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EAN : 9782818057667
208 pages
P.O.L. (06/04/2023)
3.62/5   13 notes
Résumé :
Il n'y a pas meilleur endroit que la campagne pour écrire des polars ruraux. C'est pour cette raison que Gabert s'exile dans la Haute-Loire pour inventer en paix les horreurs de son monde noir.
Il va découvrir la vie au village, les vérités de la grosse Claudine, les désarrois de Lune, les jeux de Marsou le Preste, et la verdeur de la petite Magali. Il apprend un nouveau rythme et de nouvelles façons d'être, mais de loin, Jeune-Vieille et Paris veillent sur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avez-vous lu « Les Doigts dans l'étau », « Dépeçage rose » ou encore « Atroce douceur » ? Sûrement pas. L'auteur, Gérard Gabert, imaginé par Paul Fournel, est un bon gros célibataire qui vit de sa prose, très mauvaise, il le confesse lui-même. Pas prétentieux pour un sou, notre loustic, car il reconnait écrire à la chaîne des polars ruraux plutôt gores que son filou d'éditeur vend sous une jaquette criarde et de mauvais goût. Notre écrivain quitte Paris pour s'exiler à la campagne, à Chamoison plus précisément, dans le double but de faire des économies et d'écrire au plus près de sa source d'inspiration. S'ensuivent des portraits truculents des gens du cru, et des péripéties entre le bar PMU, un élevage de brebis, un garage de bolides et la place du marché. On croise Lune aux amours multiples, un garagiste céréalier fou de bolides, Magali la voisine, une gamine pleine de reparties et la grosse Claudine qui a un avis tranché sur tout.
Grâce à sa vieille amie et amante, jeune-Vieille, une romancière à succès, notre écrivain qui écrit sans passion, rencontre un éditeur qui croit en lui. Et si Gabert écrivait autre chose qu'un polar à deux balles ?
L'histoire est amusante et déjantée, on n'en attendait pas moins de l'auteur, fervent défenseur de l'Oulipo et familier du milieu de l'édition qu'il égratigne au passage. Cependant, j'ai regretté que l'histoire tourne un peu en rond. Si le personnage de Gabert nous touche par sa solitude et ses désillusions, j'ai trouvé que les personnages manquaient singulièrement de finesse et de profondeur.
Un roman distrayant sur lequel je ne me suis pas éternisée.
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Cela fait plusieurs années désormais que Paul Fournel nous emmène dans les entrailles du milieu de l'édition pour en explorer les moindres recoins en tournant autour d'un axe matérialisé par Robert Dubois, un éditeur à l'ancienne, inspiré, bon vivant et jamais dupe des forces du progrès à l'oeuvre. A chaque fois c'est un plaisir de retrouver l'écriture précise et malicieuse de l'auteur, sa science des mots au service d'une description, d'un mouvement, qu'il s'agisse de l'écrivain au travail ou du sifflement d'un bourgeon en pleine éclosion. On en perçoit toute la saveur, et toute trace d'effort disparait derrière une joyeuse évidence. Lire Paul Fournel c'est renouer avec l'essence de la phrase.

Si vous avez lu Jeune-Vieille, vous avez déjà croisé Gérard Gabert, si ce n'est pas le cas ce n'est pas grave. Ils se sont connus enfants et c'est de lui que Geneviève Roy devenue une écrivaine à succès sous la houlette de Robert Dubois tient son surnom. Gabert écrit des polars, des trucs bien trashs avec des couvertures dégueulasses. Et comme ça ne paye pas très bien il a décidé de s'installer à la campagne, en Haute-Loire pour y gagner en inspiration tout en faisant des économies. "Il espérait que d'un ailleurs surgirait un autrement"... Et là, son imagination a vite fait de transformer les individus qui l'entourent en personnages de romans aux destins tourmentés. Ses polars ruraux se nourrissent des paysages bruts et d'un nouveau rapport au temps dans lequel l'homme se laisse gentiment glisser. Jusqu'à ce qu'il revoie Geneviève lors d'une Foire du livre et que l'atmosphère de Paris se rappelle à lui...

