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sur 475 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Holmes et Watson reprennent du service !
C'est cette fois Anthony Horowitz qui reprend le flambeau, à la suite des innombrables pasticheurs de Sir Arthur Conan Doyle. Son statut de célèbre écrivain d'aventures pour la jeunesse lui confère sans doute cette légitimité, de même que cette curieuse estampille en quatrième de couverture : « Conan Doyle Estate Ltd » (traduisez : Les ayant-droits de Conan Doyle). Car il s'agit en effet d'un travail de commande. de l'avis général, Horowitz s'en tire bien, et les héritiers seront donc satisfaits. Pour les puristes de l'holmésologie, il ne s'agit que d'un coup marketing (on n'a pas toujours attendu le feu vert des ayant-droits pour écrire d'excellents pastiches holmésiens).
Qu'en est-il réellement ?
Tout commence avec l'évocation par Watson lui-même, au crépuscule de sa vie, d'un manuscrit soigneusement empaqueté et déposé dans la fameuse malle confiée à la banque Cox and Co. Charing Cross, à n'ouvrir que dans un siècle, car voyez-vous, la connaissance des événements si horribles qui y sont consignés pourrait « mettre à mal le tissu tout entier de notre société ». A défaut de révélations réellement explosives, c'est cette malle qui finira par exploser à force d'y entasser tous les manuscrits que le bon Dr Watson n'a pas osé publier de son vivant ! Respect du canon, donc, mais impression de déjà vu, Horowitz ne prend aucun risque.
La plume de Watson/Conan Doyle fleurant bon l'Angleterre victorienne est respectée, surtout, comme souvent, dans les paragraphes d'introduction (souvenirs nostalgiques, description du climat londonien, petit jeu habituel des devinettes devant la cheminée du 221B). On trouvera dans cette nouvelle aventure suffisamment de références et de clins d'oeil au canon pour satisfaire les amateurs du genre. Citons, en vrac : l'évocation de plusieurs nouvelles et romans du canon, Holmes qui se déguise et parvient encore à berner Watson, l'inspecteur Lestrade qui ne cache pas son admiration pour Holmes, le fidèle Wiggins et ses irréguliers de Baker Street qui déboulent dans l'appartement, Mrs Hudson qui fait preuve de bon sens, Mycroft qui tergiverse, Moriarty qui apparaît en guest star, etc.
La narration de l'enquête est assez linéaire, et intègre deux histoires indépendantes qui finissent par fusionner tant bien que mal. Les coups de théâtre supposés n'en sont pas vraiment, les lecteurs aguerris de polars et les amateurs d'aventures holmésiennes en seront pour leurs frais (on devine tout à l'avance et assez facilement). Que diable ! On aurait aimé de la part d'Horowitz un peu plus d'effets de surprise, des vrais scandales, des méchants moins conventionnels, un Mycroft et un Moriarty (ici à contre-emploi) mieux utilisés, peut-être même quelques personnages réels faisant çà et là leur apparition, et un ancrage historique plus solide. Mon appréciation au final : peut mieux faire ! Je suis appâté, j'attends le prochain ! Or, Anthony Horowitz a déjà annoncé qu'il ne donnerait pas suite à ces nouvelles aventures de Sherlock Holmes, ayant sans doute grillé toutes ses cartouches. Comme Conan Doyle et Holmes avant lui, il a donné son dernier coup d'archet et a doucement refermé la porte de la Maison de Soie. C'est dommage.
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Il est intéressant de lire la Maison de Soie après avoir lu les récits et romans originaux de Arthur Conan Doyle et avant d'entamer Moriarty. le plaisir de lecture n'en sera que plus grand. Anthony Horowitz nous propose une histoire qui ressemble beaucoup à la ligne classique du canon holmesien tout en proposant une actualisation tout à fait contemporaine.

La première partie de l'ouvrage est classique (excepté le fait que le scénario est ici bien plus long que d'ordinaire et croise deux histoires). Un effort certain a été fait pour ancrer cette histoire dans notre quotidien de lecteur en expliquant pourquoi Watson a attendu si longtemps. Et il faut dire que l'explication se tient. Il est d'ailleurs recommandé de garder la quatrième de couverture pour la fin, afin de recevoir une petite piqure de rappel.

