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Jean-François Laffont (Traducteur)Tadahiro Oku (Traducteur)
EAN : 9782234054721
232 pages
Stock (30/11/-1)
4.24/5   19 notes
Résumé :

Rédigés entre 1937 et 1953, ces textes inédits, qui ont parfois été développés en roman, ne cessent de surprendre par leur beauté soutenue, leur mystère, leur mélancolie et, toujours, leur vision aiguë d'un monde à la sérénité trompeuse.

Que ce soit dans Au bord du lac (dont le narrateur, un vieil homme aigri, refuse de reconnaître que son intransigeance égoïste l'a voué lui à la solitude et sa famille au malheur).

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Inoue Yasushi a démontré avec des oeuvres comme le fusil de chasse, Paroi de glace, etc, ses indubitables qualités de romancier. Il fut également un maître de la nouvelle.

Au bord du lac se composent de cinq récits plus ou moins étendus, dont certains furent repris sous forme de romans par la suite. Chacune tourne autour de la présence du lac Biwa. Inoue Yasushi y dépeint à chaque fois des personnages intenses et dotés d'une grande profondeur. Qu'il s'agisse d'un vieillard aigri et acariâtre qui ne doit qu'à lui-même sa situation ou un artiste mélancolique fou amoureux d'une jeune fille dont il dut se séparer, de l'évocation d'un moine du mont Koya tout ce qu'il y a de licencieux et de peu recommandable ou encore d'une jeune étudiante pleine de secrets, soeur du contrôleur du barrage d'Ohata, tous restent ancrés dans la mémoire du lecteur et continuent de l'accompagner une fois le volume refermé.

Inoue Yasushi est un magicien des mots et les atmosphères qu'ils tissent autour de ses protagonistes sont tout simplement envoûtantes. C'est pur plaisir pour les yeux et l'esprit que d'ouvrir un de ses livres, roman ou recueil. Je suis heureuse de constater qu'il me reste encore un certain nombre de ses ouvrages à découvrir, dans des genres très diversifiés puisqu'il a abordé aussi bien le roman historique que le récit d'amour, l'autobiographie comme la peinture de ses contemporains. Que de plaisirs littéraires à venir!
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Cinq nouvelles dans le pur esprit nippon, où la simplicité d'écriture donne toute sa place aux petites touches poétiques de la nature environnante. Elles représentent l'art d'esquisser des choses sans réelle importance mais qui reflètent simplement des rapports humains, familiaux ou amoureux. C'est à chaque fois un récit à la première personne, juste quelques passages survenus dans un passé plus ou moins lointain de la vie d'un homme.

J'ai trouvé particulièrement belle celle intitulée Les pruniers blancs : une visite surprise d'une étudiante chez un peintre, une jeune fille dont le physique est tout le portrait de Kimiko, un amour passé qui a pris naissance sur les rives d'un lac. Une autre visite cérémonieuse se fera sous les branches des cerisiers en floraison avant que la jeune fille se marie. Elle sèmera le trouble dans le couple du peintre. On y retrouve toute la pudeur du Japon dans les paupières baissées alors qu'un malentendu plein de mélancolie se déroulera dans un décor montagneux où les pruniers sont en fleurs.

Dans un registre complètement différent, la nouvelle qui donne son titre au recueil est narrée par un vieux savant. Imbu de sa personnage, de son savoir et de ses recherches scientifiques, il râle contre l'inconstance qui règne chez lui et se délecte que sa fugue de la maison sème sûrement la panique chez ses enfants. Dans une auberge avec vue sur le lac Biwa et le mont Hira, avec un sens critique aigu, il nous éclaire sur son égoïsme, son absence totale d'implication dans l'éducation de ses enfants et ses conséquences. Un autoportrait peu flatteur renvoyé par le mont Hira et qui se reflète sur la surface calme du lac.

Il y a aussi les hauts séquoias sur les sentiers sinueux menant aux temples et qui nous font suivre les traces d'un moine bouddhiste expulsé de son monastère à l'ère Meiji. Cette histoire est un peu poussive et manque un peu de détails sur la vie effective de ce moine. J'ai trouvé sa lecture monotone.

