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Dermot Bolger (Éditeur scientifique)Florence Lévy-Paoloni (Traducteur)
EAN : 9782844120229
264 pages
Joëlle Losfeld (14/09/1999)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Dans les années 20, le Finbar's Hotel à Dublin abritait derrière une façade respectable les rencontres furtives entre prostituées, membres du clergé et politiciens. Le soir de sa fermeture, l'hôtel est le théâtre d'événements imprévus qui réunissent entre autres : un gangster dublinois, un homme cachant dans sa valise une cargaison vivante, une jeune fille aux rêves d'hommes roux, une femme au seuil de la mort ivre d'amour.Pour écrire cette histoire drôle et émouvan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ma trouvaille du mois, au détour d'une librairie parisienne qui vend des livres d'occasion ! Et quelle trouvaille ! :) Je savais que ce roman existait, mais voilà, il y a tellement à lire que parfois on relègue à plus tard. Jusqu'au jour où, en plus, on fait l'affaire du siècle (même que le prix est encore écrit en francs : édition collector ! )
Ce roman a été publié en Irlande en 1997 et publié en France deux ans plus tard. Dermot Bolger a eu une idée de génie : un roman à 7 mains écrit par la crème de la littérature irlandaise contemporaine : Roddy Doyle, Anne Enright, Hugo Hamilton, Jennifer Johnston, Joseph O'Connor, Colm Toibin (et lui). Dermot les a enfermés tous les six avec lui dans le Finbar's Hotel. La quatrième de couverture explique que "dans les années 20 le Finbar's Hotel à Dublin abritait derrière une façade respectueuse les rencontres furtives entre prostituées, membres du clergé et politiciens."
L'hôtel va fermer définitivement ses portes.
Grâce à nos écrivains à la plume bien trempée, le lecteur va rencontrer foule de personnages, dont chacun occupe la scène à tour de rôle, dans les sept chapitres qui composent le roman et les sept chambres de l'hôtel. L'exercice était un peu risqué, on aurait pu craindre une sorte de "catalogue" : un roman avec des chapitres mal accordés, un manque de lien et de liant dans l'histoire. C'est tout le contraire : un roman dont les chapitres sont différents dans le ton et dans le style, où les personnages ne sont pas les mêmes, mais où l'on (re)croise chacun des occupants de cet hôtel plein de vie derrière sa façade morne au bord de la rivière Liffey. Mais à chaque fois perçu sous un angle différent. Un roman-kaléïdoscope en somme. La novella chère à la littérature irlandaise s'en donne à coeur joie tout en donnant une impression d'unité comme si le livre était l'oeuvre d'un seul auteur.

Et, cerise sur le gâteau, Dermot Bolger et son éditrice française, Joëlle Losfeld, garde volontairement le secret sur les auteurs respectifs des chapitres. Un jeu de devinettes d'enfer pour les fans de littérature irlandaise comme moi !!
Dans cet hôtel, on croise des personnages aussi hétéroclites qu'un gangster, une femme mourante, deux soeurs, un homme qui a décidé de zigouiller le chat de sa copine; l'héritier des propriétaires ancestraux de l'hôtel, un pauvre gars déprimé et en mal de sensation qui rentrera chez lui avec des histoires à raconter...
Le roman est tour à tour drôle, triste, sérieux, fantasque, et parfois tout ça à la fois. Je me suis éclatée avec cette lecture, vous l'aurez compris !
Evidemment, je me suis amusée à essayer de deviner qui a écrit quoi (même avant d'avoir lu le message de l'édition française, j'étais déjà invitée à le faire un jour de pluie, mais il a pas plu et je l'ai quand même fait :) )
Voici donc mes pronostics et deux spoilers (mais je garderai le secret) !
1. Une virée à Dublin = Roddy Doyle
(parce que je ne vois pas qui d'autres peut écrire : "A la maison il mettait toujours un tee-shirt pour aller de la chambre aux chiottes au milieu de la nuit, au cas où un inconnu l'attendrait sur le palier pour le regarder" et mettre en scène un personnage obsédé par les minibars) ;
2. Pieux mensonges = Jennifer Johnston
(Pour le regard sur le passé
"Le vin avait le goût du heavy metal. Il rappelait à rose l'époque de son extrême jeunesse, les bouteilles de gros rouge algérien capables de vous rendre aveugle ou handicapé pour le restant de vos jours")
3. Animaux interdits = Hugo Hamilton
(quand on a lu déjanté, on connait l'humour d'Hugo, du genre, "Céline Dion se mit à se secouer les amygdales comme des chiffons sur le ghetto-blaster". On sait qu'il peut écrire ça.
4. La nuit du directeur = Dermot Bolger
(j'ai pensé que c'était lui le boss pour ce roman, et puis j'avais dans la tête le titre de la musique du père, que je n'ai pas lu)
5. L'examen = Joseph O'Connor
(l'absolue certitude pour qui a lu Inishowen ! tout en me disant que Jojo aimait bien les fausses religieuses mourantes qui font perdre la tête aux hommes en leur racontant des sornettes).
6. Une vieille femme = Anne Enright
(par déduction, car je ne l'ai jamais lue)
7. Portrait d'une dame = Colm Toibin
(parce que Colm Toibin aime bien les histoires de gangsters)