Un certain nombre d'épisodes vont toutefois blesser les adeptes. Il est ici souvent question de violence, de meurtre, de légitime défense. Certains épisodes sont franchement sordides et déplaisants. Ces choix sont curieux, tout comme un certain nombre d'autres… qui du coup réserveront ce roman à un public averti et adulte. Les révélations finales ne feront que renforcer ce constant.

Le scénario a tout pour séduire les inconditionnels du célèbre défective : Sherlock et Mycroft, Watson ainsi que les Irréguliers de Baker Street donnent lieu à une série de révélations. Ce menu est certes alléchant mais il est une partie intégrante d'un bien sombre récit, digne d'un auteur de roman noir.
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Tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai lu aucune des "vraies" enquêtes de Sherlock Holmes écrites par Conan Doyle. D'après les chroniques que j'ai lues, le style d'écriture de Conan Doyle est bien imité et les personnages bien repris. Personnellement, je ne peux faire aucun commentaire là-dessus.

Au début, j'étais un peu perdue entre les nombreux personnages et rebondissements. Puis je me suis pris au jeu et ai essayé de trouver des indices et des liens entre les personnages, ce qui a rendu ma lecture beaucoup plus intéressante. J'ai apprécié que, lorsque quelqu'un dont on avait pas parlé depuis une centaine de pages réapparaissait, Watson, qui est le narrateur du livre, nous rappelle brièvement qui il est. Cela m'a permis d'être beaucoup moins perdue. L'enquête est passionnante : je ne voyais vraiment pas comment tout allait se mettre en place, les éléments ne semblant n'avoir aucun lien entre eux. Et finalement, le dénouement est surprenant -en tout cas, il l'a été pour ma part- et rien n'est laissé de côté.

J'ajouterai que l'atmosphère est très bien décrite. On se retrouve à Londres à la fin du XIXème siècle : c'est sinistre, un peu glauque et, ma foi, très prenant ! Je trouve qu'elle ajoute un côté un peu dramatique à l'histoire.

En conclusion : Une très bonne surprise pour moi : j'ai aimé l'enquête, les personnages, l'ambiance... J'ai maintenant très envie de découvrir quelques oeuvres originales de Conan Doyle pour retrouver Sherlock Holmes.
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D'accord, ce livre sentait le souffre d'entrée de jeu suite à la Canon Estate qui aurait bien voulu que Sherlock Holmes quitte le domaine public pour réintégrer celui du domaine privé et faire sonner le tiroir caisse... Pas bien !

Mais Horowitz, lui, il n'a rien à voir dans tout cela, on lui a demandé d'écrire un roman de Sherlock Holmes et il l'a fait, sans montrer ses écrits aux héritiers.

Moi, d'emblée, un livre qui sent le souffre m'attire comme un corps gorgé de sang attire un vampire... en plus, si le roman concerne mon héros préféré de la littérature, que demander de plus ?

Ce fut avec une joie mêlée d'impatience (pire qu'un gosse le matin de Noël) que j'ouvris le livre pour retrouver le docteur Watson, fort âgé, en train de nous narrer une des aventures qu'il avait vécue avec le grand détective, en 1890, peu de temps après son mariage. Une qu'il n'avait jamais osé raconter... Ma tension montait.

L'aventure commence de manière habituelle : un client, monsieur Carstairs, propriétaire d'une galerie d'art, vient trouver Holmes parce qu'il pense que le seul membre survivant d'un gang de Boston l'a suivi en Angleterre pour accomplir sa vengeance et le tuer.

Jusqu'ici, tout semble banal, hormis la plume d'Horowitz qui a ressuscité avec brio nos deux héros, leur univers, les personnages secondaires, a rétabli quelques vérités au sujet de ce pauvre Lestrade et m'a fait sourire plusieurs fois.

Ensuite, le rythme s'accélère avec un cambriolage, l'entrée en jeu des Irréguliers, un poignardé à mort, un cadavre torturé,... Toutes ces pièces venant se mêler aux premières, nous donnant l'impression que l'on change d'affaire, nous éloignant définitivement de ce ridicule cambriolage et que Holmes ne va pas arriver à démêler cet écheveau. Moi-même je me suis demandée par quelle pirouette l'auteur allait s'en sortir.

