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3,89

sur 1126 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'était une lecture un peu compliqué.
J'ai eu un peu de mal à me plonger dans chacun des récits qui sont fait en parallèle les uns des autres.
Y a t'il des vainqueurs et de vaincus. Est ce si simple ?
Et que retenons nous de l'Histoire ?
C'est en résumé les interrogations qui me trottent dans la tête depuis que j'ai fini cette écoute.
Il va me falloir du temps pour digérer
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Différentes époques, différentes guerres, différents questionnements autour du combat, des valeurs, de ce que l'on veut et de ce que l'on finit par trouver...
Que l'on soit avec Assem GRAIEB au sein des renseignements français, avec Hannibal au temps des conquêtes, avec Haïlé SELASSIE luttant contre les fascites, le général GRANT contre les confédérés... La question se pose de ce que l'on gagne à se battre. Est ce que la mort de l'adversaire soulage nos peines? Nous permet d'être heureux? Change notre quotidien?
C'est quand on s'approche de la victoire que l'on perçoit alors qu'elle n'existe pas. Comment se sentir victorieux lorsque le camp adverse est à terre? Comment dissocier le bien du mal? Tout est affaire de point de vue. Il n'y a ni bon ni mauvais, mais un champ de ruine et de souffrance qui se perpétue avec les époques.
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Ecoutez nos défaites est construit sur une idée très originale: parallèlement à la mission d'Assem d'aujourd'hui, se déroulent trois batailles historiques à des époques et en des lieux différents: le général Grant face aux Confédérés pedant la Guerre civile américaine, Hannibal et ses éléphants à l'époque de l'Antiquité romaine et Haïlé Sélassié en Ethiopie contre l'envahisseur italien pendant la seconde guerre mondiale. Des batailles qui vont se terminer en semi-victoires car au prix de combien de vies? Ne sont-elles pas plutôt des défaites? Elles nous sont racontées en alternance par épisodes comme si elles n'étaient qu'une seule et même guerre, celle qui est menée par la folie humaine.
Le lecteur peut se demander pourquoi Laurent Gaudé a choisi de remonter ainsi dans le temps pour parler d'aujourd'hui. A dire vrai, je ne me suis pas vraiment posé la question, j'ai laissé l'auteur , dont j'admire l'écriture, me conduire là où il voulait m'emmener. Je lui ai fait une confiance absolue. Même si j'ai parfois été perturbée par le fait que même 'il changeait de personnage, il utilisait seulement le pronom "il". Il me fallait donc en lire davantage pour comprendre de qui il parlait. Mais cela a-t-il vraiment de l'importance? N'est-ce pas le processus qui importe plutôt que le personnage?
Bien sûr, et on pouvait le deviner rien qu'en lisant le titre, Ecoutez nos défaites est un roman sombre, même s'il y a quelques lueurs d'espoir. On comprend que seul l'art peut sauver l'homme et le monde. Laurent Gaudé sait parler de la tragédie et la rendre belle, la transcender par son art. Même si ce roman n'est pas mon préféré de l'auteur.
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Lu en 2016 ou 17, en audio. Il faudrait que je relise car ce que j'en garde n'est pas un bon souvenir alors que j'aime en général les livres de Gaudé (j'aime aussi le fait qu'il n'a pas la grosse tête, le rencontrer est un plaisir)
Je crois que c'est un livre à lire en version papier, le relire en audio est sûrement alors un grand plaisir. Je me souviens de m'être ennuyée, ne voyant pas où il voulait en venir en évoquant les victoires du passé qui toutes ont eu leurs côtés désastreux, tant de morts et de blessés des deux côtés.
A relire!


