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sur 665 notes
Avertissement aux lecteurs : ce livre présente un risque aigu de crampes prolongées aux zygomatiques.

Luigi Rigatelli est inquiet, il a laissé trois jours auparavant son hôtel sous une avalanche avec une dizaine de personnes à l'intérieur. Son établissement, nommé « Baker Street », a accueilli dix universitaires spécialisés dans l'étude de Sherlock Holmes. L'hôtel se situe en effet à Meiringen en Suisse, près des fameuses chutes de Reichenbach théâtre du terrible affrontement entre Holmes et Moriarty. Ce colloque prestigieux devait aboutir à la nomination du titulaire de la première chaire d'holmésologie à la Sorbonne. Luigi est donc pressé de libérer ses brillants hôtes. Arrivé avec les pompiers, il retrouve devant l'hôtel l'inspecteur Lestrade et son adjoint Flipo. Les hommes dégagent l'entrée de manière brutale en défonçant la porte à l'aide du camion des pompiers. Efficace sauf pour Oscar Lecoq, l'un des universitaires, qui se trouvait derrière celle-ci et fut aplati avec. Ce détail mis de côté, la fouille des lieux peut débuter. Mais point d'universitaires à l'horizon… « Où étaient passés les participants au colloque , Lestrade et Poséidon se posèrent la question ; Flipo et Rigatelli leur apportèrent la réponse. En criant très fort, depuis les cuisines. En effet, le caporal, qui avait ressenti les signes avant-coureurs d'une grosse fringale, avait demandé au directeur s'il n'avait pas quelque chose à lui mettre sous la dent. celui-ci fut ravi de faire visiter ses cuisines ultramodernes. Tout se passa à merveille jusqu'à ce que Flipo réclame de la charcuterie. Car il fallut alors ouvrir la chambre froide, où il y avait du saucisson vaudois, de la viande des Grisons, et du cadavre d'universitaire. Dix corps bien alignés. de quoi calmer les envies de charcutaille. » L'enquête de l'inspecteur Lestrade peut alors commencer.

Le dernier livre de J.M. Erre est un véritable baume de bonne humeur. Les traits d'esprit, l'humour de l'auteur sont un régal. J.M. Erre mélange l'univers de Sherlock Holmes et celui d'Agatha Christie puisque « le mystère Sherlock » s'inspire de l'intrigue « Des dix petits nègres ». Plongés dans un espace clos, dix universitaires, complètement farfelus voire franchement barrés, se disputent la chaire d'holmésologie. J.M. Erre se moque gentiment de l'univers des universitaires et de leurs théories capilotractées. Les thèses défendues sont très variées et toutes plus ridicules les unes que les autres. Elles vont de « Sherlock Holmes contre les huîtres, analyse psychotextuelle d'une phobie alimentaire », à Sherlock est le père d'Arsène Lupin ou bien encore Mme Hudson est la compagne de Holmes. Car pour nos universitaires, alignés bien sagement dans le réfrigérateur de l'hôtel Baker Street, Sherlock Holmes a réellement existé et Conan Doyle n'était que son agent littéraire. La frontière entre la réalité et la fiction est devenue quelque peu poreuse pour ces intellectuels en pleine décomposition. derrière la blague, J.M. Erre explore la puissance de la littérature et la création d'un mythe. Il ne pouvait choisir meilleur exemple que celui de Sherlock Holmes qui échappa à sonauteur. Conan Doyle fut obligé de ressusciter son détective face à la fureur de ses lecteurs. Un personnage qui dépasse son créateur et continue à nourrir l'imaginaire littéraire.

« le mystère Sherlock » est un livre hilarant que je ne saurais trop vous conseiller de lire. Une excellentissime lecture qui fait un bien fou au moral. Une dernière citation pour finir de vous convaincre : « Un meurtre sans chichis, un peu classique sans doute, mais ce besoin d'originalité à tout prix qui est la marque de notre époque n'est-il pas le signe d'une société désorientée ? le meurtre moderne, c'est un peu comme la nouvelle cuisine : on va chercher des influences un peu partout, on fait des mélanges et, neuf fois sur dix, on est déçu. Là, on avait un bon vieux crime à l'ancienne, une valeur sûre. le surin dans le palpitant, c'est le pot-au-feu du meurtre. »
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Hotel Baker Street. Meiringen. Suisse.

