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Olivier Besson (Illustrateur)
EAN : 9782020564779
198 pages
Seuil (04/11/2002)
3.82/5   201 notes
Résumé :
Il suffit de lire un bouquin par mois pour avoir des manies, ciel préférences. Tout est plaisir, tout fait problème. Préfère-t-on lire couché ou assis, dans un fauteuil sur une chaise ? User d'un marque-page ? Emprunter ? Prêter, sans espoir de retour ? Se Fier aux critiques, n'écouter que ses amis ou son flair ? Engranger encore, toujours, au risque de devoir déménager ?

Le livre ne sollicite pas seulement l'intelligence, la vue, mais l'ouïe, l'odora... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 201 notes
Comment lisez vous? Et comment vous sentez vous, après une lecture ?
Comme moi: "Libéré, dé-livré... Cache tes livres, n'en parle pas."

Lové dans un fauteuil ou au lit, solitaire? "Car le lecteur en apnée, est imprévisible."(Pas ce soir, chérie, j'ai la migraine et un livre à terminer)
Car, j'ai déjà beaucoup de peine à... sauter, euh, un paragraphe!

"Un petit baiser, dans le cou, peut le faire sauter au plafond. Empêcher un lecteur de finir son paragraphe: l'être le plus amène s'ensauvage.
Tant qu'un lecteur n'a pas reposé un livre de son plein gré, c'est un individu potentiellement dangereux."

Car "je ne supporte pas non plus, qu'on lise par-dessus mon épaule." J'ai l'impression qu'on regarde dans mon décoletté... Pardon! Car moi, je tiens mon livre à 2 mains et je caresse doucement la couverture, avant de... l'effeuiller au fur et à mesure, page après page...
N'allez pas me chapitrer, hein!

Combien de livres lisez vous, à la fois?
Un seul, vous êtes quelqu'un de fidèle. Ou alors, plusieurs, et vous vivez une double vie (entre mari, épouse et maîtresse/s?)
"Je n'entends jamais, sans compassion, la plaisanterie sur l'homme qui n'a qu'un livre et qui n'a pas fini de le colorier." Et, de suçoter son crayon'?

A ce sujet, qu'est ce qu'un livre? Un ami, un confident ou une maîtresse ?
Les livres te disent:" Je ne vais pas me sauver, je suis là, j'attends, je resterai, ne t'inquiète pas!"

Un livre est sacré ! On ne le prête pas, mais on peut emprunter ceux des ami/es. Pourtant, il arrive que certains s'envolent en battant des ailes frénétiquement, quand ils nous déplaisent (Souvenez vous de Jean Edern Hallier sur "Paris Dernière").
"Le livre peut être savoureux ou indigeste". Même les rats de Babelio, euh de Biblio, le disent, en grignotant les bouquins...

Entre anecdotes personnelles et billets sur les bouquins, l'auteure nous dévoile son "L'IVRESSE"...

