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4,03

sur 7503 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier jour d'un condamné est le premier livre de Victor Hugo que je lis, oui mieux vaut tard que jamais comme on dit.

J'ai trouvé l'histoire très intéressante bien que triste et glauque parfois, mais vu le sujet cela ne pouvait pas en être autrement. La situation de ce condamné fait froid dans le dos, déjà pour la peine capitale, mais avec la perspective de la guillotine c'est terrorisant. L'histoire nous est racontée par le condamné lui même ce qui n'enlève rien à l'effroi bien au contraire on se sent à sa place et l'on découvre sa réflexion et ses peurs, ses regrets et son fatalisme en pleine figure.

L'écriture m'a énormément surpris, je pensais avoir du mal à le lire n'étant pas habitué aux classiques mais finalement c'est très moderne, quasiment comme un roman actuel (à quelques termes près évidemment), cela m'a même donné envie d'en connaître plus des oeuvres de Mr Hugo, je me suis donc procuré un autre de ses romans, le très connu "Notre Dame de Paris".

Grâce à cette petite lecture fort plaisante je vais finalement revoir mes classiques.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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La Justice est aveugle.. Et Victor Hugo est toute la passion qui lui manque.

A une époque où la Justice condamne trop facilement et précipite tout aussi facilement ceux qu'elle attrape à une vie sans rédemption possible, l'écrivain interpelle. Oui, il est plus facile de voir ces condamnés comme l'incarnation d'un Mal quasi absolu ou des déviance de la Nature , mais est-ce vraiment le cas.
Avec son narrateur, dont on ne connaît ni le nom ni le crime pour lequel il a été condamné, Victor Hugo redonne une dimension humaine à la figure du prisonnier. L'endroit qu'il décrit à Bicêtre où il est enfermé ressemble à un Purgatoire grandeur nature plus vrai que celui créé par la prose de Dante. Puis il parle de sa famille, de sa petite fille de 3ans surtout. Puis il tombe sur un autre condamné à mort, un récidiviste sans remord poussé à être la fange de l'humanité par la société française de l'époque.

L'intérêt de ce texte est que même si notre société a évolué, les observations que l'auteur fait sur le système carcéral et son étude presque sociologique et linguistique de cet endroit garde encore quelque chose de très moderne et vrai. de même, dans ces quelques pages écrites au début de sa carrière de romancier, on voit déjà les grands thèmes et les grandes causes pour lesquelles l'ambassadeur de la langue française s'est tellement engagé. La langue à la fois poétique et polémique y est déjà. le sens de la rhétorique de l'auteur est absolument incomparable, et avec de simples énumérations (figure de style d'ordinaire assez lourde) Victor Hugo fait éclore des images fortes et des émotions fortes chez son lecteur.
Il n'y a pas à dire, quelle injustice que l'on définisse le français comme étant la langue de Molière et non la langue de Victor Hugo !
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Derniers instants de vie d'un homme condamné à mort. A quoi peut-il bien penser ? à la peine qu'il a créée ? à ses actes manqués ? aux siens qu'il quittera pour toujours ? Un peu de tout cela … Après moult tiraillements (évasion, pourvoi en cassation) l'homme accepte moralement son sort quand il entend sa propre fille, en face de lui, déclarer que son père (donc lui) est mort. Ainsi, l'espérance, cet ultime trait d'union entre le condamné et les hommes libres venait de s'évaporer.
Il est sans doute là le supplice et non dans le coup fatal conçu dit-on pour "trancher" vite et bien.

Victor Hugo dresse là un parallèle glaçant entre la "banalité" de la vie quotidienne que constate le condamné sur son chemin de croix, et la "normalité" de sa sentence.
On s'interroge ainsi sur la finalité de cet arrêt de mort quand on comprend, tout au long du processus, que l'exécution ne vaut que pour le rituel et le spectacle qu'elle procure.

Propos accessible et bien amené.
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Journal, écrit durant les 24 dernières heures de son existence, d'un condamné à mort. Ce personnage retrace son parcours de la sentence à la potence. Nous ne connaitrons pas son identité, ni le crime qu'il a commis. Il s'agit plutôt de nous partager le monologue intérieur du supplicié. Ses dernières pensées. La nostalgie de son passé anéanti. L'abandon de sa famille. L'angoisse du trépas. Sa marche vers la mort sous les yeux d'un peuple avide de ce spectacle funèbre. Ce récit humanise le condamné, mais c'est véritablement la violente et poignante préface de Victor Hugo qui donne du corps à ce texte ; un véritable plaidoyer politique pour l'abolition de la peine capitale. Les arguments de cet auteur avant-gardiste sont troublant de vérités sur l'inefficacité, l'absurdité et l'horreur de la peine de mort.
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Dans ce court ouvrage de Victor Hugo on sent bien le parti pris par son auteur. C'est clairement un manifeste contre la peine de mort.
On suit les derniers instants d'un condamné à la guillotine et par la plume de Victor Hugo dans ce récit purement fictif mais néanmoins magistralement bien écrit, on est dans la tête et les pensées de ce malheureux condamné et on peut y percevoir toute la tristesse et le désespoir de ce dernier.
Un sacré parti pris par Victor Hugocontre la peine de mort au sein du XIXÈME siècle. Une oeuvre pleine de mélancolie qui bouleverse le coeur du lecteur.
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C'est l'histoire d'un homme.
Il n'a ni nom, ni histoire. Une seule chose fait de lui quelqu'un de différent des autres : il est condamné à mort.
Et, heure après heure, on suit ses pensées, on partage ses émotions. On vit avec lui. Chacune de ses respirations devient la nôtre ; on connaît ses espoirs, ses peurs, ses tourments.
Cela donne un récit haletant, sans temps mort, avec de vraies qualités d'écriture.
Le récit est impitoyable, le plaidoyer sans concession. A la condamnation, s'ajoute le questionnement philosophique ; car, tout au long du texte, la question de la justice semble se poser en filigrane : de quel droit juge-t-on ? A-t-on le droit de juger ? La justice peut-elle seulement être juste ?...
Mais on ne saurait réduire le roman d'Hugo à un plaidoyer politique doublé d'une réflexion philosophique. Car Hugo nous offre bien plus avec le Dernier jour d'un condamné : une oeuvre d'art, et quelle oeuvre d'art ! Alliant un style magnifique et une construction du roman qui confère à celui-ci un rythme haletant.
Déjà dans ce texte, Hugo se place du côté des humbles et des mal-aimés.
Un récit humaniste, puissant et fort.
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Un texte à la partialité parfaitement assumée: Hugo est contre la peine de mort.
Si l'on accepte ce postulat de départ, alors ce récit des six dernières semaines d'un condamné à mort, de la proclamation du jugement à l'exécution finale, vous prend aux tripes!...

