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3,14

sur 98 notes
Le titre nous donne déjà un indice du ton humoristique de ce roman.
Les nombreux personnages haut en couleurs sont un peu rêveurs, loufoques mais sympathiques. Je me suis attachée à trois personnages essentiel dans ce récit et j'ai eu de la compassion pour eux.
Le narrateur détective anonyme et propriétaire d'un salon de coiffure pour dames déserté par les clientes potentielles enquête sur la disparition d'un ex camarade qui fut un compagnon de cellule à l'hôpital psychiatrique. Il est très doué pour se mettre dans des situations embarrassantes et prend les désagréments de sa vie avec humour et philosophie.
"Le lendemain, je me suis levé dès poltron minet, je suis sorti de chez moi, j'ai attendu l'autobus jusqu'à ce qu'il daigne passer et, arrivé à destination, il était encore si tôt que le coq aurait chanté s'il s'en était trouvé un ailleurs qu'au supermarché."
L'ex compagnon de cellule "Le beau Romulo " est un beau gosse, sosie de Tony Curtis, un voyou, naïf rêveur qui n'a jamais travaillé et organise des braquages qui finissent souvent par son arrestation.
"- Laissez moi passer ! Laissez moi passer ! Pas un geste et il ne vous arrivera rien !
Gesticulant et terrifiés, les passagers se recroquevillaient sur leurs sièges et se couvraient la figure avec les mains ou la revue Ronda Iberia. En un clin d'oeil, il atteignit la porte de la cabine de pilotage, l'ouvrit, entra en poussant un rugissement et la referma derrière lui. À cet instant, il se rendit compte que, dans sa précipitation, il s'était trompé de direction et se trouvait dans les toilettes arrière."
Le troisième personnage attachant est une adolescente de treize ans surnommé "Bout de fromage". Elle aide le détective amateur avec intelligence et candeur. Sa mère l'élève seule et elle n'a comme repére paternel que le Beau Romulo. Tous ensemble, ils vont s'entraider pour se sortir de situations embarrassantes et comprendre le monde actuel.
Le passage du livre avec Angela Merkel est très irréel et loufoque, on s'amuse bien de l'imagination débordante de l'auteur.
J'ai passé un bon moment de lecture et l'humour de ce roman m'a rappelé un livre de Ian Levison "Un petit boulot".
Je conseille cette intrigue si vous appréciez l'humour acide et décalé.
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Deux courants traversent l'oeuvre du barcelonais Eduardo Mendoza : l'une, sérieuse et historique (La ville des prodiges), l'autre, comique, burlesque et picaresque (L'artiste des dames). La grande embrouille fait partie de cette seconde veine, avec ce style racé et pince sans rire qui est la marque de l'écrivain catalan, pour un résultat tout à fait désopilant (superbe traduction de François Maspero). Inutile d'essayer de résumer l'intrigue de ce polar parodique. Mendoza donne parfois l'impression de cavaler comme une poule sans tête mais tout est millimétré pour qu'au dénouement tout soit d'une clarté totale. Enfin presque. le roman est brillant : des dialogues ciselés, des personnages pittoresques surgis des bas fonds de Barcelone, des rebondissements à tire-larigot et un humour fin et élégant. Mendoza ancre son histoire dans une Espagne en pleine crise économique : La grande embrouille est souvent La grande débrouille pour des individus sans le sou mais pas sans idées, armés de leur seul esprit d'initiative pour déjouer un plan terroriste. On notera au passage l'apparition d'Angela Merkel, pas du tout perturbée par le climat de douce loufoquerie qui baigne le roman. Enfant incestueux de Rabelais et de Cervantes, à l'écart des modes et de la morosité ambiante, Eduardo Mendoza écrit pour son plaisir. Partagé par les lecteurs fidèles qui le suivent depuis trente ans maintenant.
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J'ai bien ri à la lecture de cette parodie de polar déjanté, dans une Barcelone estivale torride, saturée d'humidité, souvent crasseuse :brouillards suffocants, orages massifs, égouts refoulants et inondant les appartements...
    Des personnages picaresques _  dont le "héros" coiffeur en survie, détective privé, rencontré dans le" labyrinthe aux olives" et "le mystère de la crypte ensorcelée" ( "privé", surtout de libertés en raison de troubles psychiatriques reconnus ou allégués par les autorités médicales) _ s'organisent pour mener une recherche visant à retrouver un ami, compagnon d'infortunes, autre marginal  magnifique : le Beau Romulo _ Cette disparition inquiéte car c'est un spécialiste des "coups foireux".
