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EAN : 9782749812236
110 pages
L'Avant-scène (19/05/2012)
4.09/5   50 notes
Résumé :
Une sympathique réunion de famille tourne au règlement de comptes à propos du choix du prénom d'un enfant à naître, prétexte à d'autres révélations. La pièce a été adaptée pour le cinéma avec, comme au théâtre, Patrick Bruel dans le rôle titre.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous cherchez un petit livre sympathique à lire et à mourir de rire, choissisez le prénom ! Originalité, simplicité et humour assuré !

Le Prénom est l'histoire d'une joute oratoire entre amis. C'est une pièce de théâtre qui se passe à huis-clos, dans l'appartenant parisien de Elisabeth (alias Babou) et Pierre. Ils organisent une petite soirée, dans laquelle ils invitent Claude, le meilleure ami d'Elisabeth, Vincent, le frère d'Elisabeth, et la femme de Vincent, Anna. Alors que cette réunion de famille avait bien commencé, elle tourne rapidement au règlement de compte. Avec notamment Vincent, qui essaie de faire deviner le prénom choisit pour son enfant... jusqu'à leur avouer vouloir l'appeler Adolphe. Dans un surprenant effet de cascade, les reproches s'enchaînent et fusent des quatre coins de la pièce, les secrets se dévoilent et les personnages se mettent à nu.

Cette pièce est franchement drôle. Les blagues se succèdent à une vitesse fulgurante, notamment sortant de la bouche de Vincent. On assiste à des scènes comiques très subtiles, notamment à cause de la différence de classe sociale qu'il y a entre Vincent et Claude. Vincent est le bobo parisien par excellence, le dandy sûr de lui qui affiche fièrement sa richesse. Tandis que Claude est le personnage tout penaud, réservé, petit musicien dans un orchestre, toujours célibataire.

Malgré toutes les disputes, le lien familial est quand même fort. On a un ancrage très fort dans la famille, avec déjà en scène des membres à part entière d'une famille. La paternité et la maternité sont mis en scène (interprété par Vincent et Anna). Les taquineries des personnages sont bon enfant. L'ambiance reste quand même chaleureuse. On perçoit très bien des liens très forts qui unissent les différents personnages : Babou est très attachée à Claude, à tel point qu'on les perçoit comme un petit vieux couple.

Après avoir lu le livre, je vous conseille vivement de regarder l'adaptation cinématographique franco-belge, qui a connu un succès international. Avec comme têtes d'affiches Patrick Bruel (Vincent) ou Valérie Benguigui (Elisabeth), c'est un détour obligatoire pour ceux qui ont appréciés la pièce. Les répliques comiques sont beaucoup plus drôles (et il n'est pas rare d'apercevoir quelques blagues ajoutées).

En clair, même si ce livre est avant tout une pièce de théâtre qui montre une discorde familiale, les répliques humoristiques surpassent le dramatique et désamorçent la gravité de la situation. J'ai bien aimé, ça change des livres que j'ai l'habitude de lire !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Je m'aperçois combien il est ardu de critiquer une oeuvre littéraire après avoir regardé son adaptation à la télévision ou au cinéma : il reste pendant la lecture un fond de souvenirs qui échappe au sentiment de la découverte nécessaire pour juger un texte avec spontanéité et objectivité. Je veux dire que si l'on a quelque mémoire, on plaque malgré soi des images vues ou des paroles entendues sur ce qu'on lit, il s'y adjoint des attentes et des réminiscences, bien des effets de surprise sont aussi éventés, et insidieusement ce mélange devient autre chose que le seul livre qu'on prétend mesurer ; ce processus est si subtil qu'il faut même un certain discernement pour s'en apercevoir.
