AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Isadora Matz (Traducteur)
EAN : 9782721009876
Editions des Femmes (12/01/2023)
4.44/5   9 notes
Résumé :
Deux adolescentes et leur mère, confrontées à la violence et à la misère, tentent de survivre dans le Brésil de la fin des années 70. Enlevées à elle par les services sociaux pour les sortir du bordel où elles végétaient, les deux soeurs sont placées. Contraintes de quitter l'orphelinat pour laisser leur place à de « vraies orphelines », elles doivent retrouver leur mère qui ne viendra pas. Elles sont livrées à elles-mêmes, terrorisées et affamées dans une ville suc... >Voir plus
Que lire après Saisons des feuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nanà Howton place l'action dans le Brésil des années 70, pendant la dictature militaire.
Nous suivons le parcours de Smiley, 15 ans et de sa soeur Porcelaine, 12 ans. Leur vie n'a jamais été facile, mais au moins à l'orphelinat, elles se sentaient plus en sécurité. Mais quand leur séjour là-bas prend fin, elles ne savent plus vers qui se diriger.
Sachant que leur mère négligente et souvent absente ne leur sera pas d'une grande aide, elles prennent la route pour retrouver la trace de leur père. Mais les dangers sont là et c'est Smiley qui doit tout assumer pour assurer sa sécurité et celle de sa petite soeur.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Smiley qui malgré les difficultés et les erreurs, fait tout le possible pour s'en sortir. Mais peut on échapper à sa condition dans un pays où les femmes sont jugées par leur histoire personnelle ou celle d'un membre de sa famille ?

J'ai apprécié le fait que Nanà Howton ne tente pas d'embellir la réalité : le danger et la violence sont bien présents, les solutions miracles n'existent pas...Mais il y a aussi de la tendresse, de l'amour.
Un premier roman que j'ai trouvé réussi.
Je remercie Babelio et les éditions Des Femmes pour la découverte.
Commenter  J’apprécie          170
Brésil - 70' - Dictature militaire.
C'est un roman social dans lequel on s'attache à deux soeurs adolescentes qui quittent l'orphelinat où les services sociaux les avaient placées à cause de leur mère défaillante. L'aînée Smiley est ambitieuse et prête à tout pour échapper à sa condition; elle protège son insouciante cadette Porcelaine.
le récit tourne vite au road trip à la recherche d'un père improbable. L'ignorance et la naïveté des jeunes filles les placent dans des situations à risque et attirent les prédateurs ...
Lyrique, perspicace et tendre, ce roman est une vraie réussite pour une auteure qui débute.

* Les saisons des feux ce sont les périodes durant lesquelles au Brésil on brûle les champs de canne à sucre pour faciliter les récoltes, avec des particules de cendre qui recouvrent tout.
Merci à Masse Critique et les éditions Des Femmes pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          20
Divine surprise que ce premier roman publié en France d'une autrice d'origine brésilienne. Ses deux héroïnes ont vécu tellement longtemps dans l'orphelinat, protégées du monde extérieur, Porcelaine, petite et insouciante et Smiley concentrée sur la protection de sa soeur, qu'elle n'en ont aucune connaissance. Puis, petit à petit, Smiley se souvient : la violence de son père envers sa mère, la fuite de celle-ci avec ses deux filles...

Roman social et d'initiation puisque les deux jeunes filles, Smiley surtout, celle qui est présente à toutes les pages, vont découvrir le monde, comme si elles naissaient adolescentes. La violence ambiante, celle du pouvoir qui réprime toute forme de protestation, les harcèlements et agressions des hommes envers les femmes, la haine et le mépris des hommes envers les prostituées qu'ils fréquentent pourtant assidûment dans des bordels sordides, envers les homosexuels, envers tous ceux qui ne sont pas comme eux, le travail harassant et mal payé, la pauvreté, la grande différence entre riches et pauvres... Tout cela dans une petite ville pour s'éveiller à la vie en douceur, car il en serait différent à São Paulo par exemple où tout est exacerbé mais aussi où il est plus facile de vivre incognito.

