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Plutôt sédentaire et privilégiant sa région en particulier Manosque, Giono entreprend néanmoins un voyage en Italie avec sa femme et un couple d'amis, en ce début des années cinquante, avec un pays qui garde encore quelques stigmates de la seconde guerre mondiale. L'itinéraire passe par d'abord par Milan, Brescia, le lac de garde, puis Venise, Padoue et Bologne. Au gré des découvertes des villes italiennes Giono évoquent ses souvenirs et fait référence tantôt de façon poétique, tantôt philosophique, à l'histoire de l'unification de l'Italie et la littérature, convoquant les écrits célèbres - ceux de Dante, de Shakespeare, pour illustrer les lieux visités. Il évoque également le lieu où il situe le héros de son roman le hussard sur le toit.
Au fil des visites, Giono observe, compare et prend du recul appréciant certaines villes comme Brescia, ou remettant en cause la beauté d'autres comme Milan qu'il ne garde pas dans son coeur.

Voyage en Italie est un récit tranquille quelque fois très drôle, toujours très pointu dans ses analyses de la nature humaine, et souvent poétique quand il évoque les paysages. Un récit qui m'a donné envie d'aller à Peschiera sur le lac de Garde et Brescia, deux villes qui ont l'air particulièrement attirantes.
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J'ai beaucoup aimé le début, un peu moins la fin. Resituer ce récit au début des années 50. J'imagine l'équipée de Giono, son épouse et un couple d'amis parcourir le nord de l'Italie à bord d'une 4 ch décapotable. (Je suis même allé voir sur Wikipédia à quoi ressemblait cette voiture.) J'ai aimé les descriptions de ce parcours en voiture, à travers les Alpes, et toute la ligne qui va de Turin à Venise. J'imagine bien l'arrivée dans les villes, dans cette 4 ch où l'on pouvait se garer à peu près n'importe où. Notamment à coté du Duomo à Milan ou visiter Vérone ou Padoue en voiture en s'arrêtant dès qu'il y avait quelque chose à voir. J'ai commencé à moins aimer les descriptions et anecdotes sur Venise, Bologne ou Florence. A grands renforts de références historiques. Giono n'échappe pas aux généralités, malheureusement très courantes dans les récits de voyages. Un des passages que j'ai adoré est dans un café à Brescia où on lui montre comment faire un café avec un de ces vieux percolateurs qu'il décrit très bien. Autrement dit, je préfère quand il se contente de décrire ce qu'il voit, et non d'imaginer. L'Italie qu'il décrit est à des années lumière de celle d'aujourd'hui et c'est justement ce qui fait le charme de son récit. Partir en Italie, en 1950, c'était encore un voyage. Il fallait un passeport et un visa à la frontière. Sentiment de partir pour un ailleurs. Loin, très loin du week-end à Venise ou à Milan actuel avec Easyjet. Et puis on sent chez Giono ce goût du détail pour les choses de la vie quotidienne. La vie des petites gens, les paysans, les pêcheurs, les mécaniciens… Une véritable Commedia dell'Arte, bien difficile à appréhender de nos jours. Sauf peut-être dans le Sud. Et encore !
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Automne 1951. Giono sa femme Élise et un couple d'amis quittent Manosque pour l'Italie, via le Haut-Briançonnais, en 4CV décapotable. Les quatre comparses ont tourné le dos à la Côte d'Azur. Giono explique avec une pointe de méchanceté (la seule) qu'ils évitent les « kilomètres de femmes à poil en train de se faire sécher » (p. 13). L'esprit du voyage est formulé à Brescia : « Est-il besoin de dire que je ne suis pas venu ici pour connaître l'Italie mais pour être heureux » (p.54) et la manière de le faire, énoncée un peu plus loin : « Or, j'ai le temps ; tout mon plaisir est dans le temps que je perds » (p. 56). Un voyage de proximité géographique autant dire de voisinage et même un peu des vacances italiennes. Des liens généalogiques étroits sont évoqués au début, affectifs voire sentimentaux, qui lient Giono au Piémont (par un grand-père paternel idealisé en carbonaro). Avant le poste douanier du Mont-Genèvre on devine que le parcours sera libre et sans contraintes. le paysage alpestre omniprésent offre les premières superbes évocations et ceux qui suivent suggèrent en filigrane la poésie de Virgile et les lumières italiennes de Poussin.

