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"Je tournais en rond dans la chambre, comme hypnotisé par la machine à écrire qui semblait me faire toutes les promesses du monde. Je savais qu'elle gardait dans son ventre toutes les phrases de mon roman. Je devais les extirper de là une à une. (...)
Je passais mes journées avec le plus beau jouet du monde. Je changeais un mot dans une phrase terne qui se mettait immédiatement à lancer des confettis." (p. 16)

Un texte jubilatoire, très vivant de Dany Laferrière, que j'ai acquis en 2016,
je le prends régulièrement, en lis des pages... le laisse, et le reprends régulièrement, car il est très riche d'analyses, d' anecdotes, de souvenirs, observations, lectures, remarques passionnantes sur l'Ecriture, les mystères de ce "non-métier": celui d'écrivain, les rapports de l'auteur aux autres, aux lecteurs, aux mots: les siens et ceux
des autres écrivains ! Dany Laferrière y parle de ses amis, dont l'écrivain ,
Alain Mabanckou, de l'influence significative De Voltaire, de ses lectures
marquantes dont "Le Candide" du précédent, cité !

"Ceux qui nous accompagnent

Il y a des écrivains qui nous apprennent des choses. Certains deviennent des amis. Des gens proches de notre sensibilité. Dans la littérature ou dans la vie. Dans la littérature on peut avoir un ami qui vit au Moyen-âge "(p. 197)

Un vade-mecum très plaisant, plein de gravité et de drôlerie, à la fois !.... le titre est excellemment choisi : à la fois le comique de l'évocation de notre artiste en pyjama...et la proximité sympathique dans laquelle Dany Laferrière nous fait rentrer !!

