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EAN : 9782253088769
124 pages
Le Livre de Poche (25/02/2009)
3.5/5   30 notes
Résumé :
« Le Grand Nord est le Grand Nord, et l’âme des hommes y est soumise à d’étranges règles, que ceux qui n’ont jamais voyagé en pays lointain ne sauraient comprendre. »Dans les plaines glacées du Grand Nord, aventuriers intrépides et chercheurs d’or mènent une rude existence. Une figure se distingue, celle de Malemute Kid, trappeur endurci par la pratique de ces terres gelées, qui devra résister à la faim, au silence et au froid. Au fil de ses aventures, on découvre q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Brrrr !
Non, non, ce n'est pas de la peur. C'est le froid.
Le froid qui assomme et qui tue, le froid qui étouffe même les bruits.
Jack London est un connaisseur de la survie dans le Grand Nord. Il nous le prouve encore dans ces trois nouvelles écrites à l'orée du 20ème siècle. Elles ont en commun la confrontation de l'homme et de ses chiens avec un univers gelé indubitablement décidé à ne pas lui faire de cadeaux.
La question que l'on peut se poser quand on lit cela, comme moi, avachi dans son canapé, c'est qu'est-ce qui peut pousser des êtres humains à rechercher cette confrontation. Passe encore pour les indiens et peuples qui y naissent, vivent et meurent, mais les autres ?
Jack donne quelques réponses : d'abord la cupidité, l'appât de l'or. L'or a apparemment provoqué des ruées dans ce pays hostile. Mais aussi, une sorte de désir romantique et absolument pas réaliste de changer de vie. Et puis, la vengeance.

La courte nouvelle « le silence blanc » donne le ton : environnement hostile et glacial, lutte pour la vie. La compassion pour le chien ou pour l'homme blessé cohabite avec la cruauté (des autres chiens envers le blessé) ou la miséricorde qui pousse à l'achever.
« En pays lointain » commence de manière plutôt amusante, assez sarcastique envers deux citadins rêvant romantiquement de grands espaces, franchissant le Rubicon et là, se révélant incapables de s'adapter. La suite est malheureusement moins drôle et j'ai moyennement apprécié ce changement de ton, même si la description de l'insidieuse déchéance ronge le moral du lecteur.
« Une odyssée du Grand Nord » est géniale. On y découvre le long cheminement de vengeance d'un habitant des îles Aléoutiennes. Une histoire proprement incroyable. Oserai-je ajouter tragique ? Toutes ces histoires le sont un peu.

Mais cette vie ultra dure cohabite avec une nature d'une beauté froide et silencieuse absolument magnifique (vue depuis mon canapé) que Jack London sait parfaitement mettre en exergue.

De bons moments de lecture.
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"Le silence blanc" ou comment appréhender la mort d'un ami blessé.

"En pays lointain" retrace la fin de deux personnages fainéants, profiteurs et imbus de leur personne, qui décident de ne pas suivre les attelages dans le froid du Grand Nord et restent au refuge. D'abord solidaires, l'isolement et le silence accablant de la blancheur du paysage qui les entoure les rendront fous.

"Une Odyssée du Grand Nord", la plus longue nouvelle, nous plonge au pays des chasseurs - trappeurs et des chercheurs d'or, sur fond d'une histoire d'amour. A moins qu'elle ne soit une histoire d'honneur ou d'orgueil.

Trois nouvelles du Grand Nord que j'ai lues sans déplaisir, mais sans plus.
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"Le Silence Blanc", "En pays lointain" et "Une odyssée du Grand Nord" sont trois nouvelles de Jack London qui, outre le fait d'être réunies ici, ont pour point commun les vastes étendues neigeuses tout au nord de l'Amérique.

Jack London décrit la nature particulière de ces régions glacées comme le font beaucoup de marins à propos de la mer, c'est-à-dire comme une immensité qui dépasse l'Homme, un environnement si écrasant que corps et esprit sont susceptibles de se perdre et de se détruire à la moindre erreur.

La civilisation laisse rapidement la place à des états primordiaux. le blanc est tout aussi omniprésent que la mort. Et Jack London en parle comme seul un témoin peut en parler. de la fiction certes, mais très fortement nourrie et inspirée d'un vécu rude à traverser ces zones, à observer ses contemporains, à participer à ces mouvements humains motivés par l'appel de l'or.

De ces trois nouvelles, ma préférée, à ma surprise, est sans doute "En pays lointain" qui met en scène un huis clos dans une petite cabane où deux hommes sombrent lentement dans la folie alors que leurs corps deviennent maladifs et faibles. D'une entente cordiale, presque amicale, leur relation glisse progressivement vers une lutte à mort pour une ration de sucre. Un texte très psychologique qui illustre la rigueur de ces contrées et le poids de l'enfermement.
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Ce n'est pas un livre à ouvrir pour lire une bonne histoire. Son intérêt ne tient que par l'introduction et les notes que Simone Chambon distille généreusement.

