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sur 1029 notes
Je viens de terminer "Regain" de Jean Giono, livre que j'ai beaucoup aimé. L'histoire est singulière : Aubignane est un petit village du Sud de la France qui se vide complètement de ses habitants, seulement trois d'entre eux y demeurent : Gaubert, un vieil homme ; Panturle, resté au village en souvenir de sa mère et La Mamèche, rongée par la tristesse après avoir perdu son mari ainsi que son fils. le jour où Gaubert décide de partir puis lorsque la Mamèche disparait, le village sera à jamais changé par le temps mais surtout grâce à un personnage si généreux et bon envers la terre mais aussi envers son village chéri...

J'ai vraiment dévoré ce court roman, que j'ai lu dans la lignée de "L'Homme qui plantait des arbres", autre roman de Jean Giono, en effet, je ne suis pas du tout déçue - au contraire ! "Regain" est une délicieuse histoire qui pousse le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie et qui nous montre que le bonheur existe...

Pour conclure, je garderai un excellent souvenir de ces personnages terriblement attachants (Panturle, Arsule, la Mamèche et bien d'autres encore) et bien évidemment, de cette hsitoire sublimement écrite par l'un des plus grands auteurs du XXème siècle.

A lire absolument !!
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Il y a, des écrivains, qui ont un tel style, une telle puissance d'évocation, un tel lyrisme, qui faut se laisser porter par le style, uniquement par le style, car c'est là le plus important.
Il en est ainsi de Racine dans Esther et Athalie ; De Maupassant dans Pierre et Jean ; de Zola dans le Faute de l'abbé Mouret. Il en est aussi ainsi de Giono dans Regain.
Dans tous les cas que je viens de mentionner, nous avons une belle histoire ; mais l'essentiel, toutefois, reste le style, de toute beauté, tellement, tellement évocateur, qui donne tellement, tellement de vie à l'histoire.
L'essentiel reste ce lyrisme qui emporte tout, qui tient lieu d'histoire et de réflexion.
Pourtant, cela ne veut pas dire que dans ces livres, l'histoire est inintéressante ; mais l'histoire, dans ces ouvrages, c'est le style. L'histoire n'existe pas indépendamment du style ; et le style n'existe pas indépendamment de l'histoire.
Esther et Athalie ont un sujet épique ; mais, sans le vers, ces deux pièces ne seraient pas épiques. Il y a dans La Faute de l'abbé Mouret la nécessité d'un lyrisme, d'une beauté de style ; sinon cette oeuvre, ne serait qu'une étude psychologique dépourvue d'art. Dans Regain, cela est nécessaire, pour parler de l'épopée de cet homme, d'un lien puissant avec la nature, perdu puis retrouvé.
Un magnifique texte, avec un style de toute beauté !
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S'appuyant sur la doctrine du Panthéisme où Dieu est tout, Jean Giono a bâti sa trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Colline et Regain) dans laquelle la nature, à la fois belle et cruelle, s'unifie en un seul Dieu.
Dans Regain, point de menace d'incendie ou de sècheresse comme dans Colline, mais la désertification d'un village qui se meurt.
Plus mythe que roman, ce récit se scinde en deux parties: mort et renaissance.
Du puisatier enseveli dans son puits, de son petit empoisonné par la cigüe, à la mère du Panturle "morte du mal"; Aubignac "a l'air tout mort".
Le départ de "La Marèche" et de Gaubert, le forgeron, isolent le Panturle du monde.
Il est seul, "cet homme énorme", ce "morceau de bois qui marche". Il est seul et parle seul, ou à son feu ("Ah! Tu as fini?") ou à sa chèvre Caroline ("Cabro, cabro"). Et la violence monte dans cet homme sans femme. Un coup de pied à sa biquette, un attrait irrésistible pour le sang du renard dépecé.Au fur et à mesure que son animalité prévaut, la nature, elle, s'humanise: "le dernier doigt du soleil lâche le pin", "le vent soulève le ciel comme une mer"...
Arrive alors une femme, Arsule "aux grands yeux de paquerette", une actrice recueillie par Gédémus le rémouleur.Ils s'arrêtent là et elle va rester, s'intégrer au lieu car "la peau de Panturle c'est une écorce", "son poignet est noué comme un noeud d'arbre", "son coeur est un beau fruit sur des feuillages" et ce sera le regain et le bonheur de l'homme "tout embaumé de joie" face au ventre gonflé d'une promesse de vie.
Des auteurs tels que Sartre, Céline et Simone de Beauvoir, ont par la suite décrié la nature, mais lorsqu'on lit L'homme qui plantait des arbres c'est un message écologique que délivre Jean Giono. Il a voulu inciter l'homme à préserver le monde naturel et retourner aux vraies valeurs de l'amour simple,du travail de la terre, de l'amitié et de l'entraide.
J'aime ses images poétiques sublimes: "le vent soulève le ciel comme une mer", "le soleil accroché au pin résiste", son langage familier qui sonne vrai "Marie couche toi là" même s'il est virulent dans la bouche de Gédémus et s'avère faux par la suite. J'aime Giono car il est toujours vivant dans les coeurs.
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Nous retrouvons les terres chères à Giono. Si vous partez de Manosque direction Banon, une fois passé Vachères, vous découvrirez un peu loin Aubignane, village qui se meurt avec ses 3 habitants Gaubert l'ancien forgeron, Panturle plus homme des bois et la Piémontaise.
Bientôt Gaubert les abandonne pour rejoindre son fils .La Mamèche restée seule avec Panturle lui promet de lui ramener une femme .Sur le plateau à la belle saison Gédémus reprend la carriole, sa meule de rémouleur et en compagnie d'Arsule part pour sa tournée. Arsule en réalité c'est elle qui remplace le mulet !!
Détournés de leur chemin habituel ils se retrouvent dans Aubignane, le village est désert même Panturle n'y est pas !
Par un concours de circonstances inespéré Panturle fait la connaissance d'Arsule et se met en ménage avec elle ..'
Une fois de plus Giono vous enveloppe dans son écriture chaude, pleine de soleil, de vent, d'orages. La nature est omniprésente pas tendre pour celui qui ne sait pas lui parler et la caresser dans le bon sens. Mais ces 2 là c'est leur amour qui aura raison de Dame Nature.
C'est avec beaucoup de regrets que j'ai tourné la dernière page de cette trilogie de Pan j'ai découvert le Giono poète, proche du petit et du modeste. Une écriture de terroir au sens noble du terme qui vous arrache une larme ou un sourire c'est selon mais dieu que c'est beau !!

