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EAN : 9782742792122
203 pages
Actes Sud (18/08/2010)
3.25/5   90 notes
Résumé :
"Passé sous silence" est le récit, en forme de conte historique, d'un événement réel de la seconde moitié du XXe siècle. Les dates, lieux, noms de personnes ont été effacés, mais les choses dites l'ont été et les faits sont authentiques : dans un moment décisif de notre histoire s'affrontent deux visions de l'honneur et du service de l'Etat.

Entre la Terre du Sud et le Vieux Pays, une guerre d'indépendance s'éternise. Pour la finir, le Vieux Pays rapp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Semblable aux mythes antiques (comment ne pas songer à Electre ?), « Passé sous silence » évoque la tragédie qui opposa le Général de Gaulle au Lieutenant Colonel Bastien-Thiry lors de l'indépendance algérienne.

Drame qui a inspiré nombres d'historiens et de témoignages … au fil des années trois ouvrages m'avaient passionné :
Un attentat. Petit-Clamart, 22 août 1962, de Jean-Noël Jeanneney, oeuvre récente d'un historien (gaulliste)
Bastien-Thiry : Jusqu'au bout de l'Algérie française, de Jean-Pax Méfret, hommage d'un militant de l'Algérie française
Mon père, le dernier des fusillés, témoignage d'Agnès Bastien-Thiry, fille du colonel et pshychogénéalogiste qui lie l'attentat à l'exécution du Duc d'Enghien, le 21 mars 1804.

L'ouvrage d'Alice Ferney s'inscrit dans un autre registre et ne prétend pas être oeuvre d'historien. C'est un roman, qui analyse finement la psychologie des deux héros, le contexte dans lequel ils évoluent, l'évolution des plaques tectoniques qui éloigne progressivement les populations des deux rives méditerranéennes, dévoile les forces et les faiblesses des personnages, rappelle leurs héritages culturels et civiques. Sans prendre partie, la romancière précise les enjeux du conflit, rappelle le drame des pieds noirs et le malaise des algériens.

La romancière imagine les jeux de pouvoir et les intrigues qui animent les entourages du Général et du Colonel. Elle peint leurs couples, leurs familles et leurs amis et les révèle dans leur intimité domestique. Elle rappelle, et dénonce, ce que furent les juridictions spéciales et l'exécution du condamné.

Superbement écrit, « Passé sous silence » m'a bouleversé en remémorant ce drame qui, au delà d'une tragédie vieille de plus de cinquante ans, marque le début véritable de la cinquième république avec l'élection de son président au suffrage universel qui en fut la conséquence immédiate.
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Dans "Passé sous silence", Alice Ferney nous livre un conte sur la tragédie du pouvoir, l'opposition entre responsabilité et conviction, réalisme et idéalisme.
Ce livre a soulevé beaucoup d'objections, déchaîné des passions, fait ricaner... bref il divise autant sur le fond que sur la forme !
En ce qui me concerne, j'ai été profondément gênée par le procédé d'écriture de ce livre. L'auteur nous présente un "roman" qui nous raconte des faits et des personnages historiques réels, ayant existé, à peine déguisés sous des pseudonymes (Donnadieu et Grandberger) et des lieux "imaginaires" (le Vieux Pays et la Terre du Sud), ce qui rend la lecture tout bonnement exaspérante. J'ai vraiment eu une lecture laborieuse, non à cause du fond, que je trouve passionnant, mais à cause de la forme : pourquoi ne pas assumer pleinement le récit d'évènements historiques puisque d'après l'éditeur, toute la documentation est méticuleuse et authentique ? D'autre part, le procédé consistant à parler de Donnadieu-Bastien-Thiry en s'adressant à lui ("tu")
m'a aussi constamment agacée.
Si bien que j'ai lu ce livre avec intérêt mais sans plaisir si ce n'est pour la plume toujours magnifique d'Alice Ferney.
