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sur 1029 notes
Encore un roman qui a été commencé pour moi par le film (que j'ai du mal à trouver à prix raisonnable en DVD... mais passons).
Ayant eu l'occasion de voir que ce n'était pas que cela, je me suis dit que finalement ce serait bien de lire le livre (un peu différent du film...) et bien m'en a pris !

Je ne connaissais de Jean Giono que le nom, je n'avais jusqu'à peu rien lu de lui ! et bien cela va changer !

Ce livre est un vrai plaisirs, de belles descriptions de la provence profonde, différente de celle de Pagnol, mais si belle ! (plus dure) Des descriptions aussi de personnages étonnants (la mamète).

Ce livre raconte la résurrection d'un village abandonné, Aubignane, grâce à un couple, sorte d'Adam et Eve des temps "modernes".

Dans ce vieux village il ne reste plus que 3 personnes, La Mamète, le vieux forgeron et d'un "jeune" Panturle, chasseur de son état.

Mais un jour le forgeron accepte la proposition du "fils", (le style d'écriture est un vrai plaisirs !) et part vivre avec lui. La Mamète ne le supporte pas, elle l'étrangère qui est venue il y a longtemps à Aubignane avec son homme et "grosse" d'un enfant et qui les a perdu tous les deux à cause de cette terre ! Et voilà que maintenant cette terre devrait elle aussi mourir ? alors que son homme a donné sa vie pour qu'elle ai de l'eau (il est mort en creusant le puit). En discutant avec Panturle elle lui fait promettre d'accepter la femme qu'elle lui apportera, car avec la femme viendront les enfants, et la vie reprendra.

La suite du roman est superbe, nous faisons connaissance avec Arsule, jeune femme un peu perdue qui s'est mise en ménage avec le rémouleur car elle n'avait pas vraiment le choix...

Pas de romantisme à l'eau de rose dans ce roman mais une "réalité" très terre à terre, parfois un peu sordide pour certains critères, mais à côté il y a toute la magie de cette terre, de la vie du soleil ! Je n'ose pas trop en dire plus car ce serait raconter l'histoire mais sans la magie que Jean Giono y a mise....

En conclusion, un roman très beau, avec des personnages exceptionnels, durs et émouvants à la fois, des descriptions superbes, et surtout la résurrection d'un de ces petits villages français qui déjà à l'époque disparaissaient....
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magnifique Giono, fécond, puissant, vivant, à lire, à savourer d'urgence
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Ce grand classique a été lu au collège, c'est à dire il y a de ça un bout de temps déjà pour la récente trentenaire que je suis, et on ne dira jamais combien il est troublant de se replonger dans les lignes qui ont bercé les débuts émus de votre scolarité, et de voir à quel point elles nous apparaissent différentes.

Un professeur de lettres et de français dont le souvenir m'est cher disait toujours qu'il n'y avait de lecture que dans la relecture, la première lecture s'apparentant plus souvent à un déchiffrage, voire défrichage.

Giono donc, et les saveurs de la campagne provençale. Panturle, un paysan bourru, se retrouve seul dans un village perdu dans l'arrière pays provençal, agrippé à une terre âpre et avare, et apparemment voué à la ruine : Aubignane. le forgeron est parti vieillir chez son fils et "la Piémontaise" a mystérieusement disparue.

Mais la solitude lui pèse, et menace de le rendre fou. Jusqu'à ce qu'Arsule, une femme jeune, perdue, échoue à Aubignane, le rencontre. Dès lors, il l'installe chez elle. C'est alors que Panturle deviendra cultivateur plutôt que chasseur, dans l'espoir de faire du pain afin de nourrir sa « famille ». le blé qu'il cultive va faire parler de lui, et un "regain" de vie animera de nouveau le village.

Assez vif, coloré, authentique et émaillé de termes patois, le récit vous transporte dans l'ambiance désormais lointaine mais toujours aussi charmante propre à la Provence du début du siècle et, d'une certaine manière, arrive encore à vous toucher avec des personnages simples, enracinés sur leur terre, mais malheureusement parfois caricaturés (bien que ce ne soit pas Pagnol non plus).

