« Oh, le nouveau
Marc Levy est sorti! Je file chez le libraire! » Il y a des vieilles habitudes comme ça qu'on a du mal à abandonner même si on se rend bien compte quelque part qu'elles nous font de moins en moins de bien... En effet,
Marc Levy fait partie de ces auteurs (avec
Bernard Werber entre autres) dont j'ai beaucoup aimé certains romans et auxquels je continue donc de m'accrocher, même si je vais de déception en déception avec leurs nouveaux livres... Et je dois dire que "
Si c'était à refaire" arrive en bonne place dans la liste de mes désillusions littéraires et me donne vraiment envie de dire "Là promis, c'était mon dernier! Levy, j'arrête!"
Bon, bien sûr, pour sa défense,
Marc Levy sait raconter des histoires, dans le sens où il sait entraîner ses lecteurs. Dans "
Si c'était à refaire", il pose, dès les premières pages, les prémisses d'une intrigue qu'on ne veut pas lâcher sans en connaitre la fin. Et même si le style est pauvre et l'histoire creuse, on continue quand-même pour découvrir le fin mot de l'histoire! D'autre part, il n'est pas difficile de poursuivre sa lecture puisque comme tous les Levy, ce roman se lit très bien et très vite. L'écriture n'est en rien remarquable mais elle est efficace et les pages se tournent toutes seules !
Voilà qui semble positif et prometteur, sauf que des pages qui se tournent toutes seules et un style efficace, quand c'est pour raconter l'histoire sans profondeur de personnages fades et inintéressants, ça ne sert pas à grand chose! Qu'il est vide et superficiel ce récit ! C'est là mon plus grand reproche à ce roman : il sonne faux ! Entre la romance, l'aventure et le social, Levy touche à plusieurs genres sans arriver à en incarner aucun. L'histoire, bien que pleine de rebondissements, est plate et ne décolle jamais vraiment. Et il est impossible de s'attacher aux personnages puisqu'ils n'existent pas : Sans profondeur, sans caractère intime, ils sont beaux comme sur papier glacé mais manquent d'authenticité. Les relations entre eux pourraient être touchantes si seulement elles étaient un peu plus crédibles… Il y a parfois de la tendresse dans les romans de
Marc Levy, de la tendresse et une sorte de chaleur, signes d'humanité, mais il n'y en a pas dans «
Si c'était à refaire » que j'ai trouvé vraiment froid et futile.
La fin du livre, qui nous dévoile enfin le pourquoi du comment, m'a beaucoup déçue aussi puisque l'auteur use d'un stratagème bien connu qui pourrait être surprenant et plaisant s'il n'était pas si mal amené ! Alors que la même idée m'a parue absolument géniale dans « La boite noire » de
Tonino Benacquista (que je vous recommande chaudement !), ici le procédé m'a semblé facile et fallacieux et je n'ai pas accroché du tout !
Bref, vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas plu et
si c'était à refaire, je ne le lirais pas!
Pour finir quand même sur une note positive, je dois dire que j'ai apprécié que l'auteur aborde le sujet de la dictature militaire argentine, des disparus et des enfants volés. C'est une part terrible de l'histoire qu'il me semble important de connaitre, et ce livre, même si il ne traite que rapidement le sujet, permet bien d'en saisir toute l'horreur.