Personnages picaresques car notre détective réunit une bande de joyeux marginaux, des "pieds nickelés" véritables artistes de rue, afin de mener à bien cette enquête , bientôt totalement délirante !
Quelques acteurs : - le détective _ sans nom _ "je",
-Marigladys dit "bout de fromage"... elle préfère,
- le Beau Romulo,
- Liviana Torrada.... "une femme d'une beauté provocantes.... aux formes sinueuses...
- Morgan l'Aristo, statue vivante sur les ramblas,
-  Lin Siau et sa famille, gérant du bazar" La Bamba,"
-   Général Tat : référent chinois de la famille Siau
-   Candida, soeur du Privé, et son époux, candidat pour une invalidité inaccessible,
-  la sous-inspectrice Saleteigne,
-   Kiwijuli Kakawa, dit" Juli" :africain de l'ouest, albinos, aussi statue vivante sur les ramblas,
-   Moski :réfugiée communiste en catalogne, chanteuse de rues "à la voix de corbeau"et joueuse d'accordeon,
-  Juan Nepomuceno clandestin peruvien, employé d'hotel,
-  un livreur de pizza : Mahnelik,
- monsieur Armengol : restaurateur de la gargote : " chiens à vendre",
- un tueur : Ali Aaron Pilila traverse le livre,
-  ....
Quelques lieux :
- les restaurants : "chiens a vendre",
et "la grosse andouille"
- le bazar : "la bamba"
- le centre de yoga du swami Pashmarote Pancha
- l'hotelTita Freida, "réservé aux riches",
- le salon de coiffure de notre privé : "horaires d'été, exceptions sur rendez-vous"
.....
Mais, sous des apparences croquignolesques, l'aventure est bien menée, sans failles ni approximations : le grotesque est un excellent liant...auquel, même le lecteur adhère .
E. Mendosa critique avec maestria notre société de consommation ainsi que nos relations sociales en faisant évoluer des marginaux _ parfois qualifiés de fous _ et ceux ci s'en sortent parfois relativement bien. L'un d'eux prend même la place du chef du protocole à la Municipalité ! Un autre bénéficie de la protection d'une responsable politique, convaincue qu'elle est d'être en présence d'un ancien amoureux :"grand fou, va !"
La famille Siau toujours polie, attentive au bien être du voisin coiffeur, tres laborieuse, a une nette propension à l'expension _ bien acceptée par tous les parties concernées_.
Les troubles mentaux allégués, servent surtout de pretexte à se moquer de notre mode de vie ?
Des arrivistes totalement incompétents sont placés à des postes non dangereux : Chargé de Communications à l'Hopital Public, par exemple.
Donc, encore un roman truculent, critique, plus long que "Sans nouvelles de Gurb", autre pépite à explorer _ nouvelle où 2 extra terrestres découvrent les merveilles du savoir vivre terrien :on y mange bien, et quand on a le look de Madonna... Alors tout est permis. Donc 4/5 pour cepolar déjanté .
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Si vous aimez les polars réjouissants, les enquêteurs loufoques et sérieuses à la fois, vous êtes à la bonne adresse. Sinon, passez votre chemin.
Le narrateur de cette histoire est un ancien détective privé, et surtout, un ancien patient d'un hôpital psychiatrique : cela laisse des traces, et des amitiés pour la vie. Pourtant, il refuse la proposition de travailler avec le beau Romulo, son ancien compagnon de cellule - à croire qu'il est vraiment guéri de sa prétendue folie. Seulement, quand Romulo disparaît et que sa belle-fille l'appellent à l'aide, et bien... il se laisse convaincre.
Les termes qui les décrivent le mieux, lui et ses auxiliaires, sont "équipe de laissez-pour-compte". Ce ne sont pas des bras cassés, des médiocres, des ratés. Non, il y a de la dignité chez ses personnages, de la noblesse même, à survivre en dépit des coups du sort et à garder leur singulière excentricité. Surtout qu'ils s'aperçoivent, au fil de leur découverte que l'enjeu n'est pas seulement de retrouver Romulo - qu'il reste où il est, lui et sa belle-fille qui est définitivement le maillon faible de cette équipe - mais à déjouer un complot encore plus dingue que tout ce que le narrateur aurait pu imaginer.
Loufoque, foutraque, désopilant, la grande embrouille vous fera passer un bon moment de lecture.
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C'est le premier ouvrage que je lis de cet auteur espagnol, dommage car j'aurais aimé commencer par l'Artiste des Dames.

