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EAN : 9782021242829
176 pages
Seuil (02/02/2017)
3.83/5   89 notes
Résumé :
Voici le récit d'une vie brûlante, écrit à la hâte dans sa cellule par une jeune femme de vingt-neuf ans qui se doute qu'elle va mourir : « Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c'est parce que je m'attends de toute manière à être fusillée. » Elle le sera en effet, en juin 1931, au « camp à destination spéciale » des îles Solovki, quelques mois après son mari le poète Alexandre Iaroslavski.

« Étudiante pleine de rêves », ainsi qu'elle se déf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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"J'écris pour moi. Écrire pour falsifier la réalité, ça n'a aucun intérêt. D'autant plus que je n'ai rien à perdre. Voilà pourquoi je suis sincère."

Je ressors bouleversée de cette rencontre inoubliable avec Evguenia Iaroslavskaïa-Markon, une jeune femme forte, libre, insolente, indomptable de la trempe de Rosa Luxembourg, habitée par une passion brûlante de vivre qui transparaît à chaque page de cette courte autobiographie rédigée aux Solovki où elle est emprisonnée dans l'île Zaïatski. Elle est lucide sur ce qui l'attend : être fusillée et traînée jusqu'à la fosse commune comme l'a été avant elle son mari tant aimé, le poète Alexandre Iaroslavski, dont elle dit :
"....je ne me suis éprise de lui que peu à peu, davantage à chaque rencontre, et nous ne nous sommes vraiment aimés l'un l'autre qu'après le mariage, chaque année, chaque journée de vie commune rendant notre amour plus grand et plus fort... On pouvait ne pas aimer Alexandre Iaroslavski --- il n'est pas donner à tout le monde de l'apprécier --- mais il était impossible de le désaimer."

Un texte d'une intensité rare, écrit dans l'urgence de laisser une trace, pour témoigner de sa lutte sans concession aucune contre toute oppression et de sa grande compassion pour tout ce qui vit, en particulier les vaincus, les marginaux dont elle aura partagé la dure vie dans les bas-fonds, "sa confrérie constituée de voleurs récidivistes et de paysans dékoulakisés".

Elle deviendra même diseuse de bonne aventure et connaîtra un succès qui lui permettra de survivre tout au long de sa route semée d'embûches, tendue vers son but ultime : retrouver son mari.
".... j'ai voyagé, de ville en ville, et dans chaque ville, je gagnais assez d'argent pour continuer mon chemin...
... ni Moscou, ni Léningrad n'avait d'attrait pour moi ; dans le monde entier, dans l'univers entier, je n'aspirais qu'aux Solovki !"

Et elle conclut : " Vous savez tout de ma vie à présent --- vie de la lycéenne révolutionnaire, de l'étudiante pleine de rêves, de l'amie du plus grand des hommes et des poètes Alexandre Iaroslavski, de l'éternelle voyageuse, de l'antireligieuse itinérante, de la journaliste de Roul (= le gouvernail, journal de l'émigration russe fondé à Berlin entre autres par Vladimir Nabokov père de l'écrivain Vladimir Nabokov), de la crieuse de journaux, de la voleuse récidiviste et de la vagabonde diseuse de bonne aventure !"

Sans oublier ce à quoi elle n'accorde qu'une importance minime : son amputation des deux pieds suite à un accident... ".... événement si insignifiant pour moi que j'ai failli oublier de le mentionner dans mon autobiographie ;..."
Comment ne pas être marqué par une telle rencontre ?





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Le manuscrit autobiographique d'Evguénia Iaroslavskaïa-Markon, qu'elle a intitulé elle-même "Mon autobiographie" -- le titre "Révoltée" lui ayant été attribué par Olivier Rolin dans l'avant-propos de l'édition française de 2017 -- a été découvert en 1996, 65 ans après qu'elle l'eût écrit, en captivité, peu avant son exécution par les bolchéviks.

Malgré la brièveté de ce texte, sa lecture n'est pas aisée, principalement en raison des nombreuses notes ajoutées, dont certaines ne sont pas indispensables.

Au-delà de cet aspect de forme, l'histoire d'Evguénia n'a rien de celle d'une vraie révolutionnaire, surtout dans le contexte des années de la Russie tsariste où elle était encore adolescente et dans celui des premiers temps de l'Union Soviétique. Elle est bien plus rebelle que révoltée, d'ailleurs Olivier Rolin avait envisagé également ce titre.

C'est l'histoire d'une enfant issue d'une famille aisée, d'intellectuels contre laquelle va débuter sa rébellion. C'est une égoïste, ainsi qu'elle l'affirme elle-même, dont les idéaux sont complexes à saisir. Sa rencontre avec le poète biocosmiste Alexandre Iaroslavski orientera indubitablement son comportement rebelle vers une destinée d'errance, de voyou, de voleuse, alors que son intelligence aurait pu favoriser une autre utilité à la contre-révolution, quitte à y laisser la vie, mais au moins avec gloire et honneur.

