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EAN : 9791091108003
226 pages
Les éditions du Bout de la Ville (10/04/2012)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Dix ans plus tard, la catastrophe nucléaire de Fukushima de mars 2011 sombre dans l’oubli. Alors que cancers et autres maux se multiplent, que des tonnes d’eau radioactive s’échappent chaque jour des décombres de la centrale, les habitants sont incités au retour dans des zones contaminées.

État japonais et industrie nucléaire ne cessent de maquiller le désastre en simple accident et prétendent que l’on peut vivre à Fukushima. Bien que la catastrophe n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est assez fantastique et l'on pourrait en retirer des centaines de citations, presque une par page. Arkadi Filine est un homme qui fut envoyé comme "liquidateur" lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Trois auteur-e-s s'approprient son prénom pour nous pondre ce petit bouquin (un peu plus de deux cent pages en comptant les documents) essentiel à la compréhension de l'ogre nucléarisé.


Ce collectif démonte la pensée productiviste et bureaucratique à différents niveaux (catastrophe, gestion, réhabilitation, liquidation, acceptation, etc). Il annihile l'immense majorité des arguments nucléaristes par la simple opposition des discours des uns et des autres avec les faits. Il nous propose même de superbes moments de théâtre de l'absurde, dignes de Ionesco (sans déconner !) grâce à la bureaucratie d'Etat japonaise. Malheureusement, cet absurde est réel et à des conséquences terribles sur les êtres vivants et leur environnement.


Au-delà du plaidoyer pour un monde dénucléarisé, on retrouve également des récits de l'intérieur des centrales nucléaires françaises. Grâce aux personnes qui y travaillent et en dévoilent les nombreuses et immenses failles au sein d'une logique de "culture de sécurité" : appellation pompeuse qui sert de cache-sexe aux nucléocrates les plus acharnés, celles et ceux-là même qui continuent la promotion du nucléaire civil en France et dans le monde tout en jugeant inévitable les accidents majeurs qui vont avec.


A lire absolument, si possible avant la future catastrophe nucléaire qui aura lieu en France.
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https://bibliothequefahrenheit.blogspot.com/2021/07/oublier-fukushima.html#more
(...)
Ouvrage exceptionnel qui met en lumière tout les stratégies mise en oeuvre pour rendre le désastre acceptable et sa continuation inévitable.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Éculé, le mythe de la radiophobie est désormais abandonné par ses anciens chantres et a été troqué contre le concept de “stress informationnel“. L'anxiété due au manque d'informations est donc responsable des leucémies, cancers du colon, du poumon, de la vessie, du rein, de la thyroïde, du sein, des maladies du cœur et des vaisseaux, des altérations du système immunitaire, de l'arrêt du développement mental chez les enfants exposés in utero, de cataractes, de mutation, de malformations congénitales, de malformations du système nerveux. Pour soigner ses fâcheuses maladies psychosomatiques il suffit alors de “rétablir la confiance des populations vis-à-vis de leur environnement contaminé“.
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Les jeux de “Tokyo 2020/2021“ sont l'occasion d'admettre qu’un État peut organiser des Jeux olympiques au cœur de la catastrophe nucléaire. Après les jeux de la croix gammée en 1936, ceux du goulag en 1980, place aux Jeux de l’atome en 2021 ! 
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Moins la situation est maîtrisable, plus on s'en remet aux spécialistes de la maîtrise de la situation. Qu'ils soient responsables de cette catastrophe n’y change rien, qui nous mentent non plus. Ils le savent bien, c'est la peur qui nous jette dans leurs bras. 
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Le rouleau qui comprime les cris des japonais est déjà passé par Tchernobyl. Vingt-cinq ans de gestion sociale des territoires contaminés ont fourbi les outils de la bureaucratie des année 2010. Elle le sait : faire disparaître la réalité sociale d’une catastrophe est avant tout affaire de découpage du temps et question d’agenda. “Catastropher, liquider, évacuer, réhabiliter, banaliser“ ont été les premiers épisodes d'un feuilleton destiné à nous faire oublier Fukushima. Au fil des ans, les institutions internationales et l’État japonais en ont imaginé d'autres : “démanteler, repeupler, étudier, célébrer“.
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Tokyo-2020 sera non seulement la vitrine d'un Japon résilient mais aussi celle d'une industrie nucléaire résiliente.
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