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EAN : 9782702182918
336 pages
Calmann-Lévy (03/11/2021)
3.83/5   24 notes
Résumé :

Mystère autour d’une jeune fugueuse sous le soleil brûlant de la Catalogne.
L’été est là. Au volant de sa Deudeuche, Estelle, artiste-peintre désargentée et bohème, part rejoindre son cabanon du Bourdigou, un de ces villages de vacances « sauvages » faits de cabanes bricolées qui fleurissent sur le littoral catalan en ce début des années 1960.
Elle prend en stop une toute jeune fille partie à l’aventure, qui dit s’appeler Cassiopée. Estelle n’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui sent bon les vacances et le soleil du sud, même si l'intrigue prend une tournure plus sombre dans le dernier tiers du livre.

Grâce aux nombreux détails sur le quotidien dans le village de "cabanes" du Bourdigou, l'auteur nous immerge dans cette petite communauté de vacanciers que l'arrivée d'une jeune fille aux allures de Lolita impudique perturbe à peine dans leur quotidien : pétanque, plage, corvées de copropriété, bal du 14 juillet,... et valeur suprême des villageois : la solidarité.

La dernière partie du roman prend une tournure plus sombre lorsque la jeune fugueuse raconte toute son histoire à la femme qui l'a prise sous son aile et l'héberge au village du Bourdigou. J'ai trouvé très émouvante cette femme, artiste, quinquagénaire, qui a refusé d'avoir des enfants au point de renoncer à vivre avec l'homme qu'elle aimait et qui se prend finalement d'une affection toute maternelle pour la jeune fugueuse qui lui sera retirée très vite.

L'histoire se déroule avant les événements de 1968, mais on sent déjà des changements qui se préparent et d'autant plus dans ce village de paillotes qui flirte avec l'illégalité : les femmes qui s'émancipent de plus en plus, la remise en question des normes imposées par les gens "bien-pensants", etc.

C'est une lecture vraiment dépaysante et l'histoire m'a beaucoup plu, bien davantage que le précédent roman d'Hélène Legrais que j'avais lu il y a quelques années, Les Ombres du Pays de la Mée.
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Journaliste, chroniqueuse radio et romancière primée Hélène Legrais est originaire de la Catalogne chère à son coeur et auteur d'une vingtaine de romans. C'est dire que l'on ne présente plus son talent de conteuse que tant de lecteurs affectionnent. Pour ma part j'ai lu « Les enfants d'Elysabeth », « Les ailes de la tramontane » et son tout nouveau roman ; sorti des presses quelques jours avant la Foire aux livres de Brive où j'ai eu le bonheur de la rencontrer.
« le cabanon à l'étoile » est une belle histoire de femmes, de solidarité et de générosité. L'histoire est tout empreinte de nostalgie, de beaucoup de sensualité et d'une certaine gravité. Nous voici à bord d'une « deudeuche » en compagnie des deux protagonistes dans les années 60 sous le soleil de la côte méditerranéenne puis au Bourdigou plus exactement. Entendez par cette appellation un de ces villages de vacances « sauvages » faits de cabanes bariolées et bricolées avec les moyens du bord, qui fleurissaient à cette époque sur le littoral. On y profitait de la vie, des périodes estivales dans une ambiance de communauté solidaire. L'une a la cinquantaine, l'autre la vingtaine. Elles nous embarquent avec elles, on se laisse porter par les sentiments, les sens. Un roman dramatique sans être noir.
La psychologie des deux protagonistes est bien cernée : Estelle l'artiste peintre très attachée à sa qualité de vie au cabanon, qui a coupé les ponts avec sa famille trop conformiste, qui aime un homme marié est généreuse et ouvre grand sa porte et son coeur à la jeune rebelle. Cassiopée est la petite fugueuse, aux airs délurés, un petit animal sauvage et sexy porteur de secret qui va s'installer chez Estelle en bousculant quand même un peu l'équilibre de la communauté. Se laisse t-elle trop vite apprivoiser ?

