Les divertissements d'un roi.
Capitaine de gendarmerie sous Louis-Philippe, Martial Langlois, misanthrope et hippophile, se souvient et soliloque. Parcourant à cheval son district qui s'étire "des confins de la Sainte-Baume jusque dans les bois profonds de la Gardiole, de la Séouve et du Sambuc", il cherchait alors à débusquer conspirateurs légitimistes ou brigands de grands-chemins.
Ce coeur en hiver -froid, pluie, neige et vent balisent étrangement ses anecdotes- évoque avec frugalité de mystérieuses investigations où justice et honneur ferraillaient. Allégrement mordicant, cet amateur de sublimité fustigeait alors la médiocrité, exaltait toute noblesse d'âme (inflexible
Noël ou édifiant L'Écossais) et n'hésitait pas à emprunter des chemins de traverse (Le Bal ou La Mission).
Giono s'amuse à saupoudrer l'univers austèrement viril de ses chroniques lapidaires (colporteurs indiscrets, aubergistes sanguinaires, malandrins embusqués, coupe-jarrets politiques,...) de quelques fugaces héroïnes dont l'admirable figure de Pauline de Théus. Travesties ou sans fard, absentes ou patentes, ce sont ces femmes qui, d'une main gantée, d'un chauffe-coeur égaré ou d'un billet d'injures, poétisent en tapinois la cruauté du monde (Une histoire d'amour ou La Belle Hôtesse) .
Diaphanes en apparence, ces six récits surprennent par leur fausse simplicité : ils dissimulent déjà les gouffres qui aspireront un Langlois émoussé.
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