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EAN : 9782265116450
585 pages
Fleuve Editions (08/02/2018)
4.09/5   55 notes
Résumé :
La famille Virtanen est unie, bien sous tous rapports. Les parents ont un emploi stable, leurs deux filles mènent une scolarité brillante. Ils sont sociables, serviables, avenants. Tous leurs voisins s'accordent à le dire. Pourtant, un jour, le père tue ses enfants, puis son épouse, avant de se donner la mort.
Pour Lauri Kivi, chroniqueur judiciaire dans l'un des plus grands quotidiens d'Helsinki, cette tragédie n'est pas sans en rappeler d'autres de même nat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Quel bizarre sentiment m'habite après avoir refermé ce livre. Je crois que ce que ce titre révèle sur la société finlandaise m'indispose plus que le récit lui-même. Et savoir que cette histoire s'appuie sur des faits réels me donne froid dans le dos.On nous décrit une société finlandaise qui semble au bout du rouleau. Bien malade en fait. Des enfants maltraités, des femmes qui semblent être traités comme étant de seconde zone, violentées et violentes, des parents imbibés d'alcool et de religion...Est-ce possible que les Finlandais soient aussi coléreux, démesurés, excessifs, qu'on nous le dit ici? Est-ce que ce mal être , cette animosité agressive, cette pure violence puisse être héréditaire?
Un journaliste aux affaires judiciaires d'un grand quotidien national, Lauri Kivi, se sent interpellé par une série de familicides. Il se penche sérieusement sur la question et se met à échafauder l'idée que ceux-ci sont plutôt l'oeuvre d'un meurtrier en série et non du père de famille qui tue femme et enfants avant de se suicider. Il poussera, cherchera et il plongera. Il surfera sur les vagues du mal qui feront resurgir son propre passé de victime d'un père dangeureusement explosif de violence, d'une mère alcoolique, battue, hargneuse, bref d'une famille totalement dysfonctionnelle. Mais il s'acharnera et ça fera en sorte que le lecteur n'aura d'autres choix que de s'interroger sur le mal, ses racines, ses manifestations, son emprise, son contrôle.
La narration ne gâche pas du tout la tradition scandinave: rythme plutôt lent, on prend le temps de mettrre les choses en place, on distille l'information peu à peu avec certains retour dans le temps, on s'attache doucement aux personnages.
Le dilemne est entier: le mal l'emportera-t-il sur le bien? Peut-on réellement et efficacement contrôler le côté sombre de l'âme humaine ?
Une excellente découverte, une bonne lecture, un auteur à suivre.
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La violence est-elle héréditaire ? Bonne question… Vous avez trois heures pour y répondre.

Il est des drames qui nous laissent souvent sans voix, ou qui nous donnent, au contraire, l'envie de hurler : les crimes familiaux.

Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête du père ou de la mère qui décide d'assassiner ses enfants, avant de se suicider ensuite ? (quand ils y arrivent, parfois, ils se loupent).

Ce polar va lentement, il prend le temps de nous immerger dans la société finnoise, qui, vu sous cet angle, ne fait pas rêver : alcool, misère, femmes qui semblent sans droits, maltraitées, enfants battus…

Et les enfants battus reproduisent le même schéma, dans cette histoire, ou alors, sont en lutte permanente pour garder leur violence sous le boisseau. Ou ce roman s'est focalisé sur une frange de la population afin de donner de la matière à son récit, ou alors, la Finlande n'est pas ce que l'on croit.

Le personnage principal n'a rien d'un héros, que du contraire : Lauri Kivi est journaliste aux affaires judiciaires d'un grand quotidien. Il est froid, renfermé, a vécu une enfance merdique et malheureuse, semble détaché de tout. Son comportement m'a laissé plus d'une fois sans voix. Difficile de s'attacher à lui, même si on comprend son attitude.

C'est en voulant écrire un article sur les familles touchées par des crimes familiaux, afin de mettre en avant les dommages collatéraux, que le récit va l'entraîner dans une tout autre histoire.

Alors que je m'attendais à ce que le scénario prenne un certain chemin, il m'a surpris en choisissant une autre voie. Bien vu, au moins, j'ai été surprise.