Le cadre est enchanteur, vivifiant avec le soleil et la mer Méditerranée, l'histoire émouvante avec une part de mystère juste ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine jusqu'au bout. L'intrigue bien ficelée et documentée nous captive d'emblée. L'ambiance du lieu y est pour beaucoup, je dirais même que le Bourdigou devient dès les premières pages et reste tout le long du récit, un personnage à part entière avec son côté « paradis perdu » à jamais disparu d'une époque révolue. Les années 60 sont mises en avant en multiples références : vestimentaire, vie quotidienne, chanson, cinéma et créent l'ambiance. On baigne dans l'insouciance de cette époque. Enfin les descriptions de la nature, de la région sont poétiques et réalistes ; quelquefois tendent vers la découverte de paysages d'une manière didactique. Tout comme les nombreuses références des oeuvres picturales qui peuvent à certains moments être un peu trop pédagogiques à mon goût.
Je ne dévoilerai rien de la narration, des nombreuses péripéties, des personnages secondaires ni du dénouement final tant attendu parce que j'aurai alors le sentiment de trahir un roman tout coloré de bienveillance car l'auteur a su assurément mettre en scène un beau moment d'humanité. Pas si mal n'est-ce pas ?
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Coucou à tous, je viens de finir le cabanon à l'étoile d' Hélène Legrais que je remercie pour sa dédicace et je vous livre mon ressenti.
Une larme perle alors que je termine cette magnifique histoire. Merci Hélène de m'avoir permis de découvrir cet endroit où entraide, amitié et solidarité règnent.
Dès les premières pages, ces deux femmes m'ont emmenée dans leur univers. Elles se ressemblent bien plus qu'elles ne le pensent et ce lien si fort qui se crée entre elles ne peut laisser indifférent.
Estelle, malgré ses origines et l'oeil réprobateur de ses parents, est attachée à sa vie de bohème. Artiste-peintre, elle passe ses étés loin de la moiteur de son appartement dans son cabanon du Bourdigou. Alors qu'elle rentre d'une visite chez ses parents, le hasard met sur sa route une ravissante jeune femme aux allures de déesse. Un peu paumée et intrigante, Estelle la prendra sous son aile. La jeune naïade se verra donc attribuer la seconde chambre du modeste cabanon. Cassiopée, mystérieuse, gardera pour elle son vécu, mais Estelle tentera de percer le secret qui l'entoure. Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle n'en sortira pas indemne. Ses émotions seront mises à rude épreuve. La présence de la jeune femme fera naître en elle des sentiments qu'elle avait refoulés. Cassiopée, belle et rebelle, profite de chaque instant, ne se souciant guère des conséquences et brûle la chandelle par les deux bouts. Projetée dans le rôle de mère, Estelle veillera sur sa protégée n'hésitant pas à prendre sa défense jusqu'à ce que la vérité éclate. Celle-ci la bouleversera, mais elle trouvera au fond d'elle les ressources nécessaires pour accompagner Cassiopée.
Je quitte à regret le cabanon et j'ai laissé quelques larmes sur le sable fin. Ce roman est un véritable coup de coeur. La plume d'Hélène est si poétique que les paysages ont pris vie dans mon imagination. J'ai senti la chaleur du soleil sur ma peau, la brise dans mes cheveux. Les références tant à la littérature qu'à la peinture enrichissent le récit et guident le lecteur lorsque le pinceau d'Estelle enflamme la toile vierge. Les émotions, si bien décrites, sont palpables. Ces deux femmes sont si attachantes que j'aurais aimé m'attabler avec elles sous le parasol près du hamac à la toile élimée.
J'ai découvert ce coin aux mille facettes grâce aux yeux de Cassiopée et aux descriptions d'Estelle. Je ne pourrai que songer à ces deux héroïnes si un jour, je foule le sol catalan.
Merci, chère Hélène, pour ce monde d'avant. J'espère qu'un jour le monde d'après lui ressemblera.
Je vous invite à pousser la porte du cabanon à l'étoile. Estelle et Cassiopée vous y attendent. Vous ne le regretterez pas.
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Un livre dont j'aurais aimé plus de pages tant il m'a plongée dans mon enfance, des vacances simples avec peu de moyens où les gens riaient, se côtoyaient, s'entraidaient, même si je n'ai pas connu l'ambiance "Bourdigous", je me suis néanmoins retrouvée dans le sable, sur les plages du Sud, à jouer, pique-niquer, nager, bronzer, regarder les pêcheurs. Une belle découverte aussi du pays Catalan à travers les yeux de l'auteure qui nous en dévoile avec un amour inconditionnel et un regard plein d'étoiles, toute la richesse de ses diversités géographiques et historiques.
