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Claudine Richetin (Traducteur)
EAN : 9782253122647
542 pages
Le Livre de Poche (06/03/2008)
3.76/5   126 notes
Résumé :
Dévastée et empoisonnée, la Terre a été abandonnée. Une race de parasites insectoïdes aux motivations énigmatiques, les Arthroplanes, a évacué l'humanité vers les planètes jumelles de Castor et Pollux. Des millénaires ont passé. Au terme d'une longue mutation forcée, la race humaine a été façonnée pour s'insérer sans dommage dans son nouvel environnement. Atrophiés et méconnaissables, les humains perdront bientôt le souvenir d'eux-même. Une expédition secrète est la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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La Terre a été abandonnée par les humains, pollution, invivable paraît-il, d'après le "Conservatoire" pour lequel l'écologie est LA priorité.
Les Arthroplanes ont supervisé l'évacuation de l'humanité vers les planètes jumelles de Castor et Pollux via leurs Anilvaisseaux. Ces derniers sont des êtres vivants (Aniles) gigantesques parasités par les fameux Arthroplanes qui les maîtrisent, les dirigent comme des sous-êtres réduits en esclavage.
Au terme d'une longue évolution forcée loin de notre planète bleue, la race humaine a été remodelée pour s'insérer sans dommage écologique dans son nouvel environnement. C'est l'aboutissement du rêve des transhumanistes d'aujourd'hui : efficacité, rationalité, pragmatisme : Atrophiés et sans passé, les humains perdent jusqu'au souvenir d'eux-mêmes et de leur origine.
Voilà le décor d'un huis-clos spatial qui va voir s'affronter des espèces aux potentiels insoupçonnés en début de roman. C'est de la SF psychologique, sans grand effets spéciaux mais avec beaucoup de finesse et des personnages bien campés. Evangéline, l'Anile, est simplement une invention (enfin je crois) géniale. Les (ex-)humains John Gen-93-Beta et Connie ont des comportements remarquablement non prévisibles pour des ... humains qu'ils ne sont plus tout à fait.
L'intrigue, bien que longue pour les amateurs d'action, est bien menée, nous faisant douter à chaque instant de l'issue.
Bref je recommande aux amateurs de SF.


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Quatre étoiles pour un récit de qualité , trois étoiles , d'un point vue personnel et du fait d'un malaise subjectif et relatif.

Voici une oeuvre rare de science-fiction d'un auteur majeur de fantasy : Robin Hobb .

Le style est absolument irréprochable , la caractérisation est bonne , l'univers est réaliste , l'intrique est bien ficelée mais :
Je n'ai pas aimé ! , je ne m'y suis pas senti bien .

Précisément du fait des riches qualités de l'auteur , je me suis identifié à ce récit fonctionnel et j'ai rejeté en bloc cette destinée que l'auteur à réservée à l'humanité dans ce récit .

Les éléments qui maintiennent l'espoir d'un avenir meilleur et d'autres aspects qui font que ces habitants du futur sont bien toujours des hommes , qui nous ressemblent clairement , ne m'ont pas permis d'accepter la condition difficile d‘une humanité subordonnée à une autre espèce , délocalisée dans l'espace , dénaturée physiquement et littéralement refaçonnée et infantilisée .

L'indéniable promotion par l'auteur de la puissance du libre-arbitre , et son attachement sincère à cette valeur , à laquelle je suis très attaché également , ne m'a pas permis non plus , de de me plaire en compagnie de tous ces personnages touchants et souvent sympathiques , et ce , malgré la mobilisation d'une quasi éthique écologique appliquée qui est intelligente , indispensable et nécessaire , avec laquelle je suis totalement en phase par ailleurs ...

Enfin mes gouts de espace opéra ont été comblés parce que tous ce petit monde habite dans l'espace dans de vaste habitats , reliés entre eux par des vaisseaux aux longs cour .
Les biotechnologies mobilisées par l'auteur sont intéressantes du point de vue général de cette civilisation , mais aussi du point de vue narratif .

En fait , j'ai totalement rejeté le sort fait à l'humanité dans ce roman , ce m'a semblé inadmissible et cela m'a empêché clairement , de me plaire dans cet univers de qualité et ce récit bien construit !