Cette escapade nippone se termine par une anecdote tracée sur à peine cinq pages. Elle tourne autour de l'arbre fétiche de l'auteur, l'Asunaro, plus précisément sur l'origine du mot qui représentera la réalisation ou non des idéaux de jeunesse.
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Après l'envoûtante lecture du roman "Le fusil de chasse", je poursuis mon agréable découverte de Yasushi Inoué, écrivain incontournable de la littérature japonaise. Grand romancier, il fut également un auteur très reconnu de nouvelles.

"Au bord du lac" est un recueil de cinq nouvelles. Dans la première d'entre elles (qui porte le titre du livre), l'auteur fait un portrait sans concession d'un vieil homme, Miike Shuntaro. Universitaire à la retraite, rivé à lui-même et à ses seules ambitions personnelles, méfiant, rancunier et acariâtre, il va irrémédiablement s'isoler de tout son entourage familial et social.

Le second titre "Le cahier du moine Tchoken" relate l'histoire d'un chercheur en histoire de l'art qui vient retrouver son ancien professeur, Yoshimura, au temple du Mont Koya situé dans une zone montagneuse. Lors de son séjour, il va trouver des manuscrits anciens qui rendent compte de la vie dévoyée et recluse d'un moine nommé Tchoken. Il va alors décider d'orienter ses recherches vers ce personnage très singulier pour tenter de retracer les derniers jours de sa vie.

"Les pruniers blancs" compose la troisième nouvelle du recueil. L'histoire débute par la visite imprévue d'une jeune femme au domicile du célèbre peintre Ri-itchi Kutani. A la vue du visage de la jeune inconnue, l'artiste est saisi, bouleversé par sa ressemblance avec une femme qu'il a connue et aimée par le passé. Entre énigmes, nostalgie et douceur, le peintre va refaire le parcours des années de sa jeunesse.

Suit ensuite "Le descendant" (la nouvelle qui a ma préférence), le récit du voyage de M. Tadokoro qui se rend dans une petite station thermale appelée Ohata située en bordure d'un lac. Il s'y déplace à l'invitation d'un parent éloigné, Sawa Miyosaburo, qu'il n'a jusqu'ici jamais rencontré. Ce dernier est contrôleur au barrage d'Ohata. Il y fera également la connaissance de Mayako, la jeune soeur de son hôte, étudiante rentrée de Tokyo avec au fond d'elle un secret caché. M. Tadokoro (également narrateur de l'histoire) venu collecter des informations sur l'histoire et les coutumes religieuses des petits ports de pêche de la région, va s'attacher à chacun de ses deux lointains parents, l'homme et sa jeune soeur, éloignés l'un de l'autre.

Le recueil se termine par "Asunaro", très courte nouvelle (la plus ancienne, écrite en 1937), - à ne pas confondre avec le roman autobiographique du même nom écrit par Yasushi Inoué en 1953 - fait le récit d'anciens étudiants qui se retrouvant, comparent tour à tour ce que furent leurs projets, leurs ambitions et ce qu'ils sont devenus jusqu'à aujourd'hui.

Les cinq nouvelles que composent "Au bord du lac" sont d'inégale longueur mais forment entre elles un tout très cohérent. Moins tragiques et moins réputées que "Le fusil de chasse" ou encore "Le maître de thé" (que je vais m'empresser de lire), j'y ai cependant retrouvé la même prose charmeuse, la même empreinte nostalgique, la même sensibilité accordée à la fragilité des choses et des êtres. Ce fut pour moi, un très agréable moment de lecture.
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Quelques nouvelles qui montrent le lent écoulement du temps, les relations humaines, une certaine nostalgie (mais pas sur l'air du "c'était mieux avant"), un attachement aux autres, de l'empathie... le tout emballé dans une bonne dose de poésie et de douceur de vivre. C'est Yasushi Inoue, évidemment.

