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sur 1029 notes
Regain, de Jean Giono, est un magnifique poème en prose, un chant d'amour et d'espoir qu'entonne l'auteur pour son pays autour de Manosque, un hymne à la vie toujours renouvelée dans le cycle des saisons, un matin de soleil au printemps le lendemain du dernier jour d'hiver.
Lien : https://livre.fnac.com/a1699..
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Arsule, Panturle, Gedemus. Des noms disparus tout comme cette Haute Provence du début du 20ème siècle. Nous sommes sur le plateau de Haute Provence à Aubignane,village abandonné où vivent La Mamèche, vielle femme italienne ayant perdu mari et enfant, Gaubert le forgeron et Panturle 40 ans qui vit de la chasse.
GAubert va retourner chez ces enfants à Banon.
Reste La Mameche et Panturle pour voir mourir Aubignane.
Il faut une femme ! décrète La Mameche et elle disparaît.
Cette femme ce sera Arsule mais aussi la Terre de Haute Provence.

Dans cette troisième partie de la Trilogie de Pan, Jean Giono dans un style naturaliste,solaire,mystique va nous donner à voir le Regain

Regain d'un village , Regain d'un homme et d'une femme , Regain d'une Terre
Les passages ou Giono nous décrit le plateau, le vent ,la Terre sont d'une beauté phénoménale tout comme les mots qu'il choisit pour nous donner sa Haute Provence.
"Il est debout devant ses champs.Il à ses grands pantalons de velours bruns,à côtes ;il semble vêtu avec un morceau de ses labours.
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Dans chaque âme le regain est là, tapi prêt à surgir…
Terminer cette trilogie par le regain, n'est-ce pas une belle image, regardez, vous la voyez cette herbe qui repousse après la première fauche, c'est l'herbe qui a le plus de vigueur.
Aubignane est un hameau désertifié. Il n'y reste que trois âmes.
Le vieux Gaubert, ancien charron qui est octogénaire et qui va aller s'installer chez le fils.
La Mamèche, cette femme qui est arrivée autrefois avec son homme, puisatier, ils venaient du Piémont. Il y a longtemps que le mari et le fils, sont morts, au fond, pour l'eau.
Elle reste seule.
Le troisième c'est Panturle, la quarantaine, il crève de solitude.
Quand Gaubert est parti, un soir au coin du feu la Mamèche a dit à Panturle qu'elle allait lui cherchait une femme qui accepterait de vivre dans ce désert. Un jour la Mamèche a rangé sa maison et elle n'est jamais revenue.
Panturle est au désespoir, il vit de plus en plus comme un sauvage.
« Il y a une maison qui s'est comme décollée, qui a coulé du haut en bas, toute seule, qui est venue s'arrêter, les quatre fers d'aplomb, au bord du ruisseau, à la fourche du ruisseau et de ce qu'ils appelaient la route, là, contre un cyprès. »
Panturle est plantureux, une morphologie qui ressemble à un arbre qui en impose, à lui aussi ses racines sont dans la terre.
Pour arriver jusqu'au hameau, il faut finir la route à pied, les charrettes n'y passent plus, les effondrements l'ont rendue impraticable.
Il parle seul, vit de la chasse et de peu.
Un jour, Gédémus le rémouleur et Arsule, arrivent. Arsule ne repartira pas avec Gédémus.
Panturle qui dormait sur une paillasse, allumait du feu comme autrefois les Cro-Magnon, voit sa masure se transformer. Arsule est aimante et habile. Il va retrouver le goût de cultiver la terre et de parcourir quelques lieux pour y retrouver la civilisation.
Il renaît, renoue avec ses connaissances. Il y trouvera l'entraide, la bienveillance.
Il n'oubliera pas de rendre visite au vieux Gaubert qu'il trouvera figé, au coin de l'âtre, dans la gangue de la vieillesse. C'est une scène magnifique et émouvante.
« Je vois que la terre d'Aubignane va repartir. L'envie du pain, la femme, c'est ça, c'est bon signe. Je connais ça, ça ne trompe pas. Ça va repartir de bel élan et ça redeviendra de la terre à homme. »
La vie revient.
Un couple arrivera avec ses trois enfants, ils fraternisent immédiatement.
Le regain c'est cela.
Ce livre est sorti tout droit de la terre, de ses terres qui ne demandent qu'à offrir.
Giono la raconte d'une façon très charnelle, la poésie est dans chaque geste, chaque mot, chaque image.
« Il y avait un beau jour gris, doux comme le pelage d'un chat. Il coulait par la fenêtre et par la porte et il baignait tout dans sa douceur. le feu dans l'âtre soufflait et usait ses griffes rouges contre le chaudron de la soupe, et la soupe mitonnait en gémissant, et c'était une épaisse odeur de poireaux, de carottes et de pommes de terre bouillies qui emplissait la cuisine. On mangeait déjà les légumes dans cet air-là. »
Et si nous repeuplions les campagnes ?
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Merci à Babélio et à Masse critique pour ce livre-audio reçu au début de cette semaine.