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La renaissance d'un village mort abandonné par ses habitants est un thème récurrent chez Giono (voir « L'homme qui plantait des arbres »).
« Regain », qui symbolise le renouveau d'un village, est le troisième volume de la trilogie dite « de Pan », précédé de « Colline » et de « Un de Baumugnes ». Ce troisième volume, publié en 1930, nous permet d'assister à la rencontre de Panturle et d'Arsule ; lui, Panturle, le chasseur errant devenu paysan « à cause » d'Arsule ; ils permettront par leur alliance au village d'Aubignane - un village imaginaire qui pourrait être Redortiers, en Haute Provence - de renaître.

Comme les deux précédents volumes de la trilogie, « Regain » est une belle histoire « à la giono » pourrait-on dire maintenant, quatre-vingt ans plus tard : un village dont la terre est réputée aride dans toute la région se meurt. Ne restent que le chasseur Panturle et la vieille Mamèche. C'est elle, par un concours de circonstances qui fera se rencontrer Panturle et Arsule… C'est deux la seront à l'origine de la production, dès la première année, du plus beau blé de la région…

Peu d'écrivains, à part Pagnol, sont capables d'évoquer la Provence comme le fait Giono. Ce petit « conte » est un régal ; quelque chose comme de la poésie… qui sentirai l'âtre et le terroir.
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Plus beau encore que Colline, si c'est possible.
Giono est un peintre et un poète merveilleux.
Panturle m'a tout de suite fait penser à ces paysans courbés dans la douleur de l'effort sur leur terre, si bien peints par ce peintre provençal qu'est René Seyssaud, contemporain de Jean Giono.
Au-delà des merveilleuses et poétiques descriptions de l'auteur, l'histoire est simple mais si belle.
Un court poème à dévorer, à malaxer comme cette terre si grasse et si prometteuse et à mâchouiller comme cette soupe comme une pleine écuellée sortie de la soupière qui mijote au feu de l'âtre et pleine de vrais légumes aujourd'hui presque disparus.
Petit romain délicieux et superbe.
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Quand on évoque le mot "Regain", deux noms arrivent simultanément sur les lèvres : Jean Giono, l'auteur du roman en 1930, et Marcel Pagnol, l'auteur du film qui en est l'adaptation, en 1937. Ces deux oeuvres - ces deux chefs-d'oeuvre - peuvent être lues, étudiées, analysées et appréciées chacune séparément, mais les associer apporte un plus à la compréhension à la fois des oeuvres et des auteurs.
Mais d'abord le sujet tel que Giono nous l'a raconté.
Aubignane est un village des Basses-Alpes (aujourd'hui Alpes de Haute-Provence). Il n'y a plus que trois personnes dans ce patelin perdu : Gaubert, un vieux forgeron qui va s'en aller vivre chez son fils, Panturle, un solide paysan, et la vieille Mamèche. Un jour, la vieille disparaît en disant à Panturle, "je vais te ramener une femme". Un soir Gédémus, un rémouleur, accompagné d'Arsule, une femme qu'il maltraite plus ou moins, s'arrête au village. Arsule ne repart pas et reste avec Panturle. Ils vivent heureux, et à eux deux font revivre le village. Quand Gédémus revient, Panturle lui donne de l'argent et le rémouleur part définitivement. Et voilà que d'autres gens viennent s'installer...
