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EAN : 9782847209327
667 pages
Gaïa (13/09/2019)
4.22/5   20 notes
Résumé :
Erika Fatland nous raconte la Russie, l’histoire et la diversité russe à travers ses rencontres avec les populations et les étendues qui bornent le plus grand pays du monde.
La voyageuse sillonne quatorze États et plus de vingt mille kilomètres en longeant LA frontière, la plus longue au monde, celle de la Russie avec l’ensemble de ses voisins : la Corée du Nord, la Chine, la Mongolie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, l’Ukraine, la Biélorussie, la Lituanie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Pour vendre leurs récits de voyage, certains mettent en avant l'exploit sportif, d'autres manient l'humour, et quelques-uns misent sur leur notoriété (les noms suivent...).
En effet, pour la plupart la publication n'est pas une fin mais un moyen de financer voyages ou passion sportive, et de partager ces expériences. Ainsi, Sarah Marquis a randonné pendant 3 ans en Australie, Sibérie, Mongolie, et en Chine, et le récit qu'elle en fait (« Sauvage par Nature ») donne envie de partir sur ses traces… Les regards cyniques et ironiques de Bill Bryson et de Julien Blanc-Gras sont gages d'agréables moments de lecture. Enfin, même si je n'apprécie pas le mysticisme de Sylvain Tesson, sa notoriété n'exclut pas sa sincérité (et il n'a plus rien à prouver en matière de prouesses sportives).

Erika Fatland n'a accompli aucun exploit, n'est pas drôle, et n'est pas célèbre en France. C'est en train, bateau, avion et en automobile qu'elle a fait le tour de la Russie, le long de ses frontières via les pays voisins. La Russie jouxte 14 pays (sans compter quelques territoires séparatistes) sur 61 000 kilomètres au total. L'auteure nous raconte ses rencontres, et l'histoire de la constitution de ces frontières. Outre les lieux, nous regardons ainsi l'histoire de la Russie et celle de ses voisins. L'auteure répond aux questions quand, pourquoi et comment la frontière s'est installée là, à un endroit pas toujours "naturel". Il est donc souvent question de géopolitique et de conflits armés. Des tracés frontaliers restent contestés, et certains se déplacent (souvent selon l'adage de Jean De La Fontaine selon lequel 'la raison du plus fort est toujours la meilleure'…). Le dernier mouvement significatif date de 2014 lorsque la Russie a annexé la Crimée. Souvent des personnes croisées par l'auteure se sont retrouvées dans un pays dont elles ne partagent pas la culture, se sentant membre d'une autre nation.

Bien qu'Erika Fatland n'ait pas l'humour de Julien Blanc-Gras, le début de son livre m'a fait penser à l'excellent 'Briser la glace' de ce dernier. Tous deux décrivent des effets du réchauffement climatique sur l'Arctique. Lors de son trajet maritime d'Anadyr jusqu'à la frontière russo-finlandaise (via la mer de Bering et celles bordant le sud de l'Océan Arctique), Erika Fatland a aussi pu voir des conséquences de l'activité humaine. Et les experts nous annoncent que ce n'est pas fini…