Un superbe roman donc, qui nous plonge avec une nostalgie, toute positive, dans les années 50/60, du temps de ces villages de vacances construits sans autorisation, qui émergeaient le long des plages catalanes, nommés "Bourdigous". Un endroit où venaient se ressourcer chaque été, les gens du cru, dans leurs cabanes faites de bois et de roseaux, se contentant du strict minimum de confort, mais où ils vivaient de précieux moments de vacances, libres et heureux. Ils se retrouvaient, se côtoyaient, s'entraidaient chacun avec une grande part de responsabilité ; les enfants jouaient, se baignaient sans contrainte, avec toutefois l'oeil bienveillant d'un adulte ou deux, (mamies, pêcheurs ou autres). Pas besoin de grand luxe pour passer de bonnes vacances ; le soleil, la mer, la solidarité et la convivialité suffisaient à cela ; un "Avant" que l'on aimerait retrouver où amitié et respect de l'autre avaient un sens. Retrouverons-nous cet état d'esprit après COVID ? C'est ce que l'auteure appelle de toutes ses forces.
Chacun faisait ce que bon lui semblait, les soirées, veillées et fêtes réunissaient tout un chacun où un vent de paix et de liberté semblait souffler sur ces fameux Bourdigous. Comme le disait une des chansons de F. Deguelt citée en référence "tous les jours c'est dimanche".
C'est là, dans un de ces villages sauvages, que l'auteure fait revivre avec toute sa fougue, que nous allons approcher deux femmes, aux antipodes l'une de l'autre. La première, Estelle, Catalane, 50 ans, artiste peintre, un tantinet bohème, en opposition avec sa famille bourgeoise, qui vit un amour en dents de scie avec un homme marié ; la seconde surnommée Cassiopée, la vingtaine, nordiste, fugueuse, qui ne s'embarrasse pas des conventions, fait fi de tout et brûle sa vie par tous les bouts, en proie à des démons qui la minent et qu'elle tient secrets. Deux caractères qui s'affrontent et pourtant s'apprécient.
Lorsque Estelle offre l'hospitalité à Cassiopée, une jeune auto-stoppeuse qu'elle a prise en charge sur la route qui la menait à son Cabanon à l'étoile, elle est loin de penser que cette dernière au fil des jours va choquer le village. La tolérance est de mise, certes, mais les manières outrancières, voire libertines de sa protégée vont lui amener bien des soucis.
Cependant, Estelle, qui n'a jamais voulu d'enfant, se sent tout à coup l'âme maternelle, il lui faut la protéger contre vents et marées.
Pourquoi Cassiopée agit-elle ainsi ? Que cache t-elle ? Estelle va essayer de percer le secret de cette jeune fille inquiétante, perturbante et perturbée, à travers ses habiles coups de pinceaux mais en vain.
Lorsque Cassiopée va enfin se livrer, une chape de plomb s'abat sur Estelle. Cette dernière va tout faire pour essayer de distraire au mieux sa protégée, elle va avec une imagination débordante et quelques photos à l'appui, lui organiser "un tour du monde" en parcourant uniquement ce pays Catalan qui entre terre et mer offre une palette de styles tellement différents que la diversité des paysages peut l'aider à s'évader, loin très loin.
Un fabuleux roman qui mêle tendresse et mélancolie ; à l'image de l'auteure, il n'y a pas de temps morts, nous bronzons sur la plage, visitons les galeries de peintures et parcourons Perpignan et ses rues historiques et nous hissons jusqu'aux sommets les plus hauts. Une étrange rencontre d'où Estelle ne sortira pas indemne. Une histoire bouleversante qui m'a émue et amenée les larmes aux yeux.
Une Région si bien décrite par l'auteure avec tellement d'enthousiasme, de belles références sur les peintres et leurs oeuvres aux couleurs chatoyantes que l'envie de visiter ce pays nous séduit.
Merci Hélène pour ce magnifique roman où émotions et sensations sont garanties. Merci à Calmann-Levy Territoires et à Doriane en particulier pour cet envoi en SP agrémenté de petits produits du terroir. Une agréable surprise.
Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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Résumé : Région de Perpignan, été 1966. A bord de sa vieille 2CV, Estelle, une artiste-peintre quinquagénaire, prend en stop une jeune fille qui dit s'appeler Cassiopée ; sans doute une fugueuse en mal d'aventure et de soleil. Estelle ne pose pas de question, elle-même vivant en dehors du "cadre" que ses parents avaient espéré pour elle, libre et rebelle, et l'accueille chez elle au Bourdigou, un village de cabanons ancré sur le littoral catalan. La jeune fille, très belle, va rapidement faire tourner les têtes et provoquer des esclandres, dont Estelle va la protéger. Mais Cassiopée semble cacher un lourd secret...

