AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 775 notes
Ellory signe ici une magnifique fresque, mélangeant histoire, politique et sociologie, contée d'une main de maître. Un roman noir retraçant quelques épisodes de la sombre histoire états-unienne. La thématique de la ségrégation raciale, et du système juridique et carcéral est omniprésente. le protagoniste, narrateur, dégage une puissante mélancolie qui fera ressentir au lecteur une égale empathie.
Commenter  J’apprécie          320
"Papillon de Nuit" de RJ Ellory - la chronique qui s'est brûlée les ailes…

Papillon de nuit est la pierre angulaire (c'est son premier roman publié) sur laquelle Ellory va construire son oeuvre. On y retrouve ses tics et ses obsessions : le complot, les machinations, les trahisons, la noirceur de l'âme humaine et ses motivations souvent troubles.

Pour un premier roman donc, Ellory ne choisit pas la facilité et nous délivre un roman ambitieux. Il décortique les rouages d'une machinerie complexe, la société américaine, qui a broyé des générations et asservi avec violence les autres civilisations.

Des années 60 aux années 80, sous le regard expiatoire de son héros au parcours quasi-christique, Ellory va marteler à boulets rouges cette nation génitrice de rêves et d'espoirs que la cupidité, le racisme inextinguible et la soif de pouvoir va enfermer dans une dichotomie à la limite de l'aliénation. Et la machine de s'enrayer....

Ellory inscrit une autre de ses marques de fabrique avec ce premier roman : la qualité de ses personnages. Ils sont d'une profondeur et d'un réalisme fulgurant. L'auteur sonde leurs pensées et nous les livre comme directement issues de leur cerveau.

"Papillon de nuit", en plus d'être un roman noir de qualité, est surtout une quête absolue et vertigineuse de l'amour. Oui l'amour. Celui que cherche désespérément son personnage principal, Daniel Ford, qui tel un plongeur en apnée tente de respirer goulûment les dernières bouffées d'air frais avant de se noyer dans une mer d'indifférence et d'abandon. Les seules bouées qu'il trouvera seront Nathan Verney son ami d'enfance, et les deux femmes qui ont marqué sa vie qu'il convoque régulièrement tout au long du roman.

Publié en France 12 ans après sa sortie anglaise dans la collection Sonatine+ des Editions Sonatine, on retrouve dès ce premier ouvrage les prémices d'une plume magnifique qui va s'étoffer et se bonifier de livre en livre. C'est l'avantage de connaitre à l'avance les romans qui vont lui succéder et de constater avec bonheur et contentement son évolution. Car ce premier roman n'est pas parfait, accuse quelques longueurs et manque parfois de rythme.

Mais on est rarement déçu avec Ellory. Son talent de conteur a le regard et la voix hypnotiques du serpent Kaa du livre de la jungle. Une fois qu'il vous souffle ses mots à l'oreille, vous n'avez d'autres choix que de le suivre aveuglément. 3,5/5

Lien : http://cestcontagieux.com/20..
Commenter  J’apprécie          280
Ici l'histoire est riche, riche d'amitié, de joie et de peine.
Deux frère où presque, l'un noir, l'autre blanc, ensemble depuis l'enfance.
La vie, les copains, l'école, l'insouciance, les parents partageurs, simples mais attentifs et puis l'adolescence, les filles les flippers, les bars et les rixes d'ados, sauf qu'en Caroline du Sud on est plutôt regardant sur la couleur de peau. Alors petit passe encore mais grand il ne faut plus regarder dans le même sens surtout les filles.
Bien sûr, là bas plus au nord, les décideurs parlent de déségrégation, tout le monde pareil, partout. C'est beau sur un papier mais dans la vraie vie c'est bien autrement. Alors les embrouilles arrivent et comme les deux, Daniel le blanc et Verney le noir sont toujours aussi fort dans leur amitié, forcément, les autres assimilent vite l'un à l'autre et on punit pareil!
Le Vietnam arrive et on recrute qui veut bien y aller au début et comme il n'y a pas assez de volontaires alors on incorpore. Et il ne faut pas se défiler sinon gare à qui se fait choper en désertant.
"Pourquoi irais-je tuer des vietnamiens? Ils ne m'ont pas traité de négros eux!" disait un certain boxeur.
Alors la fuite et le drame.
Ce roman est écrit dans une bien belle langue, simplement avec de jolis mots et un retour sur les événements de l'époque, Vietnam comme dit ci-dessus mais aussi Kennedy, King, Nixon, Watergate et K.K.K.
Le joli papillon toujours plus attiré par la lueur brillante de la vie bruissante de partout, qu'à la fin la montée ne peut plus être maitrisée et qu'il se brûle à ses passions.
Un grand roman, une belle histoire. A lire!


Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          272
Avec Ellory, mon esprit littéraire a joui une fois de plus. le récit m'a pris à la gorge, au coeur, dans mes tripes, dans mes cou… Ah non, ça j'en ai pas !

Cet auteur a une manière bien à lui de décrire les années sombres des États-Unis, alors qu'il est anglais, et j'en redemande à chaque fois.

Ici, c'est tout un pan des sixties qu'il va mettre en scène. Les années 60 et sa putain de guerre du Vietnam, cette boucherie à ciel ouvert pour jeunes recrues qui ne savaient même pas où ça se trouvait.

Les années 60, c'est aussi l'époque où les Noirs acquièrent enfin des droits. Oui, mesdames et messieurs, ça ne remonte pas à si loin que ça, l'entrée des Noirs à l'université, dans ce grand pays qui se prend pour le gendarme du monde et grand donneur de leçons devant l'Éternel.

Enfin, le droit d'aller à l'unif… c'est sur papier ! La loi le dit, mais faut encore qu'on autorise ces personnes à franchir la porte. du côté des États du Sud, ils résistent encore et toujours à la déségrégation raciale.

Tout cela va nous être raconté aux travers des souvenirs de Daniel Ford, prisonnier dans le couloir de la mort.

Nous sommes en 1982 et notre Danny Boy, racontant ses souvenirs à un prête, va nous narrer son histoire d'amitié avec Nathan, un jeune gamin noir, quand ils avaient tous les deux 6 ans.

La plume d'Ellory m'enchante toujours autant et son premier roman ne fait pas exception. Lui, il peut même se permettre de faire des phrases courtes, ça passe toujours.

L'alternance des récits, celui de 1982 mélangé à des souvenirs d'antan, rend le roman addictif, on ne le lâche plus et on découvre avec effroi ces années sombres des États-Unis.

Des personnages bien campés, bien détaillés, un récit fort, puissant, magnifique, addictif, de l'émotion à l'état brut, sans jamais plonger dans le pathos gratuit, Ellory nous sert là un plat de résistance gargantuesque sans avoir besoin de nous servir un pavé.

Non, le pavé, on se le prendra dans la gueule si on est un grand naïf et qu'on ne sait pas encore qu'on ne nous dit pas tout et que les complots sont aussi nombreux dans certains milieux que les punaises de lit dans de la literie d'une auberge pouilleuse du 18ème.

Je savais que l'on pratiquait de la démagogie et de l'intox à tous les étages, mais Ellory en a ajouté quelques uns dont je n'avais pas encore connaissance.

Un roman que j'ai dévoré, ne laissant aucune miette, me pourléchant les babines tout en le finissant sur les genoux, tant l'émotion m'avait saisie à la gorge, au coeur, dans mes tripes et dans mes cou…