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Je connaissais :L'élégance des veuves,Grâce et dénuement .......mais pas cet ouvrage d'Alice Ferney.
Elle nous livre un point de vue original à propos du récit de la guerre d'Algérie:sont évoqués :la terre du sud, le vieux pays,tous les noms et les dates sont effacés. La terre du sud tente d'obtenir son indépendance face au vieux pays. le lecteur est un peu dérouté mais tous les indices sont cependant là pour comprendre qu'il s'agit de la reconstitution de l'attentat du Petit Clamart. le général De Gaulle se transforme en Jean de Grandberger et Jean - Marie BastienThiry en Donadieu. Dés la premiére de couverture, la photographie permet de connaître certains éléments du roman, la ds étant la voiture fétiche du Général de Gaulle.
L'auteur dépasse le cadre historique de la guerre d'indépendance pour se concentrer sur les deux protagonistes de l'affaire, elle tente de comprendre leurs motivations.
Comment un homme peut - il décider de donner sa vie pour une cause,et comment un autre peut- il condamner à mort, être victime et juge?
En se plaçant du côté de Donnadieu, Alice Ferney nous donne sa propre vision historique en mettant en avant la psychologie et la réflexion des personnages.
Sa volonté est de rétablir un personnage de l'histoire passé sous silence.
Mais elle dresse aussi un très beau portrait du Général sans cacher son admiration.
Elle est beaucoup aidée par une très belle plume, une lecture dynamique, des chapitres courts.
C'est un roman bien construit qui nous émeut et que l'on ne lâche pas jusqu'à la fin. C'est aussi un ouvrage qui nous informe dans les détails d'une grande page historique.


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Conte historique, comme nous le suggère la quatrième de couverture ? J'ai du mal à adhérer à cette définition. Historique sans doute, puisque les faits relatés sont véridiques mais alors, pourquoi avoir transformé les noms alors même que tout un chacun est capable de résoudre l'équation: Vieux pays = France; Terre du Sud = Algérie; Jean de Grandberger = Charles de Gaulle; Paul Donadieu = Jean Bastien-Thiry et ainsi de suite pour les personnages secondaires. Ça rend le récit lourd autant que le choix du « tu » pour décrire les états d'âme de Bastien-Thiry.
Le vocable « conte historique » renvoie aux genres établis du conte philosophique ou du conte de fées et il n'y a rien, selon moi, dans cet ouvrage qui ait trait à la fantaisie qui caractérise un conte.
Pour le qualifier cependant de roman historique, il aurait fallu une dimension romanesque, ce qui fait cruellement défaut ici. Dans mon panthéon personnel, le maître du genre est Vargas Llosa qui sait inscrire une fiction réaliste dans un contexte historique qui sait nous faire entrer dans la peau des personnages ou du moins nous les rendre tellement proches qu'on a du mal à les quitter. Ici, je ne retrouve pas cet élan; les personnages restent très distants comme dans un documentaire. Il y a sans doute un parti pris de l'auteur car effectivement tant De Gaulle que Bastien-Thiry étaient des êtres réservés. Mais que je ‘aurais aimé que ce « tu » utilisé par l'auteur soit mis dans la bouche de l'épouse, que je vive avec elle les événements … Que j'aurais aimé que le parti pris soit justifié par la subjectivité des protagonistes plutôt que celle de l'auteur; que le rôle de l'OAS soit développé, qu'on se replonge vraiment dans le contexte de l'époque…
Je ne boude néanmoins pas mon plaisir car j'ai aimé réviser ce pan d' histoire que j'ai vécu sans pouvoir l'analyser (à cause de mon jeune âge) et aussi parce que l'écriture est agréable (en dépit des réserves faites plus haut).

En conclusion, je dirais que le sujet est bien choisi et audacieux mais j'ai la regrettable impression que l'auteure est passée à côté de de ce qui aurait pu être un chef-d'oeuvre.
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« PASSE SOUS SILENCE » Alice Ferney (Babel-Actes Sud, 200 pages).