Voici pêle-mêle quelques informations qui ont particulièrement attiré mon attention :
- l'Alaska fût vendu par la Russie aux Etats-Unis au modique prix de 4 dollars par km2 !
- l'autoritarisme du pouvoir nord-coréen est connu mais il reste surprenant de voir à quel point la population en souffre et jusqu'où est poussé le culte de la personnalité ; ainsi, l'histoire est réécrite (libération de l'occupation japonaise imputée à tort à Kim, victimes d'une catastrophe naturelle décédées en tenant un cadre avec photo de leur leader…), 10 ans de service militaire, concept du marxisme remplacé par ceux de 'kimilsungisme' et de 'kijongilisme', portraits de Kim Il Sung du mobilier urbain éclairés via un réseau électrique spécifique pour éviter les pannes…
- le club 'World's Most Travelled People' regroupe des personnes en compétition pour visiter un maximum de territoires parmi 875 territoires répertoriés : l'auteure a rencontré un membre de ce club et décrit son parcours sans jugement ; à mon avis les membres de ce club voyagent aussi stupidement que des japonais visitant l'Europe en une semaine et planqués derrière leurs appareils vidéo, sans profiter ni du voyage et ni des lieux visités (Bill Bryson aurait donné plus de relief à nous restituer une telle rencontre…) ;
- le récit de la vie d'une survivante du Ghetto de Minsk (en juillet 1941, environ 100 000 juifs y furent enfermés, lors de sa destruction en septembre 1943 les derniers juifs survivants furent envoyé au camp de Majdanek en Pologne où la plupart périrent ; sur les 100 000 juifs enfermés en 1941, moins de 3 000 auraient survécu) ;
- pendant la seconde guerre mondiale, la Finlande s'associa à l'Allemagne avant de changer de camp ; en juin 1942, Hitler vint célébrer le 75ème anniversaire du Général Mannerheim (1867-1951) ; après avoir servi l'armée tsariste (notamment en 1904 lors de la guerre russo-japonaise) celui-ci dirigea l'armée finlandaise à diverses reprises puis présida la République de Finlande de 1944 à 1946 ;
- la neutralité affichée par la Finlande pendant la guerre froide fut tellement difficile à respecter que le terme de 'finlandisation' a fini par définir une vassalisation (à l'égard du puissant voisin soviétique en l'occurrence) ;
- le succès phénoménal du film 'Emmanuelle' lors de sa première diffusion en 1987 en Estonie, 13 ans après sa sortie en France !

L'auteure a fait quelques détours intéressants :
- Pripiat, ville fondée en 1970 près de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, évacuée en 1986 après l'explosion, et aujourd'hui devenue lieu de tourisme
- la maison natale de Staline
- la maison d'enfance du Chagall, à Vitebsk (Biolorussie)
- le lieu du champ de la bataille de Poltava dans l'actuelle Ukraine, là où l'armée de Pierre le Grand battit celle de Charles XII de Suède en 1709, marquant le début du déclin de la Suède et l'arrivée de la Russie sur le devant de la scène Européenne.

C'est la référence au métier d'anthropologue en 4ème de couverture qui m'avait incité à lire cet ouvrage, dans l'attente d'une vision pertinente des moeurs des habitants des pays traversés. Je n'y ai rien trouvé d'original en la matière (hormis la neutralité de l'auteure à propos des conflits nationalistes ou ethniques dans lesquels les personnes qu'elle croise sont impliquées), mais y ai lu beaucoup d'informations intéressantes sur le passé et le présent de ces pays. Même si le contenu du livre ne correspondait pas à ce que j'en avais imaginé, cette lecture fut à la fois agréable et très instructive. En effet, les épisodes historiques présentés sont peu enseignés dans nos programmes scolaires (la guerre russo-japonaise de février 1904 à septembre 1905, qui fit plus de 150 000 morts parmi les 2 millions de soldats engagés) ou la presse occidentale s'agissant des plus récents (de multiples conflits impliquant des nations sécessionniste de l'ex Union soviétique depuis les années 1990).

De cette auteure, je lirai donc volontiers "Sovietistan, un voyage en Asie centrale" publié en France en 2014.
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Impression de lecture mitigée après la découverte de "La frontière" d'Erika Fatland.

Sans conteste un livre intéressant et instructif sur une partie du monde méconnue pour moi, en dehors de telle ou telle guerre à la une des journaux en Ukraine ou en Tchétchènie. Encore que le traitement de l'info n'apporte pas de connaissance des pays et des peuples. Erika a, à proprement parler, fait le tour de le Russie par l'extérieur en parcourant tous ces pays, souvent ex-soviétiques, qui bordent sa frontière actuelle.

Elle commence par la Corée du Nord, toujours aussi déroutante : je ne sais quel jour les habitants de ce pays pourront en sortir, parler, raconter, voir le reste du monde ni ce qu'ils auront à en dire. J'espère le voir.

