Paula Jacques est écrivaine et animatrice radio. Elle est née au Caire, en Égypte, en 1949. Ses romans s'inscrivent dans le genre de l'autobiographie dans lesquels l'Egypte et la femme occupent une place centrale.
Paula Jacques est l'auteure de quatorze romans et a reçu le Prix Femina en 1991 pour son roman
Deborah et les anges dissipés. Depuis 1996, elle est membre du jury de ce fameux prix littéraire.
Son premier roman jeunesse,
Samia la rebelle publié en 2000 chez Bayard jeunesse traitait déjà de la question difficile du mariage forcé. En effet, Samia, jeune égyptienne de 13 ans est contrainte par son père d'épouser un vieil oncle. Samia décide d'échapper à ce destin et fuit le foyer familial.
Blue Pearl est donc le second roman de
Paula Jacques destiné à la jeunesse. Il fait partie de la sélection du Prix des Incorruptibles 2021/2022 niveau (5e-4e).
1926 - Eliza Burlington, surnommée Lizzie est une femme de soixante-quinze ans vivant à Little Africa, un quartier défavorisé de Washington.
Helen Williams, collectionneuse de poupées vient lui rendre visite et lui montre
Blue Pearl, la poupée de son enfance. Lizzie n'a jamais oublié sa poupée qu'elle pensait perdue à jamais. À travers sa poupée, Lizzie va nous raconter son histoire au sein d'une plantation d'un état du Sud des États-Unis, avant, pendant et après la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage aux États-Unis. Lizzie nous livre aussi l'histoire de sa mère, Abigaïl née au Niger, en Afrique et enlevée par des négriers. Puis, l'arrivée de celle-ci au sein de la plantation de Sir James Burlington.
C'est donc la vie tragique et bouleversante d'une mère et de sa fille au temps de l'esclavagisme que nous conte ici
Paula Jacques. Un roman coup de poing, qui remue, dérange parfois avec l'utilisation d'un langage très cru. le chapitre 13 peut être insoutenable pour un public non averti. Mais, l'écriture est très belle notamment la première partie du roman.
La rencontre avec les quakers marque un tournant dans ce roman. À mon sens, c'est cette seconde partie de la vie de Lizzie qui perd de son souffle. L'histoire est alors un peu cousue de fil banc. Peut-être justement car il s'agit d'un roman jeunesse et qu'il fallait un dénouement plus léger, plus heureux.
Un roman captivant dans lequel le contexte historique est très présent ce qui n'est pas pour me déplaire ! Un excellent roman de littérature jeunesse mais, à lire à partir de 13-14 ans car certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.