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4,34

sur 1247 notes
Je n'avais pas envie de lire ce roman. Heroïc fantasy ? Bof, le genre ne me tente guère. Fable médiévale, bof aussi je ne suis pas très fan des romans historiques. Sans les avis dithyrambiques de quelques amis lecteurs, c'est clair que je serais passée à côté et….j'aurais eu tort car c'est une véritable perle !
Nous sommes donc en Estonie au moyen âge au moment de sa conquête par les chevaliers allemands qui vont christianiser le pays. Leemet va nous raconter sa vie depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse. Leemet vit encore dans la forêt alors que la tendance est de s'installer dans un village, de manger du pain, de cultiver la terre et d'adorer cette nouvelle star qu'est Jésus-Christ ! Alors que dans la forêt, on chasse en parlant la langue des serpents (ce qui hypnotise les animaux), on ne travaille pas, on élève des louves qu'on traie, on fait copain avec les serpents qui sont les animaux les plus évolués, les filles se font séduire par des ours si attirants et si doux etc…!
Il y a plusieurs dimensions dans ce roman et cela fait tout son intérêt :
Une dimension humoristique avec des dialogues et des situations très marrantes entre Jésus superstar, les chants hyper tendance des moines castrats, les ours libidineux, les hommes de fer si prestigieux, j'en passe et des meilleurs ! L'auteur fait preuve d'une belle imagination utilisant et détournant semble-t-il les légendes et croyances populaires de son pays. J'ai été un peu étonnée par le style très actuel et décalé par rapport à l'époque décrite mais cela participe au comique.
Une dimension pamphlétaire comme le rappelle la postface, sur l'attrait de la nouveauté et de tout ce qui vient de l'étranger forcément tendance. L'auteur dénonce autant ceux qui ne jurent que par la nouveauté en se privant de leurs savoirs et traditions, que ceux qui ne jurent que par l'ancien temps. C'est l'occasion aussi de se moquer de tous ceux qui confient aveuglément leur destin à un Dieu quelque qu'il soit (le dieu nouveau chrétien ou les anciens dieux païens).
Une dimension tragique enfin car c'est la fin d'un monde qui nous est décrit et la fin aussi d'une certaine harmonie entre animaux et humains : Leemet sera le dernier homme à parler la langue des serpents et à pouvoir échanger avec les animaux, il sera le dernier à connaître la Salamandre animal mythique du peuple de la forêt, il sera même le dernier homme de la forêt. Plus on avance dans le roman, plus celui-ci devient mélancolique.
Voilà j'ai dévoré, aimé, ri et presque pleuré. Une très belle découverte qui change de mes lectures habituelles.
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Honnêtement j ai eu qq difficultés à rentrer dans l histoire. Pourquoi? Parce que je m attendais à y trouver ce réalisme magique que j apprécie tant et ce livre est marqué de cette appellation, sur le site, et ailleurs..mais point de réalisme magique ici, non, c est une fable, un conte, c est magique, mais sans réalisme.
Une fois ce constat fait, je me suis laissé emporté par l histoire, par le style. Et c est tant mieux, car ce livre est vraiment particulier. Promener un pou géant, coucher avec un Ours, certes, au début on se demande ce qu on fait là dans cette forêt ou Leemet, le personnage principal nous raconte sa vie et nous fait vivre ses rencontres, ses combats. C est qu il parle la langue des serpents, Leemet, eh oui, un langage qui se siffle et qui permet de s entretenir avec les animaux, de les faire obéir..l entourage de Leemet est lui aussi hors normes, famille et amis vivent au rythme de la forêt qui offre nourriture, habitat et protection.
Mais le village, non loin, va attirer les passions, les doutes, les envies..
Ce livre un plaidoyer anti clérical, une dénonciation des grenouilles de bénitiers, de la religion en général, de la bêtise aussi. C est parfois violent, le côté païen est très bien décrit par les actes, les mots. C est magique également, poétique parfois. On s attache très vite aux personnages, c est prenant et addictif..mais c est surtout d une originalité folle..
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Ce conte fantastique raconte la destinée tragique du dernier des Estoniens qui vivait dans la forêt et savait la langue des serpents, un dénommé Leemet, à l'époque où les hommes quittèrent la forêt pour gagner le village, échangeant leur vie libre et le gibier pour le labour, les moissons et le pain (et Jésus). Malgré ses tentatives pour perpétuer sa lignée et son mode de vie, Leemet assiste impuissant à la fin de son monde, un monde farfelu où des anthropopithèques élèvent des poux, où les humains sont amis des serpents, où des femmes se mettent en ménage avec des ours libidineux, un monde où les hommes dominaient la nature grâce à leur savoir de la langue des serpents, un savoir qu'ils délaissent pourtant, pour adopter le mode de vie des hommes de fer. Celui-ci leur semble tellement meilleur que le leur, venu d'ailleurs, si agréablement nouveau et à la mode ! Critique féroce de la modernité, ce roman est très sarcastique et se voulait sans doute drôle, mais pour ma part, j'ai été complètement happée par son côté noir et la tragédie de ce destin voué à une solitude cruelle et à une finitude absolue. J'ai accessoirement été un peu dérangée par la quantité d'hémoglobine qui y coule à flots, car tant les bons que les méchants se font tour à tour amputer, étriper, brûler vifs et ainsi de suite ! J'imagine un artiste déjanté s'emparant de cette histoire pour en faire un dessin animé psychédélique ! Mention spéciale pour la magnifique couverture.
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Roman foisonnant, fantastique, picaresque, pamphlétaire, drôle et d'une infinie tristesse. Un style qui trompe par sa simplicité, des anachronismes qui font sursauter au début de la lecture, mais dont on s'aperçoit qu'ils sont posés là à dessein. Une construction logique, un ton qui passe progressivement mais inexorablement de la légèreté au tragique au fur et à mesure de la disparition du monde du « peuple de la forêt », soit attiré par le Monde Nouveau, ses merveilles technologiques et ses nouvelles modes, soit décimé par les catastrophes engendrées par l'oubli des significations réelles des traditions.