Elle poursuit par la Chine, la Mongolie, le Kazakhstan, l'Arménie ... etc pour rejoindre sa Norvège natale. 14 Etats et plus de 20 000 km nous dit la quatrième de couv.

Ses chapitres alternent des développements historique, géographique et politique avec des rencontres qui ressemblent trop souvent à des interviews de journalistes et moins souvent à des rencontres de voyageur. Il y a de tout dans les récits de voyages mais il me semble lire un documentaire plus qu'un récit de voyage. Elle recherche souvent les souvenirs de ceux qui ont été marqués par les grands événements historiques dans ces pays qui ont pour beaucoup peu connu la paix, la prospérité et la démocratie au XXeme siècle.
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Dans ce long récit de voyage, l'auteur nous emmène tout autour de la grande et éternelle Russie, dans sa déliquescence post-soviétique, ses permanences et ses désirs de restauration. Au cours de ce voyage dans l'espace et dans le temps, l'histoire très souvent tragique nous est rappelée, utile cadre pour les non connaisseurs ou les personnes intéressées par le passé pour comprendre le présent. E. F. rencontre des gens, souvent de vieilles personnes, qui ont vécu toutes les horreurs du siècle : communisme, déportations, shoah, guerres civiles, conflits ethniques… L'Histoire ressurgit de partout avec ses cortèges. Une belle lecture qui sous des dehors d'un récit de voyage nous emmène dans un passé récent et dans un avenir proche, pour ceux qui veulent bien se projeter un peu.
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Quel très beau livre !
un livre de voyage, d'histoire pour celui que les guides de voyage ou les livres d'histoire rebutent.
Nous suivons l'auteure dans ces rencontres avec ces témoignages, ces tranches de vie parfois émouvantes ou effroyables... Chaque pays frontalier avec la Russie est traité de la même façon : un voyage, des rencontres, des découvertes, des faits historiques qui replacent le pays dans son histoire avec son important voisin. Une écriture limpide, un livre bien structuré et au final un plaisir incroyable de parcourir ces pages et de voyager de l'Asie à la Scandinavie !!!
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Faire le tour de la Russie par les extérieurs : quelle idée saugrenue. En faire un récit truffé de références géographiques, historiques, sociologiques : quelle gageure. Pas de problèmes pour Erika Fatland qui a trouver le barycentre de peuples aussi distincts que les Samis, les arméniens et les mongols : l'Ours russe, jamais présent, jamais très loin, fascinant et inquiétant.
Une belle balade.
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critiques presse (1)
LesEchos
04 octobre 2019
Dans « La Frontière », l'anthropologue et écrivaine norvégienne Erika Fatland a longé l'immense territoire russe en explorant chacun des 14 pays qui le borde. De la Corée du Nord à la Norvège, elle livre un récit de voyage passionnant dans lequel elle raconte l'histoire mouvementée de la Russie avec ses voisins.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Parmi tous ceux qui visitent la Mongolie de nos jours, personne ne peut douter de se trouver dans la patrie de Gengis Khan, ou Chinggis Khaan, comme l'épèlent les Mongols. Le voyageur arrivant en avion atterrit à l'aéroport Chinggis-Khaan. Les plus fortunés peuvent alors descendre au Chinggis Khaan Hotel, le premier à avoir décroché ses quatre étoiles en Mongolie. Le soir arrivant, vous serez peut-être tenté par une bière Chinggis Khaan au bar Chinggis Khaan, en centre-ville, où il n'est pas rare du tout de tomber sur des étudiants de l'université Chinggis Khaan. Les amateurs de boissons plus costaudes se rabattront sur un shot de vodka Chinggis Khaan, qu'on ne savoure jamais autant qu'entre deux bouffées d'une cigarette Chinggis Khaan. Le règlement se fait en tugriks, la devise locale. L'inflation étant forte, autant sortir tout de suite les coupures de 20 000. Elles sont ornées du visage pensif de Gengis Khan, bien qu'on n'ait pas la moindre trace historique indiquant à quoi il ressemblait véritablement.
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Les habitants de la Grande Diomède, une île au beau milieu du détroit de Béring, qui constitue le point le plus oriental de la Russie, toutes terres confondues, furent évacués dès la Seconde Guerre mondiale, juste avant que le rideau de fer ne s'abatte entre les deux voisins. Les Inuits qui y habitaient n'eurent jamais le droit d'y retourner. La Grande Diomède russe et la Petite Diomède américaine sont séparées par un détroit d'à peine cinq kilomètres de large, par lequel passe la ligne de changement de date. En hiver, quand le détroit gèle, c'est théoriquement possible – bien que strictement interdit – de passer à pied des États-Unis en Russie, de la veille au lendemain. Une frontière invisible, mais tout à fait réelle au milieu de cette étendue d'eau sépare ces deux îles jumelles, si proches et si liées d'un point de vue naturel, mais qui d'un point de vue humain font partie de deux univers radicalement différents, marquée par la ligne fine qui sépare l'Est de l'Ouest, deux systèmes, deux dates.
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ui provo­qua d’autres déportations, ainsi qu’une loi interdisant aux Abkhazes d’habiter sur le littoral ou dans les plus grandes villes d’Abkhazie. La loi fut en application jusqu’en 1907. Les ­Géorgiens, les Grecs et les Arméniens s’installèrent dans les villages abkhazes abandonnés. Au début des années 1930, le redouté Lavrenti Beria arriva au poste de ­dirigeant de la région du Sud-Caucase. Beria était mingrélien, une minorité géorgienne, et né en Abkhazie. Il favorisa l’ins­tal­la­tion d’encore plus de Géorgiens en Abkhazie. En 1939, la proportion d’Abkhazes était tombée à 18 % de la popula­tion totale, et elle resta stable jusqu’à la chute de l’Union soviétique. Près de la moitié des habitants, 45 %, étaient des ­Géorgiens.

