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EAN : 9782253152446
506 pages
Le Livre de Poche (06/03/2002)
3.98/5   683 notes
Résumé :
"Chacun de nous, à un moment ou à un autre, a envie d'entendre des choses qui sortent de l'entendement", confie Amin Maalouf dans un entretien.

Le rêve de Baldassare Embriaco, ce Génois d'Orient et négociant en curiosités, est de trouver un livre mystérieux qui contiendrait la clé du Salut du monde.

Un matin de 1665, donc, Baldassare quitte Gibelet et part affronter les affres de l'univers, sous la forme de tempêtes, de pirates ou de g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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♫Enfin j'allais pouvoir enfin vous revenir
Avec l'oeil alangui, vague de souvenirs
Et j'étais l'ouragan et la rage de vivre
Et j'étais le torrent et la force de vivre
J'ai aimé, j'ai brûlé, rattrapé mon retard
Que la vie était belle et folle mon histoire
Mais la terre s'est ouverte
Là-bas, quelque part
Mais la terre s'est ouverte
Et le soleil est noir
Des hommes sont murés
Tout là-bas, quelque part
Des hommes sont murés
Et c'est le désespoir
J'ai conjuré le sort, j'ai recherché l'oubli
J'ai refusé la mort, j'ai rejeté l'ennui
Et j'ai serré les poings pour m'ordonner de croire
Que la vie était belle, fascinant le hasard
Qui me menait ici, ailleurs ou autre part
Où la fleur était rouge, où le sable était blond
Où le bruit de la mer était une chanson
Oui, le bruit de la mer était une chanson♫
-Barbara- le soleil noir - 1968 -

----♪----♫----👳‍♂️----🌟----👳‍♂️----♫----♪----
Titre oxymorique, tiré d'un poème vague à l'âme
El Desdichado de Gérard de Nerval :
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie...

Négociant en curiosités, Baldassare !
T'as du sang d'Gênes, t'as vu le Bazar !?
Lutte mais pourquoi est-il parti sitar !?
Fallait pas qu'il s'en aille
C'était même pas son fils, Sabbataï !!?
"Toute famille devrait avoir quelque part sur terre une tour à son nom." p 487
Ordre des choses, tolérance et religions
Devenu exilé sans avoir quitté son pays
Certes guidé par quelque envie,
Pendant que d'autres ont simples lubies...
Le plus simple à Libye où t'as Liban
Aussi Tripoli chez les Ottomans
Trip au Liban à la mode de Khan
Honnête mais sans grande piété
Quête d'une Very Fiable Vérité
Guère Catholiques vs Huguenautiques
Mais non, messie, raison à l'ère éthique
Même en Coran, si Grand qu'il en perd Cent
99 epithètes ou à tribu Heth = Hittites
Jean pose un, Prophétie Apocalyptique
Une ombre à la poursuite d'un ombre !
C'est la peur qui m'fait écrire ces lignes insensées.
Je vais sécher mon encre et ranger mon cahier.
MDCLXVI, les nombres sont au complet !
1666, 11 Septembre ! Mièvre journée !
Amin Maalouf,
nous l'avait pourtant annoncé !!!?
Pas sioniste
mais passionnant 🌟🌟🌟🌟🌟


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1666, l'année de la Bête…
Les gens n'ont plus qu'un mot à la bouche "Apocalypse" et voient dans la date qui approche le signe de la fin des temps. « Son ombre voile les poitrines et les fenêtres des maisons ».
Prédictions, prophéties, présages, augures…chacun interprète les signes et « quand on cherche des signes, on en trouve. Signes manifestes, signes éloquents, signes troublants, tout ce que l'on cherche à démontrer finit par se vérifier».

Quatre mois avant l'année de la Bête, Baldassare Embriaco, Génois d'Orient installé dans la ville libanaise de Gibelet où il tient un commerce prospère de curiosités et de livres rares, voit sa sérénité et sa bonne fortune mises à mal à mesure que s'approche la fin de l'année 1665.
Malgré sa volonté de raison garder, il a vu les choses se précipiter lorsqu'il a fait l'acquisition d'un livre étrange, rare et précieux, un livre légendaire très convoité écrit par un certain Mazandarani, s'intitulant « le Dévoilement du nom caché » ou plus communément « le Centième nom ».
Dans le Coran, sont mentionnés 99 noms de Dieu; le livre de Mazandarani recèlerait en ses pages le nom suprême du Créateur, le Centième nom, un nom « qu'il suffirait de prononcer pour écarter n'importe quel danger et obtenir du Ciel n'importe quelle faveur ».