J'ai regardé le Prénom à la télévision avant de le lire : les voix des acteurs, leur physique particulier, la mise en scène, tout cela resurgit par fulgurances dans un cerveau comme le mien passionné de défis synesthésiques, au point de se superposer aux mots lus. J'ai par exemple eu l'impression nette – mais c'est peut-être une erreur – qu'à la page 22 il manque des répliques par rapport à la version filmée, répliques où il serait question du Scénic de Pierre dont se moquerait Vincent. Je n'ai pourtant regardé la pièce qu'une fois.
le Prénom est une de ces pièces de « déballage » à la Jean-Pierre Bacri où une poignée d'amis organisent une rencontre, un dîner en l'occurrence, au cours de laquelle des non-dits anciens vont resurgir et s'exprimer, débouchant sur des révélations cruelles éclatant en de très cordiales disputes. Ici, tout part d'une querelle fabriquée : Vincent, dont la femme est enceinte, décide, par bravade et par jeu, d'annoncer à ses amis qu'il appellera son fils Adolphe en hommage à Benjamin Constant. Un scandale éclate alors, dont il se réjouit car c'est un homme piquant : on lui dénie le droit de baptiser comme Hitler, et s'ensuit une argumentation virulente. Puis le débat lui échappe et tourne à divers affrontements personnels et imprévus.
Je n'ai pas l'habitude, on le sait, de vanter de la littérature contemporaine, et je crois que la plupart des pièces de théâtre écrites de nos jours, en particulier quand des comédiens célèbres y figurent pour les rendre populaires à la façon des blockbusters américains, ne valent rien ou pas grand-chose. Cependant, à force de me présenter ainsi systématiquement, on finirait par prétendre que je ne fais que tenir une sorte de position de principe, ce qui n'est pas du tout vrai : je n'ai pas de prévention contre une oeuvre fût-elle (ou même parce qu'elle serait) moderne ; mon esprit critique n'est jamais mal disposé a priori ; j'ai trop le souci de la vérité pour travestir mes avis ou pour m'en fabriquer des imaginaires.
le Prénom, pour peu que je sois parvenu à m'extraire de la pièce filmée, est une oeuvre réussie globalement, à quelques détails près. Si cette manière de construire une querelle n'est pas neuve, on peut y trouver une certaine réjouissance dès lors que la dispute présente une portée universelle : or, c'est plus ou moins le cas ici s'agissant de lutter contre une morale des conventions, celle qui s'oppose aux références, et notamment aux références attendries, à la Seconde Guerre mondiale. Évidemment, la controverse est toute théorique attendu que Vincent ne compte pas appeler son fils Adolphe mais Henri comme… son père ! Ce retournement est au contraire une concession faite à l'autel des traditions et des valeurs consensuelles, peut-être peu vraisemblable justement – je veux dire que les meilleurs amis d'un homme en vérité désireux de cette banale transmission filiale le supposent capable d'une subversion si obstinée ; et il faut reconnaître que, sur cette base, le débat n'existe qu'à l'état de joute intellectuelle et théorique, au moins pour l'un des partis ; or, c'est sur ce fond que se construit l'intrigue, fond qu'un dramaturge courageux eût choisi de défendre plus sérieusement à travers un personnage farouchement convaincu et engagé. Mais Vincent, vers les deux-tiers de la pièce, abandonne volontiers sa position et finit par révéler, en souriant, la provocation : c'est même un peu dommage qu'après avoir été si violemment combattu, il ne se résout pas bravement et par vengeance à adopter enfin « Adolf » pour son fils !
C'est justement à l'issu de cet aveu que le repas se désagrège en considérations cruelles, mais alors l'intrigue perd de cette solide et louable unité d'action pour se dissoudre en révélations inopinées et assez disparates : certes, on conserve cette moquerie amicale et de plus en plus belliqueuse qui caractérise le ton de cette soirée, pourtant un lecteur ou un spectateur assidu s'interroge sur la direction que prend l'intrigue dans la mesure où plus rien ne cimente les découvertes nouvelles. Pour l'écrire autrement, un public de théâtre s'attend toujours à ce que son attention soit perpétuellement dirigée vers la résolution d'un problème principal, et le maintien de ce « sujet » à son esprit détermine la structure plus ou moins rigoureuse de l'oeuvre et une part de la qualité de la pièce, raison pour laquelle le dramaturge soucieux de progression fixe pour son public les jalons d'un dénouement par degrés qu'il garde toujours en tête. Car il n'est pas du tout difficile, autrement, de faire digresser des personnages sur toutes sortes de thèmes sans rapport les uns avec les autres, ce qui fait par exemple de Samuel Beckett un dramaturge de pacotille, surévalué au seul bénéfice de l'originalité, comme si réaliser une mauvaise oeuvre pouvait être une vertu au prétexte qu'on en rencontre d'habitude de meilleures qui suivent des règles, et que c'est, pour une fois, une mauvaise oeuvre ! C'est par le souci constant de ramener l'intrigue à une sorte d'unité de pensée qu'on distingue l'artiste ayant quelque souci de composition ; or, pour revenir à la pièce, la question du prénom étant résolue et abandonnée, on commence à se demander par quel bout on se raccroche à la suite et quel questionnement nous interpelle encore, et il faut le ressort de maintes révélations frénétiques et un peu artificielles pour créer sans cesse, quoique sans beaucoup de logique, la motivation et l'intérêt à poursuivre.