Sous Gorbatchev, de profondes dissensions apparurent entre les Abkhazes et les Géorgiens. Tandis que ces ­derniers rêvaient d’indépendance, les Abkhazes voulaient conti­nuer à faire partie de l’Union soviétique, mais en tant que ­République soviétique et non assujettis à la Géorgie. Au prin­temps 1989, plusieurs milliers d’Abkhazes signèrent une déclaration exigeant la création d’une République socialiste soviétique abkhaze. Les Géorgiens se sentirent provoqués, et des milliers de manifestants défilèrent dans les rues de Tbilissi pour protester contre cette proposition. Les tensions montèrent, et le 9 avril, l’armée soviétique entra dans ­Tbilissi pour calmer les esprits. Vingt et une per­sonnes furent tuées, plusieurs centaines blessées. Neuf mois plus tard, les soldats soviétiques investirent Bakou et firent, là aussi, plus de mal que de bien.

En avril 1991, la Géorgie proclama son indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique. Les Abkhazes, en revanche, ­voulaient conserver l’Union soviétique. En accordant aux Abkhazes une bonne part des sièges au Parlement abkhaze, au détriment des Arméniens et des Géorgiens, les poli­tiques de Tbilissi parvinrent à calmer le jeu un court ­instant. En février 1992, le Parlement géorgien décida pourtant de rétablir la constitution de 1921, dans laquelle les autonomies en Abkhazie, en Ossétie et en Adjarie ne sont pas évoquées du moindre mot. Les Abkhazes répondirent en ­juillet de la même année en rétablissant leur constitution de 1925, quand l’Abkhazie était encore reconnue comme république ­unionale. Autrement dit, le Parlement abkhaze avait déclaré l’indépendance vis-à-vis de la Géorgie. La réponse ne se fit pas attendre : le 14 août, des chars géorgiens entrèrent à Soukhoumi. L’armée géorgienne, en partie constituée de prisonniers récemment libérés, était indisciplinée, et les soldats massacrèrent, violèrent et pillèrent. Les ­Abkhazes de leur côté, reçurent le soutien de la Confédération des peuples du Caucase, qui rêvaient d’un Caucase libre, et béné­ficièrent petit à petit de livraisons d’armes de la ­Russie.

