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EAN : 9782742774340
264 pages
Actes Sud (02/04/2008)
3.04/5   27 notes
Résumé :

Milena trouve, dans la maison familiale de son compagnon Jorge Marechal, des photos étranges prises par un jeune mort de la guerre de 1914. Parce qu'elle est photographe, elle déchiffre leur secret et, avec lui, celui d'un siècle d'histoire des Marechal : l'aïeule, Constance, qu'une rencontre d'enfance au bord d'une allée a vouée à la folie ; son époux, pharmacien voyageur halluciné, et son équivoque ami, aventurier criminel ; son fils trop aimé et la sœ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce mois de janvier 2024,le thème du club de lecture, autour des photos, permet à la bibliothécaire de ressortir des romans peu lus et pourtant intéressants. Cette écrivaine Anne-Marie Garat, a été récompensée par des prix littéraires et a connu un succès certain mais pas tellement pour ce roman. Spécialiste de l'image, elle rend hommage aux artistes de la photographie et dans ce roman, elle cherche à faire comprendre le poids de la photo pour celui qui la prend comme pour celui qui la regarde. Évidemment, en 1990, quand elle écrit ce roman, on en est au début du numérique, la photo d'art aujourd'hui existe-t-elle encore ? de toute façon la photographe professionnelle qui est décrite vit en 1986, elle prend donc des photos avec des pellicules et les tire elle-même avec les procédés argentique. Tout le roman tourne autour d'une famille de la région De Blois, qui possède une belle propriété, et le personnage important c'est une certaine Constance, mère de Madeleine (qui fête ses 96 an en 1986), et de Romain qui mourra en 1914, victime de la guerre alors qu'il n'a pas combattu : il est tombé et ne s'est jamais relevé !.
Tout est vraiment bizarre dans cette famille, Constance avait 14 ans en 1885 quand un juge lui a parlé gentiment. Elle déclare qu'il va l'épouser. À partir de là tout va dérailler, elle n'épousera pas le juge mais elle fera tout pour que son fils le devienne (juge !). Elle aura deux filles dont elle ne s'occupe absolument pas, trouvera une technique pour avorter de tous les bébés que son mari lui fera à chaque retour de voyage sauf de ce petit garçon qu'elle aimera d'un amour fusionnel. Celui-ci a une passion prendre des photos de sa maison au même endroit tous les ans. Constance a deux soeurs et Madeleine la plus jeune élèvera son petit neveu Jorge qui est amoureux de Milena la photographe professionnelle. Elle même vient d'un pays communiste et ses parents ne veulent pas lui raconter leur fuite. Fuite qui l'a beaucoup marquée. Ses parents ont été des ouvriers exploités, sa mère en usine et elle mourra d'une infection causée par un outil de l'usine, son père n'a pratiquement pas de retraite car il n'a pas été déclaré correctement. Jorge est le fils de Thérèse, la petite fille de Constance, et elle a sauvé un enfant juif pendants la guerre. Toutes les histoires se mêlent car l'auteure ne respecte pas la chronologie et il y a de quoi se perdre. Je trouve que l'auteur a voulu parler de tous les faits de société qui sont importants pour elle, et l'ont révoltée mais c'est trop touffu : la condition des femmes du début du siècle, la guerre de 14/18, la femme bourgeoisie qui s'ennuie en province, les enfants juifs cachés, l'exploitation des ouvriers, la condition sociale des émigrés, et la création artistique à travers la photographie. (et j'en oublie)

Le livre tient surtout pour son style, Anne-Marie Garat aime faire ressentir l'angoisse et les situations tendues à l'extrême, elle a un style très recherché parfois trop, et, même dans ses phrases, on peut se perdre.
Lien : https://luocine.fr/?p=17484
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Des photos prises au début du siècle par le jeune Romain à la veille de son départ pour la guerre, et décédé avant même d'avoir combattu, vont permettre à Miléna, elle-même photographe, de faire un retour en arrière sur sa propre histoire, alors que le défunt n'appartient pourtant pas à sa famille.

