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EAN : 9782070137510
192 pages
Gallimard (13/09/2012)
4/5   5 notes
Résumé :
C’est pourquoi, à la question, que personne ne m’a posée, « De quoi Borges est-il le nom ? », il m’a toujours semblé que je ne saurais répondre qu’en écrivant. Pas uniquement à propos de Borges, mais aussi dans Borges, autour de Borges, à l’intérieur de Borges, au-dessous de Borges, à côté de Borges, infiniment près et infiniment loin de Borges, en une sorte de plurifocalité simultanée semblable à celle qui, sous la dix-neuvième marche d’un d’escalier quelque part à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Quel est pour vous l'écrivain le plus important du siècle ? ", voilà la question posée à Christian Garcin. Il trouve la question trop générale, à laquelle manque la précision du sens. Donc à partir de ses divers interprétations, il donne ses propres réponses, citant Kafka, Faulkner et.....Borges, son "écrivain-référence", le sujet de ce livre.

Garcin approche Borges pour la première fois par l'intermédiaire d'un commentaire de Javier Marias sur une traduction d'un chapitre d'un livre de Sir Thomas Brown faites par le duo Borges/ Bioy Casares, qui d'ailleurs pourrait être apocryphe....non vérifié (!). Une double mystification qui en lui ouvrant les portes de l'oeuvre de Borges lui ouvrira aussi celle de la Littérature, et celle de la pratique d'une écriture qui le dirigera vers son destin d'écrivain, à l'époque inexistant.
Racontant l'évolution de "sa relation" avec Borges, il déploie la même structure labyrinthique qui le fascine dans la prose de l'illustre écrivain ( " ...le labyrinthe dont la circularité n'exclut pas la progression en vue d'une chambre centrale qui abrite l'objet voilé de la quête" ). Labyrinthes, où Borges dissémine n'innombrables indices, des correspondances et des effets de symétrie qui abondent à n'en plus finir, dont Garcin nous en décortique quelque uns, comme les vieilles légendes, dont celle du Simurgh ( magnifique,que je connaissais déjà) .
En se référant à des citations de ses écrits qui l'ont marqué, il nous approche concrètement, même si c'est très partiellement de son oeuvre, que je trouve personnellement déroutante ( "A chacun son mur rose, j'imagine: nous avons tous expérimenté ces brèves épiphanies, aussi nombreuses que diverses, qui s'appuient sur une odeur, un bruit, une vision furtive, et nous font basculer ailleurs....ces brefs instants d'extase au cours desquels semble se dévoiler quelque chose d'insoupçonné, d'insaisissable, et d'ailleurs d'insaisi" ).

De même que Garcin, je pense que Borges est "suprêmement malin pour n'avoir pas pensé à provoquer, manipuler et déjouer les commentaires en disposant ça et là....les indices qui iraient dans le sens qu'il voulait.".....il en conclut d'ailleurs ," il m'a promené."Mais je dois avouer, de même Garcin " m'a promenée", avec ce livre.
Il est en grande admiration devant son écrivain-référence, mais pas que....de son humour discret il décortique aussi ses faiblesses,parlant de cet homme aveugle, confiné à son emploi de bibliothécaire, à qui manque la vie et la force , mais étonnamment porte la nostalgie d'une violence, symbolisée dans son oeuvre par le tigre, "Mais s'il suffit de sortir du jardin clos pour rejoindre la rue, suffit-il de sortir de la bibliothèque pour entrer dans la forêt ?"


Le nom de Borges, personnage mystérieux me fait fantasmer, son oeuvre beaucoup moins. Mais ce livre à été un grand plaisir de lecture de par son fond et de par sa forme, Garcin étant un auteur dont la curiosité,les goûts éclectiques et la prose sont trés proches de ma nature de lectrice.
Que vous connaissez ou non, aimez ou non l'oeuvre de Borges, ce livre est un petit bijou littéraire insolite, écrit avec humilité et humour, que je conseille à qui aime La Littérature quelle que soit ses choix littéraires.

"Que voulez-vous que je vous dise de moi ? Je ne sais rien de moi ! Je ne sais même pas la date de ma mort !" ( Jorge Luis Borges )

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"J'emplis mes poumons de nuit, dans le calme infini d'une pensée en suspens.....C'était une rue à maisons basses, qui signifiait au premier regard la pauvreté; au second pourtant, sans doute possible, le bonheur." Un mur rose s'étend devant lui, et" rien , je pense, ne saurait nommer la tendresse que ce rose". Devant cette simplicité, Borges a soudain l'intuition, ou la révélation, que cette nuit est identique à une autre nuit, trente ans auparavant. Pas similaire, mais, sans altération, la même....je me soupçonnai en possession du sens réticent ou absent de ce mot inconcevable : l'éternité ." p.83
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....comme disait Jean Prévost à propos de Stendhal :"la puissance du sentiment ne sera bien rendue qu'en oubliant totalement l'exactitude des faits". ( parlant de la fiction utilisée pour raconter la réalité ). p.51
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" Les dictatures fomentent l'oppression, les dictatures fomentent la servilité, elles fomentent la cruauté.Mais le plus abominable est qu'elles fomentent l'idiotie." (Borges) p.123
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