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EAN : 978B095YTFJZ4
400 pages
Marabooks (09/06/2021)
3.2/5   5 notes
Résumé :
A 70 ans, Anna Louisa Millisdotter, professeure émérite de philosophie, a un compte en banque bien fourni et une pièce à elle : un appartement de 250 mètres carrés en plein coeur d'Oslo, qu'elle partage avec Harold depuis bientôt quatorze ans - et avec lequel elle ne partage, en réalité, pas grand-chose d'autre.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Anna Louisa est une universitaire septuagénaire célibataire propriétaire d'un très grand appartement qu'elle est obligée de partager avec un colocataire et le fils de celui-ci. Elle passe désormais une grande partie de son temps à regarder des séries télévisées.

Le titre de ce roman, Une Pièce à soi, a agi comme une promesse et m'a renvoyée à Virginia Woolf - référence que l'auteur ne manque d'ailleurs pas de nous rappeler en plus de la construction de ce livre. Car il ne suffit pas d'avoir les moyens matériels, financiers, intellectuels pour écrire, faut-il encore avoir quelque chose à écrire – ce que fera à nouveau notre héroïne à la toute fin de ce roman.

Anna Louisa observe les passants depuis la fenêtre de sa chambre. Ceci sera suivi par le cheminement de sa pensée. Entre les longues descriptions d'un quartier d'Oslo que nous lisons au début et à la fin du roman (comme une boucle sans fin), Lotta Elstad dépeint la vie d'une intellectuelle cloitrée chez elle, bornée par ses certitudes et adepte du féminisme (vous deviendrez vite incollable sur le mouvement des Pussy Riot). Se dessine peu à peu l'image d'une femme vue par elle-même puis par ce que les autres en soupçonnent.

L'auteur fustige une certaine intelligentsia, et tout est prétexte pour démontrer que tout est fugace et éphémère. Dans une société d'abondance, les relations sont pauvres ou inexistantes. Un auteur, une oeuvre, un peintre, un sujet de recherche universitaire, peuvent être acclamés puis conspués selon la mode du moment.

Je dois avouer m'être beaucoup ennuyée à la lecture de ce livre. Peut-être parce que les références sont trop nombreuses et trop explicites, l'auteur trop bavarde qui se transforme à certains moments en guide touristique permettant de découvrir Oslo alors que ce n'est pas l'aspect le plus important de ce qu'elle souhaite expliciter. J'en retiendrai surtout beaucoup de vacuité étalée sur 400 pages.
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Anna Louisa Millisdotter a brisé le plafond de verre en devenant professeure des universités, elle a une chambre à elle de 250 mètres carrés et un petit ami qui lui laisse toute la place. Pourtant il y a longtemps qu'elle n'écrit plus. Que lui manque-t-il donc?
Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un roman dont l'héroïne est une prof de philo de 70 ans qui regarde Mad Men et Dr House. Ce n'est pas tous les jours non plus qu'on peut rire et s'interroger sur le féminisme sans tomber dans la caricature facile. Ce roman vaut le détour surtout si vous aimez les monologues intérieurs, la mauvaise foi et les séries télé.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Anna Louisa Germaine Millisdotter avait de l'argent sur son compte, assez pour plusieurs chambres, et elle avait lu Virginia Woolf. Elle savait qu'une femme a besoin d'une chambre à soi et 500 livres sterling pour écrire, somme qui, rapportée à l'indice des prix à la consommation actuel, correspondait à 100.000 couronnes, soit 10.000 euros : ridiculement peu, mais le principe restait le même. Il n'y avait que depuis sa chambre à elle qu'elle pouvait conquérir la place publique, chose que jusqu'à présent elle n'avait pas faite, loin de là. Cela étant, qui savait si elle avait vraiment envie de faire une telle conquête.
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Tout comme Anna Louisa Germaine Millisdotter, un jour, serait reconnue à sa juste valeur. Avant de retomber dans l'oubli. D'être redécouverte, puis mise au placard, ressortie et réenterrée, jusqu'à ce qu'un ouragan balaye la planète et emporte tous les papiers, jusqu'à ce que le climat, sale type notoire, prenne sa revanche, et tous ceux qui avaient parlé de "redoux d'avant les fêtes" au sujet des chauds mois de décembre au tournant du millénaire entendraient les militants écologistes lancer : "Alors ! Qu'est ce qu'on avait dit ?"
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Un coup d'oeil à gauche, dans le long couloir qui ouvrait sur la cuisine avec ses trois portes, une sur l'entrée, une sur l'entrée de service, une sur l'aile d'Harold, et elle pensa : Merci, mon Dieu, pour ces 250 mètres carrés, merci, mon Dieu, de m'avoir donné mes aises, merci, mon Dieu, pour cet homme qui ne met pas le bazar avec la télécommande, qui chasse les mites, répare les plinthes, merci, mon Dieu, pour ma chambre à moi, pour l'argent sur mon compte, pour le temps libre, les jambes légères, la santé, néanmoins cela ne lui suffisait pas, il lui fallait encore autre chose. Elle voulait plus d'espace.
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Anna Louisa se demandait ce qu’il fallait croire quand ses yeux tombèrent sur le sourire de Joconde dessiné sur les lèvres de Merkel. Maternel, intelligent, irréprochable. Elle méritait les honneurs. Elle méritait un meilleur traitement que celui qu’elle avait reçu de la part de Silvio Berlusconi quand elle l’avait attendu sur le tapis rouge avant une rencontre au sommet. Il s’était contenté de sourire en sortant de sa limousine noire, lui avait fait un signe de la main, avait montré du doigt le téléphone qu’il tenait contre son oreille et gesticulé pour indiquer que cette conversation ne lui prendrait que quelques secondes avant de tourner le dos à Merkel et de se mettre à marcher de long en large au bord du fleuve, une main dans la poche, d’acquiescer, de s’arrêter, de contempler l’eau – quelle honte ! La chancelière allemande (Anna Louisa avait été étonnée du fait que les Allemands utilisent encore le mot Kanzler, avant de se rendre compte qu’Hitler était appelé Führer) en train d’attendre, seule sur le tapis rouge, dans sa veste de costume, avec son carré court et son corps en forme d’avocat. Jusqu’à ce que Gordon Brown vienne la chercher. Elle méritait mieux, naturellement. Elle était chancelière, et Helmut Kohl l’avait appelée « ma petite ».
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L’époque où tout le monde se maquillait. Où tout le monde portait des rosettes sur ses chaussures bien cirées. Où tout le monde était infidèle. Où tous les mariages étaient pour la forme, et les femmes tenaient salon, elles agitaient leur éventail et sirotaient des tasses de thé et avaient des opinions et s’exprimaient (n’étant pas historienne, Anna Louisa n’avait qu’une compréhension approximative de la chose), jusqu’à ce qu’entrent en scène Rousseau, le romantisme et ses lamentations, qui avaient renvoyé la femme à la maternité, et la bourgeoisie avait lié le mariage à l’amour (or, des mariages sans passion étaient déterminants pour le succès des salons !), et les femmes des classes supérieures avaient à nouveau dû sortir de la vie publique. L’espace public hélas si convoité. Une fois de plus, les glands le monopolisaient.
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