Giono sera aussi au gré des régions traversées et des bifurcations opérées le passeur d'une histoire italienne locale colorée périphérique, pêle-mêle d'anecdotes militaires et d'aventures, légères, hautes en couleurs, épicées, glanées au fil de ses lectures. Voyage rempli de parenthèses (une friture exécrable à Peschiera) et d'à-côtés comiques (négociations serrées autour du prix des chambres matrimoniales à Padoue). Pendant tout le voyage, des flashes (de la Guerre 14), des souvenirs (épisode savoureux d'une improbable "leçon d'italianisme" à André Gide pétrifié devant un ami bergamasque avaleur de grenouilles vivantes), de fines notations, ses visions de curés en vespas, ses instants inspirés. Âmes multiples de Giono réunies en une seule dans ce carnet épicurien, dans les récits d'un conteur qui égrène en dosant savamment affabulation et réalité alors que Piémont, Lombardie, Romagne, Toscane et Vénétie défilent et que s'enchaînent les tête-à-tête tantôt avec son aïeul fantasmé en « carbonaro » sympathique, tantôt avec l'intrépide Angelo Pardi prompt cavalier débarquant sans coup férir à Turin, puis à Milan et au fil de la route incitant sans cesse son créateur à lui concocter d'autres errances.

Hommage de Giono à la patrie des arts. Belle nuit et jour. Non en professant sur la peinture dont il dit ne rien connaître mais en repensant à Machiavel qu'il "fréquente" de longue date ou en questionnant l'esthétique et les canons de la beauté à l'approche des raffineries de Mestre au-dessus du paysage lagunaire, à propos du noir vénitien sublimé sous un soleil écrasant, ou devant le monument aux morts de Bologne "horrible mais parfait" (p. 163). Giono ne commente aucune oeuvre il fait regarder autrement celles qu'il côtoie in situ (l'architecture et la sculpture en particulier). Déambuler en solitaire dans le silence matinal de Brescia, celui de secrètes venelles vénitiennes, apprécier une lumière de fin de soirée Place della Valle de Prato (Padoue). Découvrir aussi de miraculeux petits cafés car l'impie italophile est subjugué par le maniement des percolateurs. Et encore déclarer sans ambages à Milan : « Ce Duomo ne vaut pas un pet de lapin » (p. 35), voilà son affaire. Les fresques de Giotto (qu'il admire) passent après Stendhal(Padoue), la foire aux chevaux et la princesse de Trébizonde avant Juliette et Roméo (Vérone). Pas de photo avec des pigeons place Saint-Marc ni de gondoles à Venise (où il ne voulait pas aller), mais une conversation avec le garçon de café à la terrasse du Florian après fermeture oui.

Le décor shakespearien de la ville haute de Bergame l'inspire nuitamment, "Un endroit rêvé pour mon hussard", et à Brescia :  « Nous circulons dans un opéra à l'heure où le tyran perpètre ses mauvais coups ». Partout où il passe l'observateur décontracté s'adonne au subtil décryptage des multiples affects et passions, localement singulières, complices de son génie romanesque et de l'émoustillement créatif qui l'a saisi à Turin ; Giono se délecte d'un art de la théâtralisation propre aux Italiens ses semblables auxquels l'architecture de chaque ville (Turin, Milan, Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Venise, Ferrare ou Florence) donne une raison d'exercer leur talent dans des décors d'arcades, de statues, de loggias, de places ou d'édifices somptueux, propices aux égarements en tout genre. Avec Giono l'Italie est un immense théâtre à ciel ouvert. C'est également en notant le goût des Italiens pour le vêtement et l'art du travestissement (Venise) et la grâce des italiennes qu'il célèbre un art de vivre qu'il partage. « Leur habileté à jouir sans mesure et sans faire appel à une divinité quelconque", l'exquise convivialité des terrasses de cafés s'apparente à une science raffinée dont il livre les clés. A Brescia les mots portent tout l'accent du livre : « Me voilà disposé à trouver tout beau » et encore : « C'est un endroit où on attrape le bonheur » (p. 56). L'allégresse affichée est contrôlée, le païen comble sans emphase. Ce voyage en Italie hors des standards culturels artistiques ou touristiques habituels est à faire et refaire sans modération pour son texte généreux, foisonnant, inépuisable et pour son auteur en infatigable amoureux.