Oui, si j'en avais eu, le récit m'aurait saisi là aussi. Un putain de super bon roman. Les mots me manquent.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          264
Avec “Papillon de nuit”, c'est à travers le témoignage d'un homme vivant ses dernières heures dans les couloirs de la mort, que RJ Ellory dresse un portrait réaliste et sans concession de la société américaine des années 1960, de son système carcéral et notamment à compter de l'assassinat de JFK. L'auteur y dépeint les travers de cette société (guerre du Vietnam, racisme et lutte pour les droits civiques, libération sexuelle et drogues) en toute lucidité. Daniel Ford, le condamné à mort, qui a tué sa victime, son meilleur ami noir, nous livre ses dernières confessions avant son exécution dans une description très fidèle de la mentalité de l'Amérique des années 60.
Une très belle écriture et histoire, bien que dramatique, au service d'une noble cause.
Commenter  J’apprécie          240
Très beau roman de R.J. Ellory qui raconte l'amitié de deux garçons, l'un Blanc, l'autre Noir, qui grandissent ensemble dans la Caroline du Sud des années 1950. Lorsqu'arrive l'âge adulte, leur destin sera frappé de plein fouet par la guerre du Vietnam, qui provoquera leur fuite et les confrontera à la violence du racisme de leur époque. L'auteur ratisse large dans ce roman, à travers des thèmes forts : le racisme aux États-Unis, l'histoire du Klu Klux Klan et des droits civiques, la guerre du Vietnam, la peine de mort. le suspense de la fin est un peu trop étiré, mais dans l'ensemble une très bonne lecture que ce premier roman de l'auteur. Quel souffle, quelle ambition et que de talent dans cette plume alors à ses débuts !
Commenter  J’apprécie          200
Quand un détenu condamné à mort, Daniel Ford, nous raconte à travers ces derniers instants de prisonnier ce qui lui est arrivé, voilà comment on peut résumer en une phrase Papillon de nuit.

Ça faisait un petit moment que je n'avais plus lu un livre de R.J. Ellory, j'attendais l'occasion et j'avais vraiment hâte de relire un de ces livres !
Comme d'habitude je ne savais pas du tout de quoi retournait le livre, j'ai donc découvert page après pages l'univers de cette histoire assez pesante.
Ici il ne s'agit pas que de l'histoire d'un homme qui sait qu'il vit ces derniers instants, on y retrouve aussi tous les moments noirs qu'a connu l'Amérique dans les années 60-70 (guerre du Vietnam, Martin Luther King, Klu Klux Klan etc.) et que j'ai trouvé assez intéressant, bon sauf peut-être pour le côté politiquement correct que je n'aime déjà pas en temps normal, mais soit…
Comme je l'ai déjà dit, l'histoire se déroule dans les couloirs de la mort et vous l'aurez deviné on y retrouve une ambiance assez noire et pesante que l'auteur nous fait bien ressentir à travers son écriture. Ecriture, que j'ai adoré retrouver et qui à travers celle-ci nous donne la sensation de vivre l'histoire à côté de Daniel, ce qui donne un côté très véridique à cette lecture ! Et puis il y a cette fin …

Même si ce livre m'a beaucoup fait penser au film la Ligne verte, j'ai vraiment adoré lire cette histoire et cette lecture que je ne pouvais pas lâcher !
Commenter  J’apprécie          180
Première rencontre littéraire avec R. J. Ellory, un auteur de polars anglais qui a fait frémir plus d'un lecteur… dont je fais désormais partie ! Dans Papillon de nuit, nous suivons Daniel Ford, un jeune homme accusé d'avoir tué Nathan Verney, son meilleur ami noir. Il est conduit dans une prison spécifique en attendant d'être exécuté pour son crime. Nous le suivons, pas à pas, jusqu'au jour de son exécution. Un parcours jonché des souvenirs qu'il se remémore, qui l'a mené à cet enfer carcéral.

On se situe dans une Amérique des années 1960, 1970 et 1980, où la ségrégation bas son plein, avec l'assassinat de JFK, de Martin Luther King, l'avènement du KKK, la guerre du Vietnam, le Watergate… Une société noire, meurtrie, affaiblie, qui laissera des traces dans l'esprit de tous ses citoyens. J'ai beaucoup aimé découvrir ce pan de l'Histoire, fortement intégrée dans le récit conté. R. J. Ellory nous donne à réfléchir sur de nombreux sujets de société – le racisme, la guerre, la peine de mort -, qui ont particulièrement marqués le siècle dernier et continuent de fleurir dans certains pays du monde.

