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EAN : 9782851977427
101 pages
L'Herne (03/02/2016)
2.81/5   8 notes
Résumé :
Gontcharov est un auteur capable de rendre le comique inhérent à la vie et de communiquer l’amour profond que lui inspire le spectacle du monde. Nous trouvons dans ces textes les ingrédients savoureux de la littérature russe du XIXe siècle : les tourments de l’esprit, la dépression des belles âmes, les vilains petits tâcherons de bureaux vulgaires, la vodka maison, la corruption et l’arnaque.
Le recueil est composé des trois titres suivants :« À travers la Si... >Voir plus
Que lire après A travers la Sibérie orientaleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A travers la Sibérie orientale : Et autres textes est un recueil de trois nouvelles d'Ivan Gontcharov, de longueur inégale où l'auteur d'Oblomov évoque une certaine intimité de la Sibérie.
La première nouvelle plonge dans l'univers des petits bourgeois sibériens - trois couples partent en pique-nique, les trois femmes étant conduites par le bedeau, un peu benêt, les hommes suivant. Lors du pique nique, les femmes s'absentent à tour de rôle, pendant un certain moment et ce, pendant que les hommes pêchent le poisson du repas.....alors réellement benêt le bedeau ?
La deuxième nouvelle, plus personnelle, s'attache au vécu du narrateur, pendant les deux mois qu'il va vivre sous la tutelle du gouverneur et de l'archevêque et y découvrir les us et coutumes, notamment en matière de vodka....
La dernière est une réflexion sur la nécessité ou non d'accepter les obligations et le vicissitudes de la vie s'opposant au bonheur dans l'oisiveté et la réflexion philosophique.

J'ai apprécié l'observation de la petite bourgeoisie de la première nouvelle, une observation à la Maupassant, mêlant ironie cruauté et tendresse, il réussit à croquer les mentalités, les petites mesquineries de ces personnages.
J'ai également apprécié l'immersion au coeur de la Sibérie de la deuxième nouvelle, j'y ai retrouvé la vie simple et communautaire souvent évoquée par Pouchkine.
J'ai plus de réserve sur la troisième, plus abstraite, mais qui se rapproche peut-être plus de l'esprit d'Oblomov.
Au final une lecture intéressante, j'ai adoré le style d'Ivan Gontcharov, probablement grâce au talent du traducteur, un style qui rend la lecture de ce recueil très agréable. Ces trois nouvelles permettent une première approche de l'auteur emblématique d'Oblomov, archétype de la personne inactive, ne parvenant pas à trouver le bonheur....
L'ensemble est très léger et je crains de vite l'oublier, raison pour laquelle je ne mets que trois étoiles.
Je tiens à remercier Babelio et particulièrement les éditions de L'Herne pour cette découverte d'Ivan Gontcharov, qu'il me tarde de découvrir un peu plus.
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Ivan Aleksandrovitch Gontcharov, né à Simbirsk en 1812 et mort à Saint-Pétersbourg en 1891, est un écrivain russe. Son oeuvre littéraire comporte de nombreux récits, essais, portraits, critiques de théâtre ou de tableaux, articles, nouvelles, contes, poésies, correspondances notamment avec le frère de l'empereur, des traductions (Schiller, Goethe, Eugène Sue…) et des analyses critiques d'auteurs français (Balzac, Zola, Flaubert, les frères Goncourt) ou russes (Lermontov). Il est particulièrement connu pour son excellent roman Oblomov (1859).
A travers la Sibérie orientale, qui vient de paraître, est un recueil de trois nouvelles : La Soupe de poisson (1891), A travers la Sibérie orientale (1891) et Est-il bien ou mal de vivre en ce monde ? Mise en garde à l'intention des futurs lecteurs : Ne vous précipitez pas sur ce recueil – comme je l'ai fait – attiré par le nom de l'écrivain et le titre du bouquin ! Jetez-y d'abord un oeil en librairie, car personnellement je considère qu'il ne tient pas les promesses espérées.
La première nouvelle, sous-titrée « esquisse » est le dernier texte littéraire écrit par Gontcharov et n'a pas été publié de son vivant. Il s'agit d'une pochade assez quelconque à mon sens, où des bourgeois et leurs femmes, accompagnés du bedeau Erema, partent pique-niquer. La saveur du texte réside dans sa grivoiserie suggérée, « La femme de l'intendant, elle aussi dans un état d'excitation, sortit de la cabane d'Erema, emprunta des chemins détournés tout en arrangeant sa chevelure et la robe qu'elle portait… » Ca faisait peut-être son petit effet à l'époque mais aujourd'hui c'est un peu court.