Les souvenirs d'enfance pèchent par leur traîtrise. Lorsque vous retournez sur les lieux chéris, bien souvent, vous les trouvez soudainement bien plus petits, plus fades et étriqués que votre mémoire ne le suggérait. Préserver le souvenir d'un écrivain que vous avez lu dans votre enfance (souvenir qui d'ailleurs finit par avoir plus d'importance que l'objet sur lequel il s'est cristallisé) suppose parfois de ne pas le relire..
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Regain
Jean Giono (1895-1970)
Regain, publié en 1930, est le troisième et dernier volume de la Trilogie de Pan qui comporte aussi Colline et Un de Baumugnes.
Il faut savoir que le regain c'est cette herbe qui repousse après la troisième fauchaison. C'est aussi le renouveau…
Ils sont partis de la villotte d'Aubignane en Haute Provence au fil des ans et Panturle, le solitaire, est le dernier à écouter le vent balayer la lande en tapant la débéloire avant de boire son café en solitaire puis la liqueur d'hysope pour se réchauffer. Gaubert le forgeron et la Mamèche, 80 ans, sont partis eux aussi.
Panturle ne sait pas encore que sa vie va changer et qu'il va rencontrer Arsule, cette jeune paysanne par qui la vie renaître. Promise à Gedemus le rémouleur, elle s'échappe et rejoint Panturle. Panturle dont le nom donné par Giono est issu du dieu Pan, divinité grecque de la nature, des bergers et des troupeaux.
Dans un magnifique style poétique riche de mots régionaux, Giono chante la vie d'une autre époque en exaltant avec un lyrisme sensuel les liens ancestraux qui unissent les paysans à la terre et ses secrets et à la nature. Dans un langue saine et naturelle, dépouillée mais puissante, Giono met en scène, Panturle et Arsule, des être simples, animés de passions silencieuses au coeur de ces plateaux crépitants de soleil et de solitude, et qui refusent de laisser mourir leur village.
« Tout bleu d'iris, terre et ciel avec, à l'ouest, un bouquet de nuages ; le jeune soleil marche, enfoncé dans les herbes jusqu'aux genoux. le vent éparpille de la rosée comme un poulain qui se vautre. Il fait jaillir des vols de moineaux qui nagent un moment entre les vagues du ciel, ivres, étourdis de cris, puis qui s'abattent comme des poignées de pierre.
Une oeuvre incomparable. Un hymne à la terre et à la vie paysanne qu'il est bon de relire en une époque où le rapport entre l'homme et son environnement est l'objet d'une réflexion écologique indispensable.
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C'est bien d'une renaissance qu'il s'agit, presque d'une résurrection, à l'image de Panturle, tombé dans l'eau baptismale, perdant connaissance pour mieux revenir à la vie. Il errait, dans un état quasi animal, proche de la mort, et le voilà qui ressent à nouveau la force de la vie, dans ses veines et dans ses mains. le vie revient dans le village abandonné, et dans le ventre de la femme aimée.
Giono nous emmène une fois de plus en voyage, au pays sculpté par sa langue si riche, si savoureuse.
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J'avais déjà lu ce roman classique pendant mes études. Je n'en gardais peu de souvenirs à part qu'il se déroulait à la campagne , en Provence.
L'histoire est simple mais racontée de façon poétique.C'est vraiment un hymne à la nature , à la renaissance de la terre. Les descriptions des paysages sont tellement belles que limite j'entendais les cigales . C'est une bonne re- lecture.
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Un village de Haute-Provence se meurt. Ce qui était terre arable est redevenue lande stérile. Panturle est le dernier des habitants de ce plateau pelé. Comme la terre retournée à l'état sauvage, il vit de la chasse tel un homme de la préhistoire; parfois un renard est pris dans ses pièges et c'est une peau qu'on pourra toujours échanger pour améliorer l'ordinaire. Un jour appariait, au loin, une femme et un vieux rémouleur, qui poussent à la charrette. Obnubilé par cette vision Panturle s'oublie au point de tomber à la rivière. Lorsque il revient à lui, la femme est auprès de notre homme. Elle emboîte son pas, aussi simplement que cela. Industrieuse, elle s'affaire dans la cahute alors que Panturle se ressaisit pour mêler à la terre sa sueur, pour la féconder, pour quelle rende bien de nouveau.

La prose de Giono n'appartient qu'à lui. Sa voix à la couleur des champs de blé, la saveur du pain qu'on tire du four, le son qu'il fait quand on en brise la croûte, l'odeur de la pierre qui chauffe au soleil. Regain c'est le paganisme des premiers âges, la promesse d'un éternel retour. J'ai gardé un vif souvenir de l'adaptation cinématographique avec Fernandel et Orane Demazis, c'est qu'elle rend justice à l'oeuvre originale, superbe.
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Cette histoire de renaissance d'un village abandonné traduit plus le désir de Giono qu'une réalité au moment où il l'écrit . Personnellement , c'est la première partie que je préfère , et de loin, la deuxième me paraît un peu trop convenue même si elle est optimiste ce qui n'est pas si courant chez Giono. Mais l'évocation de la progressive solitude et de la régression de Panturle dans son village déserté , le personnage de Mamèche , cette vieille femme demi sorcière qui se met en tête de lui trouver une femme , la traversée d'Arsule et de Gédémus du plateau pendant la nuit , c'est du très grand roman ! L'ambiance de sauvagerie et de mystère qui est crée laisse à tout moment un basculement dans la folie . Et pour avoir passé la nuit à la belle étoile sur le Contadour j'atteste de la puissance évocatoire du verbe de Giono.

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Quelle langue ! Superbe conclusion de la Trilogie de Pan dont j'avais tant aimé l'ouverture avec Collines, un rare choc de lecture. Toujours cette phrase propre à Giono pour écrire la nature mais des mots qui ne sont pas que description du paysage mais révélation de ce qui l'anime tout entier : ici le le blé, le vent du Contadour, comme le feu dans Collines ou l'eau vive de la Durance dans le deuxième tome. Je ne connais pas d'autres auteurs qui ont su dire cela dans cet élan qui tient même parfois du fantastique. Un grand livre.
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C'est mon premier Giono, je l'ai lu un peu par hasard, et un peu grâce à Pagnol.

Cette histoire est comme un conte avec une langue délicieuse, une histoire d'amitié, une histoire d'amour, une histoire d'opiniâtreté élégante.

Il est question d'un tout petit hameau qui voit perdre ses habitants au point où il n'en reste que trois. de là, part toute l'histoire.
J'ai beaucoup aimé la langue et les descriptions de nature magnifiques, le respect des personnes âgées, le respect de la terre, et le respect de la parole donnée. Toute une époque.

Rien que pour la couverture et le texte de la couverture intérieure, j'aurais gardé ce livre qui appartenait à ma grand-mère.
En effet, il appartenait à une nouvelle collection de livres moins chers juste après la guerre, et j'ai adoré les premières lignes : "Quand les circonstances font des intellectuellement forts des économiquement faibles, quand elles empêchent le vrai lecteur d'aller au livre parce qu'il est trop cher, il faut que le livre aille au lecteur". Tout un pan de notre histoire !
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