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3,76

sur 738 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roman d'apprentissage, A moi seul bien des personnages semble s'enliser, dans un premier temps, dans les tergiversations amoureuses du narrateur et dans les analyses littéraires tortueuses des grands classiques du théâtre anglophone.
Le lecteur se sentira tout d'abord désoeuvré et découragé devant ces longueurs inutiles qui n'apporteront, finalement, rien à l'intrigue. Cette mise en abîme, néanmoins, m'a vite rappelé l'univers d'Une Prière pour Owen dans lequel le moindre détail prend tout son sens à la fin du roman et vient se placer délicatement au sein d'un puzzle que l'auteur semble avoir densément travaillé. Ici, néanmoins, il n'en est rien et la « révélation » finale à laquelle je m'attendais n'a pas eu lieu.
Néanmoins, on retrouvera avec plaisir ce regard critique grinçant porté par Irving sur l'Amérique puritaine des années 60, à travers cette galerie de personnages qui constituent l'univers familial du jeune William. C'est d'ailleurs avec beaucoup de justesse que l'auteur décrypte le processus de l'attirance physique et des choix amoureux.
Nous qui avons vécu de plein fouet la vague du SIDA dans les années 80, ne sommes pas insensibles à la dernière partie du livre qui prend à bras le corps cette épidémie que nous avons suivie sur nos écrans de télévision ou qui nous a touchés de près ; mais, maladresse de l'auteur ou mauvaise compréhension du lecteur que je suis ( ?), ce « mal du siècle » apparaît comme la punition à la déviance sexuelle ou à son acceptation. Seul le narrateur est épargné, dont la bisexualité apparaît peut-être, aux yeux de la société, comme une hésitation excusable entre homosexualité et hétérosexualité.

A moi seul bien des personnages, déroutant et savoureux, est avant tout un témoignage en faveur de la tolérance la plus absolue, pour l'acceptation de l'autre, quel qu'il soit, et, en cela, le théâtre de Shakespeare en toile de fond est un hommage des plus spirituels au dieu du théâtre et de la mise en abîme.
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e vais me confesser et c'est avec grand honte que j'avoue n'avoir jamais lu de romans de John Irving jusqu'à ce jour. Je dois être la seule. Eh bien, c'est sans regret et avec beaucoup de plaisir que j'ai dévoré ce pavé de 471 pages. le sujet est passionnant, le style est fluide – donnant parfois l'impression d'une retranscription d'un langage parlé, ce qui peut être gênant pour certains lecteurs -, l'humour est très présent malgré la gravité des sujets abordés, le personnage principal attachant. Ce dernier, au patronyme variable, que nous appellerons Bill pour simplifier, est né en mars 1942 et ce roman retrace sa vie amoureuse et sexuelle de son adolescence à nos jours. Bill est né d'une relation fugace entre sa mère et un artiste à la sexualité plutôt louche et a été élevé par un beau-père aimant et compréhensif. Les personnages féminins sont quant à eux beaucoup plus complexes et pas toujours bienveillants. Il y a une part autobiographique évidente chez Bill adolescent. Puis John Irving choisit de diriger son histoire vers la difficulté de choisir son orientation sexuelle, d'habiter son corps, de vivre dans un corps d'homme lorsque l'on se perçoit femme et vers les années 1980-1990 où le SIDA fut cruellement meurtrier, aucun traitement n'ayant fait preuve d'efficacité à cette époque. J'ai adoré les références en fil rouge à William Shakespeare et je n'ai eu qu'une envie, celle de relire mes classiques anglais. Et comme l'écrit J.-B. Pontalis « (Et) si le génie de Shakespeare résidait en ceci : avoir réussi à conjuguer l'inconscient intelligent, malicieux, énigmatique (mais les énigmes, voir Oedipe, finissent un jour ou l'autre par être résolues) et l'inconscient pulsionnel ou s'entrelacent vie et mort ? » (1).

Car il s'agit bien ici de l'entrelacement entre la vie et la mort, entre l'Eros et le Thanatos.