Le roman de Giono est âpre et réaliste, avec parfois de belles envolées lyriques. La Provence constitue le décor - magnifique - de cette histoire, tout comme le contour et le nom des personnages. Mais, pour le reste, le thème, le déroulement de l'intrigue et l'ambiance générale du roman, on est plus proche d'une histoire grecque antique - et donc universelle -, où les sentiments des protagonistes tiendraient la place de la Fatalité. (D'ailleurs "Regain" constitue le dernier volet d'une "Trilogie de Pan" où il vient derrière "Colline" et "Un de Baumugnes"). Et par certains côtés, "Regain" se rattache aussi à une veine virgilienne (bucolique, bien sûr, et encore plus géorgique).
Marcel Pagnol tourne son film en 1937. Plus qu'une adaptation fidèle (ce qu'il est), le film est une relecture de l'oeuvre écrite : d'une histoire antique, Pagnol nous fait une histoire de terroir, et pas n'importe quel terroir : la Provence. Dans le film de Pagnol, la Provence est magnifiée, par l'image, par le jeu des comédiens, par "l'assent" (vous me direz, tout ça c'est des effets cinématographiques, j'en conviens, mais lisez le texte du scénario et les didascalies, vous comprendrez ce que je veux dire).
Pagnol a adapté Giono quatre fois au cinéma : "Jofroi" (1933), "Angèle" (1934), "Regain" (1937) et "La Femme du boulanger" (1938). le romancier n'a pas beaucoup apprécié, accusant le cinéaste d'avoir tiré les romans vers un côté folklorique et caricatural. Réaction légitime d'amour-propre, il a pu effectivement se sentir trahi, mais avec le recul, il a pu comprendre que ces adaptations donnaient à ses romans un regain de notoriété, et que, non content de les adapter fidèlement, elles proposaient une autre vision, une autre lecture différente de la première, et finalement complémentaire.
Il faut lire Giono, pour la beauté et la puissance de son écriture, mais si avez le temps, lisez ensuite le scénario de Pagnol, vous mesurerez à la fois le respect du cinéaste pour le romancier et le génie de deux géants de la littérature.


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L'écriture de Giono, quelle merveille ! C'est toute la Provence qui transpire à travers la poésie du texte. Regain, c'est une sorte de fable, une ôde à la vie et à l'amour, un chant de l'espoir retrouvé alors que tout était perdu.

Et perdus ils le sont Panturle et Arsule, chacun de son côté. Panturle est le dernier habitant d'un village perché, que par on ne sait quelle magie, qu'on découvrira plus tard, vient à traverser un rémouleur et Arsule sa compagne. Sa bête de somme serait plus approprié.

Aucun espoir dans ces destins. Mais la rencontre va tout changer ...

C'est dans des paysages peints avec précision, par le marcheur, l'arpenteur de ce territoire, que va se nouer cette histoire, ce conte à la fois émouvant et empreint de drôlerie. Il se met en scène au moment de l'exode rural, au moment où les progrès agricoles se développent, au moment où la société est en train de changer.

Toute une époque, toute une ambiance. Mais au delà du contexte, c'est la beauté de l'âme humaine qui est ici mise en avant, et plus que le soleil d'août écrasant la campagne, ça réchauffe nos coeurs en nous rappelant où se trouve l'essentiel.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Regain.
Je connaissais le film de Pagnol, avec Orane Demazis, vu il y a forcément longtemps, car il y a bien longtemps qu'on ne passe plus ces films sur le petit écran.
Je connaissais le sens de ce mot, le retour d'énergie, de santé, de sentiment.
Mais avais-je jamais su le sens original du mot ? Pas sûr en tout cas, cette repousse de la végétation après les moissons, est aussi une belle image quand elle s'apparente au retour vers la nature de l'homme qui s'en est éloigné petit à petit, cédant aux mirages de la ville.

