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3,76

sur 739 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Samedi matin, 7h30. Je me lance. En fait, je l'ai commencé il y a quelques jours et j'ai environ 60 pages de lues, mais je sais pas… toutes ces mises en scène théâtrale, c'est un peu barbant. Tous ces noms d'auteurs qui me sont inconnus et tous ces mots dont je dois chercher la signification. La lecture n'est pas très fluide, disons.

Donc, 7h30, café, beau soleil, je reprends où j'étais rendue.


16h30! Oh merde! On est invité chez des amis et on doit y être pour 17h30. Et j'suis encore en pyj! Mais… mon livre?! Je l'ai presque terminé! Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai lu pratiquement toute la journée. Et c'est bon, vraiment très bon! Bref, impossible de le mettre de côté. Et si je textais mon amie pour lui dire qu'on sera légèrement en retard? Bonne idée ;-)

- Salut! Léger retard plus que probable. Petit imprévu sur notre horaire (ouais, j'embarque mon chum dans mon histoire. L'est au courant de rien, lui!)
Elle me répond de ne pas stresser. (C'est par-fait!)

On peut dire que la vie de William Abbott, dit Bill ou Billy, a été une tragédie. Bill et ses anges terribles! Né à une époque où la diversité sexuelle n'est pas très bien vue et où être différent est perçu comme un mal guérissable, dans une famille pleine de secrets inavouables.

Rendu à 70 ans, Bill nous raconte ce qu'a été sa vie, sa quête d'identité ou plutôt devrais-je dire la revendication de son identité. Nous plongeons au coeur de son monde : l'homosexualité, la transexualité, la bisexualité. À travers les décennies, on découvre l'évolution de la libération sexuelle et l'acceptation de celle-ci.

Émouvant, drôle, tragique, triste, songé, ce roman nous fait ressentir une multitude d'émotions. J'ai beaucoup aimé! Seule petite déception : la rencontre William/Franny. Et j'aurais vraiment aimé revoir Kittredge.
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Quel grand roman ! Un roman initiatique s'il en est, un roman sur la découverte de l'identité sexuelle, des erreurs d'aiguillages amoureux, de la différence. Dans le Vermont des années 1960, dans un collège de garçons, comment définir cette attirance amoureuse pour la bibliothécaire aux petits seins mais également la même attirance pour le professeur de théâtre qui n'est autre que le nouveau mari de sa mère ?

William, dit Billy, nous fait traverser cinquante ans d'évolution des moeurs aux États-Unis.

En mêlant théâtre, travestissement, littérature et aventures sexuelles, l'auteur nous raconte ce combat pour la tolérance, pour le respect de la différence, sans jamais tomber dans la facilité caricaturale.

La première partie, l'éducation du jeune William, est absolument magistrale. On entre de plein pied dans les doutes, la construction chaotique de la personnalité, dans les interrogations et les regards sur sa famille, ses congénères, ses expériences. Le récit est maîtrisé, malgré une chronologie chaotique elle aussi, la langue est belle et emporte complètement le lecteur. On est dans l'ambiance. C'est jamais sombre, l'humour guette toujours au coin d'une phrase, c'est épique et cocasse. Un régal.

Puis on entre de plein fouet dans le revers de la médaille : la maladie, l'épidémie, celle qui va décimer plus que toute autre la communauté gay à l'aube des années 1980. Quelle tristesse ! le ton du roman change alors, mais la qualité littéraire se maintient. La lecture devient plus difficile, la gravité l'emporte sur l'insouciance du début.