Ce n'est pas de ce fait un mauvais roman , c'en est même un bon d'ailleurs et franchement .

Pour conclure :
Un texte mélancolique , dynamique , assez mouvementé et riche.
Un texte qui génère comme une sorte de tristesse heureuse lancinante .
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Robin Hobb, c'est l'une des autrices phares de mon adolescence, une de celle qui m'a fait vivre le plus d'aventures mais surtout l'une de celles qui m'a le plus touchée dans l'écriture de ses personnages et la richesse de son imaginaire. Mais Robin Hobb, pour moi, ce sont les dragons, la magie, les assassins et pas du tout la SF. Quelle surprise de la retrouver dans un tel univers !


Je n'avais jamais acheté un texte de l'autrice paru sous son autre nom : Megan Lindholm, pensant, peut-être à tort, que c'était ses oeuvres de jeunesse, donc des oeuvres moins bien ficelées. Mais en voyant les superbes rééditions d'ActuSF de la fin de l'année, impossible de résister. J'ai donc pris Alien Earth et le dieu dans l'ombre dans cette superbe collection reliée de rouge et sobrement habillé de noir pour raconter l'histoire du roman. Une très belle maquette !

Maintenant qu'en est-il du contenu, valait-il ce craquage un peu onéreux quand on sait le texte disponible également en poche ? Je serai plus partagée. Je n'ai pas retrouvé ici la puissance et la poésie de la plume de l'autrice telle que je la connaissais dans sa vaste saga L'Assassin Royal. S'il y a de belles idées et une attention certaine à imaginer des personnages aux caractéristiques accrocheuses, ceux-ci ne m'ont pas accrochée malheureusement. Je suis, la majeur partie du temps, restée extérieure à l'histoire car la plume était un peu trop froide pour moi contrairement à la chaleur que je lui connaissais. Je ne comprends pas trop pourquoi je l'avoue car les ingrédients étaient tous là pour me faire ressentir le contraire. Alors est-ce que cela vient de moi ou d'elle ? Mystère.

Bien que classique, l'histoire d'Alien Earth est solide et tout à fait intéressante. L'autrice nous emmène dans un futur où l'humanité a été sauvée de la ruine par une race alien venue lui faire évacuer une Terre sur le point de devenir totalement inhospitalière pour eux. On retrouve ce qu'est devenue cette humanité des millénaires plus tard, sur Castor & Pollux, lieu de résidence de ceux qui les ont sauvé où ils vivent dans une nouvelle harmonie avec leurs sauveurs et leur nouvel environnement. L'humanité a évolué, ils vivent plus longtemps, leur corps a changé, la puberté est sans cesse repoussée et ils ne peuvent plus se reproduire sans assistance médicale. Certains vivent sur les planètes et astéroïdes colonisées sous le contrôle même inconscient de leurs hôtes, tandis que d'autres ont été choisi pour être à bord de vaisseaux très particuliers. Nous allons suivre la mission d'un mélange de chaque espèce : alien sauveur, les Arthroplanes et leur représentant Tug ; alien soumis, la fascinante Evangeline qui pilote leur vaisseau ; et humains rebelles issus de différentes générations, Raef, Connie et John. Leur but : aller voir si la Terre est réellement si nocive que ça et si on ne leur aurait pas cacher des choses.

Dans un premier temps, l'autrice prend énormément le temps pour mettre en place son univers. Cela ne m'aurait pas dérangée si cela ne s'était pas assorti de tonnes et tonnes de répétitions et d'un sentiment qu'on tournait en rond ou qu'on avançait d'un pas pour reculer de trois ! le souci, c'est qu'elle avait posé dès les premières pages, dans son prologue (un des moments que j'ai préféré dans l'histoire !), la finalité de son intrigue, à savoir un questionnement sur les véritables souhaits de ces aliens. Dès lors, je m'attendais à suivre soit un récit de rébellion ou au moins un récit d'enquête. A la place, j'ai eu le sentiment d'avoir quelque chose de beaucoup lent et contemplatif, ce qui m'a fait ronger mon frein...

