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EAN : 9782848051659
196 pages
Sabine Wespieser (28/08/2014)
3.28/5   43 notes
Résumé :
Dédiée « aux quarante voleurs », La Ballade d’Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l’année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Érina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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C'est très très bien écrit, ce n'est pas larmoyant, au contraire . Je dirais, malgré tout, plutôt attendrissant, parfois drôle. Loin d'être plaintif, on a ici le récit peu banal de la fille ainée d'une famille dont le père, beau parleur, frimeur, séducteur aimant les femmes et les risques, qui nous raconte les trop peu nombreux moments qu'elle a vécu avec celui-ci. Le père, Grec ayant grandi à Alger, qui se retrouve à Montréal, puis New York, qui n'a pas hésité à abandonner sa femme et ses trois filles pour aller voir ailleurs, se définit lui-même comme "...un cosmopolite, un vrai. Pas un français, pas un Algérien pas même un Grec." Mais qui est ce genre de père ? Le genre qu'aucune situation ni lieu ne peut retenir. Un père instable, absent. Le genre de père que l'on déteste mais que l'on attend avec amour, exaltation tout en sachant que les moments passés avec lui ne dureront pas mais seront ancrés à jamais dans notre mémoire. La fille ainée retrace pour nous cette vie du père, la route frénétique, insensée et passionnée de l'immigrant. Une belle présentation du père, une rencontre intime, complice guidée par la fille.
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Une femme est hantée par son passé, par son père dont elle rencontre même le fantôme pendant une tempête de neige sur Montréal.

On dit que c'est un roman autobiographique, mais il comporte une part de fantastique, du moins c'est ce que j'espère, surtout avec autre tempête de neige annoncée au canal météo…

Avec l'auteur, on remonte dans ses souvenirs de petite fille, ses voyages avec son père qui lui donnait souvent une place à côté de lui. Elle raconte une famille éclatée, un père charmeur qui invente des histoires abracadabrantes, un homme trop excentrique pour entrer dans le cadre d'une vie normale.

L'écriture est sans reproches, d'une grande qualité. J'ai trouvé l'incursion du spectre paternel un peu déstabilisante à côté de la vivacité des émotions de l'enfance. Mais bon, ne vit-on pas tous aussi avec des fantômes de notre passé?
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Ce livre raconte les rapports d'une fille avec son père.
Ce père, qui est décédé, vient un an après la hanter afin de lui demander un dernier service avant de disparaître, qui est celui de déterrer l'urne dans la tombe où il est enterré pour répandre ses cendres dans un lieu qu'elle devra choisir.
Tout au long du livre on suit la vie de ce père qui était assez dissolue, qui avait des maîtresses, jamais d'emplois stables. Sa fille raconte les moments passés, par intermittence, avec ce père, les souvenirs heureux qu'elle a en mémoire, mais également le manque. Ce père est souvent absent mais il revient régulièrement dans sa vie.
Je ne suis pas vraiment rentré dedans, il ne m'a pas transporté. Mais c'est un livre facile à lire, agréable.
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Vassilis Papadopoulos est un père fantasque, charmeur, joueur ; celui d'Erina et de ses petites soeurs. Il est celui qui est capable de faire en deux jours de voiture le trajet de Montréal à Key West, juste pour faire admirer l'océan à ses filles le soir du nouvel an. Un bon vivant, qui croque la vie comme la nourriture : à pleines dents. Mais c'est le même homme qui est tout aussi capable d'abandonner sa famille, de disparaitre subitement, ou d'emmener sa fille de dix ans avec lui au casino en espérant que cette dernière lui porte chance...

Alors quand Erina, devenue adulte, le croise dans les rues de Montréal durant une tempête de neige, bien qu'il soit mort et enterré depuis neuf mois, elle a toutes les raisons du monde de se demander ce que veut son fantôme de père. Peut-être lui apprendre, à elle, la thésarde spécialiste de Shakespeare, ce que signifie la petite phrase d'Hamlet, lourde de sens : "le temps est hors de ses gonds"? Au fil des souvenirs égrenés par Erina, nous découvrons un homme complexe, qui quitte sa Grèce natale à six ans pour débarquer à Alger, où il travaille très jeune afin d'aider sa mère. Puis à New York, pour "faire l'Américain". de cet exil, reste la trace d'un homme qui ne sait jamais où poser ses valises, qui est susceptible de s'évaporer à chaque instant, évanescent, exilé définitif.

Tout au long de ma lecture, j'ai relevé et aimé la précision des phrases, le style parfaitement maîtrisé, l'écriture pleine d'émotion qui ne tombe jamais dans la mièvrerie, l'intelligence du propos, les sauts dans le temps qui se tiennent. La rencontre entre Erina et son père mort m'a bouleversée. Quoique surréaliste, j'étais émue car je me prenait à rêver d'une conversation avec des êtres chers, disparus. J'ai envié l'auteure d'avoir pu grâce à ses mots, faire revenir les morts parmi les vivants. J'ai été enthousiasmée par cette réflexion autour du "temps hors de ses gonds", cette idée qu'une fois morts nous pourrions faire ce que nous n'aurions pas fait en étant en vie. Quel bonheur si cela pouvait être vrai ! Et à propos de temps, je ne l'ai pas vu passer en dévorant ce roman. En fait, c'est bien simple : la seule chose que je n'ai pas aimé, c'est d'arriver à la dernière page, au dernier mot. Mais toutes les bonnes choses ont une fin...