Mon avis : Pour une fois, je m'éloigne du thriller avec ce roman tout doux, qui se déroule dans ma région d'adoption, la Catalogne.
L'intrigue se passant en été, je me suis réchauffé le coeur en imaginant le son des cigales et le bruit des vagues, profitant du soleil caressant ma peau. J'ai beaucoup aimé Estelle, personnage fantasque et profondément humain, avec le coeur sur la main et l'esprit libre. Une femme forte, qui s'affranchit des carcans de l'époque, prenant son destin en main. Cassiopée, fleur sauvage et délurée, mystérieuse et attachante, m'a beaucoup émue. Pourquoi a-t-elle fui ? Pourquoi ne veut-elle rien révéler de sa véritable identité ? Si jeune, et déjà en fuite, profitant de la vie avec un appétit impressionnant.
Cette histoire est une ode à la vie, à l'amour. Il nous montre comment faire fi des préjugés et des chemins tout tracés, comment être heureux simplement. C'est une belle histoire d'amitié, d'amour, d'espoir aussi. J'avoue, je n'étais pas loin de laisser échapper une petite larme à la fin, douloureuse, mais si belle. C'est une magnifique découverte.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je crois que ce cavaleur de Fernand va avoir des problèmes. Ah, ma pauvre, si toutes les femmes se serraient les coudes, les hommes fileraient doux !
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Certains flamants dormaient encore, la tête sous l’aile. D’autres, à peine réveillés, arpentaient paresseusement la lagune de leurs longues pattes compas. Le soleil levant teintait de rose l’eau étale de l’étang que pas la moindre vaguelette venait troubler et semblait colorer les plumes des gracieux échassiers. Un incarnadin léger qui débordait sur les collines de calcaire blanc des Corbières. Une délicate aquarelle tout en couleurs pastel qu’Estelle s’efforçait de reproduire sur son carnet de croquis, pinceau et boîte de couleurs à la main.
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Cassiopée.
C’est ainsi qu’elle s’était nommée en jetant sur la banquette arrière sa valise cabossée avant de se laisser choir sur le siège défoncé qui laissait voir un de ses ressorts. Faussement désinvolte.
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