Et oui, malgré tout son talent, Holmes va se retrouver confronté à une énigme : qu'est-ce donc que cette « Maison de soie » ?

Même si mon esprit me hurla très vite la réponse (et il avait raison, le vicieux), personne dans l'histoire n'ose y répondre, la question déclenchant même certains comportements agressifs... Mycroft, him-self, subira des pressions et ordonnera à son cadet de stopper tout. Comme s'il pensait pouvoir arrêter son petit frère ! C'était mal connaître Sherlock qui va poursuivre l'affaire et se retrouver en très, très fâcheuse posture, laissant le pauvre Watson bien seul. Faut toujours écouter son grand frère, Sherlock... Quoique, le détective n'avait pas tort de vouloir poursuivre cette croisade, faisant d'elle une affaire personnelle...

Dans sa quête – pas facile – pour aider le détective, le brave docteur croisera brièvement la route d'un personnage bien mystérieux... Celui-Dont-Watson-Ne-Saura-Pas-Le-Nom-Ce-Jour-Là lui fera jurer de ne rien divulguer à Holmes. Une p'tite chute de spoiler ? Non, je ne vous dirai rien de plus.

Mais revenons à notre binôme qui n'est pas celui de Newton : j'ai eu peur pour mon détective préféré et Watson aussi. Nous tremblions de concert... C'était sous-estimer Holmes ! Quand tous se liguent contre lui, il n'en devient que plus brillant, les bluffant, se pavanant presque à leurs nez et à leurs barbes. Brillant, l'ami, très brillant, je n'y ai vu que du feu. Et paf, une claque !

Bien que Watson ait suivi quelques fausses pistes, notre limier a suivi la sienne, finissant par vous emmener dans cette « Maison de Soie » où vous auriez préféré ne pas entrer, je pense, même si l'auteur restera très sobre dans les détails scabreux, vous laissant imaginer l'horreur. J'ai apprécié cette absence de déballage qui aurait fait tache dans l'histoire. Ensuite, lors de la clôture finale de l'enquête, je me suis prise encore deux bonnes claques que je n'avais pas vu venir. Brillantissime ! La pirouette était réussie.

Horowitz a bien fait son travail, semant des tas de références canoniques, mettant des pensées dans la tête de Watson que j'eus plaisir à lire (surtout les questions sur la jeunesse des frères Holmes), rétablissant l'honneur de Lestrade quelque peu malmené, parfois, me faisant lire avec un plaisir sans cesse renouvelé les déductions de Holmes, lui donnant un côté humain lorsqu'il découvre le gamin mort, torturé, un ruban blanc au poignet et qu'il se sent coupable. L'auteur se permettant même de saupoudrer son histoire de la craie blanche d'un mathématicien fourbe...

Au final, l'écheveau fut démêlé, toutes les pièces s'imbriquant l'une dans l'autre, me faisant hausser les sourcils de surprise. Ce fut avec une grande peine que je les quittai ensuite, le livre se refermant sur le mot « fin ». Un goût de trop peu dans ce festin canonique qui n'a fait qu'aiguiser mon appétit insatiable de ce cher détective...

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Assez exigeante sur les interprétations du personnage de Sherlock Holmes, je le guettais avec autant d'impatience que d'anxiété, ce roman. Je ne savais pas trop quoi en attendre, et j'ai été fort agréablement surprise par le résultat !

Horowitz a été habile, de faire écrire un Watson en fin de vie, tout ému de se remémorer les aventures de son vieux compagnon désormais décédé : il peut ainsi faire passer la nostalgie d'un hommage avec le plus grand naturel, et donner une réalité fictive au léger décalage nécessairement impliqué par le changement d'auteur et d'époque.
Le style n'en est pas moins un fort bon pastiche de celui de Conan Doyle - et je ne peux qu'admirer un écrivain capable d'effacer ainsi sa propre patte derrière celle d'un autre, avec autant de naturel. Les personnages sont fidèles à eux-mêmes, tout juste vus sous un point de vue un peu différent, un peu plus moderne - un peu plus sensible, peut-être, mais toujours assez juste. L'ambiance, elle, est tout à fait captivante, et restitue avec une belle précision le Londres des années 1890, jusqu'en des lieux plutôt délaissés par les romans d'origine.
Quant à l'intrigue, cette intrigue double dont les deux pans ne se rejoignent qu'au tout dernier moment, elle est aussi bien trouvée qu'habilement menée, avec un potentiel de suspens pour le coup plutôt supérieur à celui de la plupart des histoires de Conan Doyle lui-même. Ici aussi, peut-être, est la modernité de ce roman.