On entend les portes claquer, la foule hurler, la guillotine se monter, les ciseaux couper les cheveux du condamné...
Avec lui, on passe de la peur à l'effroi devant la mort programmée, on pleure sa petite fille qui restera orpheline, on frémit devant la foule qui se réjouit du spectacle à venir...

Un texte très fort, donc, qui émeut et fait réfléchir à un sujet qui, ici ou ailleurs, hier, aujourd'hui ou demain, reste toujours d'actualité!
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"Condamné à MORT !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids."

C' est par ce cri d'angoisse glaçant que s'ouvre ce roman puissant et engagé de Victor Hugo, ce réquisitoire, toujours d'actualité, contre la peine capitale. On ne saura jamais le nom du narrateur, ni quel crime il a commis ni les raisons qui l'y ont poussé (ce pourrait être n'importe quel prisonnier) ; le lecteur le suit simplement durant la dernière semaine de sa vie et cela fait frémir.

Ecrit à la première personne du singulier, ce roman assez court mais poignant se présente sous forme d'un journal intime d'un homme face à une mort inéluctable. Victor Hugo nous fait plonger dans la psychologie profonde du personnage, dans ses réflexions conscientes mais également dans ses angoisses, ses sensations, ses rêves - le plus souvent des cauchemars ou des hallucinations. Il recueille aussi ses souvenirs d'enfance et d'adolescence et évoque ses premiers émois. La narration, même si elle suit un mode linéaire, est parfois désordonnée comme l'est assurément le cheminement intérieur de la pensée désespérée du héros. Quarante-neuf chapitres, certains très courts (juste une demie page), pour partager la cellule du prisonnier, s'imprégner de ses souffrances physiques et morales et, avec lui, attendre impuissant l'exécution fatale. Il sera guillotiné sur la Place de Grève, en public, sous les clameurs du peuple venu assister au "spectacle".
"Tout ce peuple rira, battra des mains, applaudira."

Victor Hugo a écrit ce réquisitoire alors qu'il n'avait que 27 ans. Romancier, poète, dramaturge, homme politique... il a toujours milité pour les causes qui lui tenaient à coeur. L'abolition de la peine de mort en est une. Dans un style riche et sobre, précis et limpide, il insiste efficacement sur l'absurdité et la monstruosité des exécutions capitales. Il poursuivra son combat toute sa vie et soutiendra les révolutionnaires condamnés pendant la Commune de Paris.

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Le dernier jour d' un condamnée est sans doute l'un des romans à thèse de Victor Hugo le plus populaire après Les Misérables. L'auteur qui fut à la fois romancier, poète dramaturge mais aussi homme politique très engagé sur la question sociale, la peine de mort dont la question sera un fort enjeu politique dont il combattra.

C'est par ce roman que Victor Hugo dénonce la peine de mort où nous suivons le parcours d'un condamné de la fin de son procès à sa monté sur l'échafaud.
Le condamné raconte son quotidien en prison et ses réflexion brut mais aussi de manière philosophique sur ce qu'il est devenu sur ce qu'il est devenu et son passé. L'histoire est raconté comme un carnet de bord.

Le dernier Jour d'un condamné est une oeuvre incontournable et un classique de la littérature française.
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Ecrit de jeunesse (27 ans), "le dernier jour d'un condamné" offre un plaidoyer un peu larmoyant contre la peine de mort qui m'aura moins touchée que "Claude Gueux" sur le même thème.
Mais il faut le remettre dans son contexte, et c'est un pari audacieux de la part de Victor Hugo que d'avoir choisi, pour faire avancer la cause, d'humaniser le sujet par le biais d'un récit centré sans contextualisation sur l'expression de la souffrance d'un jeune homme qui va mourir.
C'est donc encore une grande oeuvre, bien que petite par la taille, et l'on voit bien, pas loin de deux siècles plus tard, que tout le poids monumental du talent et du charisme du grand Victor que j'adore n'aura pas été de trop dans le débat, qui mettra encore bien des années après lui pour parvenir à sa conclusion.
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