Tous ces phénomènes s’organisent autour d’un noyau psychopathologique essentiel que le psychiatre allemand Kurt Schneider appelait des « troubles de la miennité » : le sujet ne peut plus reconnaître comme siennes ses propres pensées et actions. […] Dans la schizophrénie comme avec un magnétophone, la voix intérieure est dissociée* de sa propre source et le sujet ne la reconnaît pas, il l’attribue à un autre car il ne peut pas repérer comme sienne l’intentionnalité qui l’anime. Les neuropsychologues appellent ces troubles, à la suite du psychologue américain Ralph Hoffman, des troubles de l’attribution.
Il faut donc être très prudent avant de considérer qu’une personne délire. Comme le disait le psychiatre français du XXe siècle Clérambault : « Le délire n’est pas dans le thème, il est dans la conviction. » Cette formule souligne le fait que le patient délirant n’abandonne pas son idée délirante, même si l’on en démontre l’impossibilité ou l’absurdité. C’est ce qui différencie l’erreur, que le sujet peut corriger, du délire, auquel le délirant reste attaché, de façon le plus souvent inébranlable.
Le délire par exemple est comme le rêve : si l’un est le produit du relâchement des associations et l’autre celui de la vigilance, tous deux montrent à l’œuvre les mêmes complexes inconscients.
A l'hôpital, "la pression s?exerce à tous les niveaux et sur chacun" .https://www.franceculture.fr/emissions/hashtag/l-hopital-brule-et-le-president-regarde-ailleursBernard Granger, professeur de psychiatrie à l?université Paris V, co-fondateur de l?association Jean-Louis Megnien de la lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l?hôpital public, répond à Annabelle Grelier