J'ai tout de même apprécié de découvrir le fonctionnement de cette nouvelle société, l'évolution de l'humanité, les agissements des Arthroplanes, leurs relations avec les espèces qu'ils "aident" et surtout dans la seconde partie, la vie à bord du vaisseau et les interactions qui s'y forment. le point fort de l'oeuvre, même si j'y suis souvent restée hermétique, c'est l'évolution des espèces qu'on croise. C'est fascinant de voir comment l'autrice a imaginé l'évolution des hommes loin de la Terre sous un autre environnement et avec d'autres stimuli. C'est fascinant de découvrir l'espèce d'Evangeline l'Anile, cet alien éthéré qui EST le vaisseau dans lequel voyage nos héros et qui a été tellement altéré par sa rencontre avec les Arthroplanes. J'ai adoré cette écriture des espèces.

Si dans un premier temps, on a un banal récit de rencontre du troisième type, puis dans un second un banal récit de vie à bord d'un vaisseau avec les tensions que cela occasion, c'est dans la dernière partie lorsqu'ils atteignent leur objectif et que la révolte gronde que tout prend son sens. Cette fable anti-colonialiste imaginée par l'autrice prend alors toute son ampleur et on découvre un discours très dur contre les colons, ici représentés par ces aliens qui attaquent sournoisement avant d'être attaqués. J'ai beaucoup aimé cela.

De la même façon, si tout le décor SF est intéressant et pertinent, c'est plus dans les interactions que j'ai senti mon coeur vibrer ou plutôt dans une interaction, celle entre Raef, cet humain en sursis qui a un cancer, et Evangeline, cette alien atrophiée, enchaînée à une vie dont elle ne veut pas, qui va peu à peu s'éveiller magnifiquement à son contact. Ce sont eux qui ont fait vivre l'histoire pour moi et c'est eux que je garderais en mémoire une fois ce copieux volume refermé ! Car l'histoire, elle, est un grand tout ça pour ça, à mon goût, tant dès le prologue, on savait tout des grandes lignes.

Aucun regret à avoir acheté ce si bel objet mais peut-être une pointe de déception de ne pas avoir vibré comme je l'aurais dû à cette lecture pour riche en thématique de SF que j'affectionne. L'autrice s'est tirée une balle dans le pied en en dévoilant trop dans son prologue et j'ai couru après cette révélation ensuite, ne trouvant pas dans le texte suffisamment de matière pour soutenir ma curiosité. C'est un bon univers, solide et bien construit. Ce sont des personnages aux évolutions riches et pertinentes. C'est un message fort et nécessaire. Mais l'ensemble a quand même manqué d'émotion, de vie et de surprise pour moi.
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Quel plaisir, enfin, de pouvoir m'enfiler un bon pavé de 500 pages après avoir écrit mon mémoire de fin d'étude, me jeter corps et âme dans l'espace, m'imprégner de ses personnages, regarder défiler les nuages quand cela s'avérait complexe puis repartir à l'assaut des pages, comme les vagues tempétueuses de Bretagne. Je me fais l'idée d'être une conquérante alors que c'est Alien Earth qui m'a conquise tout comme le Dieu dans l'ombre de la même autrice m'avait conquise. Réédition de ActuSF en 2020.

MON AVIS

Au début, comme dans le Dieu dans l'ombre, j'ai eu un peu de mal à rentrer à l'intérieur de ce roman, à me situer, m'habituer aux personnages et à l'espèce de rêverie cotonneuse dans laquelle on est immédiatement plongés. On comprend très vite que l'Anilvaisseau est une créature vivante habitée par un Arthroplane (une autre créature vivante) et qu'ensemble ils peuvent parcourir l'espace, leur existence semblant être infinie. A leur bord, des humains à l'existence plus courte (environ 200 ans et des poussières) mais rallongée par des temps de transommeils pouvant osciller de deux semaines à trente ans selon les voyages. Réveillés de temps en temps par l'Arthroplane afin que leur corps ne tombe pas en morceau, ces derniers se contentent de cette vie étrange qui consiste à manger, boire et se doucher tous les trente six du mois puis rêver indéfiniment. Parce qu'ils rêvent. Ou se remémorent des choses. Les deux finissent de toute façon par se ressembler, Raef étant le plus à même de s'immerger totalement dans ces derniers afin de pouvoir « revivre » sa vie. Et s'il s'était débattue ? Et s'il avait protégé son ami ? Et si…