Dix Holmésiens, professeurs spécialistes du grand détective britannique, se retrouvent coincés à l'intérieur d'un l'hôtel par une avalanche. Lorsque les pompiers arrivent enfin à en dégager l'entrée, il n'y retrouve que des cadavres. Mais que s'est-il passé ? L'inspecteur Lestrade, lui aussi grand amateur du détective, est chargé de l'enquête.

Une fois le tombeau de neige ouvert, n'ayant plus aucun témoin, les policiers sont bien obligés de trouver d'autres moyens d'enquête. Nous remontons donc dans le temps, à l'arrivée des Holmésiens, grâce à leurs notes, journaux intimes ou enregistrement, et voyons peu à peu les morts s'accumuler. le suspens monte crescendo, tant pour le lecteur que chez les personnages, puisque nous connaissons déjà l'horrible tragédie finale. le dénouement m'a surprise et me donne envie de renouveler l'expérience.

Un roman qui me permet de retourner dans des lectures un peu plus adulte. Très drôle, cocasse, parfois sarcastique, ce livre regorge de trouvailles en tout genre pour nous faire passer un bon moment.
Lien : http://boumabib.fr/2012/05/1..
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On s'était habitué aux parodies de Sherlock Holmes qui nous plongent dans une atmosphère glauque et victorienne à souhait, où l'Eventreur menace de surgir à chaque page des brouillards de Whitechapel, le poignard sanglant et levéééé, égorgeant nos fils et nos compaaaagnes, abreuvant d'un sang impur les caniveaux de Londres. Rares sont les parodies de Sherlock Holmes (sans parler des polars actuels) qui misent tout sur l'humour. Or, c'est clairement le parti-pris de ce livre de J.M. Erre, à contre-courant, donc. Pour faire mon érudit, je pourrais citer quelques pépites d'humour dans le mythe holmésien : certaines nouvelles (Sherlock Holmes et le caleçon de la Mort, L'aventure du clitoris en feu) extraites de Sherlock Holmes dans tous ses états, des films méconnus comme Elémentaire mon cher… Lock Holmes, avec Michael Caine et Ben Kingsley, qui tournent le mythe en dérision. Mais avouons qu'il ne s'agit là que de quelques broutilles face à ce livre événement, cet ovni littéraire, ce remède anti-déprime (mais non remboursé) que constitue l'hilarant livre hommage de J.M. Erre. Hommage à Conan Doyle, mais également à Agatha Christie.
Nous sommes à Meiringen, celles et ceux qui ont bien suivi savent que cet endroit est situé en Suisse, que l'on y trouve aujourd'hui un musée consacré à Sherlock Holmes ainsi que de nombreux hôtels qui accueillent les pèlerins de passage. Je dis bien pèlerins, et pas touristes, car tous les fondus du mythe holmésien viennent ici se recueillir sur les chutes du Reichenbach, qui engloutirent en 1891 le célèbre détective et son ennemi de toujours le Professeur James Moriarty (cette scène est raconté par Watson dans le dernier Problème, Holmes ressuscitera plus tard, en 1994 dans La Maison vide, à peine mouillé et en pleine forme). Il n'est donc pas étonnant qu'un groupe d'universitaires se rende à Meiringen pour participer à un colloque d'holmésologie organisé par le professeur Bobo. Maître de cérémonie, celui-ci doit juger la qualité des thèses et les contributions au mythe holmésien de chaque participant, et désigner son successeur à la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne ! le colloque se déroule à l'hôtel Baker Street, aussitôt coupé du reste du monde par la neige à peine les candidats enfin réunis (J.M. Erre n'hésite pas à utiliser des ficelles éculées). Un huis clos digne des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie peut alors commencer.
On l'aura compris, le propos de J.M. Erre n'est pas de bâtir une enquête de polar classique où le sinistre le dispute au tragique. Et pourtant, accumulation de cadavres, morts violentes et mystère sont bien au rendez-vous, puisqu'au fil des pages, le lecteur se demande qui est l'assassin et se surprend à échafauder ses propres théories sur les coupables possibles. de plus, comme dans tout bon polar, une surprise de taille arrive à la fin. Digne héritier de Conan Doyle, d'Agatha Christie, et de Groucho Marx, J.M. Erre ose tous les clichés du polar pour mieux les détourner, dans un scénario forgé par ses délires jouissifs et son érudition holmésienne de premier plan, distillée fort à propos pour les non-spécialistes dans les extraits du journal d'un des personnages intitulés « Sherlock Holmes pour les nuls ». Ajoutons à cela un sens de la formule et un humour dévastateur pratiquement dans chaque phrase, des personnages bien campés et désopilants, un comique de situation que n'auraient pas désavoué les Marx Brothers (l'entassement sous le lit des personnages venus commettre quelques exactions dans une chambre n'est pas sans rappeler une fameuse scène d'Une nuit à l'opéra) et vous admettrez qu'il y a de quoi être conquis. Marre des polars angoissants ? Vous voulez changer d'air ? Entrez vite dans le nouvel Erre !