Ne vous attendez pas à lire un thriller trépidant qui court dans tous les sens, comme je le disais plus haut, l'auteur prend le temps de poser les personnages, d'inclure des flash-back de l'enfance de Lauri et d'un autre enfant (dont nous connaîtrons l'identité plus tard), de poser les fondations de son récit, de nous montrer que les dégâts collatéraux dans les familles de l'infanticide sont immenses (mis au ban de la société, montré du doigt…).

Les personnages sont travaillés, ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir, pas de manichéisme. L'auteur a esquissé ses personnages tout en finesse, les dotant de caractères ambigus et nous offrira des émotions fortes durant les confrontations entre Lauri Kivi et son paternel malade, atteint d'Alzheimer. Cela demande une force incroyable que de pardonner à celui qui vous a battu.

Le final est, lui aussi, travaillé, il ne débarque pas comme un cheveu dans la soupe, l'auteur ayant pris soin de lui donner de l'épaisseur, sans qu'il devienne trop lourd.

Il clôt aussi son roman de manière à ce que les lecteurs/lectrices ne restent pas sur leur faim, frustrés de ne pas avoir le fin mot de l'histoire, même si pour certaines choses, nous aurons la liberté de choisir la voie prise par certains personnages.

Un polar finlandais qui prend le temps, qui ne se presse pas et qui met en scène la vie sociale finlandaise, qui ne fait pas rêver du tout. C'est un polar social où les petites gens vivent dans l'alcool, l'excès de religion (à géométrie variable), le non-respect des femmes et où l'on ne sait pas toujours les drames qui peuvent se jouer dans les familles qui semblent respectable.

Il m'aura juste manqué l'attachement au personnage de Lauri Kivi… Une broutille, comparée à la densité de ce roman fort sombre.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le journaliste des affaires criminelles Lauri Kivi, travaille au Suomen Sanomat à Helsinki, il est sorti un temps avec Jatta, la chargée de communication de la police de Helsinki.
« La police a découvert les corps de quatre membres d'une même famille dans une maison individuelle située Vislauskuja, dans le quartier de Toivola, à Helsinki, le lundi 08.06.2013 à 03 h 34. »
Cela n'empêche pas les conférences de rédaction de se dérouler dans une ambiance de potache : « … Pokka…était au téléphone, l'air agacé. Sûrement une personne âgée. Qui se plaignait de ne pas avoir reçu le journal. Il s'avérerait finalement que le vieux croûton, comme le chef des informations appelait ce genre de clients, avait fait la sieste et cru au réveil émerger dans un nouveau matin. »
« Lauri avait ravalé ses insultes et présenté ses excuses. Il n'arrivait pas à croire que Petit Souci ait espionné ses transports de tasses de café. On ne pourrait bientôt plus aller pisser sans qu'il surveille où tombait la dernière goutte. »
« — Il reste cette histoire de quinquagénaire qui s'est réveillé d'entre les morts, la nuit dernière à la morgue.
— Allez-y, prenez. On a rarement l'occasion de pouvoir pondre un papier pareil. le cas précédent remonte à près de deux mille ans. »
Ambiance…
Lauri Kivi mène l'enquête à sa manière. C'est-à-dire qu'il ne fait pas confiance à la police. Exemple : « — Vous indiquez que les enquêteurs privilégient l'hypothèse selon laquelle le père de famille a tué sa femme et ses deux filles avant de se suicider. Dans quelle mesure prenez-vous cette hypothèse au sérieux ? »
Son intuition et sa propre expérience familiale le pousse à s'intéresser de près aux meurtres familiaux qui ont eu lieu dans le passé en Finlande. Il est convaincu que dans toutes ces affaires, la violence du tueur est la réplique de la violence que celui-ci a subi, enfant.
Alors que la police et ses collègues parlent de drame familial, il parle, lui, de meurtres.
« — Que tu avais fait ton travail comme d'habitude. Il a demandé si tu t'intéressais plus particulièrement, pour une raison ou une autre, à ce drame familial.
— À ces meurtres. Ce sont des meurtres.
— OK. »