Au final, la Maison de Soie va au-delè du simple pastiche ou de l'hommage : c'est une aventure qui trouve tout naturellement sa place dans l'univers holmésien, et y ajoute un petit plus réellement intéressant. Bien joué !
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Le lecteur est forcément suspicieux à la lecture de ce livre, qui reprend l'univers culte de Sir Arthur Conan Doyle et de son personnage célèbre, Sherlock Holmes. Je ne dois pas faire partie de ceux qui l'étaient le plus, à sa lecture, car je n'ai lu que deux romans de Conan Doyle mettant en scène le célèbre détective.

Watson est un homme vieillissant et nostalgique de son amitié si particulière avec Sherlock Holmes, le célèbre détective mais surtout cet homme incomparablement intelligent qu'il a eu le bonheur de côtoyer. C'est ainsi qu'il revient sur une affaire troublante qu'il n'avait pas dévoilée du vivant de son ami, et qu'il a écrit à la fin de sa vie avec la promesse de ses proches de ne le divulguer que cent ans après sa mort. Cette demande déroutante et l'attente de son écriture au crépuscule de sa vie s'expliquent par le caractère horrible et trop choquant des événements, impossible à dévoiler à son époque et qu'il espère plus aisément lisible par des lecteurs mieux préparer à l'indicible.

C'est à peu près la 4e de couverture et c'est la seule chose que je me décide à dire concernant ce roman. Au-délà serait trop et gâcherait le plaisir.
L'histoire est bien menée et nous replonge avec délice dans l'ambiance de cette époque. Holmes nous apparaît relativement fidèle (je pense) à ses précédents récits et Watson tout aussi bon conteur. L'horreur dépeinte dans cette enquête est peut-être effectivement plus sombre que d'autres aventures Holmésiennes.
L'auteur nous balade dans Londres et dans l'enquête en nous perdant un peu, en nous plongeant dans l'obscurité à un moment, pour nous ramener à une lumière aveuglante qui dévoile à nouveau tout le génie de Sherlock qui, bien entendu, avait deux trois longueurs d'avance sur Watson quant au dénouement.

Mais le plaisir reste présent et ce roman est tout à fait agréable, de grande qualité.
À lire, pour retourner une dernière fois peut-être, au 221b Baker Street.
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Merci à Babelio et aux éditions Hachette pour ce partenariat.

Sherlock is back ! Grâce à Anthony Horrowitz, adoubé par les héritiers de Conan Doyle (ce qui n'était pas franchement utile puisque l'oeuvre est tombée dans le domaine public), le célèbre détective revient à point nommé pour entretenir la légende. Opération marketing autour de la sortie (une version adulte et une version jeunesse, mais le texte est le même, c'est curieux...) et parfaitement chronométrée (je parle de la parution française) car le second volet des aventures cinématographiques de Sherlock sort sur nos écrans début janvier 2012. Holmes est partout !

Je tiens à préciser qu'un bon nombre de pastiches ont déjà été publiés. Evidemment, tous ne sont pas de qualité, aussi cette approbation des héritiers de Doyle pourra certainement décider des lecteurs récalcitrants à se procurer La maison de soie.

Dans une préface qui donne déjà le ton - celui de la nostalgie - un Watson vieillissant évoque l'écriture d'un manuscrit relatant une enquête du célèbre détective, et qui ne devra être lu que cent ans plus tard, tant le crime relaté est odieux et implique un certain nombre de conséquences fâcheuses.

Nous voilà donc à nouveau transportés à l'automne 1890. le docteur Watson, délaissant son épouse pour quelques jours, retrouve le grand détective pour une enquête qui se révèle a priori banale : un vol de tableaux et un marchand d'art poursuivi par la vengeance du voleur. le forfait a un cadre plus exotique que Londres, le vol ayant eu lieu aux Etats-Unis, en présence de la célèbre agence Pinkerton.

