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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire glaçante de bout en bout. Robert Merle nous raconte la lente ascension d'un des pires criminels de la 2nd guerre, mais qui, au final, n'aura été que l'un des rouages de la folie meurtrière nazie poussée à son paroxysme.
Se dire qu'ils ont été des milliers à ne faire que suivre les ordres à la lettre, et sans jamais se rebeller, ça fait froid dans le dos...
Mû à la fois par un patriotisme fanatisé et par un antisémitisme quasi pathologique, ils ont mis en oeuvre la solution finale.
Un livre à lire. Pour comprendre qu'il faut toujours éveiller nos consciences et lutter corps et âme contre toute forme d'obscurantisme ou de fanatisme.
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Coup de poing que ce livre décrivant l'horreur de la guerre et l'abjection des camps d'extermination;méditation sur l'éducation qui nous façonne et ici,le héro est victime d'un père autoritaire à l'excès,ce qui lui donne un sentiment profond du péché,et un injonction à respecter l'ordre;livre à méditer et qui nous fait honte d'avoir pu lire avec plaisir des livres d'horreur;quel choc!
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« La mort est mon métier », ce livre portant sur l'horreur des camps de concentration a déjà fait l'objet de très nombreuses critiques et plusieurs le comparent à celui plus récent de Jonathan Littell. La lecture des deux volumes est bouleversante et on ne sort pas indemne de la traversée de leurs pages, plusieurs l'ont déjà souligné.
Personnellement, je trouve cependant que « La mort est mon métier » est plus facile à « supporter » que les « Les Bienveillantes », car bien qu'il présente Rudolph, un personnage réel aux actes épouvantables, on peut trouver des arguments pour se dire que c'est une sorte de « monstre », une personne dépourvue de toute empathie humaine, donc un déséquilibré qui ne nous ressemble pas.
Dans le cas des « Bienveillantes », le narrateur se dit un homme ordinaire et s'adresse directement au lecteur : « ce que j'ai fait, vous l'auriez fait aussi. », c'est une remise en question encore plus difficile.
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*Chronique étoffée en podcast : lien dans le profil ou tout en bas de la critique*

C'est dur. Très dur. le portrait d'un homme fade s'accrochant à des principes, des guides, des chefs, pour se dégager de toutes responsabilités, justifiant son efficacité par une absolue loyauté.

Glaçant à bien des égards, cette embarquée dans la vie des nazis - qui ne sont ni pathologiquement cruels ni maladivement sadiques, mais simplement totalement déshumanisés, fanatisés - est un texte dont on ne ressort pas indemne.

Un livre qu'il est bon de lire pour se souvenir comment des citoyens normaux peuvent, sous l'impulsion de quelques chefs idéalisés habiles à exploiter les passions, les faiblesses et les humiliations, participer au mieux de leurs capacités à de telles exactions.

Une mise en garde qu'il serait bon de mettre entre toutes les mains.
Lien : https://anchor.fm/aymeri-sut..
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Je viens de le terminer... et je ne sais trop quoi en dire...
Le récit est passionnant mais dérangeant...
Le sujet? L'auteur a pris connaissance des entretiens entre un psychologue et Rudolf Hoess, l'un des "techniciens" de la mise en place des chambres à gaz et de la solution finale à échelle industrielle...
Robert Merle a modifié le patronyme car son enfance et sa vie de jeune homme ont été en partie romancées, mais toute la partie du livre depuis son entrée au parti jusqu'à son arrestation est fidèle à la réalité.
Quelle froideur, quelle déshumanisation!!! Son raisonnement est tellement mécanique, logique et mathématique qu'on en arrive même à oublier par moment qu'il parle d'êtres humains... Il est un soldat, il obéit au ordres, il n'a donc aucune responsabilité dans sa création et ses sentiments n'ont pas à entrer en ligne de compte. C'est cette notion d'excuse et d'absence volontaire de libre arbitre qui est dérangeante... on pourrait penser à lire ce roman à la première personne (et oui, c'est bien Rudolf le narrateur.... glaçant!) que la psychiatrie expliquerait certaines choses... mais hélas il n'en est rien!!! La plupart des SS, des SA et des officiels en parlent de façon normale avec le vocabulaire de l'industrie, de la performance, de la productivité, de la science et sécurité de l'Allemagne.
J'ai pas pu enchaîner tout de suite sur une autre lecture!
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On a beau connaître L Histoire, savoir toutes les horreurs concentrationnaires commises, ce roman fait froid dans le dos.

C'est le rapport du psychiatre qui a longuement interrogé Rudolf Hoess, le commandant du camp d'Auschwitz, qui a inspiré le personnage de Rudolf Lang à Robert Merle. Et le résultat est à la hauteur de la réputation de l'écrivain. C'est très bien écrit, sans parti pris, et le roman décortique intelligemment la mécanique infernale qui transforme un être humain en monstre froid et sanguinaire.

Le livre montre toute l'importance de l'éducation dans le devenir de l'homme à l'âge adulte. Héros de la 1ère guerre mondiale, et fervent admirateur de l'idéologie nazie, Rudolf Lang ne pense qu'à obéir et à remplir au mieux les objectifs de la solution finale. Remarqué pour ses qualités d'organisateur, on découvre l'aspect "technique" de la construction et du développement d'un camp de concentration.