Et vous, si vous avez lu le livre, à qui attribuez-vous les chapitres ?

Un roman où l'on s'amuse comme jamais ! Et il y a une suite : youpi ! :)
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Bonne adresse à Dublin


Ouvrage collectif, comme un hommage à cet établissement célèbre, le Finbar's Hotel à Dublin, initié par Dermot Boger, ce livre sorti en 99 réunit outre ce dernier Anne Enright, Jennifer Johnston, Roddy Doyle, Hugo Hamilton, Joseph O'Connor et Colm Toibin. Chacun a écrit une nouvelle ayant pour cadre le Finbar's Hotel, une institution sur les bords de la Liffey. L'endroit fut fort connu au début du XXème Siècle pour avoir abrité entre autres turpitudes épiscopales et trafics divers de part et d'autre de la floue limite de la légalité. Les sept auteurs ont eu à peu près quartier libre mais unité de temps et de lieu étaient figures imposées. Dermot Bolger a lié ces étranges aventures notamment par un vieux barman amateur de vodka, un comble, ici.

Autre énigme: les textes ne sont pas signés. J'ai crû reconnaître les univers de Colm Toibin et Joseph O'Connor mais rien n'est moins sûr bien qu'ils soient les deux écrivains que j'ai le plus lus parmi ce septuor. Un gangster, un héritier des premiers propriétaires fondateurs, une femme en fin de vie, deux soeurs haïssantes, un homme avec un futur cadavre dans son sac... Voilà les amis irlandais que vous fréquenterez si vous décidez de loger au Finbar's Hotel. Pour les irlandophiles dont je suis ce florilège est séduisant comme un whiskey tourbé, certains verres étant plus savoureux que d'autres. J'y ai retrouvé une phrase magnifique que j'avais lue dans le très beau roman "Inishowen" de Joseph O'Connor. Je la lui avais attribuée à tort. Elle est de William Butler Yeats l'immense poète de là-bas...

"Mon âme est enchaînée à un animal mourant"

Comment voulez-vous écrire le moindre vers après ça? Salauds de poètes!
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… Mais pourquoi diable la littérature dite « blanche » se focalise-t-elle tant sur la forme, le style, quitte à en oublier parfois de raconter quelque chose d'intéressant voire quelque chose tout court ?

Finbar's Hotel, c'est ça : un pur exercice de style où se sont adonnés sept écrivains, autour de l'idée originale de textes prenant place dans un décor commun, afin de donner l'impression non pas de lire un recueil de nouvelles, mais un roman-patchwork, un cadavre exquis littéraire. Et, dans les faits, ça fonctionne plutôt bien : d'un personnage à l'autre, on croise certains des précédents ou des suivants, et même si leurs histoires individuelles n'ont rien à voir entre elles, l'ensemble forme bel et bien un tout. Dans certains textes, l'hôtel est très présent, presque personnage à part entière, dans d'autres, il ne sert que d'amorce à un récit s'étant déroulé ailleurs. Et, finalement, le présent n'a que peu de place, la majorité des chapitres faisant la part belle à de nombreux flash-backs.
Bref, sur la forme, il faut reconnaître que le pari est réussi.

