Je me souviens avoir lu, très jeune, une petite anthologie de ces contes – évidemment expurgés ! Bien plus tard, je prends le temps de me pencher sur ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature persane, écrit en arabe. Il apparaît difficile de faire une recension exacte des contes qui sont vraiment des "mille et une nuits". le traducteur René Khawam donne son avis éclairé sur cette question.
Ce volume contient trois textes, dont aucun n'est vraiment célèbre, mais qui sont quand même caractéristiques des "Mille et une nuits". On y trouve évidemment des souverains (et des vizirs), souvent sages, parfois sanguinaires; des jeunes gens très beaux, vertueux et passionnés; des jeunes filles incroyablement belles qui attirent les hommes, surtout les puissants. Les principaux ingrédients sont l'amour, les déguisements, la magie, les rebondissements surprenants, etc. Il est fait allusion au sexe, aussi, mais l'auteur anonyme demeure éloigné de la pornographie. J'ai trouvé qu'il y a dans ces contes quelque chose d'un peu trop convenu; presque tout semble conforme aux clichés sur l'Orient. Heureusement, il y a aussi quelques passages empreints d'une réjouissante fantaisie, par exemple, dans le conte "Compagne au doux langage": la beuverie dans laquelle le couple de jeunes gens entraîne le vieux cheikh Ibrahim, le gardien d'un palais du calife…
Sur la forme, j'ai trouvé que le texte est facile à lire, même s'il y a des longueurs très "orientales". Il y a une particularité très remarquable: de nombreux poèmes sont insérés au milieu de la prose et participent au récit.
Sur le fond, René Khawam souligne dans l'introduction un fait patent qui constitue la base essentielle de ces contes. La femme qui, en terre d'Islam, est cachée et théoriquement réduite à très peu de chose, était en réalité fascinante et toute-puissante, ou presque. Objet du désir, elle prenait une place démesurée dans l'imaginaire masculin... (Ne serait-ce pas le cas, encore aujourd'hui ?)
Commenter  J’apprécie         10
— Ô dame mienne, lui demanda-t-il, ô fruit savoureux à mon cœur, dis-moi pourquoi, un an durant, alors que tu dormais à mes côtés dans le même lit, tu ne m'as, de jour ou de nuit, adressé la moindre parole ? Pourquoi as-tu attendu ce jour où nous sommes ? Comment as-tu pu t'enfermer dans ce mutisme opiniâtre et surtout ne jamais déroger à ce choix que tu avais fait ?
— Ô roi, répondit-elle, n'oublie pas que je suis une étrangère, une captive qui vit loin de son pays et des demeures qu'habitent les siens. J'ai le cœur brisé de douleur : comment en irait-il autrement pour quelqu'un qui a quitté, sa famille, ses amis, son frère et sa mère ?
Le roi la reprit pourtant :
— Comment peux-tu te dire une étrangère au cœur brisé ? Qu'est-ce qui te fait dire cela, quand j'ai mis mon royaume entre tes mains, et un roi à tes pieds comme esclave ? Ton frère, ta mère, soit ! Mais d'abord qui sont-ils ?
UN MARIAGE PAR OUÏ-DIRE.
*INTRODUCTION* :
_« S'il est une Puissance dont le pouvoir absolu se soit exercé d'une manière continue, avec une autorité souveraine et souvent tyrannique, sur les Arabes de toute origine et de toute condition, savants ou naïfs, belliqueux ou paisibles, sceptiques ou exaltés, c'est bien la Poésie, reine majestueuse et confidente attendrie, inaccessible Eloa [ange de la compassion] dont le visage voilé ne se découvre à ses fidèles serviteurs qu'après une période longue et difficile de probation passionnée. […]_
_Héraut inspiré, aède maintenu sous la tutelle d'une maîtresse exigeante et farouchement indépendante, le poète arabe entend les voix les plus secrètes du monde inanimé, interprète le langage mystérieux des bêtes, manifeste les sentiments profonds du peuple dont il est l'interprète conscient et superbe. […]_
_[…] La poésie arabe a son monde à elle et l'on n'y pénètre qu'en adoptant une attitude humble, en manifestant une disponibilité de tous les instants. Et la récompense est digne de l'effort, car les fruits cueillis au bout du chemin ont une beauté, une saveur qu'on rencontre rarement ailleurs._
_Nos poètes ont senti plus que d'autres le poids de la destinée. Malgré les contradictions inhérentes à toute vie humaine, ils ont cru en la Beauté, tout en la sachant fragile — et peut-être à jamais hors d'atteinte. […]_
_Au lecteur à présent de chercher où peut bien loger la Poésie, qui n'est ni l'affaire spécifique de l'Orient ni celle de l'Occident mais le pain de tous les hommes. […] »_ *René R. Khawam.*
*CHAPITRES* :
0:00 — _Introduction_
0:24 — *Ab Labd Ibn Rab'a*
5:19 — *Djarir Ibn 'Atiyya*
6:17 — *Djaml*
7:19 — _Générique_
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
_ La poésie arabe, des origines à nos jours,_ anthologie établie, traduite et présentée par René R. Khawam, Paris, Phébus, 1995, « Libretto », 512 p.
*IMAGES D'ILLUSTRATION* :
https://www.craiyon.com/
*BANDE SONORE ORIGINALE* : Loga Ramin Torkian (feat. Sinan Cem Eroglu) — Requiem
https://www.facebook.com/sound/collection/?sound_collection_tab=sound_tracks&asset_id=225605329443379&reference=artist_attr
https://www.youtube.com/channel/UC5Y4rc1LsP0t0GowBNUYzug
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ :
https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH
*VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ :
https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQWF/
*VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/jZ7Ro
*SOUTENIR* « LE VEILLEUR DES LIVRES » :
https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=2ZDT3XZ49SNYA
*CONTENU SUGGÉRÉ* :
https://youtu.be/jcZ5-scLv2Y
https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤56LE VEILLEUR DES LIVRES57¤££¤
https://youtu.be/Y3drYHZV-j8
https://youtu.be/554XmLUXydU
https://youtu.be/9x_1GBvQ1OE
https://youtu.be/_31BTC56jlk
https://youtu.be/D0bh4T8aEj0
https://youtu.be/coQoIwvu7Pw
https://youtu.be/MT5tLkAd7kk
https://youtu.be/J0qLEDekh9w
https://youtu.be/0V41L-sJ5og
https://youtu.be/NM9okrNZQxc
https://youtu.be/PMmLvYjstRA
#RenéRKhawam #AnthologieDelapoésiearabe #PoésieArabe
+ Lire la suite