Ces premiers écrits de Jack London se laissent parcourir sans susciter un intérêt littéraire particulier. Les deux premières nouvelles nous parlent de la neige, du froid, de l'homme si fragile au milieu du silence blanc. Thème majeur chez Jack London qui fait la force de ses récits. Les trois autres sont plus précisément axées autour de la confrontation entre l'homme blanc et l'autochtone. Et c'est là que le bât blesse. Car si Jack London était un socialiste engagé, agissant pour les plus démunis, de mauvaises lectures l'ont parallèlement fait glisser vers des théories génétiques douteuses. Il a la solide conviction que l'homme blanc est le plus abouti des êtres humains et que les Anglo-saxons sont voués à conquérir le monde. Un sale bonhomme, quoi. On apprend également qu'il n'est pas très pointilleux sur la culture amérindienne et qu'il mélange allègrement les modes de vie des uns et des autres pour les besoins de son récit. La petite-fille au fond de moi, dont le premier éblouissement littéraire fut “Croc-Blanc” verse une larme sur son illusion perdue. Nous lirons désormais cet auteur avec lucidité.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Je suis mitigée.

J'ai souvent du mal avec les nouvelles. Mais là, le format était bien pour ces histoires !

Autant j'ai aimé les notes pour expliquer le contexte des phrases du livre, autant ça me sortait de l'histoire.
J'ai eu l'impression de lire beaucoup de clichés, ce qui m'a dérangé et j'ai moins aimé les premières histoires.
Par contre, les deux dernières nouvelles m'ont vraiment embarqué !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
— Nous habitions à Akatan.
— Où ? demanda Malemute Kid.
— Akatan, une des îles Aléoutiennes. Akatan, au-delà de Chignik, au-delà de Kardalak, au-delà d’Unimak. Je l’ai dit, nous habitions à Akatan, qui se trouve au milieu de la mer au bout du monde. Nous exploitions la mer salée pour pêcher le poisson, le phoque et la loutre ; et nos maisons se touchaient presque sur la bande de terre rocheuse qui s’étire entre la limite de la forêt et la plage dorée où nous laissions nos kayaks. Nous n’étions pas nombreux, et le monde était très petit. Des terres inconnues s’étendaient vers l’est, des îles comme Akatan. Nous pensions que tout l’univers n’était qu’îles, et cela nous convenait.
("Une odyssée du Grand Nord")
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Ce fut un moment tragique, un malheureux incident de la piste : un chien mourant et deux camarades en colère. Le regard de Ruth, plein de sollicitude, alla d’un homme à l’autre. Mais Malemute Kid se retint, malgré l’immense reproche qu’il y avait dans ses yeux, et, se penchant sur le chien, il coupa les courroies. Nul ne pipa mot. L’attelage fut doublé, la difficulté surmontée, et les traîneaux se remirent en route, la bête mourante se traînant à l’arrière comme elle le pouvait. Tant qu’un animal est capable d’avancer, on ne l’abat pas, une dernière chance lui est accordée – celle de ramper jusqu’au prochain campement, s’il le peut, dans l’espoir qu’on tuera un élan.
("Le silence blanc")
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— Mais Dawson n’est qu’à cinq cents milles plus haut sur le Yukon. Disons en gros à un millier de milles d’ici.
Weatherbee et Cuthfert gémirent en chœur.
— Combien de temps cela prendra-t-il, Baptiste ?
Le métis réfléchit un instant.
— En travaillant comme des damnés, et si personne ne flanche, il faut compter dix, vingt, quarante ou cinquante jours. Mais si les bébés viennent (il désignait les Incapables), impossible à dire. Peut-être quand il gèlera en enfer, peut-être même pas à ce moment-là.
("En pays lointain")
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London préférait cette nouvelle à toute autre, car il entendait dans le récit d’Imber “la plainte, la douleur et les larmes de millions d’hommes” et y trouvait résumée “toute l’immense tragédie de la rencontre entre l’Indien et l’homme blanc”, opinion que l’on ne peut que partager; mais, comme le souligne judicieusement un critique, ce qu’il n’y voyait pas, c’était son habileté à concilier sa sympathie de socialiste pour les victimes et les déshérités avec sa croyance inébranlable en la supériorité de la race blanche en général et des Anglo-Saxons en particulier. [Simone Chambon] (11)
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La nature emploie mille ruses pour convaincre l'homme qu'il est mortel - le flux incessant des marées, la fureur des tempêtes, le choc des tremblements de terre, le grondement du tonnerre, mais le plus prodigieux, le plus stupéfiant de tout est l'inertie passive du Silence Blanc. Tout mouvement cesse, le ciel s'éclaircit et sa teinte de cuivre, le moindre murmure semble un sacrilège, et l'homme rendu timide est effrayé par le son de sa propre voix. Seule étincelle de vie traversant les étendues fantomatiques d'un mort univers, il tremble devant son audace, réalise que sa vie équivaut à celle d'un ver de terre, rien de plus. D'étranges pensées lui viennent malgré lui, et le mystère de toute chose lui est révélé. La peur de la mort, de Dieu, de l'univers l'envahit - l'espoir de la résurrection et de la vie éternelle, le désir d'immortalité, les vains efforts de l'être emprisonné -, c'est alors, ou jamais, que l'homme marche seul avec Dieu.
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Videos de Jack London (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack London
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