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EAN : 9782070413713
192 pages
Gallimard (04/05/2000)
3.89/5   42 notes
Résumé :
Le héros de Un roi sans divertissement, l'inoubliable et désenchanté capitaine de gendarmerie Martial Langlois, reparaît dans ces six nouvelles.
Pendant la Restauration, Martial, ancien soldat de Napoléon, sert le pouvoir en y mettant une nuance de distance et de dédain. Sur son cheval, des Alpes de Provence aux Cévennes, il débrouille les intrigues policières et déjoue les complots politiques, tout en poursuivant son rêve. La nature, les chevaux, le mystère,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Des histoires de gendarmes à cheval sous la restauration, un gendarme en particulier, le capitaine Martial Langlois. Il va au devant des affaires, les élucide, met les coquins en prison ou les laissent filer selon.
Martial est un personnage typique de Giono, il fait son devoir, mais sa motivation est ailleurs que dans l'accomplissement du devoir, peut-être dans l'amour des chevaux et des collines de Provence, son amour du travail bien fait, il y a des gendarmes et des voleurs et entre les deux toute la palette des caractères des personnages et des situations, lui ne se compromet jamais, mais il est conscient que certains doivent le faire, il ne les juge pas mais déjoue leurs calculs, avec tact, en douceur, sans craindre le danger, mais plutôt avec cette obstination qu'il retrouve chez ses chevaux.
Ces récits sont l'occasion de randonnées à cheval, de jour et de nuit, par tous les temps, par tous les chemins, dans le vent et les odeurs des saisons.
On y retrouve la petite marquise de Théus, celle d'un hussard sur le toit, des préfets cauteleux, des aubergistes faussement hospitaliers, des salles communes où il faut se méfier de tous, des feux de cheminée et des repas odorants.
Et puis il y a ces lignes admirables (nouvelle intitulée "la mission") lorsque le cheval de Martial, "une carne fourguée par le maitre de poste d'Uzès" se comporte comme une bête de race et emporte son cavalier, "...dans une volte qu'en équitation espagnole on appelle la ressource...", pour lui éviter de prendre le coup de pistolet qui lui était destiné.
A lire absolument !
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Les divertissements d'un roi.

Capitaine de gendarmerie sous Louis-Philippe, Martial Langlois, misanthrope et hippophile, se souvient et soliloque. Parcourant à cheval son district qui s'étire "des confins de la Sainte-Baume jusque dans les bois profonds de la Gardiole, de la Séouve et du Sambuc", il cherchait alors à débusquer conspirateurs légitimistes ou brigands de grands-chemins.

Ce coeur en hiver -froid, pluie, neige et vent balisent étrangement ses anecdotes- évoque avec frugalité de mystérieuses investigations où justice et honneur ferraillaient. Allégrement mordicant, cet amateur de sublimité fustigeait alors la médiocrité, exaltait toute noblesse d'âme (inflexible Noël ou édifiant L'Écossais) et n'hésitait pas à emprunter des chemins de traverse (Le Bal ou La Mission).

Giono s'amuse à saupoudrer l'univers austèrement viril de ses chroniques lapidaires (colporteurs indiscrets, aubergistes sanguinaires, malandrins embusqués, coupe-jarrets politiques,...) de quelques fugaces héroïnes dont l'admirable figure de Pauline de Théus. Travesties ou sans fard, absentes ou patentes, ce sont ces femmes qui, d'une main gantée, d'un chauffe-coeur égaré ou d'un billet d'injures, poétisent en tapinois la cruauté du monde (Une histoire d'amour ou La Belle Hôtesse) .