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Si trop d'humour peut parfois nuire à l'humour, il faut reconnaitre à JM Erre un vrai sens de la drolerie conjugué à une écriture facile à lire et une intrigue policière efficace.
Ce livre érudit en science holmesienne se savoure d'autant plus que les références au détective anglais abondent, toujours pour enrichir l'intrigue, sans jamais alourdir le récit.
Un livre à conseiller donc tant pour son humour, ses personnages décalés et ses situations ubuesques que pour son intrigue policière.
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Jean-Marcel Erre qui publie sous la signature J.M. Erre, est un écrivain français né en 1971 à Perpignan. Il est aussi le frère de Fabrice Erre, auteur de bande dessinée.
A Meiringen (Suisse) les pompiers dégagent l'accès à l'hôtel Baker Street après qu'une avalanche l'ait isolé du reste du monde durant un week-end. Quand les secours pénètreront dans l'établissement, ils découvriront dix cadavres entassés dans la chambre froide de l'hôtel. Tous étaient réunis en un colloque sur Sherlock Holmes, à l'issue duquel devait être élu le titulaire de la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. L'inspecteur Lestrade va mener l'enquête.
En fait d'enquête, le lecteur est plongé dans le drame puisque par l'intermédiaire de notes écrites prises par l'un des décédés, nous vivons en direct avec les reclus prisonniers de la neige, la succession d'évènements tragiques qui font s'empiler les cadavres les uns après les autres dans le frigo de l'auberge.
Les références célèbres abondent, que ce soit le Mystère de la Chambre Jaune (Maurice Leblanc) ou Les dix petits nègres (Agatha Christie) pour la trame, mais surtout l'ouvrage est truffé de citations et références à l'oeuvre du maître et les amateurs du célèbre détective inventé par Conan Doyle vont se régaler à la lecture de ce remarquable roman de J.M. Erre.
L'auteur réussit le tour de force de caser dans un seul bouquin, pas si gros au demeurant, un hommage appuyé à ses illustres confrères, une connaissance encyclopédique de l'oeuvre de Conan Doyle, une intrigue policière digne de Sherlock Holmes et par-dessus tout ça, un humour dévastateur. Chaque page, chaque phrase même vous arrache un sourire (« Vous faites jeune, vous faites pure, mais à part ça qu'est-ce que vous faites là ? ») au point que parfois – c'est la seule et minime critique que je ferais à ce livre – on se fatigue de cet humour potache à répétition. le trop peut être l'ennemi du bien.
L'écrivain ne mégote pas et n'est pas avare de délires non plus, par la bouche des universitaires participant au colloque il imagine des théories dont on se laisserait volontiers convaincre car il avance même des ébauches de preuves ! Arsène Lupin serait le fils caché de Holmes ou bien Mme Hudson serait sa compagne etc. Ce qui l'amène à élargir le champ de son roman et y glisser des réflexions plus profondes que l'aspect rigolo de la lecture ne semblait laisser supposer. A propos du mythe Sherlock Holmes, « un personnage dont le talent dépasse celui de son créateur » ou bien encore sur les auteurs de romans policiers il note « L'auteur est toujours le complice du coupable. Et il est aussi un traître qui lâche systématiquement son comparse à la dernière page. »
Ce bouquin est réellement trop drôle et délicieusement jouissif pour que vous passiez à côté, je vous le recommande chaudement. Quant à moi, la suite tombe sous le sens, je vais me replonger en urgence dans l'intégrale du « Canon » holmésien, à savoir les quatre romans et les cinquante-six nouvelles. Elémentaire.
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Difficile de vous dire après coup de façon objective à quoi je m'attendais, mais une chose est sûre : je suis ravie par cette découverte. Prenez des experts de Sherlock Holmes – pour ne pas dire des fans obsessionnels – enfermez les 3 jours dans un hôtel loin de toute civilisation. Très vite les choses se gâtent et dégénèrent. Les morts suspectes s'accumulent et la paranoïa s'installe. Un meurtrier implacable est parmi eux, mais qui est-ce ?