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3.5 : Ce livre est un vraiment particulier, court, intense, Catherine Mavrikakis vient d'écrire une odyssée spatio-temporelle en moins de 200 pages !

Cette lecture fût un vrai plaisir surtout au travers des souvenirs de la narratrice. Érina est une jeune fille qui a dû se forger dans l'absence de son père ou tout du moins ses départs sans une sûreté de retour. Je me suis vraiment attachée à elle, c'est un personnage mature, touchant, intelligent et l'on a envie de la comprendre plus encore.
Autre protagoniste bien entendu il s'agit de Vassili Papadopoulos : le père. La figure paternelle dans la quête de sa présence, un père qui ne s'attache à aucun lieu mais qui s'imprègne de tous les endroits qu'il traverse, de toutes les personnes qu'il rencontre. Cette recherche qu'Erina se refuse à admettre mais qui l'amène à revoir son père qui est pourtant décédé.

Je dois avouer que j'ai adoré les passages de flashbacks tant sur les souvenirs de l'héroïne avec son père dans différentes parties du globe que l'enfance de Vassili. L'auteur mélange à la fois le récit, les pensées, les sentiments et la description de paysage avec une force efficiente indéniable.
J'ai d'ailleurs largement préféré ces moments de souvenir que le récit de 2013 où Erina va revoir Vassili alors que ce dernier est mort : à la fois une inspiration fantastique mais qui à mes yeux n'était pas forcément nécessaire. J'aurai, en effet aimé un approfondissement des souvenirs de chaque personne pour mieux les comprendre ainsi que sur les études du personnages qui ressent un amour pour les mots d'où le choix de son métier.

J'ai aussi découvert le monde de l'émigration notamment grâce à Vassili : un grec immigré en Algérie puis aux Etats-Unis qui ne peut s'empêcher de voyager. Ainsi l'odyssée aurait pu encore continuer cela aurait été avec plaisir !

L'écriture est vraiment très belle, elle est limpide, poétique et correspond parfaitement à l'histoire. En définitive, un roman que je vous conseille si vous avez envie d'un instant de voyages, d'intimité, de découvertes émotionnelles...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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critiques presse (2)
Actualitte
03 octobre 2014
Catherine MAVRIKAKIS nous emporte dans le songe éveillé d'une petite fille à la recherche de son père. Elle le fait avec une douceur, une poésie et une folie infinies qui rendent l'impossible évident.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
08 septembre 2014
Il y a un fabuleux road trip temporel et sur plusieurs continents dans ce roman, qui s'ouvre sur le parcours glouton du père, capable de faire Montréal - Key West en deux jours avec ses enfants, ivres de fast-food et de kitsch américains.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À ceux qui , sur le paquebot, voulaient se lier d'amitié ou commencer une conversation en lui demandant d'où il venait, il répondait sans ambages qu'il était chinois. Cette déclaration faisait bien sûr rire ses interlocuteurs ou encore les laissait babas. Ce jeune homme à la peau basanée, aux yeux bistres, à l'accent pied-noir, aux gestes cabotins et au bagout infernal n'avait rien de l'image que l'on se faisait des fils de Mao. Mais Vassilli tenait à montrer l'absurdité des appartenances, des guerres, des identités. Il n'avait pas à se définir par rapport à quoi que ce soit.
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Il adorait penser le monde et pouvait tenir de longs discours à ses frères ou à ses copains illettrés sur l’avenir géopolitique de la planète. Néanmoins, toutes ses pensées aboutissaient à une conclusion éclairée et pessimiste sur le sort de l’humanité : les riches continueraient à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. Il n’y avait rien à faire devant l’inévitable.

(Héliotrope, p. 102)
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C'est à Mallory Square que finit mon voyage, celui que j'ai fait depuis ma naissance avec toi à mes côtés, celui que nous avons accompli toi et moi à travers les temps terrestres. Nous nous reverrons peut-être dans mes rêves. Nous nous croiserons peut-être même ici, au bout des Etats-Unis, si je reviens moi aussi, enfermée dans un pot de sucre, me faire délivrer du tic-tac des heures et de la pesanteur des vivants. Nous nous frôlerons peut-être si je fais disséminer mes restes poussiéreux aux quatre coins de l'éternité. Nous reconnaîtrons-nous ?
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Mon père, une main sur le volant, l’autre sur le chambranle de la vitre baissée, nous disait à nous, ses filles : « C’est l’océan. Vous voyez, c’est comme je vous l’avais dit ... », et je souriais d’aise alors que mes sœurs pépiaient comme des mouettes dans le fond de la voiture.
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Mais qu'est-ce que ces Nord-Américains, ces Occidentaux peuvent comprendre à la mort? Il faut être oriental pour approcher cela...
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