Relire le début du premier chapitre après avoir tourné la dernière page, et c'est la boucle qui est bouclée. le fond du propos tient en une phrase : « C'est la sottise qui est humiliante, pas la sagesse. ». Et la sottise se déploie dans ces pages sous toutes ses formes, qu'il s'agisse de la fascination pour les nouveautés technologiques, de l'admiration idiote pour des colonisateurs hautains et méprisants, de la joie à se courber sous le joug de travaux inutiles, des traditions dévoyées et outrées jusqu'au non-sens et au dégoût.

Andrus Kiviräkh est impitoyable pour ceux qui font preuve de sottise, signée par l'incapacité à se comprendre, à se parler, la préférence pour les préjugés et l'irrationnel, la peur de l'autre. Pour autant, il ne fait pas l'apologie non plus d'un retour en arrière vers un passé idéalisé, pas plus qu'il n'épargne ses propres personnages, eux-mêmes victimes d'une forme d'aveuglement, d'une fureur vaine, ou d'un découragement et d'un enfermement dans la solitude. La tristesse du roman, c'est que les mondes passent, ce qui est éternel est endormi sous terre, il n'y a pas de solution ni de remède à la finitude.
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Ce roman envoutant et dont on sort comme étourdi, imprégné, se déroule en Estonie et retrace l'histoire d'une population en voie d'extinction.

Ces habitants qu'on désignait comme le "peuple de la forêt" s'éloignent progressivement de leurs racines, attirés comme des insectes par les merveilles de civilisations des colons. Cette fable s'inspire du passé de ce territoire, colonisé par les Allemands au 13ème siècle et dont on dit qu'il fut le dernier à être "christianisé". le récit met en scène le déclin de cette harmonie païenne, brisée par ce qui reste encore considéré comme une invasion.

Le narrateur est le dernier de son clan à connaitre la langue des serpents. A mesure qu'il grandit, il voit la forêt se vider de ses habitants... . Lui seul sait parler ce langage originel et commun à tous les êtres vivants ; ses congénères, eux, ont tout oublié de ce pouvoir ancestral et préfèrent s'abrutir de travail plutôt que de continuer à vivre en harmonie avec la nature.

Une plongée dans un monde truffé de légendes et coutumes, qui se heurtent au bon sens comme à la modernisation de la société. le clan, longtemps protégé par une fabuleuse salamandre qui ne daigne plus s'éveiller, se décime peu à peu. le personnage principal devra choisir son clan, devenir un homme de son temps ou rester fidèle aux siens et à ses principes. le dernier homme de la famille et de son clan aura une vie étonnante et finira par trouver un allié improbable, en la personne d'un vieillard hargneux et ailé.

Ce livre met en scène le principe même de civilisation, sorte de mythe de la caverne revisité, dans lequel sont ridiculisés la religion comme les superstitions et rites païens, le modernisme à outrance et les impostures morales, l'innocence prise en otage par différentes croyances absurdes... . D'autant que la vérité se trouve peut-être à ras de terre, dans l'esprit d'un défoncé aux amanites tue-mouche devenu ivrogne... .