Il fait le rapprochement avec ce qu'il a lui-même vécu dans son enfance. le silence des familles est parfois effrayant Lauri sait par expérience qu'il « fallait de la détermination, de l'intelligence et de la volonté pour se détacher des modèles de son enfance et vivre à sa façon. »
Lauri a la distance et la compassion nécessaires pour approcher les mobiles du tueur.
« Depuis les meurtres de Toivola, et même les précédents, il éprouvait du respect pour les familles. Bien qu'il ait souffert de la sienne dans son enfance. Les familles étaient faites pour résister. Pas à tout et à n'importe quoi, mais à l'éclatement. »
Le récit est dense, précis, détaillé. Il nous fait partager l'enfance violente de Lauri Kivi et les lâchetés des adultes censés le protéger.
« Quand il était enfant, le mal était pour lui la tout sauf sainte trinité du samedi soir, de la bouteille et du poing. le vieux avait été battu dans son enfance, et il était trop borné pour tirer les leçons des erreurs de son père. »
La violence de son père était couverte par les mensonges de sa mère et la complaisance coupable de sa grand-mère.
« Une minute plus tard, elle avait prétendu avoir de la farine dans l'oeil, alors qu'elle n'avait pas fait de pâtisserie depuis déjà deux ans. »
« Sa compagnie était épuisante. Mamie Ansa mentait comme un agent immobilier. La vérité ne lui suffisait pas. Elle se justifiait en arguant que d'innocents mensonges ne faisaient de tort à personne. »
Le passé de Kivi va le servir mais attirer les soupçons sur sa connaissance jugée trop précise des comportements du tueur.
L'enquête se déroule à 100 à l'heure dévorant tout sur son passage, l'incompétence des policiers mise en lumière par la personnalité ambigüe de Lauri Kivi, les jalousies professionnelles au sein de la rédaction du Suomen Sanomat, les démêlées de Kivi avec son ancienne femme Paula, le passé de ce journaliste à la résilience éprouvée.
Le tour de force de l'auteur est de nous livrer une histoire à plusieurs voix qui prend son temps sans jamais nous lasser. Avec une maîtrise surprenante le récit fait sans arrêt des allers et retours du présent vers le passé pour nous faire mieux comprendre la psychologie heurtée et complexe des personnages. Cela n'empêche par l'auteur de faire parfois preuve d'une ironie féroce :
« Milla descendit du taxi. Elle se vengerait la prochaine fois qu'il viendrait à son cabinet. Elle l'enverrait se faire faire un lavement avec des sarcasmes du même acabit. Elle lui assurerait que ça soignait le rhume, faisait baisser la fièvre et rendait plus aimable. »
« le vieux avait gueulé que cultiver l'humour était une belle chose, mais que certains n'avaient malheureusement pas la main verte. »
Un roman impressionnant qui rajoute à notre connaissance de la société finlandaise et de ses démons parfois difficiles à comprendre pour nous européens du sud, et que Simo Hiltunen décrypte avec la précision d'un micro chirurgien.
Un auteur est né avec ce premier roman que je vous conseille de lire.
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Bon, je vais commencer par le seul point semi-négatif pour moi... comme ça se sera fait et on n'en parlera plus !!!

En effet, comme tout bon polar nordique qui se respecte, l'histoire met un temps fou à se mettre en place. Certaines descriptions sont longues (notamment les descriptions de la vie passée de Lauri Kivi), voire peut-être un peu trop longues mais ça n'est pas pour me déplaire finalement. J'aime prendre mon temps pour lire un livre, m'imprégner de son atmosphère, de l'environnement et de la psychologie des personnages. En prendre toute l'ampleur et la nature. Et là, on prend son temps !... c'est le moins qu'on puisse dire : 592 pages ! Mais au finish, ça ne représente pas selon moi un handicap majeur...

Il y a en effet d'innombrables rebondissements, de l'action et des scènes d'une violente latente terrible qui démarque totalement ce livre des autres romans scandinaves qui sont tous par ailleurs, relativement « soft ». Les violences familiales décrites ici, sont parfois très dures, voire insoutenables. J'ai dû faire quelques "pauses" forcées dans ma lecture pour me laisser le temps de digérer certaines scènes...

Ici, tout démarre sur les chapeaux de roue avec un drame familial, la mort de la famille Virtanen : le père, la mère et les deux petites filles. Un familicide, policier de son état qui a liquidé sa famille avant de se donner lui-même la mort sans aucunes raisons apparentes (pas de soucis financiers ou conjugaux).

