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4,03

sur 7505 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel texte !
Quel plaidoyer !
Quelle thèse !
Mais aussi et surtout quel roman ! Bref, rapide, d'une redoutable efficacité, dès les premiers mots nous vivons littéralement aux côtés du condamné ses derniers jours, ses angoisses, et ses souvenirs, la terrible visite de sa petite fille...
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Victor Hugo fidèle a son image!
Ce qui m'a attiré le plus dans ce roman avec son caractère politique qui représente une requête pour l"abolition de la peine de mort , c'est son caractère psychologique ! l'auteur nous emmène dans le tréfonds de l'âme d'un être humain très simple, il est ,ni héros, ni hercule, ni méchant par nature, ni assassin. c'est vrai , il a versé du sang et il s'en est repenti « moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang ! ».Tout le monde peut s'y identifie .Au contraire , cet homme a beaucoup de projets, il aime sa femme, sa mère et surtout sa fille Marie.il craint qu'ils aient un avenir ténébreux après son exécution . Qui s'occuperait d'eux après moi?
le texte est un attristant monologue qui dure six semaines,allant du jugement jusqu'à l'exécution. le condamné y évoque , son enfance , ses bon souvenirs entre-autres Pepita et Marie ,ses angoisses et son souhait d'etre gracié pour veiller sur les siens.
l'auteur y dépeint la misère que vivent les prisonniers et les forçats , surtout durant les transferts, et y affiche son ras-le-bol de la scène de l'exécution et de la foule qui l'acclame.
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Ce témoignage fictif et universel à la fois d'un condamné à mort dans l'attente de sa sentence est un véritable plaidoyer contre la peine mort.
On ne peut qu'entrer en empathie avec cet homme, cet époux, ce père de famille qui pensait que la mort était préférable aux galères.
Et pendant ces semaines d'attente, il passera par toutes les émotions; la peur bien sûr, mais aussi la colère, pour lui, pour les vivants qu'il va laisser derrière lui et qui ne sont coupables de rien.
On sent sous la plume d'un Victor Hugo encore jeune beaucoup d'humanisme et ce talent qui lui permettra par la suite de dépeindre fidèlement les petites gens, les opprimés, les sans logis, les sans amour.

Ce récit engagé résonne encore aujourd'hui. Parce que les réseaux sociaux, c'est un peu la place de Grève du 21e siècle, là où chacun peut s'adonner à son côté voyeur, se réjouir que le malheur ait frappé le voisin et parfois, pour certains, sentir la sérénité du devoir accompli quand ils croient rendre justice en pratiquant le bashing et en publiant des sentences, cachés sous des pseudos.
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La peine de mort, dans mon imaginaire, est toujours associée au Moyen-Âge : je vois généralement des criminels traînés dans une charrette au milieu d'une populace sale et bruyante pour rejoindre le centre de la place de la ville. Pourtant, la peine de mort n'a été abolie en France que quelques années avant ma naissance. Et le débat est loin d'être enterré (sans mauvais jeu de mot), car les sondages récents montrent toujours qu'une (très courte) majorité de la population souhaite son rétablissement. Il n'est donc jamais inutile de lire les arguments avancés lorsque la question de l'abolition s'est posée.

Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo raconte les angoisses d'un criminel à quelques heures de son exécution : sa détresse, ses derniers espoirs d'obtenir une grâce, ses dernières pensées vers sa petite fille, … À ma grande surprise, ce récit m'a assez peu touché. Je comprends le but de décrire les angoisses d'un homme sans raconter son passé, pour avoir un symbole plutôt qu'un cas particulier, mais le condamné d'Hugo n'est pas si neutre que ça : par sa manière de s'exprimer, par sa naïveté à se faire dérober son manteau par un autre condamné, on comprend d'instinct que ce n'est pas un habitué du crime, et qu'il s'est probablement retrouvé dans cette situation sur un coup de folie, situation assez pardonnable. La ficelle est trop grosse pour moi, et au lieu de me toucher, le récit m'a plutôt rendu méfiant. Faire seulement appel aux sentiments me paraît en plus à double tranchant (sans mauvais jeu de mot), car dans d'autres situations (on peut penser aux récentes attaques terroristes), un appel à la pitié ne fonctionnera pas du tout.

Les deux textes suivants qui ont été ajoutés dans mon édition me paraissent plus pertinents : d'inspiration biographique, « Claude Gueux » raconte le parcours d'un homme qui a commencé sa carrière de malfrat par le plus pardonnable des crimes, celui de voler pour nourrir sa famille, et qui, pris dans l'engrenage judiciaire et dans l'impossibilité de se réinsérer dans la société, finit par commettre des crimes de plus en plus grands pour pouvoir survivre. Une problématique qui se pose toujours aujourd'hui.