Ce roman est à mon sens plus un thriller qu'un policier, car il n'y a aucune enquête à proprement parler. Et c'est ce qui fait tout le charme de ce livre. On ne suit pas l'enquêteur sur les lieux des crimes après le déroulement des événements. Non, on vit ces trois jours de psychose en même temps que les malheureuses victimes. Grâce, principalement, au journal « de bord » d'une jeune journaliste qui s'y trouvait et des diverses notes prises par les universitaires. le début est un peu lent car on y présente les différents protagonistes, mais dès le premier meurtre le rythme s'accélère considérablement et il est impossible de lâcher le livre avant de connaitre le fin mot de l'histoire.

La suite sur le blog :)
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Résumé

Après 4 jours passés sous une avalanche, l'hôtel Baker Street va connaître la délivrance : les secours arrivent enfin ! Mais quand ils ouvrent (ou plutôt défoncent) la porte, les secours découvrent un bien triste spectacle : tous les occupants de l'hôtel, dix savants venus en congrès pour parler de Sherlock Holmes, sont sagement alignés dans la chambre froide, et le dernier survivant se trouvait derrière la porte... Que s'est-il passé ?

Ils étaient prêts à s'entretuer pour obtenir la nouvelle chaire d'holmésologie créée à la Sorbonne, fut-ce le cas ? Un tueur en série aurait-il décimé ces brillants cerveaux ? La lecture des notes et l'écoute des enregistrements faits par les participants au colloque aidera le commissaire Lestrade à découvrir la vérité...



Mon avis

Une réussite !! Dès les premières lignes, le ton est donné, nous serons dans le second degré, dans l'ironie, dans l'humour jusqu'à la fin. L'auteur s'en donne à coeur joie, mêlant comique de mots et de situations, usant et abusant de l'hypallage (mais si, vous savez, cette figure de style qui consiste à dire que "il creusait avec joie et une pelle" !), des jeux de mots foireux ("il a toujours un air con(sterné)"), les situations absurdes et les descriptions qui font tout pour les souligner... Bref, on s'amuse beaucoup !

La narration ne cherche pas à élucider le mystère, mais tout simplement à dérouler les faits vus de l'intérieur, par les yeux de chacun des participants. du reportage de la journaliste objective aux Post-it du vieux professeur Bobo, des mémoires du professeur Durieux aux lettres de Dolorès, tout nous donne un portrait vitriolé de ces doux-dingues qui poursuivent un idéal littéraire : élucider le mystère Sherlock.