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Je viens de terminer ce beau texte et reste à la fois émue et impressionné par l'ampleur du propos et la beauté de l'écriture. Assam Graieb qui a mené de nombreuses affaires d'espionnage pour la France est en charge d'une dernière mission qui va le confronter à un étrange américain dont on ne sait plus quelle cause il sert. En chemin, il croise Mariam, une archéologue qui tente de sauver des oeuvres d'art dans un Moyen orient souvent livré au chaos. Leur rencontre fait naître l'évocation de trois grands personnages: Haile Selassie qui tente de préserver son pays du fascisme; le général Grant qui gagna contre les armées du Sud esclavagiste; et Hannibal, le Carthaginois qui parvint à défier la puissance romaine. Derrière chacune de leur grandeur, se fait jour l'amertume de la victoire qui est toujours entachée de sang, de violence gratuite et d'horreur.
C'est un livre dense dont la lecture n'est pas aisée mais c'est aussi un livre profond, riche évocations et en images fortes. En oppositions aussi. Les vainqueurs deviennent les vaincus...
Beau texte vraiment.
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Un livre très prenant, jusqu'au bout on s'attend à une fin qui n'est pas celle écrite. le romain se veut mélancolique, à la fin il n'y a pas de bons ou de mauvais côté il reste des faits. Je le recommande.
C'est très bien écrit et la lecture est facile.
Ce livre m'a ramené dans l'univers de la série « Homeland » que j'aime beaucoup mais qui est psychologiquement dure.
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J'ignore si c'est moi qui deviens plus exigeant par rapport à ce que j'ai déjà lu de ce grand auteur, ou si mon héros est un peu fatigué, mais j'ai apprécié que moyennement « Ecoutez nos Défaites ».

Nous sommes loin de « La mort du roi Tsongor, de « Dans la nuit Mozambique » ou plus récent « La porte des Enfers ». Mais ce n'est que mon humble avis.

Je n'ai pas retrouvé ces histoires fortes, suaves, de ces âmes errantes dans leur désespoir. de ces êtres qui se s'accrochent à quelques bribes d'Amour pour ne pas sombrer.
Des histoires comme Laurent Gaudé seul sait les écrire.

Son dernier roman raconte quatre histoires en parallèle. Et je me suis un peu perdu dans ces quatre récits historiques, qui ont eu lieu dans des pays et à des périodes différentes de l'Histoire.
Des récits de guerre, qui sentent le sang et la mort, et où la victoire de l'un est ni héroïque, ni triomphante, mais bâtie sur les corps mutilés et les cadavres de l'armée de l'autre.
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Un roman qui continue à faire écho très longtemps après l'avoir refermé, comme souvent chez Laurent Gaudé. Avec tact et finesse, le romancier interroge l'origine de la violence et des conflits et les notions de victoire et de défaite. A travers la confrontation d'Assem, espion à la solde des services secrets français et de Job qui a déserté la CIA et s'est installé un petit royaume de trafiquant au Liban, Laurent Gaudé dépeint par petites touches l'effritement des certitudes de l'être humain qui s'interroge sur le sens de ses actes et plus largement de sa vie. D'un mouvement plus ample, il relie ces interrogations à celles de trois grandes figures de l'histoire mondiale : Hannibal, longtemps vainqueur de Rome puis finalement vaincu lors de la bataille de Zama, le général Grant, président par deux fois suite à ses victoires sanglantes durant la Guerre de Sécession et Haïlé Sélassié, roi d'Ethiopie contraint à l'exil face à Mussolini. Dans un récit où de paragraphe en paragraphe, on change d'époque, de guerre et de narrateur, l'auteur nous fait glisser de conscience en conscience, pour explorer avec objectivité les décisions et actes de ces grands personnages et leurs répercussions sur le plan humain. Tous finissent par relativiser leurs victoires : à force de batailles sanglantes, de choix militaires fondés sur un nombre exponentiel de soldats sacrifiés, de cruauté et autres lâchetés, la victoire perd toute saveur et ne déclenche aucun sentiment d'honneur. Paradoxalement, chaque défaite apporte plus de savoirs, d'humilité et de sagesse chez l'être humain. C'est le personnage de Mariam, éminente archéologue Irakienne luttant contre les destructions de sites historiques par les hommes en noir de Daesch qui incarne le mieux cet aspect du roman. Amante d'un soir d'Assem, elle se sait condamnée par la maladie mais trouve en elle la force de continuer à avancer sur le douloureux chemin qui l'attend. A travers les périples de chacun, le lecteur écoute ces voix d'hier et d'aujourd‘hui témoigner de la vacuité de leurs victoires mais aussi de la grandeur de leur défaite.
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Je ne saurais pas comment situer exactement ce livre par rapport à l'ensemble de l'oeuvre de Laurent Gaudé. Ecoutez nos défaites, c'est le premier titre que je lis de cet auteur, dont je découvre, avec beaucoup de plaisir, le style très attachant, la grande sensibilité et, surtout, une forme de compassion pour l'ensemble de ses personnages, cette dernière étant une qualité que j'affectionne particulièrement chez un écrivain D'après un auteur sud-américain que j'aime bien, Caio Fernando Abreu, tout vrai écrivain devrait pouvoir considérer « la condition humaine comme étant innocente ». Dont acte.