Dans un village imaginaire de Haute-Provence, Aubignane, sorte de diminutif d'Aubagne, le facteur, l'un des cinq habitants, est déjà parti, puis un autre, quand débute le roman. Il ne reste que Panturle, un sauvage un peu solitaire qui vit de la chasse, Mamèche, une Piémontaise, veuve du puisatier, et Gobert, le forgeron qui fait les meilleures charrues de la région, mais à quoi bon puisque les champs sont en friche, abandonnés. Gobertl part lui aussi. Tout est désertifié dans le village. Peu avant de mourir, Mamèche dit à Panturle qu'il lui faudrait une femme. C'est à ce moment que passe le brutal Gédémus, un rémouleur, avec une femme, Arsule, femme peu heureuse, objet autrefois d'un viol collectif. Arsule va quitter Gédémus pour Panturle, mais Gédémus réclamera (et obtiendra) un dédommagement financier! C'est le début du «regain». Seuls dans le village déserté, ils le font revivre, rappelant Adam et Êve à l'origine de la vie. Arsule transforme Panturle et est elle-même transformée. Bientôt femme-mère, elle attend un enfant. Mû par une foi nouvelle, le couple décide de retravailler la terre et commande une charrue à Gobert. Panturle trouve des sacs de blé à semer et emprunte un cheval pour les labours. Bientôt la moisson, avec le meilleur blé de la région. Tout le monde en veut. Après le blé, Caroline, la chèvre, lui donne un chevreau. le succès attire de nouveaux habitants, avec leurs trois enfants. Ils se mettent à réveiller une autre terre.
Le livre enchantera moins les amateurs d'action que les amateurs de longues descriptions poétiques de la nature, avec les cyprès, les peupliers, les aubépines, les chênes, les pins, la lande, l'herbe, les pâquerettes, les genêts, la paille, les écorces, les fleurs, les prés, les champs, les olives, les branches, les joncs, les rives, les ruisseaux, les chèvres, les blaireaux, les renards, les abeilles, les sangliers, les canards, les couleuvres, les plumes, le vent,...
Panturle a donc gagné, «solidement enfoncé dans la terre, comme une colonne». Ce sont les derniers mots du roman.
Regain est le dernier roman de la «Trilogie de Pan» qui comporte aussi «Colline» et «Un des Baumagnes», mais avec d'autres personnages. La renaissance d'un village à l'abandon est un thème de prédilection de Giono, qu'on retrouve aussi dans la nouvelle «L'Homme qui plantait des arbres».
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Comme j'ai aimé ce livre que j'ai lu avec plaisir après avoir vu kle film en noir et blanc avec Fernandel. Giono, c'est toujours pour moi une valeur sûre qui décrit une époque oubliée avec beaucoup de réalisme et de délicatesse.
Dans Regain, j'ai pu ressentir une palette d'émotions que j'ai rarement retrouvé dans d'autres livres.
On retrouve dans ce livre les choix ou les non choix que nous sommes obligés de faire pour avancer dans la vie, et surtout ces rencontres que l'on fait et qui nous changent à jamais.
Pour moi, ce livre est un vrai petit bijou avec un accent du sud.
Lien : http://exulire.blogspot.fr
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Un véritable régal !
Giono est bien le Virgile en prose français.
Il chanté la nature, la terre, les paysans comme nul autre. Ses paysans certes utilisent la nature pour leurs travaux mais avec une telle compréhension, un tel respect, un tel amour de celle-ci que Pan leur en est redevable.
Une oeuvre magistrale qui clôt la trilogie de Pan.
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Quelle magnifique écriture, quelle magnifique lecture , pleine de soleil, pas le soleil de la Provence mais celui du coeur et de l'espoir .
Une histoire de terre désertée, vidée par l'exode rural, une vie difficile et usante, rythmée par le travail de la terre et puis un jour, l'amour renait comme le grain qui serait resté caché dans la terre toutes ces années. Magnifique !
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je le classe naturellement dans les grands chefs d'oeuvre de la littérature française....je crois que je viens de le lire pour la troisième fois comme les 2 précédentes étaient bien avant la création de Babélio , Regain ne figurait pas dans ma liste et j'avais bien plaisir à le relire , il m'était tombé une édition de 1950 ....et tourner les pages épaisses et jaunies fait partie de l'expérience....Regain est extraordinaire par cette écriture tellement poétique, par cette histoire fondamentalement optimiste et humaine....cela fait un bien fou. et à ceux qui diraient que c'est juste l'image d'un monde fini, je dirais que je n'en suis pas si sûr que cela et que tant qu'il y a de la nature et des personnes saines et bonnes, cela doit être possible .
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Dans cette oeuvre de Giono qui restera à jamais parmi mes meilleurs moments de lecture (réitéré souvent !), on trouve tous les caractères de son oeuvre.
Circulent dans cette Provence poétiquement dépeinte des forces telluriques, et maléfiques parfois il est vrai. Des forces primitives nées de la nature, du coeur des hommes et de leurs jeux mutuels et ininterrompus.
On est, comme souvent chez cet auteur, à la lisière du surnaturel et au sein d'une mythologie toute personnelle et cependant non exempte de liens avec les mythologies traditionnelles (grecque en particulier).
Giono campe ici parmi ses plus beaux personnages : le géant Panturle au coeur nimbé de bonté, Arsule la petite fleur silencieuse et opiniâtre de Provence, Gedemus qui porte tant de ces mesquins caractères imputables au masculin mais qui n'en reste pas moins doué d'une certaine malice...
Quelques autres encore, secondaires mais brossés avec même verve et vérité.
Une ode à la Terre, certes, mais une ode au coeur éternel des hommes, à ses espoirs, ses angoisses et ses passions.
Et le style magnifique d'un des plus beau chantre de la Provence, comme un élan poétique à l'aune des rythmes de la Nature.
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Panturle et Ursule,rien que ces deux prénoms enchantent et chantent ce roman régional.

Une vraie atmosphère comme un parfum de lavande, des couleurs picturales.......comme un tableau de Cézanne, un classique mais un régal !
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