J'ai aimé le style polar déjanté tout en tournant beaucoup sur l'auto-dérision car le narrateur ne se prend pas au sérieux : des braquages de banques ou de bijouteries complètement farfelus mais qui finissent par mettre leur auteur en prison ou pire en asile psychiatrique.

L'ami du narrateur a disparu et il met toutes ses ressources en oeuvre pour le retrouver. Toute l'intrigue repose là-dessus, le reste n'est que pitreries, bouffonneries et exploits dignes des Pieds-Nickelés.

J'ai beaucoup aimé la famille chinoise qui détient le bazar en face du salon de coiffure de "Petit pet qui pue" comme le narrateur était surnommé chez les cinglés. L'ancêtre Siau connaît plein de vieilles maximes qu'il transforme selon son humeur. Par exemple : "Enfants doivent suivre tradition des parents. Générations précédentes indiquent chemin à suivre. Parents laborieux, famille prospère. Parents paresseux, famille foutre le camp."
Le petit Quim qui reçoit des calottes de son père et son grand-père est très irrévérencieux mais drôle : "Ne fais pas attention. le vieux travaille du chapeau".
J'ai suivi avec plaisir leur participation "modeste" à la recherche du disparu et j'ai aimé leur façon de créer un mouvement de soutien à l'arrivée de la personnalité à l'aéroport : contre un bol de riz, ils ont réuni une centaine de figurants avec banderoles pour créer une petite diversion. C'est comique et cela pourrait déclencher des rires dans un film de série B si c'était porté à l'écran.

Pour finir, c'est un roman qui se lit facilement et agréablement : j'ai beaucoup ri. Et je vais rechercher en bibliothèque les autres écrits de Monsieur Mendoza.
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Eduardo Mendoza est un écrivain déconcertant. Il peut aborder des thématiques très sérieuses et documentées dans des romans comme La ville des prodiges ou Mauricio ou les élections sentimentales par exemple. Il peut aussi nous régaler de sa veine totalement loufoque, foutraque et délirante initiée avec les personnages récurrents du Mystère de la crypte ensorcelée (1er volume d'une série qui ne porte pas de nom).
Quel bonheur de retrouver dans ce nouveau roman ses personnages burlesques tout droit sortis des bas-fonds de Barcelone ! Dépaysement garanti et intrigue policière anecdotique sans queue ni tête, mais là n'est pas le propos…

Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Une franche rigolade...
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Dans cette Grande Embrouille, Mendoza met en scène une brochette de personnages improbables qui, autour de Canuto, un coiffeur sans clientèle récemment sorti de l'annexe psychiatrique de la prison, mènent une enquête opiniâtre pour retrouver le beau Romulo, un camarade disparu dans des conditions étranges. le ton est résolument absurde, la galerie de personnage haute en couleur, on croise un swami plus ou moins escroc, une étudiante faussement naïve, des statues vivantes, une accordéoniste communiste et une honnête famille de commerçants chinois prêts à tous les mauvais coups commerciaux. Cette joyeuse bande de patachons à la santé mentale incertaine s'agite en tous sens et avec peu de jugeote pour résoudre une histoire qui manifestement la dépasse.
Le bouquin est hilarant, le style enlevé et les dialogues rendent bien le mélange de naïveté et d'inconscience qui anime cette bande de demi-fous. Comme toujours chez Mendoza, Barcelone est omniprésente. Lisez-le à une terrasse de la capitale catalane!
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Excellent dans le genre ! j'ai parfois bien ri... derrière la loufoquerie de l'histoire certaines critiques de notre monde actuel sont très justes... à lire en restant dans l'ambiance, car pour ma part j'ai parfois du mal de me remettre dans le contexte après un trop long arrêt. Malgré la qualité de l'écriture et de la traduction, le "picaresque" n'est pas ce que je préfère, et malgré tout je l'ai lu jusqu'au bout... faites comme moi, lisez le !
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Après la déception du David Lodge sur HG Wells ("Un homme de tempérament") aussi lourd que bavard (mais lisez HG Wells lui est de gauche et génial) coup de coeur pour "La grande embrouille" de l'écrivain barcelonais Eduardo Mendoza. Souvent "roman picaresque" rime avec penible à lire, ici la fantaisie s'allie à la légèreté, la fluidité et la finesse des notations. On est quelque part entre Montalban et San Antonio. Je vais meme aller chercher ses précédents romans
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