"En matière de livres, il y a mille approches, mille accroches", comme en Amour?
"Mais jeter des livres, c'est aussi déchirant que de brûler des lettres d'amour."
Et si tu me trompes, je fous le feu à ta bibliothèque...
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« Annie François, sans diplômes, sans titres, sans tambour ni trompette, a passé trente ans de sa vie professionnelle à lire dans diverses maisons d'édition. Elle est décédée en 2009. » Cette courte biographie liminaire nous présente un état civil. Ce qui suit présente une âme.
Annie François décrit en quelques 200 pages son rapport aux livres et à la lecture. Objet sacré par excellent, le livre doit être protégé, entouré de soins et chéri. « Mais brûler des livres, c'est aussi déchirant que de brûler des lettres d'amour ou un cahier d'école de sa grand-mère. » (p. 28) le lien qui se crée entre un livre et son propriétaire relève de l'irrationnel, comme toute relation oscillant entre possessivité et intimité : « Oui, un livre emprunté est sacré. L'ouvrir semble déjà une profanation. » (p. 20) Pour Annie François, la relation avec un livre est toujours tourmentée et exigeante, des deux côtés.
Au détour de ses réflexions, Annie François présente ses livres chéris et ses auteurs chouchous. L'on croise plusieurs fois Cormac McCarthy. Elle cite à tour de bras des noms et des titres. Lectrice avide, curieuse et jamais rassasiée, elle est toujours en quête d'un nouveau livre. Mais gare à l'overdose ! « Comme le boulimique évite la devanture des pâtisseries, je me détourne de la vitrine des librairies pour éviter les fringales d'entraînement, les achats compulsifs qui ne feraient qu'augmenter l'immense pile d'attente qui vacille près du lit : sûr, les ouvrages se vengeraient en me dégringolant dessus pendant mon sommeil. » (p. 39)
L'auteure présente un bouquet d'expériences dont le point commun est toujours le livre ou la lecture. La manipulation de l'objet-livre est une synesthésie, un feu d'artifices. Pour peu que l'on le laisse faire, le livre nous fait éprouver des sensations fabuleuses. Mais personne ici n'en doutait ! Seulement, il y a un hic. Plus on lit, plus on aime lire, donc plus on lit. Mais la pauvre mémoire humaine a encore des ratés. « Comment le lecteur peut-il emmagasiner tout ça ? Il n'emmagasine pas. Il est amnésique. Un clou chasse l'autre. Pour limiter les dégâts de l'oubli, il note ce qu'il lit. » (p. 117) du classieux carnet Moleskine à l'inévitable enveloppe en passant par les blogs, le plaisir de noter prolonge le plaisir de lire et étend encore la synesthésie.
Alors, devant tant de plaisir non dissimulé, qui l'aime la suive ? Oui mais pas de trop près. le lecteur est un personnage dont il faut se méfier et guetter les réactions épidermiques ! « le lecteur en apnée est imprévisible : un petit baiser dans le cou peut le faire sauter au plafond. C'est un asocial, un solitaire, une sorte d'autiste. Essayez de l'empêcher de finir son paragraphe : l'être le plus amène s'ensauvage. Tant qu'un lecteur n'a pas reposé son livre de son plein gré, c'est un individu potentiellement dangereux. » (p. 73 & 74) Dangereux, mais également fragile, toujours sur la sellette. La lecture n'est pas un droit acquis, c'est un plaisir qui se gagne de haute lutte, qui se mérite. « Pour un lecteur, même modeste, le désamour de la lecture constitue un symptôme. « Je n'ai même plus envie de lire » signifie qu'il a atteint le fond de la dépression, de la fatigue, du chagrin. » (p. 101)
Le portrait qu'Annie François dresse d'elle-même, et plus largement celui de tous les mordus en lecture, déborde d'un humour gentiment féroce. Ils sont fous ces lecteurs ! Carrément atteints ! « Jamais sans mon livre. Jamais sans ma clope. La lecture a quelque chose de beaucoup moins convenable et recommandable qu'il n'y paraît. Quand je pense à tous ces parents qui se désolent de l'inappétence de leurs rejetons pour la lecture mais pétochent à la perspective d'une possible toxicomanie. Sornettes : c'est la même chose. » (p. 162) Qu'on se le dise, l'homo lectorus sait s'adapter à son milieu et il trouvera partout sa dose nécessaire ! Pour ceux qui en doutaient, oui je me suis reconnue dans ce portrait à l'encre très sympathique !
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Partager sa bibliodépendance... Quand on se compare on se console...

Des courts chapitre, comme des textes de blogue avant la technologie, des réflexions et des anecdotes sur sa passion pour le livre.

C'est parfois drôle, un peu touchant, mais plutôt léger dans l'ensemble. On se reconnait dans certains passages, on est pas du tout d'accord pour d'autres, mais on a presque le goût de lui répondre...