« L'affaire Tapner », enfin, nous arrache du monde abstrait pour nous placer devant les détails techniques : un homme, finalement, ça se tue comment ? Et bien généralement, ce n'est pas très joli ; c'est paradoxal, car si plein de gens perdent la vie si rapidement et si « bêtement », un condamné à mort, lui, ne meurt pas si facilement. Tapner a été pendu, a réussi à se dégager les mains, a tenté de se soulever plusieurs fois pour respirer, et il a fallu que le bourreau s'accroche lui-même à ses jambes pendant 10 minutes pour que l'exécution se termine enfin. On sent bien que pour rester dans le cadre de la Justice avec une majuscule, l'exécution doit être nette, propre, chirurgicale. Et la foule qui a hurlé sur le passage du condamné se retourne violemment contre le bourreau s'il doit s'y reprendre à plus d'une fois pour terminer son oeuvre. Or, toutes les méthodes d'exécution connues sont faillibles : la pendaison prolonge l'agonie pendant des dizaines de minutes, la guillotine tombe mal, la hache ou l'épée ne frappe pas où il le faut, la chambre à gaz, la chaise électrique ou les injections létales ne sont pas correctement dosées, … Malgré la créativité des méthodes, tout ça me paraît immonde, et je ne vois pas comment on peut se sentir propre et du côté du Bien après avoir participé à ça.

Ces trois courts textes m'ont plu dans l'ensemble et provoquent beaucoup de réflexion, même si le dernier jour d'un condamné, qu'on m'avait présenté comme un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, m'a finalement laissé assez froid (sans mauvais jeu de mot).
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Un homme écrit, depuis sa cellule, le résultat de son procès, sa condamnation à mort, et décrit ce qu'il vit et ce qu'il pense pendant le laps de temps qu'il lui reste à vivre...

Ce n'est pas une lecture très facile, bien qu'elle soit brève, son désespoir, est poignant, et la visite de sa fille m'a tiré des larmes.

Dire que ce plaidoyer contre la peine de mort a été écrit en 1829, et qu'il faudra attendre encore 150 avant que cela cesse ! La dernière fois que la guillotine a été utilisée en France, c'était au cours des années 70, et... le supplicié a été innocenté après ! Sans ce dernier martyre, qui sait si elle n'aurait pas encore tardé à être abolie ?!
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Un classique enfin découvert. Moi qui suis née après l'abolition de la peine de mort, ce livre m'a rendue encore plus innommable ce procédé.
Ce que je retiens surtout dans ce témoignage fictif, c'est la solitude du comdamné. Elle est cruelle. Et malgré le fait que ce soit tellement bien écrit que je n'ai pas réussi réellement à ressentir de l'empathie pour le personnage, j'ai trouvé ce récit triste. Voilà, un seul mot pour mon ressenti de lecture: triste.
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« Tout condamné [à mort] aura la tête tranchée ». Article 12 du Code pénal français aboli en 1981.

Nous ne savons pas qui il est. Nous ne connaissons de lui que peu de choses : il semble cultivé, il sait lire et écrire, il a une mère, une femme, une fille. Nous ne savons rien non plus de ce crime qui lui vaut d'être condamné à mort. le chapitre 47 titré « Mon histoire » aurait pu nous informer, mais Hugo le laisse vide. Les feuillets qui s'y rattachent auraient été perdus, voire non écrits… le personnage de Victor Hugo n'est pas un condamné à mort particulier, c'est LE condamné à mort, dans sa dimension archétypal.

Une demande de pourvoi en cassation lui laisse un répit. Six semaines de compte à rebours qui ont un goût de torture psychologique. Il obtient le droit et le moyen d'écrire et s'accroche à cette plume qui lui permet de tenir le coup.
Le texte est un long monologue de 140 pages. Il est segmenté en 49 chapitres dont certains peuvent être très brefs (un paragraphe). Par ce moyen l'auteur impose un rythme à la lecture. le condamné nous livre ses états d'âme, ses éclairs de panique, la terreur que lui impose sa fin programmée, la douleur de laisser sans soutient celles qu'il aime.

