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Myriam Chirousse (Traducteur)
EAN : 9782864247715
300 pages
Editions Métailié (21/04/2011)
3.71/5   29 notes
Résumé :
Brusquement tirée de l'orphelinat dans lequel elle se trouvait après la mort de sa mère, une fillette se retrouve sous la protection de sa grand-mère, Doña Barbara, une forte femme. Dans ce quartier populaire et agité elle va connaître toute une galerie de personnages hauts en couleur : Amanda, sa tante soumise à un mari égoïste et tyrannique, Chico, son cousin taciturne et observateur attentif de la vie du quartier, Airelai, la naine, incarnation de la magie et de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Livre à l'atmosphère mystérieuse et magique où tout est vu par les yeux d'une enfant seule, recueillie suite à la mort de sa mère par sa grand-mère Dona Barbara, femme originale au caractère bien trempé. Baba découvre le monde qui l'entoure un monde interlope de petits malfrats et de saltimbanques, dont son oncle Segundo violent, veule et lâche.
Au centre du roman Baba mais aussi Airelai une parfaite lilliputienne conteuse hors pair qui croit en son Etoile et sait tenir la petite en haleine. Elle l'éduque en lui montrant la magie, le merveilleux que peut revêtir même le plus sordide à condition de préserver au fond de soi une part cachée. Elle enchante Baba. C'est une adulte «à sa hauteur» qui sait la comprendre, à laquelle elle peut s'identifier et qui la fascine. Baba et Airelai attendent toutes les deux le retour de Maximo le père de Baba et l'on sent une histoire sombre, louche non élucidée qui en s'insinuant dans le quotidien de Baba et son entourage renforce l'atmosphère de mystère tout en entretenant crainte et inquiétude.

Rosa Montero nous dit dans un autre de ses livres, centré sur l'écriture, «La folle du logis»page 56 :
«J'ai toujours eu un faible pour les nains. Pour les êtres difformes à tête aplatie ; et pour les vrais, les parfaits lilliputiens. Je m'identifie à eux de manière étrange ; ils m'émeuvent et me plaisent, je les apprécie. Je collectionne les phrases sur les nains comme celle de Monterroso : «Les nains possèdent une sorte de sixième sens qui leur permet de se reconnaître au premier coup d'oeil» ; des photos, comme l'émouvant portrait de Lucia Zarate, une lilliputienne du XIXe siècle exhibée dans les cirques ( que l'on retrouve p 171 de belle et obscure). Son petit visage marqué par le chagrin est lui-aussi à l'origine de Bella y Oscura»
et page 75 du même livre : «Pour écrire, il faut garder quelque part un peu de son âme d'enfant. Il ne faut pas trop grandir. Qui sait, c'est peut-être la raison de mon attirance pour les nains.
Et que nous dit Baba page 139 de Belle et sombre ? : «J'avais peur de trop grandir, de tellement changer que, lorsque mon père reviendrait, il ne pourrait pas me reconnaître.
Ce livre très attachant est celui d'une petite fille qui aimerait ne pas grandir mais qui va être rejointe par la réalité tout en ayant appris qu'il faut croire malgré tout en son Etoile.
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Rosa Montero sait décrire avec beaucoup de justesse le milieu manouche, à la fois sordide et en même temps profondément axé sur la famille. Ce livre, qui m'a d'ailleurs rappelé par certains aspects "grâce et dénuement" d'Alice Ferney, m'a profondément touchée. On découvre la vie de ces gens par le regard d'une petite fille, qui, enlevée de l'orphelinat où elle avait été placée toute petite, retrouve sa famille et réapprend à la connaître, dans l'attente de retrouvailles avec un père en prison. Entre la réalité sordide de son existence, une grand-mère sur qui repose toute la fragilité des liens familiaux et les contes que lui raconte Airelai, elle grandit, entre peur et attente. et traverse les épreuves avec une force et une sagesse bien au-delà de son âge ; force et sagesse que les épreuves renforceront encore.
Roman d'initiation, roman réaliste, roman sur la puissance de l'imaginaire, ce texte réconcilie les contraires pour arracher à la vie son essence. J'avais déjà lu "Instructions pour sauver le monde" et j'aime décidément beaucoup le regard de Rosa Montero sur ses personnages, et sur les relations qu'ils parviennent à nouer entre eux en dépit de tout ce qui les sépare. C'est un auteur que je suis bien décidée à suivre.
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Oui, oui, enfin un livre dont je ressens en tournant la dernière page, l'envie de recommencer au début.
Pour rester imprégné de cette atmosphère magico-fantatisque, pour me perdre encore avec l'héroïne dans les ruelles labyrinthiques de ce Quartier mystérieux.
Une écriture sensible, baroque, poétique et pleine d'humour. Une intrigue ténue autour de personnages forts, hauts en couleurs...
De quoi laisser aller son imagination pour créer son propre univers univers coloré.
Et là-dessus planent le mystère, la magie, un voile de poussière d'étrange qui donne envie d'y retourner pour encore gratter l'écaille des fenêtres, la peinture des portes abîmées, le goûter pour mieux comprendre...
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Oui, oui, enfin un livre dont je ressens en tournant la dernière page, l'envie de recommencer au début.
Pour rester imprégné de cette atmosphère magico-fantatisque, pour me perdre encore avec l'héroïne dans les ruelles labyrinthiques de ce Quartier mystérieux.
Une écriture sensible, baroque, poétique et pleine d'humour. Une intrigue ténue autour de personnages forts, hauts en couleurs...
De quoi laisser aller son imagination pour créer son propre univers univers coloré.
Et là-dessus planent le mystère, la magie, un voile de poussière d'étrange qui donne envie d'y retourner pour encore gratter l'écaille des fenêtres, la peinture des portes abîmées, le goûter pour mieux comprendre...
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"Ce que je vais raconter, j'en ai été témoin : la trahison de la Naine, l'assassinat de Segundo, la venue de l'Etoile. Tout s'est passé à une époque reculée de mon enfance dont je ne sais plus maintenant si je m'en souviens ou si je l'invente."