Le texte principal, lui, est bien loin de ce que j'en attendais – d'où mon avertissement initial. J'attendais un récit de voyage riche en évènements, il n'en est rien. Dernier texte publié du vivant de l'auteur, il s'agit en fait d'un complément à son réel récit de voyage, La Frégate Pallas, publié en 1856. Ici, nous n'avons que quelques pages relatant un séjour de deux mois à « Yakoust, tout près du pôle Nord ». L'intérêt est aussi mince que l'épaisseur du récit, quelques considérations sur la politique locale, « La Sibérie n'a pas connu le joug du servage, mais a goûté à celui des fonctionnaires, encore pis, sans doute. » On boit de la vodka en veux-tu, en voilà, mais Gontcharov en conclut lui-même, « Ces souvenirs de Yakoust, ne sont pas grand-chose dira le lecteur. » Je ne saurais mieux dire.
Quant au dernier texte, sous-titré Etude philosophico-esthétique, il m'a semblé assez sibyllin même si l'éditeur y voit un Gontcharov féministe. Pourquoi pas ?
Pour conclure, je suppose que cet ouvrage s'adresse plus particulièrement aux inconditionnels de l'auteur désirant posséder tous ses écrits. Par contre, si vous ne connaissez pas Gontcharov, précipitez-vous sur son Oblomov, là vous jouerez gagnant.
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Me fiant au titre de ce petit recueil, je pensai être parti pour un récit de voyage qui allait me faire découvrir la Sibérie du XIXème siècle, son froid légendaire et les peuples qui y vivent. Je me suis hélas bien trompé car, si Gontcharov a bel et bien trouvé la matière de la nouvelle-titre dans ses souvenirs de voyage, son texte n'a pas grand-chose à voir avec cet exercice littéraire.
Nous sommes plutôt en présence d'une sorte de journal, de compte rendu un peu brut de ses rencontres avec les membres de la bonne société de Yakoutsk et d'Irkoutsk. Nous faisons connaissance avec le gouverneur, l'archevêque et tout ce que ce coin de Sibérie compte comme notables et aristocrates. C'est une succession de portraits sans grand intérêt et seul celui d'Ivan Ivanovitch Andreïev et de ses quarante vodkas journalières m'a un peu amusé. Mais tout cela reste très mondain et ne sert qu'à prouver que Gontcharov connaissait du beau monde. Bref, un exercice assez vain, une déception.
L'auteur en a d'ailleurs pleinement conscience puisqu'il conclut son récit sur ces mots : « Ces « Souvenirs de Yakoutsk » ne sont pas grand-chose dira le lecteur. Que faire ? En mon temps, j'ai écrit ce que je pouvais, et qui se trouve dans le livre que j'ai publié. J'écris le reste de mémoire, à travers la brume du passé : il n'est pas étonnant que le résultat soit brumeux… ».
« Est-il bien ou mal de vivre en ce monde ? » ne m'a pas plus emballé. Ecrite dans un style extrêmement pompeux, cette « étude philosophico-esthétique » est extrêmement ennuyeuse. L'auteur y fait dans l'envolée lyrique, célèbre les arts et les lettres mais oublie chemin faisant qu'il a un lecteur à satisfaire !
Finalement, le seul texte qui m'ait un peu intéressé est le premier. « La soupe de poisson » est une petite nouvelle égrillarde qui, l'air de rien, met le doigt sur divers aspect de la société russe : le fossé entre les classes sociales, la très grand religiosité du petit peuple et une certaine liberté de moeurs dans l'aristocratie.
« A travers la Sibérie orientale » est donc un recueil disparate, plutôt décevant mais sans doute pas très représentatif de l'oeuvre de Gontcharov. Il faudra que j'y revienne pour me faire une idée plus précise.

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Teinté d'humour j'ai beaucoup aimé....
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Constatant, d’une manière générale, le mode de vie sobre et purement monastique de Monseigneur, je m’étonnais, par-devers moi bien entendu, de le rencontrer aux déjeuners auxquels il m’arrivait moi-même d’être convié. C’était comme s’il avait deviné mes pensées, et un jour il m’a fait cette remarque d’un air songeur : - (…) Dès l’instant que nous avons accepté une fois une invitation chez l’un d’entre eux, ne serait-ce que pour la fête du maître de maison, au nom de quoi la refuserais-je à un autre ?... Je vais donc bon gré mal gré chez tout le monde ; mais partout on me sert mes plats monastiques. J’arrive, je bénis la table, j’écoute les chanteurs, je touche à peine aux victuailles et je m’en vais en offrant à la compagnie le loisir de terminer le déjeuner à sa guise. L’archevêque a alors éclaté d’un rire plein de bonhomie.
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La « mémoire du cœur » est donc chez moi plus forte que la « raison de la mémoire triste ». Eh bien, j’espère que c’est une bonne chose ! À quoi bon se souvenir des noms quand devant moi est exposée une galerie entière de visages pleins de vie, comme si je les regardais et que tous en faisaient autant ? J’ai omis de dire que j’ai retrouvé là mes compagnons de voyage de frégate. Ils se hâtaient de partir avant que le fleuve ne soit pris par les glaces. Ils m’ont fait preuve à tous propos, et hors de propos, de la même cordialité et de la même hospitalité…
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La Sibérie n'a pas connu le joug du servage, mais a goûté à celui des fonctionnaires, encore pis, sans doute.
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