Baphomet aile en couverture et une tête coupée pour rappeler les rites sataniques des templiers. Ton deprecatoire, il avait touille une chaudronnerie terrifiante. Adonnai
et Dagyde. L'okharana avait un ton .
niquedouille. Les diaspores de Magny. Comme un Vishnou aux cent mains nous contrôlerons tout.
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Le cimetière de Prague n'a pas vraiment une thématique très grand public, et j'imagine que bon nombre de lecteurs se lasseront rapidement du roman.

Heureusement pour moi, je me suis toujours délecté, avec un sentiment de supériorité un peu vain, des récits, vidéos et blogs racontant comment les juifs détiennent le monde de la presse et de la finance, que Sarkozy est une créature des franc-maçons déterminé à imposer un gouvernement mondial, et qu'Obama est en réalité une créature extraterrestre reptilienne qui a sournoisement pris le contrôle du monde. Outre la créativité et l'imagination débordante qu'on ne peut qu'applaudir, il me semble essentiel de comprendre comment l'esprit humain peut absorber aussi aisément de telles âneries. J'ai eu également une courte période ésotérique à la fin de l'adolescence (sur l'interprétation des rêves) qui s'est rapidement terminée, mais je suis toujours ébahi de voir des adultes à la tête apparemment solidement installée sur les épaules à adhérer à ces thèses. J'ai perdu d'innombrables heures à lire des histoires de ce type, et je n'en étais pas très fier ; aussi, savoir que quelqu'un comme Umberto Eco l'a visiblement fait aussi me met un peu de baume au coeur.

L'écrivain met un scène un homme, Simonini, faussaire de génie et nourri aux thèses antisémites par son grand-père, qui va forger à lui tout seul une bonne partie de la littérature complotiste qui a fleuri au XIXe siècle : protocoles des sages de Sion, complots jésuites, dénonciations d'adorateurs du diable, rituels de la franc-maçonnerie, … La littérature a été particulièrement abondante sur le sujet.

À la manière d'un Forest Gump des siècles passés, Simonini va toujours se retrouver au bon (ou mauvais?) endroit au bon moment, et sera chargé de réaliser quelques textes inspirés pour les services secrets de divers pays. Il croisera de nombreux personnages qui ont croisé l'histoire du siècle : Garibaldi, les participants de la Commune de Paris, l'affaire Dreyfus, Drumont, … et d'autres faussaires qui ont à leur époque défrayés la chronique : Léo Taxil, l'abbé Boullan, …

Si on a déjà goûté à cette curieuse littérature, on appréciera certainement de voir tous ces noms connus inspiré par une seule et même personne, d'autant que Simonini est assez pittoresque et attire facilement la sympathie. Dans le cas contraire, j'imagine que l'accumulation de ces complots sans queue ni tête irritera bien vite le lecteur, et même l'écriture d'Eco ne suffira pas à les retenir longtemps dans ces pages.
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