(1) Edmundo Gomez Mango, J.-B. Pontalis, Freud avec les écrivains, Ed. Gallimard, p.41
Lien : http://liresortiraparisetail..
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Il y a dans le dernier roman de John Irving, A moi seul bien des personnages, cette rencontre justement, entre des Edmund White, Gore Vidal et Will Self, monstres de la littérature gay anglo-saxonne, et de bien d'autres encore, que Bill, bisexuel né en 1942, condense dans ses interrogations, ses expériences amoureuses, en débutant sa narration par une singulière bibliothécaire exubérante : no frost…

A la manière de Dorian, qui avait marqué, il y a une dizaine d'années, par l'Imitation du puissant Self, le monde gay, Irving prend « le parti du bi ». Evidemment, on peut se demander si une approche psychanalytique des êtres humains est suffisamment sérieuse pour se lancer dans un roman voulant tenter de comprendre le parcours d'un bisexuel : les psychanalystes ne haïssent-ils pas les homosexuels ?

Il y a toujours, dans les explications de nos penchants, tendances, attirances, trop de part donnée à l'intellectualisme de la psychologie ou à la bigoterie des bondieuseries. Terre-à-terre, regardons nos chiens qui se comprennent les phéromones à coup de truffe : bisexuel ou non, c'est aussi par là qu'on aborde le cul !

(Parue dans Blake n°60)
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1EvME8l
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un bon cru
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Ce roman drole et tragique traite des chemins de la tolérance et de la différence sans jamais tomber dans le voyeurisme.
J'ai eu un peu de mal à m' attacher à l'histoire au début pourtant je trouvais les personnages attachants et originaux ; je trouvais le scénario confus.
Mais dès que Bill est adulte j'ai adoré.
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Ce roman drole et tragique traite des chemins de la tolérance et de la différence sans jamais tomber dans le voyeurisme.
J'ai eu un peu de mal à m' attacher à l'histoire au début pourtant je trouvais les personnages attachants et originaux ; je trouvais le scénario confus.
Mais dès que Bill est adulte j'ai adoré.
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Ce n'est pas un excellent Irving et je ne comprends pas les critiques très élogieuses que j'ai pu en lire. Certes, Irving est un admirable conteur mais j'ai trouvé le premier tiers passablement brouillon. Pour découvrir Irving, je recommande plutôt son précédent livre, Dernière nuit à Twisted River, mais un Irving moyen est toujours largement supérieur à bien des romans (ici ou là).

William Abbott, écrivain vieillissant, raconte sa vie sentimentale qui commence au collège où il est pris d'un « béguin » pour son jeune beau-père puis tombe sous le charme de la bibliothécaire locale, Miss Frost. Bien des non-dits sur son père, sur Miss Frost, entourent William. Ces années de collège sont aussi marquées par l'ascendant de Kittredge, un de ces condisciples, sur Abbott et son amie Elaine.

La première expérience avec Miss Frost permet à Abbott d'assumer une sexualité différente, bisexuel avec un grande préférence pour les travestis. Abbott traverse les années sida à New York, perd de nombreux amis et finit par s'installer dans sa ville natale du Vermont où il devient prof de lettres.

Donc voilà le grand thème, l'homosexualité ! Cela doit faire frémir les bourgeois wasp et bien pensants mais je ne pense pas qu'ils lisent Irving. L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable est beaucoup plus corrosif et je ne suis pas du tout convaincu par son personnage. le narrateur pourrait ressembler à Irving, né en 44, habite dans le Vermont, amateur de lutte mais je trouve qu'il en a fait une caricature, qu'il essaye de le rattraper en montrant qu'il n'est pas complètement gay puisqu'il aime aussi les femmes. Ce livre véhicule beaucoup de clichés, par exemple pourquoi faut-il que les 2 garçons homos aient des problèmes d'élocution ? Par moment je me demande si Irving n'est pas d'accord avec le protagoniste qui insulte le narrateur et lui lance : « Vous êtes bisexuel, c'est bien ça ? vous trouvez que c'est normal, que c'est naturel ? que ça mérite de la sympathie ? vous n'êtes qu'un golfeur ambidextre. »

Je pense que sur le même thème Maupin et ses Chroniques de San Francisco sont beaucoup plus réussies, plus drôles et déjantées. Accordons toutefois à Irving le mérite de ne pas juger, de faire un plaidoyer pour la tolérance et cela pourrait se résumer dans cette phrase : « Mon jeune ami, je vous prierai de ne pas me coller d'étiquette. Ne me fourrez pas dans une catégorie avant même de me connaître. »

Le théâtre est un autre thème qui traverse le livre et qui m'a beaucoup plus séduit, même s'il est mineur. En racontant les pièces montées par la troupe locale, Irving m'a donné envie de mieux connaître Ibsen et Shakespeare.