Ode à la tolérance, homophobie ordinaire, brimades, quête d'identité, questionnements, finalement à travers quelques personnages shakespeariens c'est toute la palette de la peinture d'une société en mouvement qui éclate dans les 600 pages de ce roman magnifique.
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Juste extraordinaire, une histoire hors du commun, on passe du rire à la mélancolie en quelques pages.
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Bienvenue pour une nouvelle chronique.
Votre serviteur est heureux de vous retrouver !
John Irving, c'est un cas qui a longtemps laissé dubitatif votre serviteur, ayant rencontré une déception avec un opus plus ancien, une distance avait etait prise avec cet auteur .
Ce titre, c'est un ensemble de hasards qui a conduit votre serviteur a le lire, et le hasard fait bien les choses ...
Il y a rarement des opus qui sont curieusement en phase avec le parcours d'un lecteur ou d'un spectateur ...
Et votre serviteur doit admettre que ce titre a rencontré un écho indéniable en lui...
Tout d'abord, le point négatif, le style ...
Nous sommes ici en prèsence d'un style qui ne révolutionne rien, qui s'apparente à un style la.bd, sans audace, sans recherche léxicale, et c'est bien dommage ...
De ce fâit, le livre se lis trop facilement à certains moments, des passages sont helas survolés ...
Et c'est bien dommage chers lecteurs ...
Dommage, car ce texte fait preuve d'une érudition rare en matière de theatre, c'est un opus qui fâit decouvrir cet univers si cloisonne, qui contient des univers multiples passionants, au travers desquels l'on passe malheureusement ...
Sur cet aspect, John Irving apparaît comme un érudit indéniable, comme une mine de savoir ...
Votre serviteur en a même pris l'initiative de visionner des pièces de Shakespeare, et Il en a pris une claque monumentale ...
Apres, il y a un autre aspect qui a pris à coeur votre serviteur ...
Pendant longtemps, ce fut un chemin compliqué, pour savoir qui j'étais, qui etait en réalité mon personnage, et en lisant ce livre, j'ai pris conscience que la thématique rejoignait mon parcours , mes interrogations ...
John Irving au travers de sa fiction, a mis des mots sur la réalité qu'est ma vie, ce qui ne m'est jamais arrivé ...
Oui, le personnage de Bill, me parle terriblement, oui, je partage ces interrogations, ces difficultés , et c'est vrâiment une expérience unique ...
Ce que John Irving décrit, c'est en grande partie d'une réalité sidérante, qui laisse pantois...
Je crois que tout ceux et toutes celles qui s'interrogent sur ce qu'ils et elles sont, et qui sont perdus es, devraient lire ce livre, car cet opus c'est une lecon de vie, c'est une aventure unique, qui apporte par delà la fiction, des réponses aux interrogations existentielles qui sont des pièges que la vie nous tends ...
Cet opus, c'est une chance, un nouvel espoir pour comprendre que nous ne sommes pas seuls face à nos difficultés ...
Cet opus c'est un pavé dans la mare putride des réacs homophobes, qui sont obligés de reconnaître que la norme n'existe pas, que la normalité n'existe pas, et que chacun et chacune est différent, et que tous et toutes avons le droit d'être comme nous le sommes, et que personne n'a rien à dire ...
Cet opus c'est une lecon de vie, c'est un chef d'oeuvre, que j'encourage vivement à lire ...
Merci pour votre attention chers lecteurs et lectrices ...
Portez vous bien , prenez soin de vous et lisez des livres .
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Bill adolescent rencontre miss frost la bibliothéquaire qui va l'initier à la littérature puis à la sexualité. Mais qui est-elle? Pourquoi tout le monde la marginalise. Roman drole touchant , on nous parle d'identité , de différence, d'homosexualité, de transgenre, démontrant que chacun ou chacune a un seul objectif: trouver le bonheur. Ce livre nous rend fier d'être humain.
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C'est Richard, le beau père de William (dit Bill) alors jeune adolescent, qui lui fait découvrir la bibliothèque de la ville. Il s'y rendra souvent car il est très attiré par Mrs Frost, la bibliothécaire. Cette dernière est d'une aide précieuse car elle lui conseille des lectures qui tiennent compte de ses demandes. Grâce à elle, il découvrira Dickens, les soeurs Brönte, Flaubert et pourra alimenter son amour des livres et de la littérature.

Ce beau père qu'il adore, professeur de lettres dans la petite ville où ils habitent, fait aussi partie du club théâtre où sa mère est souffleuse. C'est d'ailleurs ainsi qu'ils se sont rencontrés. Ils y répètent une pièce de Shakespeare, quasiment en famille puisque le grand-père de William y joue aussi, affectionnant particulièrement les rôles de femmes.

Mais ce qui préoccupe le plus notre jeune héros, outre le fait qu'il veut devenir écrivain (et qu'il deviendra un écrivain réputé) ce sont ses "penchants contre nature".A la fois attiré par des femmes, de préférence avec des petits seins, mais aussi par des garçons, notamment dans le lycée où il étudie, il va nous raconter son enfance, mais aussi son adolescence et son entrée dans la vie et la difficulté d'y cultiver sa "différence" .

du grand John Irving qui a décidément un formidable talent de conteur pour raconter des histoires à la fois banales et hors du commun. Avec un récit brillamment construit du début à la fin. Son livre est un beau roman sur la difficulté d'être soi, un formidable traité sur la tolérance et le respect de l'intimité de chacun.

John Irving donne toujours une grande place à la sexualité dans ses romans, il le fait ici encore sans tabou, sans pudeur, sans retenue mais aussi sans vulgarité. le sujet qu'il traite est difficile, il le fait avec intelligence, y mêlant de magnifiques portraits d'êtres humains. J'aime la façon dont il met en scène les relations entre les gens, que ce soit des relations d'amitié, de solidarité, d'amour ou de haine.

Il offre enfin de magnifiques pages sur la littérature et une dernière partie plus qu'émouvante sur le drame qu'ont constitué les milliers de personnes mortes du sida dans les années 1980.