Que dire de plus? C'est paisible, relaxant, propice à la méditation, à l'intériorisation des sentiments. Chez Inoue, on prend le temps, le monde est beau, même s'il est cruel et n'efface pas les blessures de l'âme. Il se dégage une foi dans l'autre, dans l'être humain qui fait plaisir à lire. Que ces nouvelles datent d'assez longtemps ne change rien à leur impact. C'est intemporel.
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Cinq magnifiques nouvelles,dont quelques unes sont devenu des romans.Dans la première nouvelle "au bord du lac" qui donne son nom au livre,le narrateur ,un vieille homme raconte sa solitude et le naufrage de sa famille du à son égoïsme,et ses ambitions de carrière pour lesquelles il a tout sacrifié.Dans toutes ces nouvelles,la nature,la culture japonaise sont présentes.Ceux sont des textes pleines de mystère.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
(contenu d'une lettre)
"J’ai pris la liberté de vous envoyer, sans que nous en soyons convenus, ma belle-fille Misako. Par mon mariage, j’ai pris le nom de Suga, succédant à la défunte Kimiko que vous avez connue. Mon mari étant lui aussi décédé il y a quelques années, nous vivons toutes deux, mère et fille, une vie triste et recluse. Par bonheur, Misako a, comme vous le voyez, magnifiquement grandi. Elle voudrait devenir artiste peintre et j’aimerais recueillir, sur ce point, votre avis. Pour ma part, je pensais faire de Misako une simple femme d’intérieur. Mais elle, qui sort à peine de l’enfance, rêve de s’inscrire, après ses années de collège, dans une école d’arts plastiques de Tokyo. Si cela vous semble nuisible ou irréalisable, je vous demande de bien vouloir le lui dire sans détour. Profitant de ce lien très indirect qui nous unit, je me suis permis de vous imposer cet embarras. Veuillez m’en excuser…"
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Depuis ce promontoire, le panorama était superbe. Tout différent des vues banales que j'avais depuis l'autocar. Les cerisiers en fleur semblaient des flocons d'ouate essaimés sur le pourtour du lac. Un moutonnement de petits nuages projetait ça et là des ombres mouvantes sur le lumineux paysage printanier dominé, sur la droite, par la masse immaculée du fameux mont Yatsugatake.

(in "Le descendant")
p. 184
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Après avoir étudié l’allemand pendant tant d’années, comment peut-il l’avoir oublié à ce point ? Sadamitsu, lui, a des connaissances en littérature allemande. Comme il traduit Goethe, il est capable de le lire, mais je crois bien que c’est le seul auteur qu’il comprenne. Depuis son enfance il a eu cette particularité. D’ailleurs, je doute de l’authenticité de « son » Goethe. En ce qui me concerne, j’ignore quelle était la vraie personnalité de ce célèbre homme de lettres mais, si j’en juge d’après Sadamitsu, ce devait être un individu insaisissable et nerveux. En tout cas le poète Goethe ne méprisait pas ses contemporains. Il savait vivre en bonne entente avec ses frères et sœurs.
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Si le monde était bien fait, ce monument aurait déjà sa place dans les bibliothèques du monde entier. Et voilà que mon propre fils trouve normal de revendre ce précieux bien à son profit, en prétendue compensation des efforts et de l’argent que lui coûtent les soins dont il m’entoure. Lorsque je lui ai demandé de me rendre les douze mille yens que lui avait rapportés cette vente, il m’a jeté un regard haineux. Ce que je voulais, c’était avoir cet argent dans le tiroir de ma table. J’aurais pu alors travailler l’esprit en repos. Depuis toujours, j’ai mené une vie misérable que, par nature, je supporte très mal
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Quitte à emprunter, quand j’ai désiré un objet, je l’ai toujours acheté, j’ai toujours mangé ce qui me faisait envie et ne me suis jamais privé de boire autant que je le voulais. Un chercheur ne peut se priver. Qui n’a jamais fait de la recherche ne peut comprendre cela.
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Videos de Yasushi Inoué (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasushi Inoué
Extrait du livre audio "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué lu par André Dussollier. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 19 mai 2021.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-fusil-de-chasse-9791035405090
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