D'un autre côté nous avons Connie et John. Indéfinissables. Changeants. Inadaptés. En somme humains aussi mais de façon tout à fait différente de Raef. Ils ont le corps d'enfant, les oreilles et le nez énormes, ils sont petits, imberbes, informes donc aux yeux de l'humain des temps anciens, harmonieux selon les critères actuellement en vigueur. Parce que l'harmonie est très importante. C'est parce que les humains n'étaient pas en harmonie avec leur planète qu'ils l'ont tuée, qu'ils ont dû être sauvés par les Arthroplanes comme d'autres espèces avant eux, qu'on est obligé aujourd'hui de les modifier, d'inhiber leur croissance afin qu'ils retrouvent la place qu'il leur revient. C'est ce que réexpliquent tous les centres de Réadaptation aux humains inadaptés. Bien sûr s'ils restent inadaptés on peut ensuite les envoyer dans des mines… ou peut être les composter.

Et donc, dès le début, on sent en tant que lecteur, au plus profond de ses tripes, que quelque chose ne va pas. D'une part parce que la désharmonie fait aussi partie de l'humanité. D'autre part parce que ce qui semble tout beau tout rose semble aussi à la fois effrayant et glauque. Et ce qu'il y a d'intéressant dans ce roman c'est que ce cheminement est assez long. Parce que, qui ne rêve pas d'harmonie ? de se fondre en l'autre ? de faire partie d'un tout où une petite activité entraînerait un grand bénéfice ? Enfin bref, vous l'aurez compris les aventures de John, Connie, Raef et nos chers extraterrestres vont entraîner tout un tas de questions ecologico-philosophiques toutes plus intéressantes et profondes les unes que les autres. Et forcément c'est un peu lent. Forcément ça manque un peu d'action. Et pourtant…

Pourtant rajoutez un peu de la présence angoissante d'un Arthroplane, un être qui contrôle tout sur un vaisseau et sans lequel finalement…vous n'êtes rien. Qui sous prétexte de conversations amicales avec vous, vous étudie petit à petit, vous dissèque pour mieux comprendre comment vous fonctionnez. Qui lit votre littérature, qui regarde vos films et vidéos, qui s'abreuve petit à petit de tout ce qui compose l'humanité. Maintenant prenez un huis clos, un vaisseau, errant dans l'espace. Et encore au delà la possibilité qu'un groupuscule qui a tout de même besoin de vous, vous menace de vous réduire de nouveau à une harmonie étrange où finalement tous se ressemble et personne n'existe réellement… Vous sentez monter une petite appréhension ?

Et bien Alien Earth c'est exactement ça. C'est un roman qui, petit à petit, va passer d'une étude approfondie de l'être humain, à une angoissante prise de conscience. Qui va vous montrer le bon et le mauvais, l'angoissant et le fascinant, l'horrible et le merveilleux. Vous allez entendre parler du Magicien d'Oz, rêver de tarte à la crème jusqu'à en avoir la nausée, parler à une voix désincarnée, ressentir la douleur d'une créature qui semble plus esclave qu'autre chose. Et puis vous allez vous rebeller aussi. Sentir que la disharmonie est aussi quelque chose d'harmonieux en soi. Que la ressemblance ne vaut pas mieux que la différence.

Et puis il y a différentes voix dans ce roman. Des voix pleines d'espoir, d'autres pleines de rancoeur. Des voix qui veulent croire qu'exister ce n'est pas seulement servir, c'est aussi penser, agir, vouloir, par soi-même et pour-soi même. Alien Earth c'est une responsabilisation de soi, de soi vis à vis de soi-même mais aussi vis à vis des autres. C'est un appel aux actes désintéressés et aux actes égoïstes, aux marchés donnant donnant, à la bienveillance aussi. A la prudence également. Prudence vis à vis des discours écologistes qui peuvent dissimuler d'autres choses plus sombres. Mais conscience de ce qui nous entoure, les yeux grands ouverts, sans chercher à les cacher derrière des faux semblants, des haussements d'épaule et des détournements de regards.