Ce livre m'a déçu, les 200 premières pages sont confuses, j'ai détesté ce terme de « béguin » qui vient à tout bout de champ mais les personnages sont vivants et marquants ; j'adore particulièrement le grand-père, bûcheron spécialiste des rôles féminins.

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J'avoue, se lit bien, même si je reste nostalgique de ses premiers romans dans lesquels il y avait cette divine fraicheur, cette magie qui aujourd'hui n'y est plus...
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Le narrateur William Abbott est un écrivain célèbre dont l'oeuvre est inspirée par sa vie sexuelle "active" et complexe : il est bisexuel. le livre évoque les principaux amours de sa vie : son beau-père Richard, sa bibliothécaire Miss Frost, sa meilleure amie Elaine avec qui il partage son premier et éternel fantasme : le lutteur Kittleredge, son premier amant, son mentor : le poète.

J'ai surtout aimé être plongée dans l'ambiance des troupes théâtrales qu'il a fréquentées les fisrt river sister (sa famille et celle du club théâtre universitaire. Comme un phare, Shakespeare éclaire sa vie tumultueuse car l'ambiguité sexuelle n'est jamais un problème : Juliette peut être un homme si elle est sincère
La première partie m'a emportée par la bonne humeur et l'humour qui s'en dégage : le grand père Harry qui ne joue que des rôles de femmes et qui pique les habits de sa femme... La découverte de ses " erreurs d'aiguillage sexuel" de William passe par des troubles du langage : une manière habile et amusante de contourner l'approche psychologisante de la thématique du livre.
De même quelques aventures sexuelles sont racontées avec drôlerie : c'est la fameuse position intercurciale de Miss Frost et l'orgasme assourdissant d'Esmeralda ...
Madame Bovary constitue également un élément narratif amusant puisque la lecture de ce roman fixe un fois pour toute l'orientation sexuelle de William et de son père : polygamie pour l'un et monogamie pour l'autre.
En effet, William contrairement à son père qu'il ne connaîtra que tardivement refuse de s'enfermer dans une seule histoire avec un Charles Bovary assomant. de Vienne à San Francisco il va chercher à vivre intensément.
Mais l'ombre de la mort survient en fauchant sa mère et sa tante; Cette disparition n'a rien de tragique pour lui en apparence mais ce petit garçon en larmes le soir de l'hommage n'est-il pas un fantôme du passé ? Une manière de nous détourner de tout pathos?
Pourtant à partir de là commence la longue série d'épilogues liée à la pandémie du SIDA. Tous ses amants meurent les uns après les autres ainsi que ses camarades d'école dont uil ignorait l'homosexualité.
Le récit d'une précision médicale fait froid dans le dos. C'est là qu'on découvre combien ces victimes ont été tues y compris par le Président de l'époque : Reagan.
Ensuite les morts qui viennent sont celles de la grande vieillesse après les centres de soins palliatifs viennent les maisons de retraite....William n'avait-il pas décidé d'écrire parcequ'il était nostalgique?

J'ai été finalement touchée par son admiration pour la féminité comme lors de la transformation de Gee en Giorgina qui devient sublime en fille
alors qu'il était laid comme garçon! Mais c'est surtout la théorie missfrostienne que je retiendrai : qu'importe qui c'est en apparence il faut chercher à mieux connaitre la personne........comme une conclusion à ce discours sur la tolérance sexuelle.
Dans l'ensemble une lecture agréable et entrainante comme toujours avec Irving mais je conseillerais plutôt le film de Guillaume Gallienne Guillaume et les garçons à table! pour la drôlerie...
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je n'ai lu que quelques pages, mais je retrouve déjà le raconteur d'histoire qui est réapparu depuis le précédant roman... Donc je me régale
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