Une fable qui tisse le merveilleux, le grotesque et le tragique, dans laquelle se heurtent mondes anciens et nouveaux, rites païens et chrétiens.
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Top lecture de l'année ;-) et je l'ai pas vu venir!
Je ne me lasse pas de regarder la couverture, sans compter que ce pavé se pose juste bien dans la main: je me laisse complètement glisser dans cette histoire, cette épopée, ce pamphlet. Les aventures initiatiques, le déclin d'un ancien temps, le devoir de mémoire, le regard perplexe sur la modernité, l'amour, l'amitié, la famille, l'exode, les croyances, l'auteur ne manque pas une ligne pour tout ce qu'il y avait à en dire... Tous les camps de cet ancien et nouveau monde sont savamment représentés. C'est même drôle à lire. Et c'est vraiment un univers rempli de merveilleux. Un bijoux d'imaginaire.
La force de ce pavé, pour moi, c'est véritablement sa légèreté. Hop, il passe de mains en mains à la maison!
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Eh bien voila une histoire des plus originale ! Un roman qui mélange la mythologie, l'histoire, le roman fantastique...Une satire religieuse. Des drames et de l'humour..Un roman qui va vous transporter en Estonie et vous faire oublier votre quotidien.

Leemet est le dernier. Dernier garçon à naître dans la forêt, dernier à apprendre la langue des serpents, dernier homme, dernier gardien.

Son peuple disparaît petit à petit car les hommes fuient la forêt pour vivre dans le village dirigé par les moines et les chevaliers Allemands.

Petite pause historique afin de situer le roman:
Au début du xiiie siècle les rives sud de la mer Baltique constituent une des dernières contrées païennes d'Europe. Les croisades baltes(1200-1227), menées sur le territoire par un ordre de soldats templiers allemand, les chevaliers Porte-Glaive, réalisent la conquête du pays dont les habitants sont convertis à la foi chrétienne. Un État dominé conjointement par des princes-évêques et l'ordre des moines soldats se constitue sur le territoire correspondant à l'Estonie et à la Lettonie modernes.
Son monde s'étiole, les hommes qui partent aux village oublient tout et surtout croient de drôles de croyances.

Ce livre raconte donc la vie de cet homme, de son plus jeune âge à sa vieillesse. Avec lui, on ne peut que citer Innts, sa plus fidèle amie, un serpent royal, le grand-père cul de jatte, muni de crocs venimeux. Nounours, un ours brun marié à sa soeur. un sage des vents ...Ce livre est un conte de fées satirique. Et je peux vous garantir que Leemet va en voir des choses !
Ce fut un automne sinistre, peut-être le plus désespéré de tous ceux que j'ai vécus, car même si plus tard j'ai connu des temps encore plus tristes et qu'il m'est arrivé des choses bien plus terribles, à l'époque mon coeur ne s'était pas encore endurci comme il s'est endurci par la suite, ce qui me rendit les souffrances plus supportables. Pour parler serpent, je n'avais pas encore mué comme je le fis à plusieurs reprises, plus tard, au cours de mon existence, me glissant dans des enveloppes de plus en plus rudes, de plus en plus imperméables aux sensations. A présent, peut-être bien que rien ne me traverse plus. Je porte une pelisse de pierre.

J'avais éveillé un peu votre intérêt pour ce roman car il vraiment la peine d'être lu !! Allez faite un petit tour en Estonie, vous m'en direz des nouvelles !
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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C'est un livre dont il faut lire la préface et la postface.
L'histoire se passe en Estonie au XIIIème siècle. le pays païen est conquis par les chevaliers teutoniques qui amènent la religion chrétienne et l'organisation hiérarchique en château/paroisse/village.
De nos jours, on idéalise l'ancienne vie en communauté vivant au contact de la forêt...

Le roman laisse la parole à Leemet, le dernier à parler la langue des serpents. La langue qui permet de parler aux animaux de la forêt. Il raconte son histoire faite de rencontres avec ceux de la forêt et ceux des villages ... les modernes, les croyants.

Avis

En lisant d'autres avis, j'avais noté le côté pamphlétaire du roman. C'est une critique déguisée de la société estonienne contemporaine qui idéalise ces temps anciens. Il y a il est vrai de fréquents moments jubilatoires. Andrus Kivirähk se moque des croyances avec un style très affété.

Mais ce qui m'a le plus marqué c'est la solitude inexorable de Leemet.
Il est le dernier à parler la langue des serpents. Il est dernier de sa famille qui est une des dernières de la forêt. À de multiples reprises, il se dit "le dernier". C'est un roman de la perte.
Amis, famille, connaissance tout se perd et parfois brutalement. Il s'en dégage une profonde tristesse.