C'est le récit de la vraie tentative ratée d'attentat du Petit-Clamart en août 1962 contre De Gaulle (renommé ici Jean de Grandberger), par un commando OAS dirigé par Bastien-Thiry (rebaptisé Paul Donadieu), tentative qui se terminera par un procès d'exception bâclé, la condamnation à mort, le refus de grâce et l'exécution du seul chef des conjurés, alors qu'aucune victime n'était à déplorer. Les descriptions de l'attentat et du procès se veulent un décalque rigoureux de la réalité historique.
Que de talent dans cette écriture, que de finesse dans les observations et les descriptions. Un sens de la formule-choc immédiatement parlante, mais pas de dialogue, pas de suspense puisqu'on connait la chute, un texte construit au passé (et le plus souvent à l'imparfait), tout nous conduit vers l'implacable de la fin annoncée. Un texte qui travaille le lecteur sur l'émotion (et peut-être que les dernières pages sont de ce point de vue un peu forcées, touchant au mélo). Bref, une grande plume… mais au service de quoi ?
Pour entrer dans ce roman, il m'a fallu un gros effort ; tenter de mettre de côté mes convictions, pour essayer de n'accéder qu'à la valeur « littéraire » du livre eu égard à un auteur dont j'admire par ailleurs tant le style. Pari impossible ; le roman (ainsi s'intitule-t-il), commence par un prologue où Alice Ferney justifie son projet : rendre son honneur « à un homme (…) mort qui faisait honneur à son pays ». Sauf que ce n'est ni un honneur (une éthique) que je partage, ni un pays qui est le mien (quand je parle de pays, je ne parle bien sûr pas d'hexagone, avec ou sans ses excroissances coloniales, je parle de ce que j'habite et de ce qui m'habite, moi, citoyen du monde). Il y a donc un parti-pris de l'auteur, un angle de vue qui, malgré une rigueur historique qui ne s'exerce qu'autour des faits de l'attentat et du procès ou des portraits des protagonistes, est aussi un profond déni de l'Histoire. D'emblée, si Alice Ferney évoque le chef d'état par un « il » distant (et le portrait qu'elle fait de De Gaulle / de Grandberger est d'ailleurs une réussite impressionnante), elle s'adresse par un « tu » chaleureux et solidaire à Bastien-Thiry / Paul Donadieu, évoquant « nos enfants », « nos maris ». Ainsi les descriptions des atrocités du FLN (incontestables) contre nombre de harkis sont-elles détaillées dans toute leur horreur (« ils leur arrachaient les yeux, ils leur arrachaient le sexe, ils les éventraient… » etc… ), mais l'armée française (dont se revendiquent avec tant de fierté et Donadieu et l'auteur) « réprime », « interroge », au pire « exécute », mais pas la moindre évocation sur ses exactions, le mot « torture » n'est même seulement écrit une fois. Ici ou là, presque maternante avec son héros (car c'est bien un héros qu'elle nous propose en modèle, dont elle voudrait faire une sorte d'Antigone moderne), Alice Ferney pointe bien quelques-unes de ses faiblesses, (sa naïveté, sa rigidité), mais c'est pour mieux justifier son trop-plein de « droiture », de « fierté ».
C'est donc l'hagiographie d'un homme qui se transforme en légitimation de la cause qu'il a épousée, collant à son argumentaire. Une cause, celle de l'Algérie française portée par les fanatiques de l'OAS et de l'extrême-droite, qui s'est construite sur le déni et le massacre d'un peuple, une cause qui a généré tant de haines qu'on en paie encore aujourd'hui le prix.