Aussitôt, Lauri Kivi, journaliste, chroniqueur judiciaire chez Suomen Sanomat, un quotidien finlandais, est envoyé pour couvrir l'évènement. Mais ce suicide familial fait écho à plusieurs autres survenus à différents endroits de Finlande qui alertent le journaliste. Serait-ce possible que ces crimes familiaux aient été perpétrés par un tiers ? La question se pose très vite et l'enquête menée à la fois par Lauri pour le compte de son journal et par Moilanen pour la police va aussi se diriger rapidement vers cette hypothèse.

A mon sens, ces meurtres ne sont qu'un prétexte pour analyser la psychologie torturée de Lauri qui avec des flashbacks successifs, va dévoiler peu à peu les violences qu'il a subit durant son enfance. Un père alcoolique et violent, une mère battue qui buvait aussi, un frère qui a disparu après avoir voulu s'en prendre « au vieux ». Un grand-père paternel qu'il va peu à peu découvrir violent également, ce qui expliquerait l'attitude de son propre père. Mais aussi une nature sombre, mystérieuse et inquiétante qui se révèle aussitôt que Lauri boit aussi un peu trop. Il devient à son tour violent mais comme il en a conscience, il fait tout pour se maitriser au prix de combats titanesques avec lui-même.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a abandonné femme et fille des années auparavant, avant qu'il ne soit trop tard. Après avoir levé la main sur sa femme, Paula, il aurait tenté d'étrangler Aava, sa propre fille étant bébé. En fait, il a voulu les protéger de lui-même et de ses pulsions destructrices. La violence est-elle une fatalité ? Et puis est-ce seulement cela ?

La personnalité « borderline » de Lauri, le fera presque se « confondre » avec le meurtrier, ce dernier étant persuadé que celui-ci est un « loup » comme lui et pourra non seulement le comprendre mais aussi se « révéler » en laissant le « côté sombre de la force » se dégager. Une lutte entre leurs personnalités va alors se dérouler, lentement mais sûrement jusqu'au dénouement. L'Anti-héros que représente Lauri, peu doué pour les relations humaines et peu sociable est remarquablement bien décrit et finement analysé par Simo Hiltunen.

Autre point positif selon moi : l'auteur prend aussi le temps de vraiment terminer son histoire (ce qui évite la frustration et le sentiment de bâclage qui fait que parfois un super thriller / polar tombe finalement à plat avec une fin qui n'en est pas une !! – je ne donnerai pas d'exemple, il y en a tellement !!!!!) .

Là, même après avoir révélé le nom de l'assassin, il prend soin de donner une finalité à chaque protagoniste et d'en expliquer les tenants et les aboutissants.

Même si la « morale » de l'histoire pour certains personnages n'est pas si « morale » que ça à la fin, elle a le mérite d'être dite sans laisser la place à une interprétation libre. C'est un choix. Je le respecte et je recommande vivement la lecture de cet ouvrage qui rafraichit l'horizon des polars nordiques et qui se déguste comme un café bien fort. Bref j'ai beaucoup aimé ! (Ma note: 5/5 malgré tout car j'ai été très "emballée").
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Après une jeunesse difficile, Lauri Kivi est devenu journaliste au service des faits divers d'un grand quotidien finlandais. Il se lance dans une grande enquête sur les meurtres familiaux qui semblent se répéter. Cette enquête va le replonger dans son passé pour lui permettre de se mettre dans la peau du tueur en série dont il soupçonne l'existence.

Un roman noir, très noir et très glauque, mais porté par une belle écriture, fluide et très agréable à lire. Une histoire racontée du seul point de vue du journaliste, personnage principal. Une enquête où l'on sent que le héros tisse sa toile, tel une araignée, pour y piéger le coupable, et peut-être lui-même !

De nombreux rebondissements pour entretenir l'attention et l'envie de tourner les pages. Assez peu d'action, hormis quelques scènes de violences à vous donner des frissons, ou à vous empêcher de dormir, l'esprit obnubilé par vos enfants.

De l'émotion aussi, quand le héros revient sur ce qu'il a vécu, ou a fait, ou n'a pas su faire, au sein de sa propre famille. Une émotion distillée au compte-goutte, mais qui entretient l'espoir d'une vie meilleure, qui éloigne de la violence.