L'intérêt de son autobiographie réside surtout dans le fait que son manuscrit ait été miraculeusement conservé dans les archives contenant les documents de son procès durant autant d'années, permettant ainsi aux lecteurs du XXIème siècle de découvrir concrètement quelques aspects du bolchevisme. Aujourd'hui, en France, elle serait assurément parmi les casseurs et destructeurs de la démocratie, qu'elle renierait aussi car elle n'est vraiment fidèle qu'à elle-même, ce qu'il convient de lui reconnaître.

Pour ceux qui veulent appréhender de manière approfondie et documentée ces années d'histoire de la Russie, qu'ils abordent l'oeuvre colossale, littéraire, magnifiquement écrite par Soljénitsyne. Ils découvriront l'infinie variété des hommes et femmes qui ont fait ou enduré l'histoire de la Russie à cette époque et oublieront vite cette pauvre Evguénia.
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Acquis mars 2017- lecture reprise le 10 avril 2022


Grand choc de lecture en découvrant ce récit unique, d'une jeune femme de 29 ans, révoltée et dégoûtée à l'extrême par la dictature et les exactions des bolcheviks; lorsque son poète de mari est injustement arrêté, elle décide de pousser sa rage et son indignation jusqu'aux extrêmes limites.
Elle décide de rejoindre les délaissés, les pauvres, " les gueux"...et d'apprendre à voler.

Autant il lui serait très aisé, en tant qu'universitaire, de trouver un poste dans l'administration,mais pour elle,il est hors de question de "travailler" pour ces sales communistes !!!

Elle multiplie les provocations et les attaques envers le régime soviétique...Elle écrit ce texte,sans fioriture, la rage chevillée au coeur et au corps...sachant qu'elle risque sa vie...

Elle ne se bat que pour deux objectifs : ses " gueux" dont elle partage le quotidien et la misère, et
son mari adoré, Alexandre Iaroslavski, emprisonné, en lui rendant visite,lui apportant des colis, tentant de le défendre, se rendant même quelques jours au centre pénitentiaire des Iles Solovki où il a été transféré !

"Et il est allé dans sa patrie soviétique qui, ignoble et stupide, ne l'a pas compris !
Je jure de venger Alexandre Iaroslavski- pas seulement l'être aimé, mais le compagnon d'armes, le complice (...), et surtout le poète génial abattu par votre médiocrité ! Et pas seulement lui: je jure de venger les poètes fusillés (...)
Je jure de venger par le verbe et par le sang tous ceux qui "ne savent pas ce qu'ils font" Et je tiendrai le serment, à condition bien sûr que cette autobiographie ne soit pas vouée à devenir une "autonécrologie" ..."
(p. 60-61)

Un récit rugueux, absolu dans sa détermination et sa révolte...La jeune femme ira au bout de sa rage et de sa colère contre le régime, qui contrairement aux espoirs et aux paroles, ne libérera pas " le Peuple" mais l'écrasera et le fera vivre dans la Terreur....elle ira au bout...au prix de sa vie !

Voir lien : https://www.babelio.com/auteur/Evguenia-Iaroslavskaia-Markon/425255/citations/1193659
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« Va avec l'offensé, va avec l'humilié – mets tes pas dans leurs pas ; où s'entend le malheur, où pèse la douleur – sois le premier là-bas... »

Révoltée parce qu'il fallait bien lui trouver un titre et que celui-là correspondait plutôt pas mal à la moelle de ce livre coup de poing – retrouvé il y a peu – écrit par une condamnée à ce que la Tchéka, police politique Russe post-Révolution, appelait précieusement "la plus haute mesure de protection de la société", comprendre la peine de mort.
Et en effet, révoltée, c'est bien le moindre des adjectifs pour qualifier Evguénia Iaroslavskaïa-Markon, l'auteure de cet impressionnant témoignage dont elle nous assure (et il n'est pas question de douter d'elle) qu'il a été écrit dans l'urgence. Une allégation qui laisse pantois. Quoi ? ce manuscrit aurait été écrit à la va-vite ? Bonjour le talent !
Alexandre Iaroslavski, son mari, écrivait des poèmes ; quel dommage qu'elle n'ait pas suivi son exemple, une auteure pareille nous aurait laisser des petits joyaux. Sûr qu'on est passé à côté de quelque chose.