Le Livre de Gabert c'est une immersion dans les mystères de la création mâtinée d'une savoureuse observation de l'évolution du monde par le prisme d'un village rural. Rien n'échappe à l'oeil exercé de Paul Fournel mais le regard qu'il pose sur ses personnages est empreint d'une réelle tendresse, celle de l'écrivain qui transforme toute matière en histoires et ne craint pas l'effet gigogne. Grâce à cette plume capable de faire surgir la beauté d'un tapis de neige ou de l'explosion des verts printaniers, avec cette science innée des dialogues, on espère que Robert Dubois, Geneviève, Gabert et les autres ont encore plein de trucs à vivre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Trois livres en un.
- le livre de Gabert de Paul Fournel.
- les polars vite écrits vite oubliés de Gabert.
- le livre de Gabert par Gabert pour sortir d'une condition d'écrivain tâcheron et accéder éventuellement en cas de succès à la cour des grands. Désolé pour cette dernière et horrible formulation qui rabaisse les soi disant petits..

Le narrateur, Gabert, saturé de Paris et non suffisamment riche pour maintenir un train de vie qu'il n'a pas, s'exile en campagne profonde afin de découvrir les indigènes locaux, les bruits du silence et la joie d'une vie supposée plus facile..
Gabert est un écrivain de polars que son éditeur harcèle régulièrement afin de remplir ses étalages racoleurs de gare pas très lucratifs et tout justes alimentaires.

Contrairement à souvent, beau altier et charismatique, Gabert est un ancien gros qui n'a pas maigri ce qui ne l'empêche pas de fricoter avec une ancienne collègue d'école devenue ce qu'il n'est pas, c'est à dire un écrivain doué respecté accessoirement riche et envié.
A l'occasion d'un reste de bagatelle jeune-vieille, l'écrivaine de renom, lui suggère son éditeur bien comme il faut pour sortir des rayons d'hypermarchés.
Ps, je n'ai rien contre les hypermarchés sauf les prix actuels.

Désolé, vampirisme me vient à l'esprit. Notion psychiatrique de ces gens qui incapables de remplir suffisamment leur vie d'eux mêmes, la remplissent de celles des autres. Ici Gabert, va se nourrir de la vie de ses concitoyens afin d'écrire son livre goncourable.

Moins désolé, quoi de plus banal que de s'inspirer de ce qui nous entoure pour en faire le centre de ses idées.

Donc, le livre de Gabert.

- plutôt bien écrit et construit.
- un jeu de balance intelligent entre quotidien du village et saynètes polarisées dont on oublie parfois de faire le tri.
- Bonne galerie de personnages dont on se demande s'ils ont vraiment existé tel le Félicien de Ferrat. Ps Félicien était une figure locale du village où vivait Ferrat. Ferrat lui écrivit une chanson sacrée en hommage. Idem pour l'Auvergnate.

Retour à Gabert.

- en jouant sur les mots, le livre de Gagert n'est il pas celui de Fournel ?
- question. Les auteurs courent ils après l'inspiration où celle ci vient elle en dormant.
- les policiers ont ils des lettres de noblesses.
- Gabert qui restera un an en campagne profonde avant de s'en retourner à sa vie parisienne, est ce respectueux pour Magali qu'il abandonne ?

Enfin, la phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. J'avais passé l'âge des défis et des à nous deux, je n'avais plus les moyens de me dresser sur la pointe des pieds et de lever le col, mais la ville n'était pas si grande que je puisse rêver d'y décrocher la lune.