L'un dans l'autre j'ai beaucoup apprécié les personnages de ce roman. J'ai trouvé qu'ils avaient tous quelque chose à chérir et à montrer. Même Tug, qui pourtant se transforme en vrai salaud, a finalement quelque chose de presque touchant dans son incompréhension des autres. Alors qu'il veut désespérément les comprendre. Bien sûr mes deux personnages préférés restent l'Anile Evangéline (le vaisseau) et Raef. Les deux m'ont beaucoup émue dans leur approche de l'amitié, de ce qu'elle étant censé signifier. le fait de croire. le fait de pouvoir dire « j'ai un ami ». Et encore une fois, en amenant à sa table des personnages aussi singuliers, aussi différents les uns des autres, Megan Lindholm créé également un formidable message de tolérance.

C'est un roman qui, à l'instar, quelque part, du Alliances de Jean-Marc Ligny, cherche à nous faire prendre conscience de notre place à l'échelle de l'univers. de notre grande et toute petite place. du fait que nous soyons humains. Avec nos forces. Nos faiblesses. Avec notre humanité ou ce qu'on appelle ainsi et que l'on partage avec beaucoup d'autres espèces quand bien même on peut y voir de l'instinct. Ce qui, au fond de nous, nous parfois pleurer, et rire ensemble.