Ce livre censé apporter le Salut, le marchand l'a eu en sa possession mais il l'a laissé échapper sans avoir pu y jeter un coup d'oeil, le vendant presque malgré lui à un émissaire du roi de France.
Pris de remords, le coeur empli de doutes et de craintes, c'est avec le sentiment d'avoir commis une lourde faute qu'il lui faut impérativement réparer, que Baldassare décide d'entreprendre un long voyage afin de retrouver le livre perdu.
Mais sans doute que la décision d'un tel périple, dont il ne sait s'il se soldera par un échec ou une réussite, est aussi l'occasion pour Baldassare de donner un nouveau sens à sa vie et de fuir une existence terne et étriquée.
Accompagné de ses deux neveux Boumeh et Habib, de son serviteur Hatem et de Marta, une jeune femme passionnément aimée quelques années auparavant, il quitte Gibelet pour une course folle à travers le monde, qu'il consigne au jour le jour dans un journal.
Par terre et par mer, à pied, à dos d'âne ou par bateau, de Constantinople en passant par Amsterdam, Londres, Naples ou Gênes, il parcourt des villes à feu et à sang, des provinces ravagées par la terreur, des contrées saccagées et ruinées par le fléau des intégrismes religieux.
Au gré de ses pérégrinations, vivant mille aventures et mille désillusions, Baldassare témoigne de la folie des hommes lorsque la foi les aveugle et rencontre aussi l'amour à l'heure où il ne l'attendait plus.

Ecrivain nomade, lorsque le lecteur ouvre un livre d'Amin Maalouf, il sait que le voyage, l'exotisme et l'ailleurs seront au rendez-vous. Il y a chez Amin Maalouf un profond désir de briser les frontières que les hommes dressent entre eux, un immense sens du partage, une volonté de créer du lien entre les peuples, entre les terres, entre les langues.
Merveilleux conteur, l'écrivain franco-libanais à qui l'on doit le très beau « Samarcande » ou encore « le rocher de Tanios », sait assouvir notre soif d'imaginaire, notre goût de l'aventure et notre désir de réflexion, par des oeuvres denses, amples et consistantes dans lesquelles les questionnements sur l'homme, les valeurs d'humanisme, les interrogations sur la religion et sur l'identité s'inscrivent étroitement dans la trame fictionnelle.
« le périple de Baldassare » est de cette veine. Ecrit sous forme de journal personnel, il est à la fois roman d'aventures, roman initiatique, roman historique, tout en possédant la saveur d'un conte oriental.
C'est à un long et beau voyage dans les grandes cités du XVIIème siècle que nous convie ici Amin Maalouf, un merveilleux périple entre Orient et Occident, au côté de l'attachant Baldassare Embriaco, homme tolérant et bon, humaniste et grand érudit, témoin de son temps, de la folie, de la bêtise et de la cruauté des hommes.
Baldassare narre son parcours avec les qualités et les défauts des grands hommes ; de son écriture posée et réfléchie, il livre tout sur le papier : ses craintes, ses espoirs, ses amours et ses doutes, la peur irraisonnée qui s'est emparée des hommes ainsi que les misères et les fléaux qui s'abattent sur les pays traversés, la peste qui décime, le feu qui ravage, la religion qui impose, l'obscurantisme qui tue…
La langue d'Amin Maalouf sait tout autant se faire chatoyante ou précise, tumultueuse ou réfléchie, poétique ou lucide pour faire de ce voyage un beau moment de littérature, même si, ici où là, l'on pourra constater quelques petites baisses de régime, mineures au regard de l'ensemble de ce très bel ouvrage.

« le périple de Baldassare » a été également adapté en bande-dessinée. Une BD en trois parties réalisée par Joël Alessandra.
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Quel fabuleux périple que celui de Baldassare écrit avec un talent de virtuose et une documentation fouillée sur une époque cruelle en même temps que séduisante!

