lire et relire, voire même apprendre par coeur, étudier même tout particulièrement l'avant-dernier-texte "centaures-un conte d'horreurs". A la fois une poésie, la musique des mots vous emporte, un essai philosophique, des notion sur l'état, les systèmes, de l'histoire, la chute du mur de Berlin avant l'heure, du théâtre, c'est un texte qui se dit, qui se déclame, ça se sent, ect...
Commenter  J’apprécie         10
Des textes forts, durs, à forte valeurs métaphoriques.
Commenter  J’apprécie         10
SOLDAT 1 : Camarade, je ne vois plus l'ennemi.
SOLDAT 2 : C'est la faim.
SOLDAT 3 : C'est la tempête de neige.
SOLDAT 4 : L'ennemi est partout.
SOLDAT 2 : Le ventre vide
Je n'est qu'un ennemi.
SOLDAT 4 : Que veux-tu dire
SOLDAT 2 : Que depuis 4 semaines je n'ai pas vu de viande.
SOLDAT 3 : Un royaume pour un os de cheval.
SOLDAT 4 : Nous crevons de faim pour l'Allemagne.
SOLDAT 2 : L'Allemagne, tu veut rire. Ce
N'est peut-être plus que nous quatre.
SOLDAT 4 : Un de trop.
SOLDAT 2 vise le soldat 4 : ça suffit.
SOLDAT 4 : Je veux dire, nous sommes camarades. Ce qui signifie
SOLDAT 2 : L'un bouffe ce que l'autre chie.
SOLDAT 4 : Trois ventres pleins valent mieux que
quatre vides
Le fondement de l'honneur c'est la fidélité.
SOLDAT 3 acquiesce: Un pour tous.
SOLDAT 2 : Reste la question: qui?
Soldats 2, 3, 4 se visent mutuellement.
SOLDAT 1 : Camarades, je ne tiens plus mon fusil.
Soldats 2, 3, 4 reposent leurs fusils et se regardent.
Un temps.
SOLDAT 4 : Donne
Je le tiens pour toi, camarade.
Lui prend son fusil et l'abat.
C'était
Notre maillon le plus faible et un danger
Pour la victoire finale. En bon camarade à présent
Il renforce notre puissance de feu.
Soldats 2, 3, 4 mangent le soldat 1 entièrement.
chanson ICH KATT EINEN KAMERADEN.
Nous étions entre Berlin et Moscou
Une forêt dans le dos devant les yeux un fleuve
A deux mille kilomètres Berlin
A cent vingt kilomètres Moscou
Chacun au fond d'un trou dans le bourbier gelé
Et nous attendions l'ordre d'intervention
Et la première neige Et les Allemands
De jour nous entendions le front la nuit
Nous le voyions Les Allemands avaient
Le moral des vainqueurs Mes soldats
Avaient peur et pas beaucoup plus
La peur est la mère du soldat
Et le premier coup de ciseaux tranche le cordon ombilical
Et celui qui échappe au coup de ciseaux meurt de la mère
En débat, deux spectacles adaptés de romans :
"Les Frères Karamazov" de Sylvain Creuzevault au Théâtre de l'Odéon
"Les Frères Karamazov" est un monstre. Comme pour "Les Démons" (mis en scène aux Ateliers Berthier à l'automne 2018), et après "Le Grand Inquisiteur" (créé à l'Odéon 6e à l'automne 2020), Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d'une lecture inspirée de Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l'ultime roman de Dostoïevski est avant tout “une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine”. Cet humour farcesque, déjà perceptible dans "Les Démons", devient ici littéralement ravageur.
"Sleeping" de Serge Nicolaï au Théâtre Monfort
Éclairer la vie en regardant la mort. "Sleeping" est un spectacle onirique qui résonne avec l'époque. Associant masques, jeu théâtral, vidéo et musique, Serge Nicolaï s'inspire du roman "Les Belles Endormies" de l'écrivain japonais Yasunari Kawabata. Évocation poétique d'un vieil homme, Eguchi, au crépuscule de sa vie. Toutes les femmes qui ont jalonné sa vie, sa mère, sa fille, son amante, lui apparaissent au seuil de la mort, belles, provocatrices, sensuelles, délicates. Des messagères tant fascinantes que répugnantes de l'entre-monde. Des icônes féminines qui reflètent l'âme d'Eguchi et confrontent sans relâche son être le plus intime à ces questions : Comment as-tu aimé ? Comment as-tu vécu ? Une merveilleuse ode à la vie.
+ Lire la suite