EN RESUME

Alien Earth est un coup de coeur. Comment pourrait-il ne pas l'être ? C'est un roman qui, en le refermant, m'a fait prendre conscience un peu plus fort de ma propre humanité. La magie des écrivains n'aura de cesse de m'étonner. Alors bon il est presque minuit, je regarde le ciel et j'ai l'impression de voir des Aniles se propulser dans les étoiles, paisibles, je ne dis pas que ma santé mentale est tout à fait stable pour livrer une chronique entièrement subjective. Mais avouez tout de même… un roman comme ça, qui vous embarque dans un monde pour vous recracher 500 pages plus loin avec l'envie de vous promener pieds nus dans l'herbe…ça vaut le détour non ? Alors si en plus je vous dis que les personnages sont hyper intéressants, qu'on y parle tolérance, différence, harmonie et disharmonie, space op' écologie, littérature et philosophie, que vous faut-il de plus ?
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Megan Lindholm, aussi connue sous le nom de Robin Hobb, signe ici un classique livre de science-fiction. Classique… ? En fait pas vraiment, car ce qui aurait pu n'être qu'un space-opéra consensuel, se transforme en huis-clos intense et plein de suspens.
Le pitch : dans quelques centaines d'années, la Terre sera devenue tellement invivable, toxique, que des extra-terrestres très altruistes viendront nous sauver… En tout cas une bonne partie d'entre-nous seront emmenés sur Castor et Pollux, des planètes propres et lisses, sur lesquels nul débordement chers aux humains ne sera toléré : tout est calculé, agencé, mis en place pour que nous ne consommions que ce qui peut-être remplacé, des cercles vertueux de production et de recyclage sont la seule alternative viable pour conserver l'humanité, ou ce qu'il en reste. Car les humains ne peuvent plus procréer comme auparavant, libres et « sauvages », ce processus est maintenant dévolu à des humaines spécifiquement dédiées à cette tâche, et elles ne serviront d'ailleurs que de fabrique à embryons, la gestation étant confiée aux extra-terrestres qui nous ont sauvés… Ces mêmes extra-terrestres, les Arthroplanes, se servent d'immenses créatures, les Aniles, qu'ils parasitent, pour se déplacer dans l'espace et marchander avec d'autres planètes.
Dans cet univers aseptisé, les humains ont bien changé, physiquement et mentalement. John et Connie, respectivement capitaine et second d'un vaisseau-Anile piloté par Tug,(l'Arthroplane en charge de l'Anile Evangéline), se voient confier une mission très spéciale : aller sur Terre, et définir une fois pour toute si celle-ci est encore toxique et aussi dévastée qu'elle l'était… Mais plusieurs évènements inattendus viennent bouleversé la prétendue mission de l'Anile Evangéline et de son chargement humain. Un huis-clos entre 5 personnages s'engage, nous tenant en haleine tout du long, jusqu'au dénouement pour le moins étonnant.
J'ai eu du mal à entrer dans ce récit, ayant découvert et aimé les romans fantasy de Robin Hobb, bien loin de cet univers SF pur et dur. Mais au fil des pages, la façon qu'a Hobb/Lindholm d'insuffler la vie et l'humanité à ses personnages, de leur donner corps, émotions, sentiments complexes, tout cela a contribué une fois de plus à m'attacher à son univers. Et je ne fus pas déçue, jusqu'au bout elle m'a tenue en suspens, happée par cette histoire interstellaire innovante. L'idée du vaisseau spatial comme une entité vivante et intelligente, ça, ça c'est le génie de Hobb ! ça m'a rappelée les vivenefs et les dragons de ses livres de fantasy. Et le pire, ou le meilleur, c'est qu'on arrive à y croire. Encore une fois, avec moi elle a mis dans le mille : j'ai refermé ce livre heureuse et satisfaite, une histoire qui se termine en fin ouverte, possibilité d'une suite, ou pas…
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Avant même que nous ayons détruit la Terre, c'était un endroit dangereux. Les animaux y suçaient votre sang, ou vous tuaient et vous mangeait. Le simple contact de certaines plantes pouvait vous empoisonner. Parfois, il faisait si chaud que le soleil pouvait vous bruler la peau alors qu'en un autre endroit vous pouviez mourir de froid. Et c'était normal, c'était ainsi avant que les Humains ne polluent tout. Nous parlons d'un environnement extrêmement hostile. Tuer ou être tué, manger ou être mangé, c'est le plus fort qui survit. Il n'y a ni ordre, ni sérénité, tout est combat. Dans une reconstitution, on voyait un animal mort et les autres animaux en train de le dévorer, et il y avait des plantes qui poussaient sur d'autres plantes et se nourrissaient de leur sève. Tout se développait n'importe comment, sans programme, sans ordre. Toutes les couleurs et les formes de feuilles étaient différentes et, au-dessus, il y avait des animaux qui sautaient d'un arbre à l'autre en poussant des cris, qui arrachaient le feuillage vivant pour le manger, et des fruits qui portaient encore des graines et il les mangeaient aussi et..."
Connie s'arrêta. Elle ferma les yeux pour ne plus voir dans sa mémoire les images de cette horrible leçon. [...] Elle ne se sentirait jamais chez elle dans un endroit pareil, c'était impossible.
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Un instant, Raef perçut l'espace à la façon d'une Anile. C'était une expérience aride, uniquement faite de vide, de subsistance, d'obstacles et d'autres Aniles. Tous ces éléments avaient une importance égale, sans relief spécifique. Comme dans un spectacle laser. Les autes Aniles étaient des compagnons potentiels de jeu et d'accouplement. Mais il n'y en avait aucun à proximité, si bien qu'il ne restait que le vide immense, une subsistance qui ne la tentait pas, et des obstacles à éviter. C'était tout. Aucune beauté pour elle dans les myriades d'étoiles, aucun émerveillement dans les distances infinies qu'elle parcourait. Même la diversité des planètes et des races qu'elle rencontrait n'éveillait en elle aucun intérêt particulier.
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Une fois contrôlée, l'Humanité s'était révélée utile, voire distrayante. Elle l'était encore. Leurs produits manufacturés alimentaient un commerce interplanétaire florissant, source d'une imposition fastueuse. Les déchets miniers de leurs astéroïdes procuraient une nourriture peu coûteuse aux Aniles. La mobilité que procuraient aux Humains leurs combinaisons de protection permettait aux Arthroplanes d'explorer et de classifier des planètes nouvellement découvertes sans aucun risque pour eux-mêmes.
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Je ne voulais pas qu’ils le sachent parce qu’ils m’auraient changée. Et me sentir différente, même si je n’étais pas bien, c’était la seule chose qui me restait pour être moi-même, exister… Si je les laissais me changer, je disparaissais, tout simplement…
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John, douloureusement, ferma les yeux un instant. Il regrettait qu’Andrew ait réussi à si bien exprimer la situation. C’était vrai, pourtant, et un jour ou l’autre, les humains qui travaillaient sur les Anilvaisseaux en parlaient. A mi-voix. Amèrement. Des miettes, il ne leur restait que des miettes, mais ils s’y accrochaient férocement. Parce que c’était tout ce qui les rapprochait de leur rêve.
Des Humains, murmura Andrew. Nous sommes des Humains.
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