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3,69

sur 677 notes
Après Zulu je m'étais dit que je retournerais sur les terres de Ferey. C'est choses faites, sauf qu'il a changé de paysage. Bienvenu en Nouvelle Zélande. Amateurs de tourisme exotique, pliez bagage, le vol dans lequel vous vous embarquez est de la haute voltige, un thriller noir de chez noir, étouffant, oppressant, tenace. On retrouve beaucoup de choses typiques des polars : le flic à la vie brisée, l'institution corrompue, la misère sociale créatrice de psychopathes, des femmes pour victimes... Cela commence très dur avec un meurtre d'une femme au pubis scalpé. L'enquêteur - un dur à cuire - se voit affublé d'une psychologue pour l'aider. Cette précieuse aide se révélera très utile. le roman s'embourbe comme l'enquête même si on ne lâche jamais malgré les fausses pistes, la double narration, les motifs dérivés qui se retrouvent au centre. Après une mise à plat de ce bourbier judiciaire tout s'accélère. le roman d'ambiance vire à l'action. Les scènes sont calibrées pour le cinéma - mais pas low cost - c'est sans concession et jamais gentil. Les traditions sont exploitées dans le côté obscure de l'ethnologie. La psychologie est toujours déviante, bref l'humain n'est jamais valorisé. le final est intense, sanglant, éreintant le et final surprenant. Bref, c'est du haut vol, comme dit le début, un vol qui vaut le détour, mais pas tout de suite, bizarrement, j'ai besoin de calme après cela. Bravo l'artiste !
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Noir, glauque, violent et lyrique.
Un récit sombre et épique
Où se mêlent souffrance, vengeance
Et ancestrales croyances.

Flic veuf et drogué,orphelin d'enfant,
Une vie malmenée…un avenir sanglant.
Métis maorie au coeur creux
Enfanté par Caryl Ferey,
Jack Fitzgerald, héros fiévreux :
Perdu, bloqué dans son passé.

All blacks dansant la mort,
Moisson de métaphores,
Ferey chante la noirceur
Pour nous, lecteurs-voyeurs.

Un tel roman sans espoir
N'inspire que tristesse et noir.
Et pourtant c'est de douceur
Dont je veux être l'auteure.
Des rimes exorcisant l'enfer
D'un tel roman. du moins j'espère...

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Les personnages torturés, rongés, écorchés par l'existence, violents, alcooliques, morts avant de l'être, ne manquent pas dans le polar. Impossible de les compter sur les doigts d'... de bien des mains. Si les clichés ont la peau dure, à l'image de ces héros accablés par le sort, bon nombre d'auteurs ont pourtant su les déjouer ou se les approprier pour mieux les contourner. Ils arrivent à emporter le lecteur sur des sentiers non balisés à la seule force de l'histoire, de l'intrigue, du style, de cet univers, aussi noir soit-il, dans lequel évoluent les personnages. Et, avec Haka, Caryl Férey a démontré combien il savait y faire pour déjouer les pièges de la clich'attitude.

Le pari n'était pourtant pas gagné si l'on en juge l'état dans lequel l'auteur balance son personnage dans les cordes dès les premières pages, avant de le blackbouler sur le ring de l'histoire, avec le lecteur en guise de caméra embarquée.

Nouvelle-Zélande. Jack Fitzgerald est un flic métisse. Désabusé, violent, dépressif, alcoolique. Depuis 25 ans, depuis la disparition de sa femme et de sa fille, il voit dans chaque affaire la possibilité de remonter à la source de ce drame personnel. Il met donc du coeur à l'ouvrage dans chacune d'entre elles quitte, parfois, à dépasser les bornes, franchir la ligne jaune. Jack nourrit des certitudes contradictoires quant au sort réservé à ses chères disparues : vivantes, mortes, vivantes, mortes... L'absence de corps et du moindre indice l'ont toujours fait vaciller entre l'assurance de leur trépas et l'espoir, même si le temps a eu la fâcheuse tendance à y aller de son travail de sape.
Lorsqu'on découvre sur une plage le corps d'une jeune fille le sexe scalpé, Jack s'investit une fois de plus dans cette enquête avec la conviction qu'il connaîtra le fin mot de son histoire après toutes ces années. Seule ombre au tableau, ses supérieurs, peut-être pour le canaliser, lui ont adjoint une jeune criminologue diablement efficace...

