Anna Louisa est une universitaire septuagénaire célibataire propriétaire d'un très grand appartement qu'elle est obligée de partager avec un colocataire et le fils de celui-ci. Elle passe désormais une grande partie de son temps à regarder des séries télévisées.
Le titre de ce roman,
Une Pièce à soi, a agi comme une promesse et m'a renvoyée à
Virginia Woolf - référence que l'auteur ne manque d'ailleurs pas de nous rappeler en plus de la construction de ce livre. Car il ne suffit pas d'avoir les moyens matériels, financiers, intellectuels pour écrire, faut-il encore avoir quelque chose à écrire – ce que fera à nouveau notre héroïne à la toute fin de ce roman.
Anna Louisa observe les passants depuis la fenêtre de sa chambre. Ceci sera suivi par le cheminement de sa pensée. Entre les longues descriptions d'un quartier d'Oslo que nous lisons au début et à la fin du roman (comme une boucle sans fin),
Lotta Elstad dépeint la vie d'une intellectuelle cloitrée chez elle, bornée par ses certitudes et adepte du féminisme (vous deviendrez vite incollable sur le mouvement des Pussy Riot). Se dessine peu à peu l'image d'une femme vue par elle-même puis par ce que les autres en soupçonnent.
L'auteur fustige une certaine intelligentsia, et tout est prétexte pour démontrer que tout est fugace et éphémère. Dans une société d'abondance, les relations sont pauvres ou inexistantes. Un auteur, une oeuvre, un peintre, un sujet de recherche universitaire, peuvent être acclamés puis conspués selon la mode du moment.
Je dois avouer m'être beaucoup ennuyée à la lecture de ce livre. Peut-être parce que les références sont trop nombreuses et trop explicites, l'auteur trop bavarde qui se transforme à certains moments en guide touristique permettant de découvrir Oslo alors que ce n'est pas l'aspect le plus important de ce qu'
elle souhaite expliciter. J'en retiendrai surtout beaucoup de vacuité étalée sur 400 pages.