Néanmoins, ce défaut, que pallient tout de même efficacement les trouvailles caustiques qui s'ensuivent, ne doit pas servir à cacher la belle justesse des caractères et le rythme élevé des effets comiques, éléments capitaux et fort difficiles à produire. En effet, les personnages sont tous joliment distincts et crédibles, et la pièce ne comporte pas de temps faibles ni de bêtises navrantes comme il s'en rencontre généralement même dans les films qui gardent toujours un passage particulièrement potache pour satisfaire un « certain public ». C'est en somme un bon moment de comédie, pas tout à fait aussi bien fait que du Feydeau mais tout de même construit et réfléchi, un travail honnête et sans facilités – si l'on excepte la « voix off » du début chargée de présenter la situation initiale, voix qui demeure un « truc » légèrement insultant puisque concédé à un public d'imbéciles, comme si les dramaturges admettaient nos contemporains incapables de comprendre une « exposition in medias res », c'est-à-dire le début d'une pièce dans le vif du sujet. On apprécie tout particulièrement la malice intellectuelle de ce Vincent ferraillant comme un beau diable pour affirmer son droit à penser librement et solitaire, et l'incarnation des conventions en le personnage de Pierre, en bonasse pas si innocent et que condamne à l'insignifiance une vie de mondanité piètre et de vanité universitaire.
Lien : http://henrywar.canablog.com
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Cette pièce m'a fait passer un excellent petit moment. Entre la blague pas drôle du début, et les quatre vérités de chacun qui s'énoncent tout au long des dialogues, c'est un vrai festival! Et cela m'a paru tellement réaliste! j'aurai presque pu assister à ce genre de dîner familial (bon, en moins bobo tout de même). es prénoms ridicules des enfants, le sacrifice de l'un pour la carrière de l'autre, les liaisons inavouables enfin avouées, les défauts de caractère enfin dénoncés... Un vrai petit festival! Mention spéciale au monologue final de Babou.
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cc moi qui ai vu la pièce de théâtre et le film j'ai retrouver l'ambiance de la pièce dans ce livre . un petit bémol il y a trop de narrateur et de description des gestes des personnages mais c'est un bon livre et il est très lisible pour les lecteurs qui débute ou qui n'on pas l'habitude de lire du théâtre. bonne lecture les amis
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On a souvent coutume de lire un livre et ensuite de voir le film. Là le chemin s'est inversé : Pièce, film, lecture. Résultat identique. Bon résultat pour les trois étapes. C'est vrai que le sujet est intéressant, l'écriture intelligente et alerte. Des monologues très forts : ceux de Babou (Elisabeth) et de Vincent (qui termine la pièce). Toute cette histoire partait pourtant d'une blague (de bon goût ?) de Vincent sur le choix du prénom de leur enfant qui va naître pour se transformer en "chamoule-tout" où s'enchaîne révélations et vérités révélées. chacun s'envoie des vérités à la figure. Comment cela finira-t-il ? Que deviendra leur amitié qui semble solide et indéfectible ?
On peut choisir : pièce, pièce filmée ou lecture. le choix qui pourra rester unique sera un excellent choix.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C'est vrai que je t'ai supplié de me faire des enfants parce que les enfants il n'y a rien de plus beau mais que je ne m'en suis quand même jamais occupé, enfin si, le dimanche soir, parfois, ça me prend, je joue un quart d'heure avec eux, je les énerve bien en faisant le fou, là, juste avant qu'ils aillent se coucher et qu'après je te les laisse sur les bras, surexcités, trempés de sueur, avec les cartables à préparer, les histoires à raconter, les doudous à retrouver, les pipis et les cauchemars et que je vais m'enfermer dans mon bureau parce que bon, quand même les chiards ça va cinq minutes...