Une multitude de personnages, bien trempés, rarement clairs et limpides, souvent noyés dans la violence ou les arrières pensées, qui ne sont pas que des faire-valoir, et qui permettent à l'intrigue de se dérouler sans temps mort et sans redondance.

Bref, vous avez compris, j'ai beaucoup aimé ! Un de mes gros coups de coeur du premier semestre, avec juste un petit regret : j'aurais aimé que l'auteur nous en dise un peu plus sur la vie, les modes de vie, la vie sociale, en Finlande. A la lecture du livre, on pourrait retenir une impression certainement fausse, celle d'une société où la violence familiale est, ou a été, la règle...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le loup fourrageait en grognant dans les entrailles fumantes de l’élan. Il arrachait des lambeaux de chair et écumait de fureur. L’adolescent se tenait à trente mètres et tremblait de peur. Le naturel avait basculé dans l’irréel.
Le garçon avait treize ans. Il avait fui une demi-heure plus tôt dans la forêt, par vingt degrés au-dessous de zéro, parce que son père administrait encore une fois une raclée à sa mère. Il avait les oreilles gelées et l’haleine embuée, mais ne voulait pas rentrer chez lui. Il avait moins froid seul.
Il vacillait, enfoncé jusqu’aux genoux dans la neige, et fixait le monstre gris-brun, les yeux écarquillés de terreur, sans savoir que faire. Heureusement, le loup ne se souciait que de sa faim, et de lui comme d’une guigne. Pour le moment.
Un instant plus tôt, l’adolescent avait regardé danser les lueurs vert cadavérique d’une aurore boréale et rêvé d’une famille à peu près digne de ce nom. Admiré les cratères de la lune et laissé Sirius guider ses pas. Erré au cœur de la nature et savouré son profond silence, qui s’était soudain brisé quand la forêt entière avait décidé de lui tomber dessus.
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La pop star Aava Kelo était une petite jeune fille à la langue bien pendue (...) À la cérémonie de remise des Emma de la musique, elle avait balancé au ministre des Finances qu’à défaut de savoir faire tourner ne serait-ce qu’une baraque à frites, il savait au moins se tourner les pouces, ce qui lui évitait de faire trop de dégâts.
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- Les cherokees ont une histoire instructive à propos d un jeune indien qui va trouver l homme médecine. Tu veux l entendre ?
Paula émit un son indistinct qu'il interpréta comme la permission de continuer.
- Le garçon est assis dans le tipi de l ancien de la tribu et lui raconte qu'il a l impression qu'il y a deux loups en lui. L un est bon et prend des décisions justes. Ce loup blanc essaie de le conduire vers le bonheur. Mais le loup noir l encourage à mal agir. Il le séduit par de fausses richesses, des honneurs immérites, et pire. "Que dois-je faire ? " demande le garçon. L ancien le regarde dans les yeux et répond qu'en chacun de nous vivent un bon et un mauvais loup. C est naturel et on n y peut rien. "Mais lequel des deux gagne ?" demande le garçon. L ancien reste silencieux un moment, puis dit tranquillement : celui que tu nourris.
Paula ne réagit pas. Lauri crut qu'elle s était endormie, jusqu'à ce qu' elle soupire :
- Mais parfois le loup noir grandit sans que tu le nourrisses, marmonna-t-elle.
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Depuis les meurtres de Toivola, et même les précédents, il éprouvait du respect pour les familles. Bien qu'il ait souffert de la sienne dans son enfance. Les familles étaient faites pour résister. Pas à tout et à n'importe quoi, mais à l'éclatement. Avoir perdu sa femme et sa fille lui pesait, même s'il n'avait pas eu d'autre choix. Il se refuser à saper les fondations d'une seule famille de plus. L'adultère était véniel et banal au regard d'un meurtre, mais on ne pouvait pas justifier ses mauvaises actions par des comparaisons. Et tenait-il vraiment à revoir une femme qui était tellement trop qu'elle le conduisait au bord du gouffre ?
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Notre meurtrier a peur. C'est pour cela qu'il est devenu ce qu'il est.
Au tout début, il tremblait, faisait pipi dans sa culotte et avait peur. De son père, probablement. Et il nous fait maintenant partager cette peur. Il la propage, pour s'en débarrasser. La peur provoque l'oppression et l'excès de pouvoir. Et notre faible ami jouit de ce pouvoir.
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