A la lecture de ce roman, on comprend pourquoi les critiques sont si élogieuses.
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Sujet intime et ô combien délicat de la quête de soi, de son identité.
C'est plutôt réussi, c'est fin, plein de tact, parfois drôle.
Du bon Irving.
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Irving....au sommet...Irving for ever
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John Irving a vraiment le chic pour créer un univers particulier dans lequel il fait évoluer des personnages tellement attachants qu'il est impossible de les oublier une fois le livre refermé.
Billy Abbot grandit dans une petite ville du Vermont au sein d'une famille grande amatrice de théatre sous la direction du grand-père qui se costume en femme pour les besoins de son art et dirige avec son associé norvégien une troupe qui met en scène Ibsen et Shakespeare.
Billy est secrètement amoureux de Miss Frost la superbe bibliothécaire transexuelle bien connue dans sa jeunesse pour ses exploits de lutteur sous le nom de Big Al.
Avec son amie Elaine qui reste sa confidente privilégiée, ils lorgnent tous deux les charmes du beau Jacques Kitteredge.
Ainsi Billy est amené à explorer toutes les facettes de la sexualité alors que l'épidémie de sida qui se déchaine dans les années 1980 décime ses amis et relations.
Ce magnifique roman entièrement orienté sur les choix d'identité sexuelle se lit comme une initiation du jeune héros et une marche glorieuse vers le respect absolu des individus dans leurs différences qui sont aussi leurs richesses.
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De son père, William Abbott n'a gardé que très peu de souvenirs. Pourtant, très jeune, il s'interroge sur ce qu'a pu lui transmettre celui que sa mère a surpris ''embrassant une autre personne''. Ce n'est certainement pas de cet homme sorti très vite de sa vie et qualifié par sa grand-mère et sa tante Muriel de coureur de jupons qu'il tient ses ''béguins contre nature'', celui par exemple pour Richard Abbott, jeune professeur à la First River academy, talentueux metteur en scène de la troupe de théâtre de l'école. de son grand-père Harry alors ? Lui qui a fait les beaux jours du théâtre municipal en y interprétant merveilleusement les plus beaux rôles de femmes, à la tête d'une scierie à la ville, dans ses corsets de taffetas à la scène. Mais son penchant coupable pour Richard disparait quand celui-ci épouse sa mère et lui donne son nom, mettant définitivement hors-jeu le coureur de jupons. Installée dans un logement de fonction au sein de l'école, la nouvelle famille se lie avec les Hadley. Elaine devient sa meilleure amie, tandis qu'il fantasme sur sa mère. Ses béguins se font divers et variés, les plus remarquables étant Miss Frost, la bibliothécaire, femme mûre aux seins d'adolescente et Jacques Kittredge, le capitaine macho de l'équipe de lutte dont Elaine s'éprend également. Malgré un contexte hostile, William grandit et se construit dans la bisexualité, passant d'hommes en femmes, certaines même transgenres. Des années 50 aux années 2000, il déroule sa vie, du Vermont à Vienne, de New-York à Madrid, se refusant à choisir entre ses préférences sexuelles.



Comme à son habitude, John Irving a mis un peu, beaucoup, de lui dans son dernier roman. On y retrouve ses thèmes de prédilection, puisé dans sa propre biographie. William Abbott est donc un écrivain en devenir, élevé sans son père, éduqué dans une école de garçons où la lutte est le sport en vue et qui séjournera à Vienne pendant ses études. Mais bien sûr le jeune Billy n'est pas John Irving dont il diffère par sa sexualité problématique à ses débuts puis de plus en plus assumée. Ces ''béguins contre nature'', ces ''erreurs d'aiguillage amoureux'' sont le prétexte à une critique de l'Amérique bien-pensante où l'homosexualité est une déviance, une maladie mentale que l'on doit soigner. En Europe, son héros se libère de ses entraves morales mais son cas est toujours difficile à gérer; le bisexuel est mal vu par les hétéros comme par les homos. Mais au-delà des problèmes, A moi seul bien des personnages est surtout un hymne à la liberté et à la tolérance. Sans parti pris, ni jugement, Irving raconte une communauté qui a beaucoup souffert. Ses pages sur les années sida, fortes et pudiques, sont à la hauteur du Philadelphia de Jonathan Demme. Son Billy Abbott nous promène dans un monde et des pratiques parfois inconnus, mais sans militantisme ou revendications. Homosexuels, actifs et passifs, bisexuels, mais aussi transgenres prennent une réalité que certains voudraient ignorer dans le meilleur des cas, éradiquer dans le pire.
Un roman où il est difficile d'entrer à moins d'être féru du théâtre de Shakespeare ou d'Ibsen, puis, petit à petit, la magie d'Irving opère. Billy Abbott devient un intime, un ami et l'on s'immerge dans la petite communauté de First Sister, Vermont, et tous ses habitants deviennent des familiers que l'on peine à quitter. Encore une fois, John Irving signe un livre essentiel pour faire réfléchir, rire et s'émouvoir. Une réussite de plus pour celui qui depuis toujours prône la liberté de pensée, le droit à la différence, la tolérance. A lire !
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