Un excellent moment de lecture et de complicité, dû aux nombreuses anecdotes, souvenirs attachants de l'auteur, ses relations très émouvantes avec sa grand-mère, qui l'a en partie élevé, son parcours atypique en "écriture" , son absence de nombrilisme et de "grosse tête", en dépit de
ses succès et de sa renommée, etc.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, qui m'est apparu comme une véritable bouffée d'air frais. Je n'avais jamais lu une seule oeuvre de Dany Laferrière avant celle-ci, et cela ne m'a pas dérangé dans ma lecture, cela m'a au contraire donné envie de le découvrir au plus vite.
Journal d'un écrivain en pyjama : le titre est parfait. D'un côté, il se raccroche à une tradition littéraire, de l'autre, il le désacralise en montrant l'écrivain dans sa vie quotidienne.
Plus qu'un journal, il s'agit de conseils, d'analyse, destinés à un jeune écrivain – et c'est passionnant. N'usant jamais d'un ton docte, Dany Laferrière nous fait partager son expérience d'écrivain, mais aussi de lecteur. Et s'il égratigne au passage nommément un auteur contemporain, ce n'est pas son oeuvre qu'il remet en cause, mais son point de vue sur la lecture.
Bien au contraire, c'est son admiration pour les auteurs que Dany Laferrière nous fait partager, d'Homère à Borgès en passant par Tolstoï ou Dostoïevski. Il invite à redevenir lecteur, ce jeune lecteur qui pouvait lire Guerre et paix, relire plusieurs fois un roman qu'il aimait sans s'inquiéter du temps qu'il fallait pour ça – il prenait le temps qu'il fallait.
Et même si écrire est un travail, ce qu'il revendique à juste titre, il montre qu'il n'y a ni règle, ni recette, surtout pas pour écrire un best-seller ou passer à la postérité. Il explore tous les domaines de l'écriture et ne passe pas sous silence les sujets qui fâchent – du bon usage du plagiat. Et pour un sujet si sérieux que l'écriture, il n'hésite pas à faire preuve d'humour : « La mère d'un écrivain est si souvent mise à contribution qu'elle devrait exiger un contrat particulier avec l'éditeur, car c'est devenu un métier ».
Journal d'un écrivain en pyjama n'est pas un livre à dévorer, mais lire doucement, au gré de ses envies, entre deux lectures de son auteur préféré et, pourquoi pas ? entre deux sessions d'écriture.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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J'ai lu cet épatant bouquin en prenant mon temps, lentement, en savourant ... parfois en caleçon-T-shirt (je ne porte pas de pyjama). L'écriture de Dany Laferrière invite le lecteur à ce genre de lenteur, il nous engage à apprécier le temps qui passe. En 182 tous petits chapitres, il nous raconte son expérience d'écrivain, il distille quelques conseils (mais les conseils, on en fait ce que l'on veut, non ?). Mais aussi (et peut-être surtout), il nous transmet ses émotions de lecteur et son goût pour la lecture, pour la littérature et ses voyages avec les mots. Quelques écrivains reviennent souvent dans ses digressions : Jorge Luis Borges, qu'il a beaucoup lu mais qui a peu influencé son oeuvre propre, et puis Voltaire, Tolstoï, Homère, Henry Miller ... et beaucoup d'autres. Page 154, il critique l'abus de métaphores, mais lui-même en abuse, on ne lui en veut pas pour autant, car son style est honnête et franc, subjectif certes, mais il écrit « vrai » et il nous est proche, en tout les cas, il m'est familier à moi. Ce livre, j'ai envie de le garder à portée de main (il faut pourtant que je le rende à la bibliothèque), c'est un témoignage émouvant et d'une justesse rare. 5* donc. Allez, salut.
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Dany Laferrière donne ici des conseils à un jeune écrivain tout en débutant par sa propre expérience. Il explique comment il en est venu à écrire. Il a commencé par l'usine mais il a préféré écrire tout en pensant qu'écrire est aussi un travail manuel. La parution de son premier livre en novembre 1985 a changé sa vie : il ne s'est pas enrichi mais a pu mener la vie dont il avait toujours rêvé.
Trente ans de publication, d‘expérience qui sert à donner des conseils. L'insomnie est une maladie pour des gens qui ne savent ni lire, ni écrire. Il « reste convaincu que la meilleure école d'écriture se fait par la lecture. C'est en lisant qu'on apprend à écrire. Les bons livres forment le goût. » Il dit aussi plus loin que « les mauvais livres coûtent toujours trop cher. » C'est une opinion que je partage et si par hasard je tombe sur un tel livre, je m'en débarrasse au plus vite. Mais il dit aussi qu' »Il y aura de mauvais livres tant qu'il y aura de mauvais lecteurs ». Il dit aussi que « Chaque mauvais livre qu'on n'a pas écrit enrichit notre oeuvre. » Il nous pose également la question : « Est-ce pour savoir ce que font les gens dans leur intimité que vous êtes devenu lecteur ? Oubliez la question et continuez votre lecture ». Il nous dit aussi que la téléréalité fait à la littérature une concurrence déloyale.
Il y a des conseils très bizarres dans ce livre du type : « Quand cela va très mal, lisez un mauvais livre » ! Egalement : « La première qualité d'un écrivain, c'est d'avoir des bonnes fesses. Si vous ne pouvez pas rester en place, faites autre chose. » C'est un métier où il faut s'asseoir longuement. Quatre heures qu'il faut rester assis à écrire. Il faudrait peut-être rester debout pour écrire sur un pupitre et marcher de long en large pour se dégourdir les jambes. Vers la fin on est fatigué et on se croit intelligent. C'est même un signe de fatigue que de se croire intelligent. Comme des marathoniens, il faut dépasser le seuil de la fatigue.
« Il faut apprendre aussi à salir une page ». Il faut y aller, il faut écrire jusqu'à ne plus avoir peur d'écrire.
Quant à son avis sur le style, il dit « Moins vous faites de littérature, plus vous êtes dans l'écriture ». L'auteur croit comme Marcel Proust que la réalité c'est quelque chose qui se conquière ! L'objectif de la littérature c'est de nous sortir de la fiction.
Et concernant l'originalité des écrits : « Combien de jeunes écrivains veulent à tout prix être originaux ! » L'originalité, c'est la plaie, faisons plutôt du plagiat. Garcia Marquez a dit que son ouvrage « Cent ans de solitude » a été fait par cent mauvais romans sud-américains.
Cela pullule les mauvais livres.
Par contre, il dit aussi qu'un livre, c'est presqu'une bibliothèque de poche. Et c'est le mot de la fin. Très intéressant ouvrage que je viens de relire avec toujours autant d'intérêt et de plaisir.
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Utile pour tout qui a une fois tenté d'écrire, qui s'est rêvé écrivain. Utile et en même temps toutes les idées sont contradictoires ou peuvent être contredites et je suis persuadé que Dany Laferrière afficherait un royal sourire aux oppositions ou aux "ouais mais attendez non"
Parce qu'en fait être écrivain, l'écriture ça ne se définit pas, ça ne parvient pas à être défini.
Cela dit, pour le français, il y a un alphabet de 26 lettres à partir duquel il faut jouer, plus quelques signes de ponctuation, plus quelques petites crottes de clavier, et basta.

