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On a beau connaître ou croire connaître par cœur les étapes de l’itinéraire de Freud, les différents temps de cette décisive aventure de l’esprit qui fut la sienne, on a beau savoir à quel point il fut convaincu de la portée de la « jeune science » qu’il a pas à pas constituée en se refusant à la limiter à une méthode de traitement des « maladies nerveuses », on reste, à la lecture de ce petit livre, saisi par la passion intransigeante de cet homme, par sa volonté tenace de s’avancer toujours plus loin sur le chemin qu’il a tracé pour nous et d’abord pour lui-même ; on admire sa certitude, qu’aucun échec, qu’aucun obstacle ne parvinrent à ébranler – tout au contraire -, que la psychanalyse, c’est lui, Freud, jusqu’à l’identifier à sa propre vie
Alors qu'une fois, j'avais délivré de son mal l'une de mes patientes les plus dociles, chez qui l'hypnose avait permis de réaliser les plus remarquables prodiges, en ramenant l'accès douloureux à sa cause, elle me passa à son réveil les bras autour du cou. L'entrée inopinée d'une personne de service nous évita une explication embarrassante, mais, par un accord tacite, nous renonçâmes dès ce moment à poursuivre le traitement par hypnose. Je gardai la tête assez froide pour ne pas porter ce hasard au compte d'un charme personnel irrésistible, et pensai avoir désormais saisi la nature de l'élément mystique qui était à l'oeuvre derrière l'hypnose. Pour le mettre hors-circuit, ou tout au moins pour l'isoler, il fallait abandonner l'hypnose.
Si le rêve est bâti comme un symptôme, so son ,explication nécessite les mêmes hypothèses, savoir le refoulement de motions pulsionnelles, les formations de substitutions et de compromis, et les différents systèmes psychiques qui abritent le conscient et l'inconscient, alors la psychanalyse n'est plus une science auxiliaire de la psychopathologie, alors elle est bien plutôt l'instauration d'une psychologie [Seelenkunde] nouvelle et plus approfondie, qui devient également indispensable pour la compréhension du normal. On est autorisé à étendre ses présupposés et ses résultats à d'autres domaines de l'activité psychique et intellectuelle ; la route du lointain, de l'intérêt universel, lui est ouverte.
... dans le cas de la névrose - et ce pour des raisons encore inconnues - le conflit avait trouvé une autre issue. Dès le premier affrontement, le moi s'était en quelque sorte retiré devant la motion pulsionnelle scabreuse ; il lui avait barré l'accès à la conscience et à la décharge motrice directe, mais tout cela sans qu'elle perdît rien de son investissement énergétique. C'est ce processus que j'appelai refoulement ; c'était une nouveauté, rien qui lui ressemblât n'avait été encore identifié dans la vie psychique. Il s'agissait manifestement d'un mécanisme de défense primaire, comparable à une tentative de fuite, précurseur provisoire de la liquidation normale ultérieure par le jugement.
La subdivision de l'inconscient est liée à la tentative de se représenter l'appareil psychique à partir d'un certain nombre d'instances ou de systèmes et de rendre compte des relations qu'ils entretiennent entre eux dans un langage spatial, ce qui n'implique nullement qu'on cherche à le mettre en connexion avec l'anatomie cérébrale réelle. (C'est le point de vue dit topique.) Ces représentations et d'autres semblables font partie d'une superstructure spéculative de la psychanalyse, dont chaque pièce peut être sacrifiée ou échangée sans dommage ni regret, dès l'instant où une insuffisance est avérée. Il reste suffisamment de choses à rapporter qui sont plus proches de l'observation
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