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Un joli petit périple en Italie au XXe siècle et raconté par Giono eh bien ça se savoure.
J'avoue que je n'avais pas encore découvert la plume de Jean Giono mais j'en suis fort agréablement surprise.
Ce récit est ecrit tout en finesse, son lyrisme est vraiment très en majorité sur le reste de l'histoire, les lieux, les descriptions naturelles sont vraiment bien décrites. Quant aux artistes évoqués, on a de très bons exemples: Shakespeare, Gide, Byron, Machiavel, Dante etc.
J'ai surtout apprécié le chapitre sur Venise, toute cette documentation est bien riche et c'était une fort belle lecture.
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quel beau livre! j'y suis rentré un peu à reculons ...Car même si Giono est un de mes écrivains préférés , "Voyage en Italie " a été écrit dans la période qui n'est pas ma préférée. je n'avais pas non plus lu de Giono depuis bien longtemps et j'ai pris beaucoup de plaisirs à redécouvrir cette écriture si imagée, ce style particulier....Biensûr ce livre donne envie de partir à l'improviste découvrir le nord de l'Italie sans contrainte de temps mais saurions nous nous réjouir et vivre ces moments de bonheur que la sensibilité extreme de Giono permet? pas sur. Je connais et j'aime Venise mais Giono en fait une description extraordinaire....On retrouve également quelques traits bien connus sur l'engagement de Giono en tant que pacifiste. touchant, émonvant, sensible.
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Giono l'annonce d'emblée : il n'est pas un voyageur. Il n'a quitté ses chères collines qu'en de rares occasions. La faute pendant longtemps à un emploi dans la banque et à la peur de le perdre en s'éloignant.
C'est seulement en 1953 qu'il se résout à partir avec sa femme et un couple d'amis dans une petite 4 CV Renault décapotable. Direction l'Italie du Nord, en passant par la montagne et pas par la côte. Car Giono déteste la mer, "cet horrible papier de verre qui gratte les rochers, les corps et les âmes", sauf à la rigueur la haute mer qui possède les vertus de la montagne.
de fait, Jean Giono ne recherche pas le dépaysement dans le voyage. Il n'est pas séduit outre mesure par la peinture du Quattrocento. Il trouve le "Duomo [de Milan] agaçant avec ses aiguilles". Non, ce qu'il recherche, ce sont les racines de sa famille, originaire du Piémont. Il cherche dans les visages qu'il croise, les ruelles qu'il arpente, les métiers, les histoires une forme de familiarité avec sa propre vie. Ce livre se lit avec une pointe de distraction. Il y a de longs passages un peu rasants, mais entre deux étapes, se glissent toujours quelques magnifiques évocations des paysages lombards ou toscans, comme cette description très réussie de l'Arno, ce torrent charmant et sautelant avant qu'il ne devienne un gros fleuve assagi en passant à Florence.
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Jean Giono (1895 - 1970) est un écrivain et scénariste français, né et décédé à Manosque. Son oeuvre comprend une trentaine de romans, des essais, des récits, des poèmes et des pièces de théâtre. Voyage en Italie est paru en 1954.
« Je ne suis pas voyageur, c'est un fait. » Ainsi débute, paradoxalement, cet essai de Jean Giono consacré à son voyage en Italie. Au cours de sa vie, Giono n'a quitté Manosque que pour de brefs séjours à Pris et quelques voyages à l'étranger dont celui-ci, entrepris en 1951. En compagnie de sa femme Elise, à bord ¤££¤32CV Renault 4¤££¤décapotable de ses amis Antoine et Germaine, Jean Giono se lance dans un périple qui les mènera tous les quatre à Florence en passant par Milan, Venise, Padoue et Bologne.