Ce livre est riche en réflexions, d'un gars qui sait bien de quoi il parle, ou de qui il parle plutôt. Et des qui il parle, puisqu'il parle aussi d'autres auteurs, créateurs. Borges en tête, puisque Laferrière en est un admirateur tout en ne cherchant jamais à écrire comme lui.
Laferrière parle tout autant de la lecture, d'être lecteur et de son importance. Très important !

Dans mon livre, trouvé dans une boite à livres, j'avais tout un tas de remarques de la part d'un précédent lecteur (féminin) qui clairement avait certaines velléités à être ou devenir écrivain, ça a ajouté à mon intérêt pour l'objet et le sujet. Comme une triple couche, celle de Dany, la mienne et celle de cette inconnue.

Dany Laferrière c'est un gars vraiment intéressant, et pour qui spontanément j'ai une grande sympathie. Fin.
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Voici un livre de recettes d'un genre nouveau. Les procédés et la création littéraires en sont les principaux ingrédients. Lafferrière veut faire de nous, lecteurs, des "écriveurs". Il nous livre tous ses petits secrets. de l'art de la digression à celui de la description, en passant par des conseils sur le style ou les dialogues, il nous donne toutes ses ficelles pour écrire un best-seller et on peut lui faire confiance, il en connait un rayon sur le sujet. Alors, pas de fausse modestie, à moi le prochain Goncourt !
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A lire lorsque, comme moi, l'on apprécie cet auteur qui nous raconte là son processus d'écriture.
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Troisième livre que je lis de cet auteur. J'apprécie son style et son humour. Et le titre de ses ouvrages sont déjà un univers en soi. Dany Laferrière est un écrivain qui partage son expérience du déplacement. Quand je lis ses livres, je découvre une langue, un monde sensible. Dans "Journal d'un écrivain en pyjama", il règne une certaine connivence entre l'auteur et le lecteur. On le lit pour au moins deux raisons : on suit l'écrivain depuis quelques années et parce que l'on écrit soi-même. Quand un écrivain écrit sur l'écriture, c'est toujours intéressant pour le néophyte. Je retiendrais ce conseil : "Choisissez un écrivain que vous aimez et lisez tout ce qu'il écrit et ce qu'on écrit sur lui, afin de connaître à fond votre poisson-pilote."
Ecrire est difficile. Déjà adopter une narration, c'est tout une histoire. Comment l'apprenti-auteure que je suis peut s'effacer et composer une voix proche du lecteur ? le premier commandement, lire, lire, lire et observer. Puis trouver un coin à soi, ses rituels. L'écriture : faire la chasse au adjectif. "On évite les néologismes". le rythme, très important le rythme.
J'ai passé un agréable moment.
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Il y a de ces livres qui devraient traîner sur une table pour qu'on puisse leur jeter un coup d'oeil de temps à autre parce que leur contenu n'est pas fait pour être ingurgité d'un bloc. Ce journal en est le parfait exemple. Bizarrement construit, 202 réflexions sur l'art d'écrire, toutes suivies d'une très courte pensée, ce livre est dense,et part dans de nombreuses directions qui dépassent de loin les thèmes de l'écriture ou de la lecture. On y retrouve la verve habituelle de Laferrière, ses points de vues inhabituels et cette espèce de complicité qu'il réussit à créer avec son lecteur. Une lecture atypique pour amateurs avertis.
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J'ai mis bien du temps à lire cet excellent essai / roman / journal, non pas parce qu'il m'a ennuyée, bien au contraire (Dany Laferrière est loin du cliché de l'Académicien poussiéreux), mais parce que je voulais m'imprégner de ses bons conseils d'écriture et que chacune de ses idées sur la lecture méritait réflexion.

Peut-être même que cet ouvrage vaudrait la peine d'être lu plusieurs fois, ce qui se ferait sans peine tant il est aussi instructif que distrayant.

Il donne aussi naissance à d'autres envies de lecture, à commencer par Borges que Dany Laferrière n'a de cesse de citer.

A recommander à tous les aspirants écrivains et aux amoureux de la lecture !
Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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