L’enjeu était gros pour la Géorgie. Deux cent cinquante mille ­Géorgiens ethniques vivaient en Abkhazie, et la région représentait environ la moitié du littoral national sur la mer Noire. Cette guerre dont les journaux occidentaux n’avaient pratiquement pas parlé avait été le cadre d’effrayants abus de part et d’autre et avait avancé par secousses, au rythme des fragiles accords d’armistice systématiquement ­violés. En septembre 1993, quand les forces abkhazes prirent le contrôle de Soukhoumi, les Géorgiens restants aban­don­nèrent précipitamment la ville pour échapper à cet état de non-droit.

« Nous avons quitté Soukhoumi sur un bateau de guerre ukrainien le 27 septembre, raconta le bloggeur ­Giorgi ­Jakhaia. Par la suite, nous avons appris que ­Soukhoumi était tombée. Le jour même. Tout le monde n’a pas eu notre chance, beau­coup ont dû fuir par la montagne. La neige était arrivée tôt cette année-là, et plusieurs centaines de fugitifs sont morts de froid dans le défilé. À Tbilissi, nous avons été ­hébergés dans un hôtel, l’Holiday Inn actuel. Presque tous les hôtels de Tbilissi ont été reconvertis en logements provisoires pour les réfugiés d’Abkhazie. Nous avons vécu dix ans dans cette ­chambre d’hôtel. »

Au moins 8 000 personnes perdirent la vie pendant cette guerre. Hormis quelques rares milliers de personnes qui vivaient dans la région de Gali, près de la frontière géor­gienne, tous les Géorgiens quittèrent l’Abkhazie. Par la suite, un peu moins de 50 000 Géorgiens de la région de Gali sont rentrés chez eux, tandis que 200 000 des réfugiés géorgiens vivent toujours hors d’Abkhazie. Bon nombre d’entre eux sont à ce jour parqués dans des centres provisoires pour ­réfugiés, en attendant que la vie reprenne.

« Je rêve de retourner un jour à Soukhoumi », confia ­Giorgi, qui poste souvent sur son blog des photos montrant à quoi l’Abkhazie ressemblait dans le temps. « C’est le plus bel endroit du globe. »
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Il s'appelait Alexandre, m'apprit-il ensuite, exactement comme le président, pour qui il n'avait d'ailleurs pas une affection immodérée :
"Je n'ai pas voté pour Loukachenko aux dernières élections. Dans une démocratie en bonne santé, le président devrait être remplacé au bout d'un ou deux mandats. Enfin, c'est mon avis."
Loukachenko est président de Biélorussie depuis 1994. Aux élections de 2015, il a été réélu avec 83,5% des voix.
"Au fond, je ne connais personne qui ait voté pour lui, ajouta-t-il. En Biélorussie, une blague dit : après l'élection, le plus proche collaborateur du président est allé voir Loukachenko et lui a dit : Monsieur le président, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je t'écoute ! a répondu Loukachenko. Eh bien, la mauvaise nouvelle, c'est que personne n'a voté pour vous. La bonne nouvelle, c'est que vous êtes réélu."
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Cela fait plus de cent cinquante ans que la Russie gouverne les forêts et les steppes venteuses au nord du Heilongjiang, le fleuve du dragon noir, comme on appelle l'Amour en chinois. Tout l'Extrême-Orient russe, cette zone énorme de l'est de la Sibérie qui jouxte la Chine, le Pacifique et l'océan Glacial arctique, n'est à ce jour peuplé que d'un peu plus de 6 millions de personnes, soit un tiers environ de la population totale de Moscou, alors qu'il représente plus d'un tiers du territoire russe tout entier. Dans le district du Heilongjiang, du côté chinois de la frontière, qui est dix fois plus petit que l'Extrême-Orient russe, on trouve environ 40 millions d'habitants. Il en est ainsi depuis le XVIIe siècle : les Russes ont plus d'espace, les Chinois ont plus d'habitants.
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