Les modernistes dans le roman sont les villageois qui ayant quitté la forêt vivent misérablement de l'agriculture. Ils acceptent cette nouvelle vie sous le joug de la religion chrétienne. Ils idolâtrent réellement les chevaliers, les moines, le pape ... toute leur nouvelle vie. J'aurais aimé qu'ils soient plus subtils. Ils passent aux yeux de Leemet pour des abrutis finis.

Les habitants de la forêt sont dépeints avec beaucoup plus de nuance. Il y a de vraies pourritures, des personnes qui régressent ... des passéistes dangereux. C'est la grande force du livre. Il n'idéalise aucunement la vie en communauté d'alors.

Le rythme est assez inégal. de longs chapitres parlent de la vie solitaire de Leemet et de sa solitude grandissante. Ils sont suivis, surtout en fin de livre, de chapitres de confrontations rapides et très condensés.

L'écriture est subtile. le style est incisif. La traduction est bonne. Mais malgré une bonne introduction et des notes éclairantes, beaucoup de choses m'ont échappé. Je ne connais en effet rien de l'histoire estonienne et de sa culture.

Conclusion

Un roman bien écrit mais au rythme inégal. La solitude omniprésente et irrémédiable est heureusement ponctuée de critiques acerbes et jubilatoires.
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Gros coup de coeur pour ce roman estonien qui m'a envoûté de la première à la dernière page.
L'auteur place l'action au Moyen - âge, où l'homme commence petit à petit à s'éloigner de la vie de la forêt pour s'intéresser à la vie de la campagne.

On y trouve des situations drôles, de l'humour, des personnages intéressants, une écriture imagée.
Même si des événements tristes se produisent de temps en temps, la tristesse ne s'installe pas longtemps.
Une très belle découverte que je me dépêche à mettre sur la liste des livres que je prendrais bien sur une île déserte.
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"Vivre en faisant le moins de dégâts possible autour de soi, c'est accepter l'inévitable tristesse de tout cela [détresse de certains de ne pas se reconnaitre dans un nouveau monde tout en ne pouvant pas revenir à l'ancien monde qui a de toute façon disparu, tels certains indiens d'Amérique par exemple] , sans se vautrer dans le conformisme et la bêtise qui triompheront toujours, sans pour autant verser dans la haine ni se réfugier dans l'idéalisation d'un passé fantasmé, qui est une autre forme de bêtise"; ainsi se clôture la postface de Jean-Pierre Minaudier qui a également traduit le roman de Andrus Kivirähk. Et finalement, il a tellement bien résumé ce que j'ai retiré de cette lecture, que ce n'est pas la peine de vouloir inventer autre chose.

Je pense que ce récit, à la croisée du conte, du roman initiatique, du fantastique et de la fable, offre plusieurs niveaux de lecture.
Au premier degré, l'on découvre la vie de Leemet, dernier homme à maîtriser la langue des serpents qui permettait aux humains de communiquer avec les animaux. Ses aventures, sa quête de la Salamandre, sa famille, ses amis, ses combats... Déjà sous cet angle, ce roman est très agréable à lire, à la manière d'un roman d'aventure. Etonnant par l'univers qu'il dépeint, situé dans une époque moyen-âgeuse, soutenu par un vocabulaire relativement anachronique, parsemé d'humour, le récit nous entraine à la frontière entre une forêt ancestrale et un village qui s'ouvre sur la modernité de l'époque.

En second degré, c'est bien entendu toute l'allégorie liée à l'évolution de la société, à l'opposition de la modernité et des traditions, à ceux qui veulent à tout prix continuer "comme avant" et ceux qui sont déjà dans le monde d'après. Sans manichéisme puisque l'auteur ne commet pas l'erreur d'encenser l'un ou l'autre; chacun ayant ses avantages et ses inconvénients, le pire étant, dans chaque cas, toute forme d'extrémisme et de fermeture d'esprit. Bien entendu, chacun fera le parallélisme qu'il souhaite avec l'époque surréaliste dans laquelle nous vivons depuis plusieurs mois.

La postface nous éclaire sur un troisième niveau de lecture, celui du pamphlet, accessible d'emblée aux personnes connaissant l'histoire de l'Estonie (ce qui n'est pas du tout mon cas) et qu'on peut appréhender à postériori en prenant connaissance justement de cette postface.

J'ai l'impression qu'en y réfléchissant, ou en relisant le roman dans quelques temps, le lecteur pourra sans doute dénicher d'autres points de vue donnant encore un peu plus de sens à cette lecture tout à fait atypique. Je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par la découverte.
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