Smiley avance pendant les quelques mois racontés par Naná Howton : elle fait le point sur sa vie, tente de comprendre les raisons de ses difficultés : "La vie de Smiley était devenue un flot constant d'amertume. Elle était bien consciente que c'était aussi de sa faute, parce qu'elle se refusait à exprimer de l'amour, le plus effrayant de tous les sentiments. C'était trop dur parce que s'il y avait le moindre risque de ne pas être aimée en retour, elle n'aurait plus qu'à aller mâcher une feuille d'une de ces plantes toxiques qui poussaient sous le figuier et se laisser mourir." (p.194/195)

Smiley et Porcelaine sont attachantes, fortes, elles subissent, se relèvent, luttent. Naná Howton décrit des jeunes filles réalistes et son roman assez conséquent est passionnant de bout en bout. Pas une seule ligne en trop. Fort bien écrit, donc fort bien traduit, il sera bien difficile à un lecteur de le poser pour passer à autre chose.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          10
Je suis venu à ce livre un peu méfiant car parfois, les livres que se déroulant au Brésil sont remplis de stéréotypes: femmes à grosses fesses, carnaval, violence, etc. Il y a de la violence ici, contre les femmes, les hommes, les animaux, les enfants, l'environnement, mais il est si bien écrit, on voit la beauté entre les lignes sanglantes et cendrées. L'histoire de deux soeurs dans une ville où les cendres tombent sans relâche et donc le désespoir imprègne leur vie pourrait être déprimant. Et pourtant, leur amour et leur espoir d'une vie meilleure font de ce livre une leçon de survie pour nous tous.
Commenter  J’apprécie          20
Terminé, enfin. Deux mots, pas plus, pour faire entendre ma déception.
Je suis contente d'avoir refermé ce roman, Saisons des feux, le premier de Naná Howton. Je suis contente et triste à la fois, car j'aurais voulu l'apprécier ce livre qui se déroule dans ce pays qui me fascine tant, le Brésil.
Elle m'a manqué l'ambiance, l'atmosphère que je m'étais imaginée, si particulière. Comment en aurait-il pu être autrement avec le Brésil si différent de la France ?
Je n'ai pas ressenti les émotions des personnages. Je me suis sentie éloignée. Éloignée de tous et de tout.
Cela m'attriste car les thèmes abordés m'intéressent, me passionnent. Malheureusement, je suis restée sur la bas-côté à regarder l'histoire défiler. Dommage.
Ce fut un rendez-vous manqué.
Lien : https://wp.me/pc1Zwg-3NN
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Monsieur Karam était un homme court sur pattes, rondouillet avec une frange qui rappelait à Smiley, Ted Boy Marino, le célèbre lutteur professionnel italien. Il avait la même lèvre inférieure, épaisse, et les mêmes yeux sombres, mais pour une raison ou une autre les traits qui donnaient à Marino un air rêveur dissonait chez son patron. Chez lui, ils n'étaient pas cohérents, comme si ses parents avaient récupéré des pièces détachées à différents fournisseurs pour constituer son visage.
Commenter  J’apprécie          140
Elle avait toujours pensé que lorsqu'on avait honte de quelque chose, même si on n'était coupable de rien, les gens tiraient des conclusions sans chercher la vérité. Le plus petit écart de conduite prenait des proportions démesurées, devenait un stigmate, comme une plaie ouverte et suintante.
Commenter  J’apprécie          40
Sa soeur faisait toujours semblant de dormir et sa mère continuait de bavarder avec le vendeur. Il se penchait vers elle en lui parlant, une familiarité qui ne semblait pas la déranger outre mesure. Smiley était embarrassée, elle se demandait s'il pouvait deviner ce qu'elle faisait pour gagner sa vie. Existait-il un signe de reconnaissance secret, comme pour les francs-maçons? Ou pouvait-on simplement le lire sur le visage lorsque la réputation d'une femme était ruinée?
Commenter  J’apprécie          20
" Les autres chauffeurs aussi parlaient de papillons et de phalènes. Qu'est-ce que ça veut dire, demanda Smiley qui se fichait à présent de paraître naïve.
-Les phalènes, ce sont les prostituées, répondit-il. Elles sortent sur la route ou aux arrêts stratégiques des camions le soir. Comme les phalènes, elles sont attirées par la lumière la nuit. Les papillons, ce sont les vierges, comme toi et ta soeur. Vous, vous êtes des filles de la campagne et vous vous mettez dans le pétrin parce vous ne connaissez rien de la vie.
Commenter  J’apprécie          10
Ne t’inquiète pas tant à propos de tout, dit-elle. Les choses vont s’arranger ; tout ce que tu dois faire, c’est croire. Si tu ne crois pas que Dieu prendra soin de toi d’une façon ou d’une autre, alors crois au moins en toi-même !
Commenter  J’apprécie          10

Video de Naná Howton (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Naná Howton
18 janv. 2023 La editorial francesa Des Femmes Antoinette Fouque acaba de publicar la traducción de ‘Burning Seasons’ primera novela de Naná Howton, escritora brasileña afincada en EEUU desde hace años, en la que nos describe el Brasil violento y machista en el que vivió infancia y adolescencia.
autres livres classés : brésilVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
372 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}