Un livre insoutenable, au sens premier du mot.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Une anecdote sombre entacherait à jamais cette exécution menée avec tant d'habile diligence. Ce matin-là, une lettre arriva au courrier présidentiel. Elle avait été postée le samedi par le père du condamné. Le vieil officier plein de malheur pliait sa rigueur et demandait la grâce de son fils. Et c'était son camarade de promotion et son héros, (...), qu'il adjurait. Les lettres arrivent parfois après la mort. Les affaires d'Etat abritent aussi des affaires personnelles. Les impostures privées s'inspirent et se drapent dans les valeurs anciennes. Nul ne sut quel effet fit à son destinataire cette triste et tardive missive, et l’impossibilité d'y répondre. Où rangea-t-il ce document tragique et ce souvenir honteux ?
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Les colons d'ailleurs se taisaient d'autant mieux que commençait leur massacre. On peut dire qu'ils étaient aussi occupés à mourir qu'à partir. Les détonations des armes envahissaient l'air brûlant, effaçant celles de la mer sur les rochers. Vers les quais des ports affluaient les survivants avec leurs valises. Ils avaient compris que le Vieux Pays les abandonnait, ils ignoraient encore qu'ils y seraient mal reçus. Ils prenaient les bateaux, et la mer d'acier bleu les portait loin de leur terre natale. Ils quittaient toute leur vie. Car dans les rues, c'était mains contre le mur qu'ils finissaient fusillés, tandis que leurs oreilles emplissaient des sacs mis au réfrigérateur.
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Les cloportes ! Les cancrelats ! Ils pourrissent tout ce qu'ils touchent ! Et on vient me voir ! Que voulezvous que je raconte ? Nous sommes gouvernés par des incapables. Ils perdront la guerre et la terre ! Ils perdront tout ! Sauf ce dont personne ne veut ! Qui sait ce qui nous restera ? Ah les imbéciles ! Et les miens amis qui se mêlent de ces pitreries ! Ils ne sont pas les derniers à se jeter sur la soupe ! Qui l'eût cru ? Mais si, mais si ! Déroulez leur des tapis rouges ? Ils y courent, dans n'importe quelle direction ! Donnez-leur un fauteuil ? Ils s'y ligoteraient plutôt que de risquer d'en bouger ! Les peigne-culs ! Il n'y a plus d'Etat. Ils n'ont pas les moyens d'agir, mais ils s'échinent à croire le contraire. Chateaubriand l'écrivait : L'ambition sans la compétence est un crime !
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Le monde ne connaît plus grand-père. Il y a des millions de grands-pères oubliés, soldats qui découvrirent la guerre réelle après avoir rêvé une guerre imaginaire. Ils criaient dans les embuscades, se tourmentaient d'avoir tué, pleuraient leurs compagnons morts. Un cadavre mutilé, ils pressaient deux mains sur leur bouche. Ils sont morts. Chacun, pour l'Histoire, est englouti, déshabillé dans l'énorme chiffre des pertes.
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A la manière d’un chef d’orchestre, il baisse ses bras de haut en bas, comme s’il plaquait des accords sur un piano invisible, comme s’il saupoudrait de silence l’immense place euphorique à laquelle il réclame de s’apaiser. Le silence vient. Attention ! Jean de Grandberger va parler !
Il s’élance dans le discours qu’il a écrit et répété. Mais l’inspiration l’envahit et le transporte : le premier mot d’une phrase qu’il n’avait pas préparée se propose. C’est la récompense de cette effusion de la foule et de sa communion. Je… A peine a-t-il proféré ce petit pronom que les acclamations démesurées recouvrent sa voix. Il s’interrompt. Il sait qu’il devra danser sur cette musique, glisser ses mots entre leurs cris, s’appuyer sur leur élan pour propulser se loi dans ce pays. Et c’est ce qu’il fait, une phrase après une autre, suscitant des vivats, sous le brasier du soleil, soulevant les gens massés les uns contre les autres, caressant leur émotion, en répétant toute la compréhension du monde, je sais, je vois, je comprends, puis toute la volonté de servir, je déclare, je veux. Je veux que nous soyons frères égaux pour rebâtir demain la Terre du Sud. L’appel à la fraternité bouleverse. Les applaudissements et les cris crépitent dans l’air chaud. Personne ne réfléchit. Chaque membre de la foule est traversé par un courant d’humanité : équité, bonté, partage, ces choses qui ont manqué sont offertes à chacun, sur la grande place remplie d’hommes, de femmes, d’enfants et de jeunes militaires. Tous sont témoins de cet instant sans haine et sans brimades. Les milliers de bouches entonnent le grand chat du peuple vainqueur. Ca parle de sang et de patrie, tout ce qui fait frémir ces gens depuis quatre ans. Les regards embués se croisent dans des sourires, les mains se touchent, les sourires se sourient. C’est un rêve réalisé. Jean de Grandberger boit la joie, le peuple a bu ses paroles.