Quoiqu'il en soit, je me demande tout de même, peut-être à tort, si ce livre n'occuperait pas une place toute particulière dans l'oeuvre de cet auteur. Ou alors, me dis-je, aurait-il pour habitude de tisser des narrations toujours empreintes d'autant de puissance et de beauté mélancoliques, quasiment comme une sorte de point de vue esthétique général qui traverserait, comme c'est le cas ici, absolument toute l'oeuvre?

« Ecoutez nos défaites » est composé de différents récits croisés de personnages, à la fois réels et historiques (Hannibal, Grant, Sélassié) et de fiction. Ces récits se répondent et se succèdent, en petits fragments scandés par la voix de l'auteur. Se mêlant à celle de ses personnages, scrutant leurs pensées à la fois de l'extérieur et de l'intérieur, cette voix devient porteuse d'une même vérité consolatrice vers laquelle toutes ces histoires vont converger dans cette oeuvre chorale : l'irrémédiable défaite qui s'installe au bout de toute entreprise humaine.

C'est donc d'un seul et même adagio qu'il s'agira en fin de compte dans ce recueil polyphonique, d'une seule et unique voix : celle de la défaite, celle-là qui s'élèvera tout aussi bien parmi les décombres laissés par les guerres, les meurtres ou les séditions qui ne s'arrêteront jamais pour nous - toujours la même, qu'elle provienne de la souffrance des vaincus ou du silence qui se cache derrière la clameurs des vainqueurs (et que Hannibal, lui, entend lorsqu'il contemple l'immense désastre des 45 000 morts sur le champ de bataille de Cannes) - ; celle qui susurrera par moments à l'oreille des amants que la vie aura séparés, ou qui s'immiscera dans les longs silences partagés par les amants qui auront eux la chance de vieillir ensemble, devant alors faire face, comme le dit si joliment l'auteur, à « l'arc profond de la vie ».
Il n'y a, en définitif, pas de victoire sans défaite, comme il n'existe pas de défaite qui puisse nous priver du sentiment d'avoir fait exactement ce qui devait être accompli : voilà un des paradoxes essentiels de la condition humaine et que ce roman met en avant avec beaucoup de finesse et toute en beauté. Simone de Beauvoir affirmait elle aussi que « si l'on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite ».

S'il vous plaît, chers lecteurs babéliens, n'allez surtout pas imaginer (comme peut-être j'aurai maladroitement fait penser à ceux qui liront ce billet..) qu'il s'agirait là d'un livre plutôt négatif, morbide ou dépressif...
Loin de là, cette oeuvre aura eu sur moi l'effet contraire : apaisant, lénitif. Elle m'incite tout au plus à continuer à pratiquer, au besoin, une forme de «pessimisme actif» (dont parlait déjà le grand écrivain portugais José Saramago), ou une sorte de «tristesse active» telle qu'elle est pratiquée par des personnages de ce roman. La défaite est un passage obligatoire pour tout un chacun, elle ne doit surtout pas nous empêcher de poursuivre notre chemin.
Enfin, il ne faudrait pas non plus confondre, et cela par contre on le saisit parfaitement par le cheminement même des personnages du livre, «défaite» et «échec». Comme dit l'auteur, à propos de Mariam, la femme rencontrée au début du récit par le personnage central du livre, Assem, dans un hôtel à Zurich, lorsque celle-ci, plus tard, fera la rencontre d'un autre homme, dans un autre hôtel, dans une autre ville: «Elle n'a rien raté. Vient seulement un jour le moment de la capitulation et avant cela, de façon progressive, la bascule dans la perte, ce deuxième temps de la vie où les forces s'amenuisent, où le jaillissement, l'étonnement, la surprise deviennent plus rares, juste cela, l'entrée dans le temps de la défaite mais qui fait partie du reste et qu'elle va essayer de vivre pleinement, sans échec là non plus, pour rester elle-même ».
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Apprendre de ses échecs et essayer de garder la tête haute avant que les abysses du temps et de l'oubli ne nous engloutissent à jamais, voila à mon sens le fil conducteur de ce roman. La folie des hommes menant à la destruction massive et semant la mort sur des kilomètres s'entrechoque avec nos combats pour transcender et sauver l'art, l'amour et la vie et tout ceci ne parait pas si incohérent à la lecture de ce roman tellement précis et affuté comme la lame du glaive des soldats ralliés à la cause d'Hannibal, du Négus ou du Général Grant.
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