Débute ainsi Belle et obscure, où la plume fluide et chatoyante de Rosa Montero évoquera les années d'enfance d'une fillette dans un quartier pauvre fort animé la nuit (la "rue Violette" lui est d'ailleurs interdite). Sa grand mère dona Barbara domine le reste de la famille: son fils Segundo, violent et lâche, son épouse Amanda, leur fils Chico. La naine Airelai* vient s'installer chez eux. Une famille de saltimbanques aux moyens d'existence mystérieux, qui attend le retour du père de la fillette, le fils préféré de dona Barbara.





L'histoire apparemment simple de ce beau roman est transfigurée par les histoires racontées par Airelai, magie et légendes faisant leur chemin dans l'imaginaire de la fillette.



C'est elle la spectatrice, à qui l'on cache les choses, mais elle écoute les conversations, observe. le lecteur, lui, tire ses conclusions et devine une histoire criminelle où tous sont impliqués. Et c'est la fin seulement qui donnera son sens au début.



Même si l'histoire est plus ramassée que dans La fille du cannibale ou moins ancrée dans l'actualité que Instructions pour sauver le monde, j'ai retrouvé avec bonheur les petites notations éparpillées qui font mouche

"Entre la mer de ténèbres du temps qui a été et l'interminable mer du temps qui viendra, tu es vivante maintenant, juste maintenant, une étincelle de lumière et de hasard au milieu du néant".(...) "Et nous continuions notre promenade au milieu des tombes, jusqu'à ce que le soleil se couche et que les arbres commencent à susurrer cette complainte menaçante que les arbres chantent la nuit." Dona Barbara se plait à visiter le cimetière, prendre les noms sur les tombes anciennes, et les donner aux chats qu'elle recueille.Un magnifique personnage, d'ailleurs.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J'ai été témoin d'horreurs au delà des mots. J'ai vu des boiteux lapidés parce qu'ils étaient boiteux, des noirs brûlés vifs parce qu'ils étaient noirs, des vieillards affamés par leurs enfants, des filles violées par leurs propres pères. J'ai vu égorger pour un paquet de cigarettes et éventrer au nom de Dieu. Il y a des gens qui se délectent de cet enfer et je les connais bien, parce que je me suis souvent vue obligée de cohabiter avec eux. Avec les sadiques. Je soupçonne que les naines attirent les types cruels, comme les lumières brillantes attirent les mites. Peut-être parce que nous leur rappelons leurs enfants, qui sont leurs victimes préférées. Ou peut-être parce qu'ils nous croient fragiles. Mais moi je possède la grâce et je suis puissante. C'est pour çà que je leur ai toujours survécu".
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L’amour n’est rien d’autre que la nécessité pressante de se sentir avec un autre, de se penser avec un autre, de cesser de subir l’insupportable solitude de celui qui se sait vivant et condamné. Et, donc, nous cherchons dans l’autre non pas qui est l’autre, mais une simple excuse pour imaginer que nous avons rencontré une âme sœur, un cœur capable de palpiter dans le silence assourdissant qui se trouve entre les battements du nôtre, pendant que nous courons à travers la vie ou que la vie court à travers nous jusqu’à nous achever.
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Ils m'ont tout le temps posé la même question en insistant beaucoup : comment on me traitait à la maison. Et j'ai toujours répondu que ma maman et mon papa m'aimaient beaucoup, parce que les policiers s'en vont mais les parents restent. même les parents qui partent reviennent toujours.
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Je n'avais jamais douté du retour de mon père. Je savais qu'un jour il viendrait inévitablement, de même que viendrait l'Etoile, notre Etoile lumineuse des temps heureux, mais j'avais peur qu'il ne se souvienne pas de moi, qu'il passe devant moi sans même regarder, comme s'il était aveugle ou invisible. Et j'en rêvais parfois : je rêvais que mon père passait à travers moi sans s'en rendre compte, et je n'avais pas de mains pour l'arrêter ni de voix pour le prévenir. Je n'étais qu'une poignée d'air transparent et lui un arbre bleu qui marchait seul.
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Je pouvais tout voir et tout comprendre dans ce moment d'équilibre. Les innombrables feuilles de la vallée, une par une, jusqu'à la plus petite. Les roches usées, plantées dans le corps de la terre. Chacune des fleurs, toutes différentes et frémissantes dans leur vie si brève. Les petites pattes des insectes minuscules, les ailes transparentes, les trompes suceuses. Et ce vacarme des bourgeons en train de pousser et des pétales en train de pourrir, des créatures en train de naître et de mourir, entre le vent fertile de la mort et le rugissement de la vie silencieuse. p144
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Videos de Rosa Montero (81) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosa Montero
Le saviez-vous que la la romancière et journaliste madrilène Rosa Montero a une formation en psychologie ? Les masterclasses littéraires « En lisant, en écrivant » sont l'occasion de poser aux grands auteurs contemporains, français et internationaux, autant de questions qui vous viennent à l'esprit. Pour cette masterclasse Rosa Montero est interviewée par Marie Sorbier.
En collaboration avec le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture.
Pour retrouver toutes les Masterclasses du cycle "En lisant, en écrivant" : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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