Le tout est effrayant, mais c'est un ouvrage qu'il faut avoir lu, et montre l'immense talent de Robert Merle. Car arriver à ce résultat sans mettre le lecteur au bord du malaise prouve la finesse d'esprit de l'auteur.

Un monument.
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Un très bon livre que je connaissais depuis longtemps mais n'avais pas encore eu l'occasion de lire : c'est chose faite et ç'aurait été dommage de passer à côté !

Passionnant de voir comment se forme un esprit dans les premières années de son enfance ... L'impact que peut avoir l'éducation sur sa vie future. Robert Merle l'a bien compris et nous offre là un bel exemple de conditionnement irréversible ...
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Heili Heilo, il rentrait du boulot...

Rudolf Lang n'est pas une personne très sensuelle. Rudolf lang est dans l'incapacité morale et physique de discuter un ordre. Rudolf Lang est une machine.

Rudolf Lang est en fait Rudolf Hoess et il est celui qui a perfectionné la machine de mort nazie.

Robert Merle nous raconte la construction de Rudolf. Comment l'adolescent soumis et impressionné par un père catholique mystique en vient à perdre la foi et à trouver sa voie et sa véritable famille dans les corps qu'il va rejoindre et qui le rassurent, lui qui ne supporte pas l'imprévu.
A l'armée d'abord en tant que tout jeune appelé (16 ans).
Au sein du parti des SA ensuite, qui l'accueille au moment où il se rend compte de son inadaptation au monde Allemand de l'après 1ère guerre, dans une économie en ruine et en butte aux menées spartakistes.

La suite de la carrière de Lang prendra un tour exceptionnel quand Himmler lui confiera la lourde tache d'industrialiser le processus génocidaire dans les camps d'Auschwitz-Birkenau.
C'est à ce moment que Lang donne toute la mesure de son horrible talent. Sans état d'âme.

Une fois le livre refermé, qu'en penser ?

L'interrogation habituelle sur les ouvrages portant sur ce thème ne peut être évitée : peut-on romancer L Histoire ? A t-on le droit d'imaginer ?

Débat sans fin que je me garderais bien d'aborder.

Bien sûr, Merle fait un choix et oriente l'étude pour servir son propos.
Mais il le fait avec beaucoup de talent.
Je ne sais pas si le cheminement de Lang rejoint réellement celui de Hoess, mais Robert Merle donne une véritable épaisseur à son personnage et le rend très crédible.

Comment oublier par exemple, ce passage où la femme de Rudolf lui demande s'il contreviendrait à sa discipline de fer dans le cas où on lui demanderait de sacrifier son fils ?

Donc, un livre hautement recommandable, qui va bien au delà de l'exercice de style.

Si je ne lui attribue toutefois pas, 5 étoiles, c'est en raison d'un début que j'ai trouvé un peu poussif et surtout d'un passage qui laisse entendre que les civils (dont Mme Lang) ignoraient ce qui se passait réellement dans les camps. J'ai beau me forcer, j'ai du mal à croire à cette fable. Comme Desproges que je me permets de citer : "Ne me parlez pas de la non-responsabilité du savant face aux utilisations détournées de ses découvertes. Il y a autant de savants innocents dans le monde qu'il y avait de paysans persuadés d'habiter près de l'usine Olida dans les faubourgs de Buchenwald."
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Un récit qui tranche franchement avec les autres récits traitant de l'univers des camps de concentration puisqu'il met en scène l'autre côté, celui du SS et du chef de camp. C'est avec terreur que j'ai parfois compris, avec quelque ampathie honteuse, le bourreau.

Lang, en effet, est un personnage totalement déshumanisé, de par son éducation dans un fanatisme religieux féroce, de par son sens de l'honneur et de la fidélité aveugles, de par son caractère asexué... il apparaît plus en animal, voire en robot, qu'en homme. Son témoignage au procès de Nuremberg, même s'il est quelque peu romancé par Robert Merle, est lourd de significations à ce niveau.

J'ai été notamment interpellée par son absence de sensualité (il le dit lui-même souvent : "Je ne suis pas sensuel"). Sa sexualité, d'ailleurs, est celle d'un animal : elle n'arrive que tardivement dans sa vie, s'accompagnant, dans un premier temps, de violence ou de fuite, et se réduisant, dans sa vie mature, à la perpétuation de LA race (son union à une arienne n'est accompagnée d'aucun sentiment amoureux et ne remplit qu'une fonction : celle de faire des enfants). Après avoir rempli cette fonction vitale, sa sexualité finit par disparaître, perdant : son épouse lui ferme symboliquement la porte de la chambre conjugale et c'est symboliquement, aussi, qu'il va désormais exprimer sa sexualité. En effet, il se "soulage" (c'est son terme) dans un geste répétitif de frottement et de va-et-vient intempestif : le cirage de ses chaussures devient un geste libérateur qui s'apparente plus à une masturbation symbolique. Par là même, il finit de perdre le peu d'humanité qui l'habitait et se transforme véritablement en robot qui remplit sans conscience des fonctions qui le dépassent.

Edifiant...
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quel horreur ce livre mais tellement bien écrit !
une horreur évidemment car l'histoire elle même est difficile à lire, notamment le passage relatant comment les camps d'extermination ont été pensés, comment les juifs ont été considéré comme des "unités" et non des personnes, comment le taux de tués était considéré comme rendement ... bref je ne comprend pas comment des choses pareils ont pu se faire sous l'ordre de psychopathes endoctrinés assumant pour certains jusqu'au bout leur actes.
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