En effet, c'est dans une chambre de la maison familiale de Jorge, son compagnon, où vit encore Madeleine, la soeur de Romain, qu'elle découvre des plaques de verre où sont inscrits quelques instants figés de la vie des Maréchal.
Non seulement Madeleine est le dernier témoin des nombreux tourments qui ont frappé cette famille bourgeoise de Blois au début du siècle, mais c'est aussi celle qui a élevé et recueilli Jorge à la disparition de ses parents à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jorge a six ans, il grandira chez ses grands-parents où la chambre qu'il choisit d'occuper n'est autre que celle de Romain.

La réussite de ce livre-ci tient surtout à la dextérité de l'auteur à jouer des mots comme de couleurs. Ne cherchez pas une palette à large spectre. Non, il faudra vous contenter de la gamme qui s'étend du noir au blanc avec, entre les deux, des camaïeux de gris et d'émotions qui se mêlent l'un à l'autre, imprégnant les corps et les esprits en silence et en souffrance.
L'oeil est le témoin et imprime des images, les mots en seront les révélateurs, mais le temps d'exposition est parfois plus long qu'on ne croit. Ou comment transformer les sensations en émotions, tout en fouillant les négatifs de l'inconscient.
Au final, outre une excellente réflexion sur l'acte et la fonction psychique de photographier, la pénombre de la chambre noire donne naissance à un très beau cliché sépia.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Forcément, une histoire de photographe, ça fait penser aux « Surfaces sensibles » d'Enzo Cormann. C'est un peu flou, un peu agaçant parfois, mais on va au bout. J'ai aussi pensé à Colette au début (écriture charnue, gourmande, sensible, poétique) mais plus après (indigeste ?). Pas sûre d'en lire d'autres, même si on me recommande « Dans la main du diable » ou « Une faim de loup : Lecture du petit chaperon rouge ».
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Histoire familiale autour de la mort du fils prodige, du sauvetage au fond d'une cave de l'ami juif, voilà pour le résumé... Je n'ai pas accroché, c'est hyper descriptif, je m'y suis perdue en sautant des passages entiers de descriptions histoire d'en venir à bout...
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Sans intérêt,on pense qu'il y a un mystère derrière cette histoire de photos et finalement il n'y a rien de passionnant.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Rendue à ce seuil, elle se souvient d’une image de porte noire ouverte sur les cris, l’indicible souffrance. Celle dont ni le père ni la mère ne révèlent ce qu’on trouve au delà. Parce que chacun a sa chambre noire. Apprends à y entrer, jusqu’au plus profond de son obscurité. Dans une totale solitude à en admettre l’obscurité. À y survivre.
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Le roncier semble inerte, cependant il est mû d’une puissance de guerre souveraine qui arme les rameaux d’épines redoutables, les allonge et les déploie en tous sens, hors de toute logique, dans une ignorance insultante de son désir enfantin. Planté là, le roncier pousse. Il puise dans la terre noire sa force vitale, sa méchanceté native. Il dresse devant l’enfant le mur de sauvagerie incompréhensible, la vésanie* hostile, insensée des choses qui existent. Indépendantes, naturelles. Indestructibles, insensibles, qui le rejettent à sa solitude impuissante.
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Et puis maigre, très propre, toute lustrée de deuil soyeux, et le front encore jeune et perdu sous sa mantille de dentelle noire armée par coquetterie de la canne à pommeau de feu Seuvert ; la figure fraîche, rose de joue, l’œil comme un grand café et l’oreille très fine, affectant un air de complaisance détachée, d’indulgente ignorance pour les liens et les plans qui se trament chez elle.
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Constance a rencontré le juge un dimanche de juin dans le parc de Mme Seuvert. Elle a quinze ans à peine et remplit sans effort apparent, avec l’indolence charmante, un peu froide avec la complaisance appliquée des jeunes filles d’alors son rôle de figurante dans les visites de voisinage.
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Elle a froid , elle a mal au ventre, là où sont entrées les photographies, comme d’une déchirure froide. Elle a mal des images qui se fixent lentement dans sa chambre noire.
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