L'intrigue n'est pas complètement linéaire, elle est interrompue par les fiches-portraits dressées par Audrey, par les extraits du "Sherlock Holmes pour les Nuls" qu'elle a rédigé, par les questionns des policiers qui lisent tous ces documents. Il n'y a aucun temps mort, le lecteur ne s'ennuie absolument pas, et passe un très bon moment.

Les personnages sont très caricaturaux, aucun n'est réellement sympathique, sauf à mon sens les deux plus jeunes, Audrey et Oscar. Mais comme on sait d'emblée que tout le monde est mort, on n'a pas à s'attacher à l'un ou à l'autre. C'est un peu dommage, j'ai trouvé, mais finalement on n'a pas à se demander ce que devient Untel ou Unetelle.

C'est vraiment une lecture que je recommande, et je vous souhaite de vous amuser autant que moi si vous le lisez !
Lien : http://lesloisirsdebernie.ov..
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En Suisse dans le comté de Meiringen, dix universitaires sont invités au grand congrès d'holmésologie présidé par le professeur Bobo. Au menu ce soir : Sherlock Holmes décortiqué par dix incollables du roman policier qui nourrissent indiscrètement l'espoir d'être sacré titulaire de la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne (si,si c'est officiel).

Au lieu de ça, une avalanche, une panne d'électricité et finalement dix cadavres retrouvés dans la chambre froide au petit matin...

Dès le début le ton est donné et l'on remonte la piste de ce week-end ahurissant où les personnages tous plus loufoques les uns que les autres deviennent tour à tour victimes et suspects.

Cluedo revisité ou satire inventive du monde universitaire, on parcoure passionnément les pages de ce roman qui alterne brillamment anecdotes délirantes et authentique suspense.

Véritable enquête et hommage à Conan Doyle et Agatha Christie, ce huis-clos drôle et fantaisiste séduira tant les dévoreurs de romans policiers que les nouveaux venus dans le domaine.

Blandine
Lien : http://librairielefailler.bl..
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Meiringen, Suisse.
À deux pas des célèbres chutes du Reichenbach, dans l'hôtel Baker Street, se tient un colloque sur Sherlock Holmes. Mais le rassemblement vire au cauchemar. Qu'à cela ne tienne ! Ils connaissent les enquêtes du maître sur le bout des doigts, les universitaires vont donc mener l'enquête.

En réalité, lorsque les pompiers arrivent pour débloquer l'hôtel, prisonnier des neiges depuis trois jours, ils ne trouvent que des cadavres. C'est donc le commissaire Lestrade (le bien nommé) qui se charge de l'affaire en prenant connaissance des notes prises par les universitaires tout au long de cet important mais dangereux week-end.
Car l'enjeu du colloque était de taille : nommer officiellement le premier détenteur de la toute nouvelle chaire d'Holmésologie de la Sorbonne. On comprendra donc aisément que l'ambiance était à couteaux tirés.

Le décors est très vite planté et à peine l'ouvrage ouvert, on se rend compte que c'est le genre de livre où l'on se cale confortablement dans le fauteuil ou sous la couette, un thé / café / liquide au choix à portée de main avec quelques grignotages, histoire de passer les moments de stress et la fringale, éventuellement une musique d'ambiance en fond sonore, on n'oublie pas de décrocher le téléphone et hop, immersion totale pendant quelques heures de franche rigolade en compagnie des "disciples" de Sherlock Holmes.

J.M. Erre est un auteur qui a commis deux autres romans que je n'ai pas lu, mais il va falloir que j'y remédie. A l'heure où le célèbre détective fait la une des médias avec une bonne actualité au cinéma et une excellente série anglaise, il surfe sur la vague en signant un pastiche fort honnête tout en jouant avec les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle et en égayant le lecteur de ses inventions très divertissantes sur le caractère de ses (anti-)héros.