Un texte classique, engagé et humaniste.
Pour suivre dans cette veine, un autre texte de Victor Hugo paraîtra cinq ans plus tard ou sera abordé à nouveau, entre autres thèmes, celui de la peine de mort : « Claude Gueux ».
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Un court texte pour partager la torture mentale du narrateur, prisonnier à Bicêtre, face à ses derniers jours qui s'écoulent vers une issue inéluctable. Des montagnes russes émotionnelles faites de terreurs et d'espoirs, de colère et de résignation, ponctuées par la peine intime, comme celle, inénarrable, de se voir inconnu aux yeux de son enfant. Il alterne entre des récits rétrospectifs de sa « vie d'avant » et des cinq semaines écoulées depuis l'issue de son procès, et des réflexions sur le vif de cet ultime jour.
À 27 ans seulement, l'auteur n'a pas cherché à nuancer, à excuser son narrateur dont nous ne saurons rien du crime (si ce n'est qu'il a fait couler le sang), à nous apitoyer sur le sort d'un innocent, à ouvrir la discussion sur la nature du crime et la gradation du châtiment : la peine de mort est intolérable, point. « La plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir » : ainsi Victor Hugo présentera son texte dans la longue préface de 1832 dans laquelle il explicite sa position, détaille le contexte d'écriture de ce livre et combat les arguments pour le maintien de la peine de mort.

Au-delà du cri d'indignation contre l'utilisation persistante de la guillotine, il raconte, dans des scènes qui résonnent avec Les Misérables, l'horreur du bagne, de l'enchaînement des prisonniers condamnés à partir pour Toulon, le ferrage des galériens – sort terrible derrière les bravades – et il évoque la difficile réinsertion qui ramène au crime. Les dernières pages, révoltées, approchent la foule, excitée à l'idée de ce spectacle macabre, du sang qui s'apprête à couler.

Même s'il ne m'a pas emportée autant que les pavés d'Hugo – peut-être de par sa brièveté, peut-être à cause de l'absence des descriptions dans lesquelles Hugo excelle, de sa narration aux élans sublimes, de ces passages qui emportent, fascinent, émerveillent, bouleversent par la précision des mots –, c'est un texte passionnant et juste, des mots précis qui disent tout en peu de pages, un concentré de colère contre un système barbare.

Un texte universel et empathique qui ne parle pas d'un homme, mais des souffrances psychologiques engendrées par la peine capitale. Un texte qui questionne le droit de vie et de mort et qui sonne toujours incroyablement juste.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Le titre du livre n'a rien de joyeux et l'histoire non plus n'a pas l'air palpitante. Pourquoi donc lire des histoires aussi tristes alors que la lecture est censée nous divertir et nous égayer ? Je répondrai que la lecture est aussi un moyen de développer son sens critique, sa propre façon de pensée et de se poser des questions sur ce qui nous entoure.
Ce livre est éprouvant car on ressent page après page, minute après minute toutes les émotions du condamné à mort : le choc en apprenant sa mort prochaine, l'espoir qui le maintient en vie, la haine, la colère, la tristesse, le chagrin... On ne connaît ni son nom ni son crime mais c'est impossible de ne pas avoir un peu de compassion ou de pitié pour cet homme. Car, ici la vraie torture n'est pas la souffrance physique: il sait qu'elle est inévitable mais combien de temps ? Une minute ? Une demi-seconde ?
L'auteur est assez malin car il ne se focalise pas sur la nature du crime (que d'ailleurs on ne saura jamais) mais surtout sur la souffrance morale infligée au prisonnier: l'angoisse du temps qui passe, la pensée qu'on ne reverra plus jamais les gens qu'on a aimé, qu'on ne sentira plus le soleil chauffer sur la peau ni l'odeur des fleurs, que le nom de la famille sera traîné dans la boue...Certes, vous allez me dire : il a commis un crime et il doit payer ! Un être humain, par la seule force de son jugement, a-t-il le droit d'ôter la vie d'un autre homme ? Ce livre nous fait réfléchir sur la pertinence de la peine de mort, qui existe toujours dans certains pays. J'ai mon avis sur ce point et Victor Hugo a renforcé en partie mes convictions.
Le style d'écriture est très beau, souvent très poétique. Les descriptions sont magnifiques et sont à couper le souffle. En le lisant, on a l'impression de voir des images de Paris défilées sous nous yeux. L'auteur arrive à nous restituer non seulement les paysages, l'ambiance, les couleurs mais aussi les sentiments. Une partie qui m'a extrêmement choquée : ce genre de condamnation était un vrai spectacle où tout le monde se bousculait pour avoir les meilleures places...Je n'arrive pas à comprendre le plaisir qu'on peut avoir en voyant la tête d'un homme coupée en deux !
Un point négatif ? J'ai trouvé que c'était trop court ! Malgré ce léger défaut, j'estime que c'est un livre qui mérite amplement sa place parmi les chef-d'oeuvre !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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avec toutes les critiques précédentes, que dire de plus?
C'est un magnifique texte / roman engagé, et l'on en vient à se prendre de pitié pour ce personnage, espérant un retournement de situation à la fin...
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