Giono en a fait un livre magnifique, composé de deux parties, très différentes.
La première un peu déroutante, nous présente pêle-mêle quelques personnages qui sont les dernières âmes d'Aubignane, petite bourgade perchée sur la montagne de Lure en Haute-Provence. D'abord le père Gaubert, ancien forgeron, qui sent ses forces l'abandonner et décide de partir chez son fils, finir ses jours entouré de sa famille. Ensuite, Zia la “Mamêche” qui n'en finit pas de pleurer son petit, mort dans ses bras, et de son homme disparu sous l'éboulis d'un puits. Et puis il y a Panturle, homme puissant et encore jeune, qui à force de solitude, va se fondre dans la nature sauvage, laquelle vient dévorer le peu qui reste du village. Deux autres personnages s'en viennent à la rencontre de Panturle, sans le savoir, menés par des manifestations bizarres dans le paysage, qui les forcent à s'éloigner du chemin qu'ils comptaient prendre au départ. Gédémus le rémouleur qui va de village en village, accompagné d'Arsule, jeune femme recueillie un jour, et qu'il utilise comme bête de somme pour tirer sa meule.
La deuxième partie, plus classique, relève davantage du récit naturaliste tel que Giono aime à le composer. Sans rien révéler de l'histoire, on assiste à une véritable explosion humaniste de sentiments, contenus dans les âmes et qui ignorent le verbe, mais qui se font jour à travers tous les gestes du quotidien, et de petites attentions entre des êtres qui se découvrent mutuellement avant de n'en devenir qu'un.
Tout le talent de l'auteur prend vie sous sa plume, à travers un ruisseau qui saute d'une rive à l'autre, ou au soleil qui vient percer les nuages, à un souffle de vent qui annonce le printemps, et puis aussi à un vol de grives, ou bien un lièvre au milieu du chemin, qui d'un bond va disparaître dans les genévriers.
Ce troisième tome de la Trilogie de Pan, indépendant par son histoire des deux premiers, vient clore provisoirement une oeuvre que Giono voulait écrire en de nombreux volumes à la façon des écrivains du XIXe siècle. Peu importe qu'il n'ait pas réalisé son “grand oeuvre” comme on disait jadis, les livres qu'il nous laisse sont autant d'odes à la nature qui nous permettent de quitter un présent morne et agité pour s'évader dans un passé poétique et éclatant de vie.
Encore un coup de coeur.
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Dernier volet de la trilogie "Pan", "Regain" conte le destin d'un village quasiment abandonné au début du récit puisqu'il n'y reste plus que deux habitants, Panturle et une vieille Italienne desséchée qu'on nomme "la Mamèche. Gaubert le forgeron vient en effet de se décider à quitter Aubignane pour aller vivre plus bas, chez son fils, Joseph.

Ce départ plonge la Mamèche en une sorte de fureur. C'est à Aubignane en effet qu'elle a tout perdu : son mari, le puisatier italien et leur fils, empoisonné pour avoir, à trois ans, mangé de la ciguë. Tout ce sang versé n'aurait donc servi à rien ?

La vieille femme se met en tête de trouver une femme à Panturle et, ainsi, de redonner vie au village. Un matin, elle s'en va donc et son chemin ne va pas tarder à croiser la carriole du rémouleur Gédémus, qu'accompagne la pauvre Arsule qu'il traite à la fois comme sa maîtresse et comme une bête de somme. La Mamèche mettra tout en oeuvre pour les égarer et les amener non loin de la maison de Panturle ...

Par le style, "Regain" est plus assuré que "Colline" où l'auteur faisait peut-être un peu trop d'efforts dans la simplicité. Ici, le ton s'est affermi et l'on sent bien qu'il a pris sa vitesse de croisière. A nouveau, le vent qui souffle face à Gédémus et Arsule est comparé à l'élément liquide, source de toute vie, et le roman déborde d'une sensualité faunesque qui, dans "Colline", n'en était encore qu'au premier stade.

A noter que ce roman a servi de base au film éponyme de Marcel Pagnol où, face à Gabrio dans le rôle de Panturle, Orane Demazis tenait celui d'Arsule en compagnie d'un Fernandel réjouissant de veulerie et de faconde dans celui de Gédémus le rémouleur. ;o)
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