J'ai eu un peu de mal au début à concilier le ton léger, voire badin, avec le sérieux du propos. Pour tout dire, l'auteur force un peu le rire parfois et accumule les images et les comparaisons saugrenues à cette intention. Cependant, le sourire n'est jamais très loin, à chaque page, vu les énergumènes dont il parle.
Le tout étant émaillé de passages fort à propos tirés de l'ouvrage "Sherlock Holmes pour les Nuls" (qui pourrait très bien exister). Ce qui permet de placer un peu de sérieux dans l'affaire.

En dehors des considérations humoristiques, l'auteur rend également un hommage évident à la Reine du Crime, Agatha Christie, avec un clin d'oeil aux Dix petits nègres que l'on reconnaîtra sans peine. de la même manière, le récit est rempli de références à l'un ou l'autre ouvrage de Conan Doyle ou de ses pastiches (tel que L'instinct de l'Equarrisseur, de Thomas Day, ainsi qu'à d'autres oeuvres de fiction comme le film de Billy Wilder. En résumé, en plus d'être un ouvrage distrayant, c'est également une somme plutôt érudite d'anecdotes, de citations et un recensement assez exhaustif des oeuvres les plus marquantes au sujet de Holmes.

Un ouvrage à conseiller pour les amateurs de polar, les holmésiens confirmés et surtout, surtout, pour le plaisir de passer un excellent moment avec un bon roman et de pouvoir rire aux éclats de temps en temps.
Lien : http://www.biblioblog.fr/pos..
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Les écrivains français dans leur ensemble sont de gens formidables. Ils sont très productifs, publient à tour de bras des ouvrages qui, pour la plupart, ne seront pas lus. Peu intéressés par la gloire et l'argent, ils veulent simplement faire partager leurs émotions, leurs souffrances. Ils racontent souvent des histoires dont les héroïnes tourmentées cachent un affreux adultère ou une mère castratrice voire un viol incestueux (très à la mode ce dernier) et parfois les trois ensemble... Quelques uns se jettent tête baissée dans le fait de société, le chômage, le surendettement, le sida, le coming out. Tout cela n'engendre pas vraiment l'hilarité et plombe souvent le lecteur dans des pages lugubres qui vont le pousser à se gaver de neuroleptiques pour pouvoir supporter un réel tout aussi angoissant.
Et puis il existe une race en voie de disparition : l'écrivain qui veut faire rire ses lecteurs. A part quelques dames surfant sur la vague "Bridget Jones " ou "Le diable s'habille en Prada", connaissez-vous beaucoup d'auteurs qui ont fait le choix de mettre son lectorat de bonne humeur ? Très très peu en fait (et surtout si vous en connaissez, mettez-moi leur nom dans les commentaires, je suis preneur).
Je viens (avec retard, je sais ) de découvrir J.M. Erre.... J'en ris encore ! Non seulement "Le mystère Sherlock" est drôle mais aussi intelligent, bien écrit et ingénieux.
Imaginez une intrigue lorgnant vers les 10 petits nègres d'Agatha Christie, avec l'érudition joyeuse d'un Pierre Bayard (universitaire travaillant sur la littérature), un zeste de Charles Exbrayat pour le côté déjanté, une écriture férocement drôle et vous aurez un bouquin qui devrait vous faire passer un excellent moment.
Cette réunion de spécialistes de Sherlock Holmes coincés par la neige dans un hôtel Suisse, avec ses personnages très hauts en couleur et leurs disparitions tragiques au fil des pages, est un régal. C'est vrai que ce n'est pas toujours très léger, mais la construction très maîtrisée de ce livre, la truculence du style et les rebondissements incessants happent le lecteur jusqu'à la fin, qui elle aussi, comme dans un bon polar, joue sur l'effet coup de théâtre.
Il est certain que je me procurerai les précédents ouvrages de J.M. Erre, surtout que le web me dit qu'ils sont meilleurs (Est-ce possible?). Je ne peux que remercier Jean Marcel (le prénom que cachent les initiales J.M.) qui dans ce monde de brutes, a le bon sens d'écrire de bons livres pour distraire ses contemporains. Qu'il en soit ici grandement remercié.
La fin sur le blog

Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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