La fin de l'année 1665 annonce l'arrivée prochaine de celle qui va afficher le chiffre de la Bête et donc, peut-être l'Apocalypse. Baldassare, un génois qui vit au Liban, veut à tout pris retrouver un livre qu'il a perdu en acceptant de le vendre, livre qui doit renfermer le centième nom de Dieu qui assure salut et désirs exaucés à ceux qui le prononceraient.

Si l'intrigue est quelque peu cousue de fil blanc, la mise en scène du voyage de Baldassare par Amin Maalouf est remarquable. Il a donné l'idée à son héros de tenir un journal de voyage et celui-ci livre donc les détails du périple, les aventures multiples, mais aussi toutes les perceptions et ressentis de Baldassare. Celui-ci d'ailleurs ne cherche-t-il pas en fait le vrai sens de sa vie?

Ce livre foisonne de personnages, d'intrigues humaines, politiques, amoureuses. Il fait parcourir au lecteur une grande partie de l'Europe de Constantinople à Gênes en passant par Londres et Amsterdam.

L'écriture d'Amin Maalouf est d'une très belle ampleur, elle donne une dimension extraordinaire aux moindres faits, au moindre geste d'amour, à tous les refus et risques qui jalonnent le voyage, elle emporte le lecteur dans un univers passionnant, même si la fin ne répond pas, ainsi que c'est le cas trop souvent dans ce genre d'épopée, à toutes ses attentes.


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Jusqu'à présent, Baldassare Embriaco a tranquillement fait prospérer son commerce de livres et d'objets rares à Gibelet au Lyban. Ce riche négociant génois est érudit et son habileté et sa pondération le font passer pour un sage alors qu'il est assailli par le doute et la peur. Dans quatre mois, ce sera l'année de la Bête humaine. 1666. Tant de mauvais présages et même la fin du monde, sont annoncés ! Au début, il se garde de trop y croire mais un jour, le vieil Idriss lui lègue le Centième Nom, le livre de Mazandarani, censé révéler le centième nom du Prophète. Ce livre qu'il a trop vite cédé à un émissaire du Roi de France l'obsède et va enfiévrer sa vie et le mener sur les routes d'Orient et d'Europe pour le retrouver.
Tout au long de son périple, il tient un journal, récit intime, passionnant et sincère, n'hésitant pas à faire part de ses faiblesses et de ses doutes… Baldassare est bien souvent balloté par les évènements qu'il subit… Ses sentiments sont exacerbés par une avalanche de péripéties , on suit avec avidité son récit fourmillant d'informations historiques, religieuses et culturelles.
De Constantinople à Amsterdam en passant par Londres, Naples ou Gênes, sa quête spirituelle se transforme en aventure, il connaît les tourments de l'amour, se lie d'amitiés très diverses dans un contexte de guerre et d'intégrismes religieux particulièrement dangereux.
Baldassare ne sera plus le même à la fin de son voyage, posant ses bagages pour le plus grand regret du lecteur encore sous le charme de ce livre foisonnant d'émotions.

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1665.
Parce qu'il est difficile de renoncer au graal, Baldassare, un riche négociant en curiosités dont les livres rares, se met en route vers Constantinople pour retrouver le livre de Mazandarini consacré au Centième Nom de Dieu (les quatre-vingt-dix-neuf autres étant cités dans le Coran). Livre qui pourrait sauver le monde de l'apocalypse annoncée pour 1666, l'année de la Bête. En effet de nombreux signes ont été décryptés dans divers textes religieux sacrés, et chacun y va de ses croyances, superstitions ou autres savants calculs pour y reconnaître messages ou clés.
A partir du moment où il quitte Gibelet, ce Génois d'Orient va inscrire jour par jour, dans ses cahiers, son voyage qui le mènera bien plus loin que Constantinople et sera semé de biens de péripéties.
Le lecteur le suivra avec grand plaisir car ce voyage se révélera aussi source de questionnements sur les différentes religions, sur les conditions de vie dans les pays traversés, sur le rôle de la femme, sur l'amour, et source aussi d'anecdotes riches en tous genres.
Un vrai bonheur de lecture, un savant mélange d'érudition et de contes des mille et une nuits.