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Alors moi (Élisabeth) je vais prendre mon aigreur, mon dégoût et ma rancune, et tous les quatre ont va aller se coucher en vous laissant la vaisselle pour une fois. Pierre, tu es sur le canapé, tu y restes. Si les enfants pleurent, c'est pour toi. Moi, je vais prendre une boîte de temesta et dormir pendant 2 jours. Allez tous vous faire foutre et bonne nuit.
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Pierre : Ce n’est pas un prénom, c’est une apologie de crime contre l’humanité. On ne te laissera pas appeler ton fils comme ça, tu n’auras pas le droit.
Vincent : Ah, parce que d’après toi il y a des prénoms autorisés et des prénoms interdits ?
Pierre : Bien sûr !
Vincent : Eh bien… faisons la liste (Il se lève. Il trouve un cahier et un stylo.) Je peux écrire sur le cahier de textes de Myrtille ?... Non, parce que si je dois changer, que je ne me trompe pas encore une fois. Bon, je vous écoute. (Silence.) Alors ?... Il n’y a qu’Adolf ?
Élisabeth revient.
Elisabeth : Encore ?!
Vincent : Non non. On cherche un nouveau prénom. T’as des idées ?
Élisabeth : Ah… Pourquoi pas Joseph ? C’est classique et joli.
Vincent : Ah non… Joseph c’est pas possible : Joseph Staline ! Fini Joseph. (Il note au fur et à mesure.) Je sais, c’est aussi le prénom du père de Jésus, un charpentier honnête et travailleur, mais Staline est venu après, alors tant pis pour lui. C’est bien ça la règle, Pierre, non ? Alors, au revoir Joseph… Au revoir Benito, Franco, Augusto… Au revoir Paul.
Claude : Paul ?
Vincent : Ben oui, Pol Pot. Trois millions de morts. Je sais c’était des Khmers, mais ça compte aussi, non ? Ça s’écrit pas pareil, mais c’est pareil, paraît-il. (Un temps.) Je suis désolé, Babou, mais il va falloir débaptiser ton chat.
Élisabeth : C’est Polo.
Vincent : Polo, Paul, on va pas ergoter. Est-ce que j’ai le droit à Adolpho, moi ? Non. Alors je suis désolé, mais adieu Polo… Et c’est pas fini, hein ! Il y a Pétain, aussi, qui nous tue les Philippe ; et Napoléon, Fidel, Saddam… Vous m’aidez pas beaucoup, vous devez être nuls au petit bac…
Pierre : Vincent…
Vincent : Il y a un nombre de morts limite ou pas ? Parce que sinon il y a aussi les tueurs en série : Gilles de Rais ou Francis Heaulme, plus contemporain, mais efficace, quand même.
Claude : Je crois qu’on a compris ton raisonnement, Vincent.
Vincent : Vraiment ? Parce qu’il y a Jack l’Éventreur aussi, fini Jacques. Et Carlos, dans la catégorie terroriste… et Ben Laden ! Et qui dit Ben dit Benjamin, hein… Bon, ben, en gros pour le chat de Babou et mon fils, il reste pas grand-chose en noms autorisés. (Il regarde ses notes.) J’ai Bernard et Raoul. Tu veux quoi, Babou ? À toi l’honneur, le chat est né avant.
Claude sourit.
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Ça suffit maintenant, arrête de jouer au con. Vouloir appeler son fils Adolphe, au mieux c'est de l'inconscience, au pire une horrible provocation.
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LENARRATEUR : (off) Claude Gatignol, premier trombone de l'Orchestre philharmonique de Radio France. Un homme discret, à l'humour feutré, qu'on peut plus facilement décrire par soustraction : Claude n'est pas coléreux, il n'est pas fantasque, il n'est pas malhonnête. Il n'est pas, en quelque sorte.
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Vidéo de Alexandre de La Patellière
Interview de Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte et Judith El Zein pour le film Le prénom. Interview réalisée pendant les 16 èmes rencontres du cinéma de Gérardmer par www.cine-zoom.com et www.cinealliance.fr
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