C'est dans ce contexte que nous suivons David Ford et Nathan Verney, deux jeunes enfants, l'un blanc et l'autre noir, qui vivent innocemment leur vie dans le petit village de leur enfance. Leurs différences ne les importune pas, ils ne s'en soucient pas et les remarquent à peine ; mais ce sont les autres qui les mettent au pied du mur et les pointent du doigt pour leur différence de couleur de peau. Faisant fi des préjugés et des quant-dira-t-on, les deux jeunes hommes continuent à se côtoyer et à faire les quatre cent coups ensemble. J'ai adoré leur complicité : on ressent tout l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre, plein de bienveillance, de soutien et de réconfort. Ils fonctionnent en binôme et c'est un binôme qui fonctionne bien ! Mais alors, que s'est-il passé pour que David finisse en prison, accusé d'avoir tué son meilleur ami ?

Le suspense est maintenu à son paroxysme, depuis les premiers chapitres, jusqu'au dénouement final. le temps semble s'étirer en longueurs, comme David dans le couloir de la mort, on ressent l'attente, l'angoisse, la peur de l'inconnu. On se demande sans cesse ce qui a bien pu changer dans leurs rapports et comment une telle chose à pu être possible. Une chose qui nous frappe et que l'on perçoit avec certitude : David regrette énormément la perte de Nathan, à qui il pense presque quotidiennement. Comme on dit, c'est bien la preuve que la mort n'efface pas l'amour.

Un roman noir, qui brosse une fresque historique, politique et sociologique d'une Amérique meurtrie du siècle dernier, via l'histoire d'un homme condamné à mort pour avoir assassiné son meilleur ami noir. Dramatique, prenant et déchirant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          170
Les derniers jours d'un condamné... version US. C'est bon mais c'est long !

Entre angoisse et désespérance, Danny Ford attend son tour dans l'antichambre du couloir de la mort de sa prison de Caroline du Sud, accusé d'avoir tué son ami d'enfance Nathan. Tout cela dans le contexte des années 60-70, celles des luttes raciales, d'une société américaine qui se cherche, qui avec Kennedy regarde vers l'avenir mais dans une société du sud qui reste conservatrice et - toujours - profondément raciste.

Et Nathan était noir, quand Danny était blanc, reliés par une amitié d'enfance solide, confortée par les bagarres de fin de soirées, les virées avec les filles puis surtout la fuite "on the road" pour échapper à la conscription du Vietnam.

L'ensemble forme une vaste saga, à l'intrigue malheureusement un peu faiblarde et attendue, aux longues digressions politiques sur la société complotiste des États-Unis de l'époque, ce qui au final, est un brin longuet...

Heureusement, c'est bien écrit et bien traduit !
Commenter  J’apprécie          162
Mon septiéme livre du trés talentueux R.J. Ellory et c'est de loin mon préféré . Un énorme coup de coeur pour une histoire vraiment poignante .
Daniel est blanc .
Nathan est noir .
Ils sont les meilleurs amis du monde depuis l'âge de 6 ans .
Puis arrive la guerre du Vietnam , l'assassinat de Kennedy , celui de son frére Robert , celui de Martin Luther King , Marilyn Monroe meure , le Ku Klux Klan sévit ...
Nathan va mourir , et Daniel est accusé . Mais pourquoi aurait-il tué son meilleur ami qu'il a défendu contre ces connards de raciste lors de bagarres dans des bars ?
Daniel est maintenant dans le couloir de la mort , à juste titre ? A vous de le savoir car je considére que c'est un livre à lire . Vraiment .
Un 5 étoiles plus que mérité .
Bravo Monsieur Ellory !
Commenter  J’apprécie          150





Lecteurs (1781) Voir plus



Quiz Voir plus

R.J. Ellory en 10 questions

De quelle nationalité est RJ Ellory ?

américaine
britannique
sud-africaine
néo-zélandaise

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : R.J. ElloryCréer un quiz sur ce livre

{* *}