Commentaire. Laissons la lune là où elle est et il n'y a pas un âge où on devient petit, sauf avc et équivalent.
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Gabert vit plus ou moins bien de sa plume en écrivant des polars ruraux. Lassé de Paris il s'installe dans un village isolé de la campagne altiligérienne. (À vos dicos...)
Il travaille la nuit à l'écriture de ses livres dans sa veine habituelle et consacre ce qui lui reste de temps diurne à l'observation des habitants et des moeurs locales, à toute une micro-société dont il nous dresse un succulent portrait.
C'est alors qu'un éditeur parisien se rappelle à lui en lui suggérant d'écrire un livre plus exigeant.
Mais quel livre ?
Il se creuse un temps la tête avant que l'évidence surgisse : elle nous est livrée en quelques lignes aux pages 153 et 154. Ce livre de Gabert sera... je ne vends pas la mèche.
Mais qu'on le sache : Paul Fournel est un malin, il fut président de l'Oulipo, il aime jouer avec le lecteur.
C'est très bien écrit, sans effets de style, cela coule tout seul, les portraits sont à croquer, et c'est très malicieux. À lire !
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critiques presse (1)
LesEchos
04 juillet 2023
Paul Fournel met en scène un auteur de polars ruraux qui quitte Paris pour s'installer dans un paisible village de la Haute-Loire. Un terrain d'observation privilégié des êtres et des émotions.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Fourail a voulu sa lettre aussi. Il tient à mettre les choses au clair avec Bruxelles et la PAC. Il attend de Gabert un courrier vengeur dans lequel il pourra déverser toute sa haine de l'administration, quelque chose de parfaitement violent où il demandera une bonne fois pour toutes à ces messieurs de Bruxelles quelles cultures il doit arracher, quelles bêtes il doit abattre, quelle essence il doit mettre dans son tracteur et quelle doit être la couleur de ses caleçons, pour qu'il touche enfin les subventions promises et pour qu'on s'intéresse enfin à sa petite survie. Il veut que ça commence par « Chère PAC » et que ça finisse par « Fourail, agriculteur, fonctionnaire européen en CDD aléatoire » sous sa signature.
Gabert se frotte les mains.
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Il écrit parce que c'est son métier et il écrit la nuit car elle porte mauvais conseil et que le mauvais côté des choses est son côté. Il écrit avec un peu trop de hâte parce qu'il sait que son manuscrit devra être terminé avec la semaine, parce qu'il a promis. Il avance. Il fait peu de fautes et point de repentir. Ce qui est écrit est écrit et le petit compteur de signes en bas de son écran le rassure. Le texte avance, l'horreur du récit le porte et Gabert ne sent pas le froid du matin qui lui courbe les épaules et lui fait serrer les coudes contre ses flancs. Il arrive au mot "déchiquetée" qu'il avait fixé comme étape. Il est tout entier rassemblé dans son écriture et son visage fermé est blafard dans la lumière bleuâtre de l'écran. Ses yeux sont figés sur le dernier mot de la dernière ligne noire. Il va s'avancer un peu plus loin dans l'horreur.
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Tréport, qu'on appelait Tréport parce qu'il en venait, vivait derrière son comptoir, contrôlait à l’œil nu l'alcoolémie de chacun et de chacune, orientait les débats, commentait l'actualité, versait le pastis et hurlait à la cuisine qu'on apporte à manger. Il faisait aussi office de dépanneur en épicerie et de dépositaire de colis. Il vendait le journal local et les cartes postales, il vendait des jeux à gratter et des lotos à rêver. Il était prospère sans le montrer et utile en le sachant. Sa poitrine était bombée, sa voix forte et se sourcils froncés. Il portait une moustache et une calvitie altière. C'était son image que Gabert avait utilisée dans son roman "Les doigts dans l'étau".
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- Tu vois Gabert, il n'y a pas tant de filles que ça au village alors forcément, on n'aime pas quand les étrangers viennent nous les prendre. Elles sont à nous. Elles sont d'une race qui voyage mal. Elles sont nées ici et c'est ici qu'elles mourront. Leurs filles feront pareil. Il faut savoir ça quand on vient s'installer à la campagne.
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Il espérait que d'un ailleurs surgirait un autrement.
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