L'Esclavage Moderne

Et voici un livre de TOLSTOÏ que je ne connaissais pas, je me suis dit qu'il était temps de combler cette lacune… Il ne s'agit pas ici de parler de politique, je vais donc aborder plutôt le côté philosophique du sujet (ça évitera de froisser des susceptibilités…)

Ce livre ayant été écrit en 1900, j'ai tout d'abord pensé que les idées émises seraient un peu obsolètes, puisque nous n'avons plus de maîtres. Mais finalement, au fil de ma lecture je me suis rendu compte que tout était encore d'actualité, puisque si les maîtres ont changé ils existent toujours sous une autre forme.

Quelques réflexions prises au hasard et qui ont particulièrement retenu mon attention (et j'ai cogité plein pot par la suite…)

1/ le confort n'est-il pas le meilleur moyen d'assujettir les gens ? Donc, renoncer audit confort ne serait-il pas un moyen de retrouver un peu de liberté ?

2/ Partage des rôles pour une meilleure égalité et choix des tâches : mais comment répartir les tâches s'il y a le choix ? Qui voudra faire les travaux pénibles qui pourtant sont nécessaires (l'Occident y a répondu en allant chercher de la main-d'oeuvre à l'étranger…) et comment déterminer ce qui est important pour la communauté et ce qui ne l'est pas ?

3/ L'esclave non rétribué pour faire les basses besognes a disparu, certes, mais il se trouvera toujours quelqu'un dans le besoin pour faire le travail à vil prix, tout simplement pour assurer sa subsistance (au moment où je recrutais une femme de ménage, j'ai été abasourdie de voir que certaines étaient payées au noir pour une misère, pour moi ça équivaut à de l'esclavage, les femmes de ménages comme les personnes exerçant des boulots « ingrats » ont le droit à un salaire décent!)

4/ Aujourd'hui on ne penserait pas à appeler « esclave » un ouvrier, pourtant il accomplit parfois des travaux difficiles dans des conditions inhumaines que personne ne veut effectuer (cf Un Homme debout de Marie-Aude BOURSON ISBN 979.1035.974046)

5/ Il existe plusieurs façons de maintenir l'homme en esclavage : sa maison, son métier, sa famille, son besoin de subsistance, le regard de la société

6/ le peuple est asservi à une nouvelle puissance, celle de l'argent


Bref, j'ai été estomaquée de voir à quel point ce livre était toujours d'actualité, et j'ai brûlé de nombreux neurones à réfléchir sur de nombreux points (j'espère qu'il m'en reste un peu…) et je vous laisse méditer à votre tour.


À lire assis(e) sur une chaise, en écoutant « Money, Money, Money » du groupe Abba, et en prévoyant de nourrir vos neurones avec du gâteau marbré au chocolat accompagné d'un thé vert Sencha…

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Tolstoi nous livre ici un court essai anarchiste d'une grande clarté dans l'argumentaire.
L'argumentation logique qui se déroule par petits chapitres, nous emmène jusqu'à une conclusion simple: il faut détruire l' Etat car il est le garant d'un système coercitif pour la population, une forme d'esclavage moderne.
Ce système s'appuie sur la privatisation des terres qui nous prive d'un moyen de suffisance autonome, sur les impôts qui nous forcent à travailler pour nous en acquitter et sur la tentation d'un mode de vie matérialiste promu par les puissants qui creuse nos dettes. Analyse claire et toujours d'actualité.
Solution: chacun doit s'abstenir de participer au fonctionnement de l'Etat même si cela est au détriment de ses intérêts personnels, (c'est là ou ça se complique...)
En terme de réflexion politique, ce texte a gardé une certaine pertinence mais il demande une mise à jour pour notre monde actuel. Tolstoi n'avait pas vu arriver la prise pouvoir de structures privées internationales et l'avènement d'un matérialisme de masse.
Un point fort à garder en tête: la responsabilité de chacun.

Léon Tolstoï, un anarchiste, pur et dure, du moins à son époque, et idéologiquement.

Léon Tolstoï est surtout célèbre pour ses romans ; mais on oublie souvent qu'il était aussi connu pour ses idées qui en ont inspiré plus d'un (dont Gandhi avec lequel il a entretenu une correspondance). Partisan d'une vie simple et de la non-violence, il est l'auteur de plusieurs essais sur la religion, l'art ou la société.
Que l'on adhère ou non à tout ou partie de sa démonstration, son discours a de quoi nous interpeller. Il faut le reconnaître, d'autant plus dans la société hyper-consumériste actuelle, ce que Tolstoï appelait au siècle dernier l'esclavage moderne perdure. Car voilà ce qu'est cet esclavage : oublier que nous sommes tous égaux contre un peu (ou beaucoup) d'argent.
Lien : http://lesportesdebabel.word..