Diaphanes en apparence, ces six récits surprennent par leur fausse simplicité : ils dissimulent déjà les gouffres qui aspireront un Langlois émoussé.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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En 6 nouvelles Jean Giono nous remets en présence de Martial L'anglais capitaine de la demi brigade de Saint Pons en Haute Provence.
Nous sommes en 1830. Louis Philippe est au pouvoir, L'épopée napoléonienne est encore dans tous les esprits. Martial est un ancien de l'armée napoléonienne.
Dans ces terres de Haute Provence le brigandisme de grand chemin courre avec les diligences dans le Pays d'Aix ,la Sainte Baume, Rians et les confins des Cevennes.
Martial est confronté à ce brigandisme mais surtout à lui même
Il a un regard désenchanté et en même temps il a des certitudes sur les hommes l'honneur mais aussi les chevaux et la nature.
L'écriture de Giono magnifie ses six nouvelles par sa description de la Haute Provence sous la neige, par ses tournures de phrases qui empreinte tu à la nature provençale.
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De l'aveu même de Giono ,Martial est le chaînon manquant entre un Roi sans divertissement et le Hussard . J'aime énormément cette suite de récits à la fois romantiques et cyniques , ces westerns d'un temps où la Provence intérieure tenait un peu de Far-West , avec ses détrousseurs rustiques et ses amazones tueuses . Et toujours ce style merveilleux , cette jubilation à bousculer l'histoire et la toponymie , cette allégresse du conteur !
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À l'époque de la Restauration, en Provence et sur les collines du Luberon, le capitaine de gendarmerie Martial Langlois a la rude tâche de maintenir l'ordre en des temps particulièrement troublés. La Révolution est terminée, l'épisode napoléonien s'est achevé de la manière que l'on connait. La monarchie peine à retrouver sa légitimité et son autorité. Les campagnes sont infestées de bandits de grands chemins. Des déserteurs, des demi-soldes, d'anciens bagnards et autres gens de sac et de corde n'hésitent pas à trucider à tout-va pour quelques pièces. Des paysans ensauvagés, des aubergistes louches et même des aristocrates se mettent même de la partie. Avec sa dizaine de gendarmes, Martial n'en finit pas de sillonner le pays et l'arrière-pays, de se faire tirer dessus et de réaliser néanmoins quelques jolis cartons…
« Les récits de la demi-brigade » est un recueil rassemblant six nouvelles écrites par Giono à diverses époques. de la plus ancienne (« L'Ecossais ») et sans doute la plus intéressante, car elle se présente comme un court roman ou comme une novella, à la plus récente, dix années se sont écoulées, ce qui explique les différences de ton et presque de style entre les unes et les autres. Reste l'unité de lieu, de temps et le maintien du personnage principal dans chacune d'elles. On remarquera que celui-ci est également le héros d' « Un roi sans divertissement » et que la jolie petite marquise de Théus qu'il affronte dans « L'Ecossais » est également l'héroïne du « Hussard sur le toit ». Ces histoires toujours agréables à lire mais qui ne sont quand même pas du niveau des grands titres du maître de Manosque valent surtout par le style inimitable et par les descriptions du cadre et de l'époque.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Rentré à Aubagne, je repris mon cheval. Il faisait une nuit d’été somptueuse ; dans les vallons frais, des rossignols attardés multipliaient les étoiles. J’aime ce chant qui est comme un silence et ce fourmillement de lumière qui est la nuit. La route montait. J’allais au pas. A y réfléchir, Costa avait disparu vers minuit, je n’avais plus revu le « bon vieillard » : les hostilités avaient dû s’engager ; étions-nous gagnants ou perdants ? Restait aussi à définir le regard qu’avait eu la marquise en dansant avec moi. Je l’ai dit : son habilité la rendait semblable à du vent. Qui peut se flatter de tenir le vent dans ses bras ? Son regard n’était pas un regard de victoire mais un regard intelligent. C’est autre chose ; et qui ne m’apportait pas la paix dans ces vallons sonores.
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Rien que sur le parcours de la grand-route, j'ai des espions dans cinq auberges. Demi-espions ou même quarts ou huitièmes, qui mangent à divers râteliers... mais à qui j'ai su inspirer assez de sainte frousse pour être sûr de ce qu'ils donnent en échange de rien du tout ; un oeil fermé, de temps à autre, quand il ne s'agit pas d'affaires d'Etat.
On m'aime dans trois cabanes de bûcherons sur dix, ce qui est une excellente proportion , car dans les sept autres on me hait, et la haine ne fait pas de cocus, on peut s'y fier.
Par-dessus tout, il y a ce que je vois, ce que j'entends, ce que je renifle du haut de mon cheval.
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J'aurais pu passer cette nuit de Noël comme tout le monde, en tout cas comme un célibataire qui a du feu chez lui, mais j'eus ce soir-là des démangeaisons dans la poignée de mon sabre. Depuis l'entrée de l'hiver, la bande du Beau François avait fait parler d'elle. Je lui attribuais trois attentats contre les voitures publiques sur la grand-route d'Aix à Saint-Maximin, dans la traversée des montagnes. Je ne commande que la demi-brigade de Saint-Pons, mais je n'aime pas qu'on tue des chevaux, je n'aime pas qu'on tue des cochers et finalement je n'aime pas qu'on tue des femmes ; j'ai l'air de ne rien aimer, si : j'aime rendre prompte justice.
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Quand la solitude a ce visage, mon âme est en paix. Pour si paradoxal que soit mon sentiment, étant donné mon état, je déteste la loi. Je n’ai d’appétit que pour les lois qui sortent en éclair du sein même des événements. Il serait trop long d’expliquer à la suite de quelles expériences j’en suis arrivé à construire mon bonheur avec ces matériaux.
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Mais j’ai sur l’avenir du soldat des idées personnelles. Ce qui l’attend de mieux à mon avis, c’est la mort. Brigou avait cherché et trouvé. Il ne me restait qu’à faire de même. Ce n’est pas que je sois un héros. Je ne les aime guère et je m’arrange fort bien de la vie ordinaire. Mais le travail bien fait est encore ce que j’ai de mieux pour me distraire.
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Vidéo de Jean Giono
Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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