On oublie là aussi le style, mais la narratrice, Maria Galante, journaliste photographe va nous emmener jusqu'à Kaboul en compagnie d'Imo, une journaliste anglaise intrépide, pour enquêter sur le suicide des jeunes femmes que l'on veut marier de force. Comment peuvent-elles en arriver à cette décision ? tout simplement parce que si elles refusent, le père a le droit de leur trancher la gorge et bien sûr la honte sur toute la famille etc...Ce livre date de 2008. On peut espérer que le droit des femmes a peut-être un peu changé, mais rien n'est moins sûr.
Après une semaine de formation de préparation à la survie en milieu hostile où elle va vivre l'enfer, elle va se retrouver à Kaboul avec une Imo qui n'a rien à faire de toutes ces précautions et veut aller dans des villages interroger des femmes, ce qui va s'avérer bien évidemment très compliqué et la prise de photos quasi impossible. Alors il y a leurs peurs, leurs rencontres, un pays enfermé dans ses traditions, un pays magnifique même sous la neige et le froid pénétrant. Un pays dont Maria va malgré tout tomber amoureuse et y guérir enfin de sa dépression. Et puis il y a surtout Hanif leur guide, qui met l'honneur de remplir son travail au-dessus de tout, les sauve des situations périlleuses, la loyauté magnifique qui fait frémir.
Je suis restée sur ma fin quant à la description de cet Afghanistan qui pour moi est l'exemple d'un pays toujours en guerre, dont on parle aux informations télévisées pour donner le nombre de morts ou d'intégristes et encore. Mais il met le doigt sur la déontologie du journaliste, faut il traquer La bonne photo à tout prix, quelles sont les limites et y en a-t-il à avoir, faut-il s'impliquer ou pas ? Un roman intéressant, qui manque quand même « d'épaisseur ». Attention, ce livre n'est plus publié, vous ne le trouverez dans les librairies d'occasions.
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Un livre sur la condition des femmes en Afghanistan.
Une photographe et une journaliste partent en reportage ...
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Ils ne nous laisseront entrer qu'à la toute dernière minute et il doit faire moins dix ici...»
Immobiles sous les rafales de neige, agrippant nos bagages devant l'aéroport, nous suivions du regard le seul être en mouvement. Imo Glass, bien sûr. Elle arpentait le parking à grands pas, les yeux rivés au sol, et hurlait dans son portable.
«Qu'est-ce que tu viens de dire ?...»
Dans un éclat de rire, elle a rejeté la tête en arrière et dévoilé sa gorge avant de resserrer les pans de son châle en laine du Pakistan autour de ses épaules.
«Ah... Non, je n'en ai pas la moindre idée. C'est à cause des voitures piégées, j'imagine, des kamikazes. Qu'est-ce que j'en sais !»
Engourdis par le froid malgré leurs épaisses doudounes et leurs bonnets en laine, les passagers occidentaux ne la quittaient pas des yeux. Ils semblaient hypnotisés, sans grande indulgence. Peut-être n'appréciaient-ils pas l'insistance avec laquelle, malgré la température polaire, Imo faisait les cent pas dans la neige, simplement protégée par son mince châle, son jean et une paire de chaussures plates. Ou peut-être lui en voulaient-ils de tant rire aux blagues de son mystérieux interlocuteur, de ne pas arborer le même air de détresse que nous tous.
Un peu comme une fissure qui se met à courir le long d'un mur. Et mon mur commençait à s'écrouler.
Je me faisais trop de souci. Avec les années, cette angoisse a pris de l’ampleur, s’est généralisée et ne m’a plus quittée.
Je sais ce que c'est,ce sentiment nouveau qui se développe dans la douleur. Ce besoin de s'étourdie,d'être anesthésié. Le lendemain,quand j'ai revu ma mère à l'hôpital,quelque chose avait changé. J'en ai honte mais je dois le reconnaître,j'avais commencé à me protéger,ne serait-ce que partiellement.
Je m'étais endurcie,quand j'aurais dû me laisser aller à la douceur.
Bande annonce du livre La fin des bonnes manières de Francesca Marciano, aux éditions Belfond
Partiellement autobiographique, un roman aussi profond que violent sur la confrontation brutale de deux mondes. Le portrait dune femme livrée à elle-même au cœur du chaos ; un témoignage plein de pudeur et démotion sur la situation des Afghanes.