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Vidéo de Alice Ferney
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/alice-ferney-deux-innocents-53711.html Depuis son premier roman en 1993, « le ventre des fées », Alice Ferney s'est discrètement mais résolument installé dans l'univers littéraire français. Depuis, chacun de ses titres est attendu par un lectorat fidèle qui apprécie à la fois les sujets qu'elle traite mais aussi la qualité de son écriture, classique, allant à l'essentiel, sans artifice et néanmoins sensible et pudique, chargée d'émotion.
La maternité, la place de la femme, la famille, l'engagement, le sentiment amoureux et ses déchirements font partie des thème de prédilection de l'auteur qui signe aussi quelques chroniques dans Le Figaro littéraire.
Avec ce 13ème titre, « Deux innocents », publié chez Actes Sud, maison à laquelle Alice Ferney est fidèle, l'auteure nous emmène en septembre 2018. C'est jour de rentrée des classes, à l'Embellie, un établissement scolaire spécialisé qui accueille des enfants en difficulté, notamment des jeunes atteint d'un handicap mental mais dont on sait aussi que le coeur est deux fois plus gros et la sensibilité est exacerbée.
Et voici Gabriel Noblet, il a 16 ans. Il est nouveau dans l'établissement. Il va intégrer la classe de Claire Bodin, qui donne des cours de bureautique à ses jeunes à qui il faut bien dessiner un avenir.
Claire Bodin est la bonté même. Mère et épouse accomplie, le sourire aux lèvres, elle cherche à faire le bien. C'est ce qu'on lui recommande chaque dimanche, à l'église où elle est assidue. Claire ne cherche pas la lumière mais si elle peut apporter du réconfort, elle est heureuse. Et face au jeune Gabriel, en manque d'attention et de repère dans cette nouvelle école, Claire va faire ce qu'elle croit être utile. Lui donner de l'affection, de la tendresse. Oui, elle va le prendre dans ses bras, oui elle va lui donner son numéro de téléphone et répondre à ses messages. Quel mal y a-t-il ? Ces enfants ont tellement besoin d'affection… Oui mais voilà, jusqu'où est-elle allée ? Et l'ensaignante qu'elle est n'a-t-elle pas été trop loin ? Bien vite, la mère du jeune Gabriel s'invente une histoire, l'histoire se transforme en rumeur, la rumeur en vague, la vague en procès. La fatalité, l'inconséquence, le malentendu deviennent un crime. Claire est alors face à la justice. Sa vie s'écroule, les failles s'entrouvrent.
Choisissant une écriture résolument clinique, froide, insistant sur les dates, les lieux, les moindres détails, Alice Ferney nous raconte cette histoire, inspiré d'un fait authentique, comme une enquête, sans pathos, de façon très factuelle. Ainsi, chaque lecteur vit l'intrigue avec son propre regard, analyse lui-même les personnages, se forge sa propre opinion, tel un juré d'assise. Et c'est glaçant.
Par les sujets qu'il traite, par la fragilité des protagonistes, embarqués dans une histoire qui les dépasse, ce roman touche au coeur, interpelle, émeut et nous redit une fois encore combien Alice Ferney est une grande romancière, combien elle sait manier les mots pour aller au coeur de son histoire.
Ce livre est un coup de coeur
« Les innocents » d'Alice Ferney est publié chez Actes Sud.
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