Mais Evguenia, avant l'amour des mots, érigeait l'amour de la vie au centre de la sienne, vie de bohème, de clochards, d'escrocs à la petite semaine, de voleurs, de prostituées, bref des mis au ban de la bonne société... Devant cette vie d'aventures, elle ne tarit ni d'éloges ni de compassion envers ses contemporains du moment qu'elle les trouve authentiques dans leur alternative de vie... Et quoi de plus sincère que le peuple des bas-fonds ?! Pour elle, rien. Dès lors, elle ne désire plus que rejoindre tous ces gueux dont elle rêve de partager les péripéties.
Un choix qui lui vaudra l'emprisonnement, pensez, brigande ET opposante politique !! Jackpot pour la Tchéka qui, après avoir exécuté son mari, ne laisse pas beaucoup planer le doute sur le sort futur d'Evguenia.

Et pourtant sa naissance la destinait à tout sauf à cette vie de gangstérisme. Née dans la bourgeoisie russe qui lui voit déjà un avenir notable dans la haute société slave, elle réfute cette trajectoire et commence à se rebeller durant ses études secondaires dont elle se fera vite jeter propre et bien. Qu'importe, la Révolution de 1917 pointe son nez et c'est avec engouement qu'elle y participe. Engouement qui sera de courte durée, le communisme autoritaire une fois au pouvoir ne fera de cadeaux à personne et surtout pas aux anarchistes dont elle se réclame.
Le réveil est douloureux mais comme elle s'en rendra compte par la suite : « La notion même de révolution figée dans la victoire est absurde, tout comme celle de mouvement arrêté : si c'est arrêté, ce n'est plus une révolution ! La révolution, par essence, est un mouvement orienté vers le renversement du régime. »

Tout en sachant qu'elle va mourir sous peu, Evguenia crache (au sens propre et figuré) sur ses bourreaux, leur tient tête lors des interrogatoires et, même une fois exécutée, nous laisse en héritage sa Liberté spirituelle et son intelligence que ses tortionnaires, malgré tous leurs efforts, n'auront pas réussi à lui ravir.
Пиздец ! Quelle vie, quelle insolence, quel courage... quelle femme !!
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Voici le journal d'une jeune femme hors du commun, il a été rédigé peu de temps avant sa mort, dans un camp au Solovki, elle avait alors, 29 ans.
Evguénia Markon fut une femme résolue, sans faille, une femme totalement engagée vers la voie révolutionnaire. Très jeune elle quitte « l'atmosphère paisible et repue du « cocon familial », elle plaque aussi ses études de philosophie et milite avec rage et détermination. Mais, déçue par la dictature des bolchevicks elle s'engage dans une autre voie qu'elle juge plus révolutionnaire : vivre comme et avec les déshérités.
Son goût du risque et sa volonté de « connaître et de vivre tout mode de vie » la pousse tout naturellement à « se frotter à la racaille ». C'est ainsi qu'elle côtoie le monde de la rue, celui des petits truands, des voyous et des putes … Elle vit dans la rue de petits boulots, vend les journaux, et s'impose des privations au profit de plus pauvres. Elle devient vite chapardeuse et voleuse ! Etonnant cette femme extraordinaire, courageuse, qui jamais ne renie ses convictions même au péril de sa vie. Mais comme nous dit Olivier Rolin dans l'avant propos : « Elle s'est lourdement trompée en voyant dans la pègre l'armée régulière de la révolution permanente. Tous les grands témoignages sur les camps, de Soljénitsyne à Chalamov, d'Evguénia Guinzbourg à Julius Margolin, sont unanimes à décrire les droits communs, les ourkas, comme les auxillaires de l'administration du Goulag, les ennemis féroces des détenus politiques. S'être trompée n'enlève en rien son courage, qui force l'admiration ».
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critiques presse (3)
Bibliobs
16 mai 2017
Olivier Rolin a exhumé un texte unique en son genre, écrit "à l'article de la mort" par une jeune bolchevique qui fut fusillée en 1931. Hallucinant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
09 mars 2017
Le récit insolent et libre d’une vie insoumise.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
17 février 2017
L'essai est proprement saisissant, chaque mot porte car il vient d'un cœur à vif.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Critique presse- Télérama_ Par Gilles Heuré