Par bien des aspects, Haka n'est pas sans rappeler Les Soldats de l'aube d'un certain Deon Meyer. Il faut sans doute imputer cette impression à la nature du personnage à sa propension à la violence, à sa déchéance morale, ainsi qu'au dépaysement suscité par le lieu, la Nouvelle-Zélande pour l'un, l'Afrique du Sud pour l'autre, chacun identifiable par sa culture et son milieu sociétal respectifs.

La comparaison s'arrête là car Haka possède son identité propre, servie par une belle galerie de personnages évoluant en parallèle de la ligne narrative dévolue à Jack et à son enquête. Ceux-ci ne sont pas uniquement des faire-valoir, ne sont pas seulement des éléments constitutifs de la mécanique d'un récit servant – peut-être – à brouiller les pistes, ils s'avèrent aussi des êtres à part entière qui, dans leur marge émotionnelle, intérieure, se révèlent d'une fulgurance redoutable (entendez par là qu'ils sont foutrement beaux !).

Sombre, noir, glauque, oppressant - ne rayez aucune mention inutile - Haka ne manque pas de l'être. le lyrisme dont fait preuve l'auteur dans l'utilisation de ses métaphores n'atténue en rien la sensation de fuite en avant, de déliquescence généralisée.

Et si la quatrième de couverture promet que « Jack Fitzgerald mènera l'enquête jusqu'au chaos final », on ne peut que se réjouir, d'une certaine façon, qu'elle dise vrai. Ça dézingue à tous les étages. Caryl Férey tranche dans le vif et laisse la caméra embarquée dont je parlais plus haut, dans... dans un triste état. Forcément.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.fr
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De Caryl Férey , j'avais beaucoup aimé "Zulu" et "Mapuche" .
Je me suis donc plongé dans "Haka" avec plaisir ...
Ma déception est d'autant plus grande !
Avec une intrigue alambiquée et peu vraisemblable , de très nombreux meurtres sanglants , des descriptions difficilement soutenables ...
et le dernier quart de l'histoire tellement abracadabrantesque
que je n'ai eu qu'une envie : en terminer pour passer à autre chose !
J'espère que mon prochain roman de Caryl Férey sera moins délirant
et me procurera du plaisir , du début à la fin ...sans me perdre en route !
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Un polar comme un uppercut...Cru, excessif, violent, lyrique....

"Too much", c'est une évidence.

Trop de morts, trop de bagarres, trop de rails de coke et trop de sexes scalpés, mais malgré tous ces défauts, malgré le poncif du héros recru de tourments, cédant à sa part d'ombre et virant lonesome bad boy, on ne peut s'empêcher de saluer le panache de ce polar hystérique et fiévreux.

La Nouvelle Zélande, ses paysages pour surfeurs blonds et ses rites pour sorciers cannibales; le massacre comme seule issue à une intrigue saturée de violence; le sexe comme on se noie, la mer comme on on s'étreint; tout le livre malgré une saturation de bruit et de fureur est un frénétique HAKA hurlé à la face du lecteur.

On peut détester. On peut aussi capituler et avouer une certaine fascination.

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Accrochez-vous car le polar de l'excellent Caryl Ferey va vous donner des sueurs froides. Car le garçon ne fait pas dans la dentelle, c'est hyperviolent, c'est effroyable, c'est d'une noirceur absolue, c'est glauque, ça vous donne la nausée, mais malgré tout ça qu'est ce que c'est bien. Et pourtant l'intrigue de départ est de facture classique. Nouvelle Zélande un flic qui à tout perdu (sa femme et sa fille sont portées disparues depuis vingt cinq ans) et une jeune profileuse son sur les traces d'un serial killer. Lui n'est plus que rage et désespoir, elle, tente de temporiser la violence de son collègue. Mais ou Ferey se démarque de ces petits camarades c'est qu'il nous happe des les premières lignes et ne relache jamais l'attention du lecteur, et il sait sacrément y faire. La tension est à son comble et il nous offre alors un final en forme d'apocalypse absolument cauchemardesque.
Sacrément doué.
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Je vous préviens immédiatement : je suis incapable d'émettre un avis tranché sur cette lecture...

J'ai aimé que Fitzgerald, le personnage principal, policier en détresse suite à la disparition de sa femme et sa fille 25 ans plus tôt, soit poussé à l'extrême.
J'ai moins aimé que son histoire s'impose autant dans l'intrigue, parfois sans que j'en remarque le grand intérêt.