Quand on n'apprécie pas tellement voyager, il faut un bon motif pour partir, Jean Giono en a plusieurs. La littérature d'abord, « Il y a plus de vingt ans que je lis et relis Machiavel » et ce séjour va lui permettre de voir avec ses yeux, ce que son esprit a imaginé des lieux où vécut l'écrivain florentin. Ensuite il y a aussi ses origines familiales, son grand-père piémontais et carbonaro qu'il adorait. L'escapade a encore un autre but, plus diffus mais certain. Jean Giono est en train d'écrire son fameux roman le Hussard sur le toit, les images et les lieux visités serviront de terreau à son imagination pour construire son héros Angelo Pardi dont le nom est inspiré de son ami Paolo Pardi, qu'il rencontrera à Padoue, « une ville propice à l'intrigue. »
Le Voyage en Italie, n'est pas à proprement parler un livre de voyage. Certes on traverse des paysages et des villes, des monuments et des lieux célèbres sont évoqués mais on sent l'écrivain réticent à s'étendre. Même Venise, à priori ne lui disait rien, « Au départ de France, je n'avais pas envie de venir à Venise : voyages de noces, gondoles, Wagner, D'Annunzio me rebutaient ainsi que les milles vues de cartes postales et de cinéma » ou encore « Je n'ai aucun goût pour les Napoule et les Capri. le bleu exquis me fatigue ainsi que les rochers et les fleurs. »
Ce qui intéresse l'écrivain, ce sont les petites rues, les cafés, et surtout les gens qu'il y croise. L'auteur utilise le voyage comme prétexte à une sorte d'étude psychologique des Italiens et les remarques abondent, « On dit que les Italiens sont bruyants, gesticulent, c'est une calomnie anglaise » assène-t-il, péremptoire. Plus loin, « A l'inverse des peuples du Nord, quand l'Italien est heureux, il le sait. Il lui faut aussitôt faire du prosélytisme. »
Nous avons droit aussi à quelques descriptions de personnages qu'on dirait tirés de romans ou de films, le bellâtre frissonnant dès qu'une femme le frôle, le tenancier d'un petit hôtel qui cherche à l'arnaquer, le prêtre qui poursuit son sermon excité à l'extérieur de l'église, etc. Il y a là, comme des rôles secondaires vus dans ces films en noir et blanc de mon enfance, les Don Camillo ou la grande époque du cinéma italien avec Vittorio de Sica. C'est d'ailleurs là, l'un des aspects les plus intéressants de cet ouvrage pour moi.
Jean Giono est un grand conteur mais il ne se laisse pas emballer pour autant par son sujet, loin de lui l'idée de bourrer le mou à ses lecteurs, « Que dire d'une ville qu'on a vue deux heures la nuit ? » en parlant de Bologne ou bien très humblement, dans cette région riches en oeuvres picturales, « Je n'entends rien à la peinture comme d'ailleurs la plupart des gens qui ne l'avouent pas. » L'homme est simple, exceptionnellement sorti de Manosque, il ne se laisse pas éblouir pour autant. Il voyage à son rythme, « j'ai le temps ; tout mon plaisir est dans le temps que je perds », « Pour nous, l'auto n'est qu'une façon pratique d'aller à pied ».
Le lecteur, pas pressé lui non plus, se laisse guider par ce conteur qui ne cherche pas à lui en mettre plein la vue.
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L'occasion était trop belle cet automne, j'allais lire « Voyage en Italie » pendant mon voyage en Lombardie !