Après la révolution de 1917, l'auteure quitte son milieu bourgeois pour celui de la pègre. Arrêtée, déportée, elle sera exécutée. Un récit bouleversant.
Dès l'adolescence, Evguénia, née en 1902, enfant de la bourgeoisie intellectuelle juive de Saint-Pétersbourg, happée par la révolution de 1917 et les espoirs qu'elle suscite, forme le projet de travailler en usine. Rapidement ­devenue militante, vendeuse de journaux à Moscou, elle s'impose une ­discipline de fer, mange peu, abandonne ses études de philosophie pour partager le sort des plus pauvres et vivre dans la clandestinité. Mais vite, elle comprend que les bolcheviques ont mis la révolution « sous tutelle » pour en faire un régime figé et policier et qu'ils sont ainsi les vrais contre-­révolutionnaires. Mariée au poète Alexandre Iaroslavski, Evguénia va mener une vie aventureuse, fera des conférences à travers l'Union soviétique, ira à Berlin, à Paris et, revenue à Moscou, vivra parmi les voleurs et les prostituées, la pègre et la classe des « va-nu-pieds » constituant la seule classe sociale qui, selon elle, mène les vraies révoltes contre la société. Diseuse de bonne aventure, voleuse elle-même — elle détaille avec précision ses modes opératoires —, animée d'une haine féroce à l'égard des tchékistes, elle sera plusieurs fois arrêtée par la Guépéou, la police d'Etat, et retrouvera, à peine libérée, le monde de la rue, avant d'être de nouveau incarcérée puis déportée en Sibérie. Elle sera exécutée en 1931, à l'âge de 29 ans, dans le camp des îles Solovki (1) .
Ce récit brut et rugueux écrit en captivité, autobiographie d'une sincérité absolue (amputée des deux pieds après être passée sous un train, Evguénia évoque l'épisode comme une simple anecdote) a été découvert en 1996 dans les archives des services secrets russes. « Je n'ai rien à perdre. Voilà pourquoi je suis sincère », écrit-elle juste avant de mourir, revendiquant sa fierté de faire partie des intellectuels asociaux. Dans une postface, Irina Fligué, directrice du Mémorial de Saint-Pétersbourg, éclaire les circonstances dans lesquelles a été découvert ce manuscrit qui constitue un document exceptionnel et bouleversant sur les premières années de la Révolution russe. — Gilles Heuré

(1) L'écrivain Olivier Rolin, éditeur du livre, a consacré à ce camp le très beau documentaire Solovki. La Bibliothèque disparue (2014).

| Ed. du Seuil, avant-propos d'Olivier Rolin, postface d'Irina Fligué, traduit du russe par Valéry Kislov, 176 p.
Gilles Heuré
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Cette écharde du pardon universel, je la porte toujours en moi, et tout en haïssant le système --- par exemple, votre système "soviétique" --- je ne reporte jamais ma haine sur les hommes. Si je vois un tchékiste se noyer, je lui tendrais la main sans réfléchir, pour le sauver, ce qui ne m'empêcheras pas, bien entendu, d'abattre le même homme dans l'exercice de ses fonctions... Une serpillère sale n'est pas coupable d'avoir à nettoyer les toilettes, mais quand ladite serpillère offense la vue, on est obligé de la jeter à la poubelle.
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Nous n'avions pris pour tout bagage qu'un rechange de linge de corps et ce que nous possédions de plus précieux : nos manuscrits et notre machine à écrire. Nous traitions celle-ci comme un être vivant, comme une personne proche ; pas étonnant ! elle était après tout le troisième compère de notre jeu créateur ! Ce n'est pas un hasard si Iaroslavski, dans le poème « La racine de Je », plaisante en disant de la machine à écrire qu'elle est sa deuxième femme [...] et à présent que nous nous apprêtions à passer la frontière, Iaroslavski, d'ordinaire aussi négligent que moi à l'égard des autres objets, la portait avec précaution, comme un enfant, dans un sac à dos…
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Et il est allé dans sa patrie soviétique qui, ignoble et stupide, ne l'a pas compris !
Je jure de venger Alexandre Iaroslavski- pas seulement l'être aimé, mais le compagnon d'armes, le complice (...), et surtout le poète génial abattu par votre médiocrité ! Et pas seulement lui: je jure de venger les poètes fusillés (...)
Je jure de venger par le verbe et par le sang tous ceux qui "ne savent pas ce qu'ils font" Et je tiendrai le serment, à condition bien sûr que cette autobiographie ne soit pas vouée à devenir une "autonécrologie" ... (p. 60-61)
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Extrait de l'avant-propos de Olivier Rolin :
Lorsqu'elle veut quelque chose, elle le veut jusqu'au bout, dans ses dernières conséquences. Lorsqu'elle pense quelque chose, elle le pense et le proclame jusqu'au bout, sans égard aucun pour le danger encouru. Rien qu'elle méprise plus que les déclarations qui n'engagent à rien, ce que nous appellerions aujourd'hui des postures (et Dieu sait que nous y sommes habitués). La considération du danger ne semble pas faire partie de son rapport au monde. La plupart des victimes de la terreur stalinienne finissaient par "avouer" des crimes imaginaires dont on leur avait dicté la liste. Elle, elle proclame librement, elle tient à consigner de sa main des opinions dont la moindre, elle le sait, vaut la mort. (...) Je ne sais s'il existe d'autre exemple d'une si éclatante intrépidité, d'une liberté si insolemment affirmée dans les fers.
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