… Mais Finbar's Hotel, c'est un peu comme un carton emballé dans un papier-cadeau à paillettes : dès qu'on regarde à l'intérieur, on ne trouve malheureusement que du vide. Sept « histoires » qui n'en sont pas, tout au plus des portraits ou des tranches-de-vie, où l'on n'est bien souvent pas plus avancé à la fin qu'au départ. Des protagonistes terriblement ordinaires, voire ennuyeux, entre le type pour qui cette nuit à l'hôtel est la chose la plus dingue jamais faite dans sa vie, l'expat' de retour au bercail incapable de tirer un trait sur son premier amour, la cancéreuse mythomane, le type imaginant mille et une façons de tuer le chat volé à son ex dans le but de se venger... Seuls les chapitres du propriétaire, dévoilant l'histoire du lieu, et celui du mystérieux occupant de la chambre 107, plus construit et scénarisé, tirent leur épingle du jeu. Et encore, vraiment parce qu'on s'ennuie ferme le reste du temps...

Finbar's Hotel, c'est donc une idée, un concept. Nul doute que les auteurs, eux-mêmes enfermés ensemble dans un hôtel le temps de concocter l'ouvrage, auront pris énormément de plaisir à cette expérience d'écriture. Mais on ne peut pas dire que ledit plaisir soit au rendez-vous côté lecteur...
Un OLNI (objet littéraire non identifié) à découvrir éventuellement comme une curiosité.
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vraiment un petit bijou que ce roman ecrit à 7 mains, celles de Dermot bolger, roddy doyle, anne enright, hugo hamilton, jennifer johnston, joseph o'connor, colm toibin, tous ecrivains irlandais. l'originalité de ce roman reside dans sa construction. Les sept ecrivains, racontent chacun sa propre une histoire avec leurs personnages qui se deroulent dans le meme lieu, à savoir le finbar's hotel. Ainsi, on retrouve dans l'histoire d'un de ces ecrivains, des personnages qui appartiennent à un autre ecrivain, dans le propre recit de chacun, et ainsi de suite. les personnages se croisent et s'entrecroisent, mais naturellement chaque histoire possede son propre style, son propre rythme, mais avec un objectif commun.
c'est d'une certaine maniere des petits romans dans un grand roman. mais les auteurs ont souhaité eviter une sorte de "nouvelles", qui constituerait un roman. Pour celà, et pour eviter que la comparaison entre les textes mettent en evidence la qualité d'un auteur au detriment d'un autre, les auteurs n'ont pas signé leurs textes!! le jeu, si l'on le souhaite reste à deviner qui a ecrit quoi!! mais ce n'est pas le but de ce "truc". cette technique est destinée à insister sur le fait que ce roman est un travail collectif, donc un roman ecrit par sept ecrivains. Un regal.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle signa la fiche et monta par l'escalier. La fille d'un pompier ne fait pas confiance aux ascenseurs. La fille d'un pompier passe les mégots de cigarette sous le robinet et regarde toujours où sont les issues de secours.
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Le minibar était une invention du tonnerre ; il en avait vu dans des dizaines de films. Il adorait la taille des petites bouteilles, la quantité et la diversité des boissons qu'on casait dans un espace aussi restreint. On y trouvait aussi des chips si on voulait. Il avait toujours eu envie de se mettre à genoux et d'aller fouiner à loisir à l'intérieur. Mais ça faisait maintenant dix minutes qu'il le cherchait et ce putain de truc restait introuvable.
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Céline Dion se mit à se secouer les amygdales comme des chiffons sur le ghetto-blaster.
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Le vin avait le goût du heavy metal. Il rappelait à Rose l'époque de son extrême jeunesse, les bouteilles de gros rouge algérien capables de vous rendre aveugle ou handicapé pour le restant de vos jours.
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