J'ai donc traversé les Alpes mon Giono à la main. D'emblée pourtant, l'auteur nous le dit « Je ne suis pas un voyageur, c'est un fait. » En effet, dans ce carnet de route, point de descriptions détaillées des lieux qu'il traverse en 2CV, encore moins de conseils de visites ou de lyrisme. Lui qui voyage pour la première fois en dehors de sa terre, écrit : « J'ai l'impression que ces notes de voyage manquent singulièrement de descriptions à la Chateaubriand […] je donnerais toutes les phrases qui peignent la nature pour quelques mots bien vrais sur l'idéal des Emiliens. »
On trouve dans ces pages un plaidoyer du voyage loin des foules, un éloge de la lenteur, et surtout un goût évident pour les gens.
« Moi, pour que je sois heureux, il faut que je me vois entouré de types sur le visage desquels on lit clairement que demain il fera jour. Je fais tout très lentement. Si on se bouscule pour quoi que ce soit, je m'en vais […] Si on me dit les yeux exorbités, il faut absolument visiter ça, il y a de grandes chances pour que j'aille faire la sieste avec un roman policier. »

Avec un style toujours élégant et des touches d'humour, Giono bavarde, regarde, retient des traits de caractère, une allure, une gestuelle, et se compose un réservoir d'images dans lesquelles puiser pour ses personnages de fiction. D'ailleurs, c'est à Angelo qu'il pense souvent, celui qui peuplera son fameux « cycle du Hussard » (à découvrir pour moi) alors qu'il traverse le Bel Paese.

Si Giono se pose parfois avec quelques facilités en juge de l'espèce humaine, j'ai aimé parcourir son paysage intérieur et l'Italie avec Giono comme guide, ça vaut toujours le coup !
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« Voyage en Italie » Jean Giono (Folio 202 pages).
Disons d'abord que dans la perspective de mon énième voyage en Italie (Florence puis l'ile d'Elbe), j'ai eu envie d'emmener avec moi un récit de voyage. Disons que j'ai emprunté d'office ce « Voyage en Italie » de Giono à ma médiathèque habituelle en souvenir des émois ressentis il y a fort longtemps à la lecture de « Regain » et de « Un de Baumugnes » : des passions fortes et une écriture belle, odorante, subtile et d'une sensualité toute terrienne, voilà ce qui me restait de l'écrivain provençal. Donc sous le soleil de là-bas, j'ai empoigné ce carnet de voyage en me disant que j'allais le déguster par petites rasades, que ça aurait sûrement le gout d'un bon rosé de Provence, parfumé à l'accent de ceux qui parlent avec les mains, de celles qui chantent en vous interpellant, et que je nourrirais mon italianitude de celle de Giono. En guise de fraîcheur de rosé, c'est plus d'un « Limoncello » dont il s'agit, assez sirupeux, de bon goût mais parfois un peu lourd, prétentieux comme une liqueur. Si Giono truffe ici ou là son récit d'anecdotes historiques intéressantes, il n'évite pas le piège classique du carnet de voyage : il extrapole vite des généralités concernant l'Italie et les Italiens à partir de petites observations très sommaires. Il tricote des impressions personnelles, qu'on partage ou pas. Mais si l'on accepte son prémisse (« Je ne suis pas venu ici pour connaître l'Italie, mais pour être heureux »), alors on goûte son style fait de belles tournures joliment fleuries. Ce n'est pas une ouverture sur l'Italie, c'est un petit traité de bonheur simple, c'est de la poésie bucolique en prose, nourrie d'une philanthropie chaleureuse, égaillée de quelques touches d'autodérision salutaire, et parfois de vérités profondes (humaines plus qu'italiennes) bien senties (« Il faut plus de courage –et du plus beau- pour être maçon pendant cinquante ans que pour organiser et parfaire une expédition à l'Himalaya. Et du courage plus probant. »). Ça se laisse lire donc, sans trop d'enthousiasme mais avec pourquoi pas quelques plaisirs, si on ne se trompe pas d'objet.
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Je ne sais pas quoi penser de ma lecture. Certes l'auteur nous emmène dans un beau voyage en Italie et nous décrit de magnifique paysage mais j'ai trouvé la lecture de ce roman fastidieuse et un peu barbante par moment. Je pense que ce n'était pas le bon roman de Jean Giono fait pour moi. Je vais essayer avec un autre livre de cet auteur
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