Quand l'histoire se fait jour avec le massacre de Märynummo, 50 personnes y ont été exécutées.
Quand une auteur revient sur les causes présumées de ces événements : "la guerre de Libération et les actes héroïques se passaient ailleurs. La frustration engendrée par cette mise à l'écart involontaire a forcément été l'un des facteurs, et non des moindres, de cette opération de représailles insensées."
Nous voilà avec la lecture de ce drôle de roman.
Drôle de construction, aller et retour dans le temps, 1903-2009, 1929-2009, les années ont passé, les uns sont nés, d'autres sont morts, des rencontres dans cette Finlande profonde, rurale.
Des personnages multiples qu'il faut appréhender lentement pour les situer à la fois dans le temps (l'auteur nous y aide en précisant leur âge) et par leurs relations les uns aux autres.
Drôle de recherches appuyées par de drôles de documents, compte rendu de courrier du tribunal des crimes de haute trahison, de procès verbaux d'avis sur un détenu, les cahiers cachés d'un rouge où sont consignés les faits marquants allant de 1903 à 1929.
Au coeur de tout cela, un pays la Finlande dont la population a eu à choisir entre un roi de Prusse et le tsar de la Russie, entre les prussiens, les suédois et les russes avant de pouvoir se choisir comme étant simplement finlandais.
Remonter le cours de l'histoire pour écrire une histoire qui soit celle d'un peuple soumis à des terreurs diverses mais toujours avec l'opposition des blancs et des rouges, des suédophones et des finnophones.
Le pays à choisi d'assumer cette particularité et aujourd'hui encore il y a deux langues officielles mais ce n'est pas ni l'allemand ni le russe.
Un exemple : au douzième coup de minuit, les gens s'écrient « Hyvää uutta vuotta ! » ou « Gott nytt år ! » (soit « Bonne année » respectivement en finnois et en suédois).
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Cent ans après, ce jeune pays à encore du mal à faire face à son histoire. Beaucoup de familles cachent un cadavre dans un placard et petit à petit, le voile commence à peine à se soulever. Les non-dits, les sous-entendus, les mots à demi prononcés et les phrases interrompus jalonnent cette oeuvre. La guerre civile qui déchira des familles entière est de nos jours encore un sujet tabou dont il est difficile de parler. A ce jour, les archives n'ont pas encore été ouverte et les secrets pèsent encore sur les descendants des familles dont les membres ont combattus dans les deux camps de cette histoire sanglante.
Les plaines et les marécages de la région s'étendant entre Salo, Turku et Tampere conservent jalousement leur secret ensevelis sous la terre ou nombres d'inconnus sans tombes ont trouvé la mort dans les camps de fortunes. le silence est d'or mais il est surtout pesant comme le plomb. Il y a chez les personnages cette incapacité de se livrer, de discuter. Parfois par crainte de la réaction de l'autre mais aussi la pudeur des sentiments qui font que Joel ne peut avouer à son épouse mourante le décès de leur 1er enfant, qu'Arvi n'ose avouer sa fibulanophobie et Saida ne peut dire que les jeunes gens lui ont dérobé ses vêtements la formant à rentrer nue au Manoir.. Toute cette histoire est parsemées de secrets étouffés que peu à peu, le petit-fils de Saida découvre forçant ainsi le respect devant la pugnacité et le désir de vivre malgré les temps extrêmement dur et une histoire oppressante subie par ce peuple ..
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1929.
...
Juin.
...
13. Adoption de la nouvelle loi sur le mariage. La tutelle du mari sur la femme a été abolie, et les époux sont égaux en droits, devant les autorités et en ce qui concerne leurs biens.
Pleure pas, un grand garçon comme toi il faut être brave et obéissant, c’est comme ça qu’on s’en tire dans la vie. Ton père avait beau être un salopard, rien n’empêche que toi tu deviennes quelqu’un de comme il faut. Un jour, ton paternel il viendra lui aussi frapper aux portes dorées du paradis, et alors on verra ce qu’on verra. Ce qui est sûr, c’est qu’on passe pas ces portes la bite au garde-à-vous!
Non mais tu vas tout de même pas me faire croire que le médecin a trouvé un cerveau dans ta tête ?
... par la terreur et par la violence, on peut tuer l'humanité chez un homme, mais pas toute humanité chez tous les hommes.