J'ai adoré que le récit se déroule en Nouvelle Zélande. Essentiellement sur l'île du Nord. Dans des endroits où j'ai eu la chance de passer lors mon voyage. J'ai retrouvé la présence forte de la nature et son influence sur le quotidien.
J'ai un peu moins apprécié la façon dont la culture Maori est mise en avant. Je l'ai trouvée très violente, à juste titre souvent, mais sans assez de nuances à mon goût.

Cette violence, parlons-en... le roman est classé dans les thrillers : oui, oui, oui.
Les crimes sont triviaux, bestiaux, sanglants, d'une violence extrême. Des jeunes filles retrouvées scalpées, c'est déjà dur, mais lorsqu'ils s'agit de leurs parties intimes, il faut s'accrocher !
Et le mot thriller prend tout son sens.

Alors.... Oui, j'ai aimé l'intrigue et le rythme. Mais... Un petit quelque chose me retient d'adorer ce roman. Peut-être sa contemporeneite dépassée, 1998 en date d'écriture. Ou bien, une trop grande attente de ma part car j'ai eu un énorme coup de coeur pour "Led" du même auteur et j'ai souhaité continuer ma découverte.
Je poursuivrai tout de même par d'autres lectures car il y a "quelque chose" dans ces romans, c'est certain.
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Haka fut pour moi une véritable claque, un événement marquant de ma vie. Lorsqu'il a été publié pour la première fois, aux éditions Baleine, je lisais principalement des auteurs déjantés et très peu de polars.

Je dois avouer que j'ai été happé dans le récit. J'y ai souvent repensé par la suite, ressassant ce que j'avais lu, incertain de la portée qu'avait eu cet ouvrage sur mon existence. Je n'exagère pas.

L'histoire comporte pourtant quelques grosses ficelles et quelques incohérences, lorsque Caryl Férey "force" le récit pour qu'il aille dans le sens qu'il voulait.
Mais ce sont les personnages qui m'ont mis une claque. Fitzgerald pousse les stéréotypes du genre si loin qu'ils explosent (les limites ultimes seront franchies avec Utu, pour un résultat global un peu décevant) et que leurs éclats tranchent chaque page. L'histoire est extrêmement sombre, glauque et regorge de passages franchement malsains.
C'est une longue quête désespérée, illuminée par une plume pleine de poésie, mais comme si c'était le cadavre d'un poète qui la tenait du bout de ses doigts.

Caryl Férey était un jeune homme aventureux (lire son récit initiatique) et il a su utiliser son voyage en Nouvelle-Zélande de la meilleure des manières.
Jamais folklorique, son utilisation de ce pays magique enrichit au contraire le bouquin, lui donne toute sa substance.

Pour tout dire, j'ai emmené ce petit pavé avec moi jusqu'à Auckland, et je l'ai lu dans le bus, en parcourant le pays du long nuage blanc, poussant le vice jusqu'à faire coïncider le passage qui se passe à Rotorua (ville volcanique qui pue le soufre) lorsque je m'y rendis moi-même.

Ce n'est que plus tard que j'ai découvert que Caryl Férey était Français. Avec son nom et ses descriptions, je pensais que c'était un autochtone...
On dira que je ne suis pas objectif, et c'est vrai.
Si Stephen King est mon maître pour ce qui concerne la littérature fantastique, caryl Férey l'est pour ce qui touche aux livres noirs.

Noir, c'est noir...
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La violence est à peine soutenable mais elle est à la hauteur de la douleur d'un homme qui semble emporter vers la mort ceux et celles qui l'entoure.
Une version d'Oedipe au pays des Maoris, du sang qui coule comme autant de ressentiment d'un peuple qui n'a pas fini de mourir sous la colonisation des blancs.
Vivre est bien compliqué dans ce pays paradisiaque ou le bonheur n'est nulle part enseigné.
C'est d'une sombre beauté et d'un rythme à peine supportable pour les estomacs fragiles.
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Quelle histoire horrible! Difficile de parler de ce livre sans en divulgacher le dénouement. Jack Fitzgerald, entré dans la police après la disparition de son épouse et de sa fille, il y a 25 ans est un flic maori solitaire et facilement violent, à la recherche des deux disparues dans chaque enquête. Flic bourru comme on peut en rencontrer dans bien d'autres romans policiers. Lorsqu'une jeune fille est retrouvée morte sur une plage, le pubis scalpé, il est chargé de l'enquête avec l'assistance d'une jeune criminologue. le récit déroule habilement l'enchainement des étapes de cette quête du meurtrier pendant ...les 3/4 du roman. La fin........à vous de la découvrir!
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