Encore une fois, je reconnais le grand talent d'Amin Maalouf pour conter des histoires extraordinaires dans un scénario très bien construit pour faire coïncider des événements qui n'auraient pas de correspondance sans le savoir des différents calendriers grégorien, hébraïque et orthodoxe, et même y donner à observer le grand incendie de Londres en cette année de 1666.
Un travail d'orfèvre !
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Citations et extraits (129) Voir plus Ajouter une citation
Quand les amants s’étendent trop tôt, ils perdent la moitié des délices. Le premier temps de l’amour se passe debout, lorsqu’on vogue agrippés l’un à l’autre, étourdis, aveuglés, chancelants ; ne vaut-il pas mieux que la promenade se prolonge, que l’on se parle à l’oreille et qu’on se frôle des lèvres debout, que l’on se déshabille l’un l’autre lentement et debout, en se serrant éperdument après chaque vêtement écarté ?
Nous demeurâmes donc ainsi, un long moment, à dériver autour de la chambre, avec des murmures lents et des caresses lentes. Mes mains se sont appliquées à la dévêtir, puis à l’envelopper, et mes lèvres choisissaient patiemment sur son corps frémissant où butiner, où se poser, où butiner encore, des paupières qui voilaient ses yeux, aux mains qui dissimulaient ses seins, à ses hanches larges blanches dénudées. L’amante, un champ de fleurs, et mes doigts et mes lèvres un essaim d’abeilles.
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Ce dont je voudrais encore dire un mot, c'est de ma peur. De mes peurs, plutôt. Car j'avais deux peurs et une troisième. Peur des flammes déchaînées, peur de la foule déchaînée, et peur aussi de ce que pouvait signifier ce drame, survenu le jour même que les Moscovites avaient désigné comme celui de l'apocalypse. Je ne voudrais pas gloser encore sur le mot "signe". Mais comment ne pas s'effrayer d'une telle concordance ? Tout au long de cette maudite journée du 11 septembre - le premier du mois selon le calendrier des Anglais -, je n'avais cessé de songer à cette prophétie de malheur, [...]

Cahier IV
La tentation de Gênes
A Gênes, le samedi 23 octobre 1666
P. 437
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Lorsque je me rends au quartier des libraires, comment pourrais-je ne pas caresser du regard la Citadelle sur laquelle a flotté autrefois le gonfalon des Embriaci ? Les marchands s'en amusent, d'ailleurs, qui se mettent à crier lorsqu'ils me voient arriver : "Attention, le Génois vient reprendre la Citadelle, barrez-lui la route !" Ils sortent de leurs échoppes et me barrent effectivement la route, mais pour des embrassades sonores, et pour m'offrir à chaque pas café et sirop frais. Ce sont des gens par nature accueillants, mais je dois ajouter que je suis également pour eux un collègue compréhensif et le meilleur des clients. Quand je ne viens pas m'approvisionner ici, ce sont eux qui m'expédient, de leur propre initiative, les pièces qui pourraient m'intéresser et ne sont pas de leur ressort, c'est-à-dire, pour l'essentiel, les reliques, les icônes et les vieux livres de la Foi chrétienne. Eux-mêmes sont pour la plupart musulmans ou juifs, et la clientèle de chacun vient principalement de ses coreligionnaires, qui cherchent d'abord ce qui concerne leur propre Foi. P. 47
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J'aurais tant voulu vivre à l'époque où Gênes était la plus resplendissante des villes, et ma famille la plus resplendissante de ses familles. Je ne me console pas de n'être venu au monde qu'aujourd'hui. Qu'il est tard, mon Dieu ! Que cette terre est fanée ! J'ai le sentiment d'être né au crépuscule des temps, incapable d'imaginer ce que fut le soleil de midi.

Cahier III
Un ciel sans étoiles
Le 7 avril, p. 298
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Je suis le veuf qui n'a jamais été l'époux. Je suis le père inconnu. Je suis l'amant trompé. De lâchetés en scrupules, j'ai laissé venir la nuit blême, mais à l'aube mon sang génois reviendra m'irriguer, à l'aube je m'insurgerai.

Cahier II
La voix de Sabbataï
Le 28 janvier. p-269
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Vidéo de Amin Maalouf
Amin Maalouf vous présente son ouvrage "Le labyrinthe des égarés" aux éditions Grasset. Entretien avec Christophe Lucet.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2919512/amin-maalouf-le-labyrinthe-des-egares-l-occident-et-ses-adversaires
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