Cependant, les conséquences de cette vengeance vont entraîner Holmes et Watson dans les bas-fonds de Londres et les conduire à dévoiler les infâmes secrets de la haute société, au cours d'une enquête menée en parallèle de la première.

Horowitz connaît bien l'oeuvre de Doyle, les allusions et clins d'oeil aux enquêtes précédentes sont nombreuses et l'on a plaisir à retrouver de vieilles connaissances : Lestrade que l'auteur réhabilite quelque peu, les enfants des rues, les Irréguliers de Baker Street qui ont déjà aidé Holmes, le frère de celui-ci, Mycroft (les retrouvailles font l'objet d'une scène savoureuse) et un autre personnage important de l'oeuvre, entouré de pénombre et de mystère... Les rebondissements sont nombreux, les scènes dramatiques et les dialogues teintés d'humour entre Holmes et Watson s'équilibrent parfaitement.

Les personnages quant à eux sont respectés, aucune faute de goût. Sherlock est égal à lui-même, ses capacités de déduction sont toujours aussi étonnantes, son flair (presque) infaillible, son sang-froid et son audace sont sans pareils. Anthony Horowitz se démarque toutefois de la copie fidèle en introduisant quelques considérations sociales. Londres apparait moins reluisante que jamais, et Watson se surprend à songer aux enfants des rues, dont le destin était particulièrement cruel à cette époque.
Leur exploitation justement, est le fil conducteur de ces intrigues emboitées. La fin du roman est surprenante, pour une enquête de Sherlock Holmes, et marque une préoccupation bien contemporaine. Je suis un peu étonnée que le roman s'adresse aussi aux jeunes lecteurs.

Que dire de plus ? J'ai pris un grand plaisir à retrouver l'un de mes héros favoris, fidèlement ressuscité par un écrivain dont je connais peu l'oeuvre mais dont j'ai apprécié la démarche. Certes, cette nouvelle aventure du célèbre détective londonien ne révolutionnera peut-être pas le monde de la littérature, mais elle aura le mérite, sûrement, de donner envie aux lecteurs de se (re)plonger dans l'intégrale du Canon.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Si j'adore les histoires de Sherlock Holmes écrites par Arthur Conan Doyle, j'ai toujours tendance à freiner des fers quand il s'agit des pastiches. Je me demande toujours si je vais retrouver l'univers des récits de Doyle et si mon héros ressemblera bien à mon héros.

Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que je ne me sois décidée que maintenant à lire La Maison de Soie (et encore parce que je l'ai trouvé à bas prix lors d'un marché du livre d'occasion).

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle aventure qui a su contenter mes papilles holmésiennes. C'était un bonheur que de retrouver Holmes et Watson et leurs personnalités si particulières.
Le roman fourmille de références au canon : la solution à 7%, la babouche pleine de tabac, les Irréguliers, le thé de Madame Hudson...
La mise en place de l'enquête est d'ailleurs classique avec une première joute verbale entre Holmes et Watson et l'arrivée d'un client exposant son problème.

L'histoire en elle-même tient en haleine et est passablement tarabiscotée. Peut-être un peu trop car la première enquête et ses enjeux disparaît totalement dans la seconde partie du roman au point que je me suis demandée si on finirait par avoir le fin mot sur ces événements.
J'ai eu quelques bonnes intuitions mais dans l'ensemble j'étais loin d'avoir tout compris. La fin et sa double révélation m'a vraiment surprise.

En bref, ce pastiche est une réussite et je ne regrette pas une seconde de m'être laissée tenter. Je trouve que La Maison de Soie mérite amplement les bonnes critiques que l'on trouve sur Babelio.