Dommage que l'auteur ne soit plus de ce monde, elle aurait pu ajouter un chapitre intituté « Babelio et partages de lecteurs »....
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Livre dans lequel chaque amoureux des livres peut se retrouver. Je ne fais pas exception. J'y pu en tirer un nombre important de citations et vais offrir ce texte, comme un clin d'oeil, à un passionné de la littérature et de l'objet livre... il s'y reconnaîtra. Un texte sympathique et intéressant.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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A savourer ! J'ai beaucoup apprécié de déguster ces petites rubriques-réflexions sur la passion de la lecture d'Annie François. Quelques unes par jour pour ne pas risquer l'indigestion, des anecdotes de sa vie de lectrice. J'ai relevé beaucoup de passages dans lesquels je me suis reconnue : la lecture en marchant, le rangement des livres, les recommandations, la lecture en voyage… Sans compter la multitude d'ouvrages citées dans Bouquiner, en plus de découvrir Annie François, cette éditrice des éditions Seui,l mais il nous permet aussi d'ajouter quelques livres à nos étagères déjà branlantes. Son échec de lecture du très connu Voyage au bout de la nuit est assez cocasse ! (Je ne l'ai pas lu, pas eu l'occasion). A refeuiller à l'occasion, pour se poser des questions en tant que lecteur, pour le plaisir.
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Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
A explorer ces rebuts, on arrive à reconstituer l'historique de l'abandon selon le genre, le titre, l'état des exemplaires. Enfin, on invente.
Ces livres de math aux feuilles agglutinées par l'humidité sortent sans doute de la cave de ce vieil immeuble : un père vient de se rendre compte que, méthodes et programmes ayant changé, il était irrémédiablement largué par son moutard. Pour faire bonne mesure d'amertume, il a jeté sa collection "Présence du futur". Un pan de mon adolescence reflue au souvenir des merveilleux Bradbury. Je repense par raccroc à "J'ai épousé une ombre" à "des fleurs pour Algernon " à Ambrose Bierce (je me querelle encore avec mon frère à propos des "histoires impossibles" qu'il ne m'aurait jamais rendues).
Et cette caisse pleine de brûlots féministes : une cinquantenaire se décide à se marier après vingt ans de concubinage .
Cette pile de "Tintin" et de "Jules Verne" : un bricoleur a répudié son enfance pour faire de la place à son établi.
Pierre Benoit, Henri de Monfreid, Mon Tricot : une vieille dame vient de mourir...
(extrait du paragraphe "Chine")
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Page 74
Car le lecteur en apnée est imprévisible : un petit baiser dans le cou peut le faire sauter au plafond. C’est un asocial, un solitaire, une sorte d’autiste. Essayer de l’empêcher de finir son paragraphe : l’être le plus amène s’ensauvage. Tant qu’un lecteur n’a pas reposé son livre de plein gré, c’est un individu potentiellement dangereux.

Une des citations de mon profil.
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Page 157
Je n’entends jamais sans compassion la plaisanterie sur l’homme qui n’a qu’un livre et n’a pas fini de le colorier. Je sais que ça peut m’arriver, et mon penchant pour l’aquarelle n’y sera pour rien. Je peux tout aussi bien mener grand train de lecture.
A chacun, chaque jour, son rythme. Et que nul ne s’en mêle ni ne juge.
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"Je n'ai même plus envie de lire". Il hocha la tête et partit. J'éprouvai un grand soulagement, un fugace remords et retombai dans mon apathie. Nouveaux bruits de pas. Même auteur. Il me tendit un petit rectangle empaqueté aux armes de la Hune. "Merci." "Ouvrez." C'était les Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar. J'eus un sourire contraint "Merci encore." "Écoutez, quand on n'a plus envie de lire, il faut choisir des nouvelles. Vous verrez ça va marcher." Je fis mine d'y croire et lui serrai la main. Il partit.
Le livre resta sur le bureau tout le jour. Je l'emportai. Il resta dans mon sac toute la nuit, puis tout le jour. Le surlendemain, rentrant à la maison, je cherchai mes clefs. Elles nichaient au milieu du bouquin. J'ouvris la porte, jetai le livre sur le canapé, pris un bain, mangeai un morceau et m'assis dans un fauteuil. Je fermai les yeux, tendis machinalement la main vers mon paquet de Gauloises et rencontrai le livre. Je ris, enfin j'émis une espèce de spasme nasal qui se rapprochait assez du rire. Je pris le livre et l'ouvris, sautant d'emblée la préface (une de ces énièmes préfaces cuistres qu'affectionnait Yourcenar - il me restait donc un rien de jugeote). Et j'entamais la première nouvelle, puis lus la deuxième. Je m'installai confortablement. La pompe était réamorcée. Les mots coulaient. A chaque nouvelle j'avais encore plus soif. La crise était finie. Tout recommençait.
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Il me faut lire avant de m'endormir. Même à quatre heures du matin, j'ai besoin de ma dose. Mon oeil gauche se fatiguant plus vite que le droit, je ne lis que d'un oeil, jusqu'à épuisement. Incapable de m'arrêter en fin de chapitre, de paragraphe ou de ligne, je stoppe, en pleine phrase, foudroyée.
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