Nous sommes à Beyrouth en 1976, c'est la guerre. M Jacques a décidé de mettre sa famille à l'abri à Paris. Il demande à Nabil, le fils du concierge, d'occuper son appartement le temps de son absence.
Nabil qui n'a pas de mère a souvent observé cette famille qui le faisait rêver. Il prend très à coeur la surveillance de l'appartement nous parle de la guerre, de son père et surtout de Marie. Il a trouvé un cahier qu'il ne peut s'empêcher de lire malgré ses réticences.
Marie parle mal de sa mère. Cela l'énerve. Marie a un lourd secret qu'il découvre avec effroi.
Nabil doit absolument rejoindre Marie à Paris...
Un livre qui traite de plusieurs sujets en 100 pages. Des thèmes forts et des personnages qui se livrent. Nabil est touchant et attachant.
Un aller simple c'est le titre de cette collection qui existait dans les années 2000. Une collection avec quelques contraintes d'écriture..Un adolescent comme héros, un départ, un billet aller et retour qui se transforme en simple aller. Pourquoi? Quel a été le périple de cet adolescent?
J'en ai lu quelques titres toujours avec beaucoup de plaisir. Et de l'intérêt pour ces histoires bien différentes mais qui font réfléchir.
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Tant qu'on n'a pas connu la guerre on n'imagine pas combien les couloirs peuvent être essentiels. Ce sont des endroits à l'abri des balles perdues, car ils sont sans fenêtre. Ils permettent un premier repli quand la tempête de feu est lointaine et qu'elle ne justifie pas qu'on s'enterre au sous-sol.
Chez M.Jacques, ce couloir est du côté de la cuisine. Il fait 3 mètres de long sur 1.50 mètre de large mais, relooké pour l'occasion avec au sol et le long de ses murs des matelas en guise de pare-balles, il s'est rétréci et ressemble à un tunnel creusé dans la montagne.
Alors les quartiers se vident et les maisons restent éventrées. Elles sont pillées et saccagées parce que la guerre rend méchant ou parce que c'est une question de survie pour ceux qui cherchent des vivres.
Il quitte la chambre pour aller faire pipi.(...) Il ne tire pas la chasse d'eau. On ne la tire que tous les dix pipis, c'est la règle depuis que l'eau est rare. Pour les autres offrandes, la règle est adaptable. L'utilisateur apprécie. Quand on dit que la guerre, c'est de la merde, c'est vrai.
Dans la chambre de Marie, Nabil se fabrique un lit au sol. Le bureau raccourci lui sert de table de chevet et il s'endort avec, dans les yeux, un tiroir plein d'un secret si grand qu'on ne peut pas le fermer.
En temps de guerre, le ciel pleut ses bombes et ceux qui le peuvent s'enfuient. Seuls les vieux restent parce que leur maison c'est l'histoire de leur vie et que partir ce serait déjà mourir.
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous propose une sélection de romans destinés à la jeunesse.
- Monstres, Stéphane Servant & Nicolas Zouliamis, éditions Thierry Magnier, 15,80€
- Bonaventure et compagnie, Alex Cousseau & Charles Dutertre, éditions du Rouergue, 13€
- La maison des mots perdus, Kochka, Flammarion jeunesse, 13€