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Une excellente enquête de Sherlock Holmes, qui respecte tout à fait les textes originaux et fait monter la pression pas à pas...
Commençant comme une enquête "classique" de Sherlock, le mystère s'épaissit au fur et à mesure, les décors passent de la misère au glauque, et les personnages deviennent de plus en plus glaçants.
Le style d'époque est dépoussiéré, rendu très fluide par des descriptions efficaces et un suspense haletant.
Le roman peut être à la fois vu comme un hommage parfait réalisé pour les fans et un point d'entrée idéal pour les novices.
Si vous aimez les mystères et le brouillard poisseux de Londres, n'hésitez pas !
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Les hasards servent notre destinée. Mis bout à bout, ils sont les conséquences de la rencontre entre le docteur James Watson et le détective Sherlock Holmes.
Watson se rappelle son ami et leurs aventures qu'il immortalisait dans des nouvelles. A présent, vieux, retiré dans une maison de retraite, ses souvenirs se teintent de spleen et la nostalgie le fait languir de cette époque, au 221B, Baker Street.
Certainement pour la dernière fois, il écrit une enquête que l'on cèlera dans un coffre et qui ne pourra être lue que dans une centaine d'années. Témoignage sur la misère, les vices, l'impunité de la haute société, les horreurs que l'homme est capable d'imposer à ses frères, l'innocence flétrie… l'histoire doit être racontée…

« Sherlock Holmes me manque tous les jours et parfois, quand je me promène, je m'imagine que je les entends encore ces mots familiers : « le gibier est levé, Watson ! La partie reprend. »"

Londres, novembre 1890,

Profitant d'une petite absence de sa femme Mary, Watson a rejoint pour quelques temps Holmes. Soucieux de la santé de son ami, il s'accorde le privilège de prendre soin de lui et de retrouver leur complicité qui lui manque tant.
Tous deux sont près de la cheminée, dans un bien-être agrémenté d'une tasse de thé, des succulents scones de Mrs. Hudson et des déductions « élémentaires » de l'un, tirant l'admiration béate de l'autre, lorsque Mr Edmond Castairs, marchand d'art, se présente pour solliciter les services du grand détective.
L'homme, persuadé d'être surveillé et menacé, explique une histoire vieille d'un peu plus d'un an. Elle se serait déroulée en Amérique et mettrait en scène un gang de bandits irlandais, les Casquettes Plates, mené par la fratrie O'Danaghue. de la bande démantelée tragiquement, un seul des deux frères a pu s'échapper.
Histoire de vengeance ? Maître chanteur ? Holmes décide d'enquêter malgré les piètres indices et se fait aider par Wiggins et sa bande de gamins des rues pour fureter, épier et moucharder.

Holmes confie à Watson que l'enquête sent le souffre, et très vite, cette simple déduction qui ne reposait sur rien de tangible, prend sa solennité dans le décès d'un enfant. Ross, petit espion au service de Holmes, est retrouvé mort, roué de coups, le poignet ceint d'un ruban de soie blanche.
C'est du côté de l'orphelinat pour les enfants de la rue, que Holmes et Watson vont chercher la moindre rognure d'indice, leur coeur sérieusement lourd, très affectés.
.

Anthony Horowitz s'est assis dans le fauteuil de Sir Arthur Conan Doyle pour écrire une dernière enquête, avec l'accord des héritiers. Cette succession est faite avec intelligence. J'ai retrouvé avec plaisir l'atmosphère et les personnages que j'aime. Autre que Watson et Holmes, nous lisons la logeuse Mrs. Hudson, le jeune Wiggins, Mycroft, l'inspecteur Lestrade et… le professeur Moriarty dans un rôle singulier. J'ai souri lorsque Watson s'excuse d'avoir toujours pensé que Lestrade avait une « figure de rat » et que ses facultés de discernement étaient inexistantes. On le constate dans cette chronique, l'inspecteur de Scotland Yard est profondément humain, fidèle dans ses amitiés et éprouve de la sympathie pour le duo Watson-Holmes.
Hommage, révérence, ce livre que j'ai apprécié, me plonge dans une triste et douce mélancolie. L'auteur le souligne plusieurs fois, Watson est vieux, ses amis sont morts, cette histoire est l'ultime récit qu'il nous conte avec son ressentiment et sa peine.
Le scénario, sombre à pleurer, parle de la misère des enfants de la rue. Petits chiffonniers, raquetteurs, mendiants, ils vivent dans des égouts, des taudis, sous la boue, et sont les premières proies des rapaces. On comprend alors qu'il est nécessaire pour Watson d'exorciser l'histoire par les mots, comme le fait Holmes par le feu, dans les dernières pages du livre.

Un livre que je vous recommande ! mais à lire après ceux de Sir Conan Doyle.
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